A La Pucelle Armée

La première Armure de Jeanne d'Arc

 

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Les historiens ont rapporté que les échevins de la ville avaient commandé à Collas de Montbazon, un armurier installé à Tours, la fabrication d'une armure pour Jeanne d'Arc. Cette information est étayée par une mention des comptes de la ville indiquant que "Cent livres tournois ont été payées à Colas de Montbazon, maître armurier, pour la confection d'une armure complète pour la "Pucelle"". Les matériaux pour cette armure ont été fournis par Bourroux, étant le seul lieu dans la région à proposer ce type de commerce.

Cette enseigne fut mise en place bien après la construction de la maison dont la datation serait du premier quart du XVIe (1). Il reste toujours difficile d'établir une datation, et à moins d'un document formel, seule l'étude dendrochronologie permet en général d'établir au moins la dation des poutres et très souvent de sa construction. Dans ce cas présent je ne sais pas sur quoi repose sa datation, est-ce juste une estimation selon le type de maison, des "factures" de travaux etc ? Aucune idée.

Il est cependant assez probable que cette maison fut construite sur l'emplacement de celle de Colas de Montbazon, armurier. 

Après avoir obtenu l'avis favorable de la commission ecclésiastique à Poitiers, Jeanne d'Arc est envoyée à Tours. Elle y séjourne aux environ du 6 avril jusqu' au 24 avril 1429, logée chez un certain Jean Dupuy. Une armure est confectionnée pour elle, ainsi qu'un étendard. Jean de Metz et Bertrand de Poulangy, les deux hommes qui l'ont accompagnée depuis Vaucouleurs, sont également équipés. De plus, Jeanne fait chercher l'épée qu'elle avait repérée à Sainte Catherine de Fierbois, qui l'accompagnera jusqu'à Paris.

 

Historique & Histoire 

 A la Pucelle Armee

 

 « Payé au maître armurier Colas de Montbazon pour un harnay complet pour la “ Pucelle ” de cent livres tournois. » Selon les registres de dépenses des échevins de Tours, c'est à Colas de Montbazon que la fabrication de la première armure pour Jeanne d'Arc fut demandée. L'étendard fut probablement réalisé par Heuves Polnoir, notons que ce dernier connaissait bien Colas de Montbazon.

"Le nom de l'artisan qui a fabriqué le "harnois" de l'héroïne reste inconnu. Au XVe siècle, Tours était une ville française réputée pour la qualité et la richesse de son armement, avec une abondance d'armuriers, de brigandiniers et de faiseurs de salades. La rue Sainte-Marthe, auparavant appelée rue Braquemart en référence à une famille d'armuriers célèbre à l'époque, était l'un des lieux où ces artisans se trouvaient. Des noms tels que Colas et Guillaume de Montbazon, Thomas du Breuil, et Jehan Rocquenair sont connus, mais le nom de l'artisan qui a fabriqué l'armure de la Pucelle demeure inconnu. Le roi Charles VII aurait versé cent livres à l'artisan pour son travail, soit l'équivalent de quatre mille francs actuels." selon Jeanne d'Arc à Tours / Chanoine H. Boissonnot.

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Armure de Jeanne d'Arc, selon un dessin d'Adrien Harmand, qui a fait une très longue étude sur les vêtements et les armures qu'auraient pu utiliser la pucelle d'Orléans. Même si cela reste une reconstitution plausible, rien ne permet aujourd'hui d'en avoir la certitude. Néanmoins les travaux, au début du XIXe siècle, d'Adrien Harmand sont à mon sens une des plus pousées dans le domaine et permet de crédibiliser son étude, surtout qu'elle est très bien documentée.

Il reste difficile de savoir si Colas de Montbazon est celui qui a fait l'armure de Jeanne d'Arc ou s'il a réalisé uniquement la brigandine. Selon certains historiens 100 livres tournois est une somme importante mais pour d'autres sela semblerait insuffisant.

Au Moyen Âge, une brigandine était un type de cuirasse, une pièce d'armure qui protégeait le torse et l'abdomen des combattants. Contrairement à une cotte de mailles, qui était constituée de mailles métalliques reliées entre elles, une brigandine était formée d'un certain nombre de plaques de métal, appelées lames ou plates, qui étaient fixées à un support en tissu ou en cuir. Le tissu ou le cuir permettait à la brigandine d'être plus flexible et confortable à porter qu'une armure entièrement métallique. Les lames étaient souvent fixées en chevron ou en losange pour mieux résister aux coups d'épée et de hache. La brigandine était populaire auprès des soldats légers et des archers, car elle offrait une protection efficace tout en étant relativement légère et maniable.

Le temps nécessaire pour fabriquer une armure au Moyen Âge dépendait de nombreux facteurs tels que la complexité de la conception, les matériaux utilisés, la compétence de l'armurier et la disponibilité des matériaux. Il est tout à fait possible que la décision de lui faire une armure, obligatoirement sur mesure normalement, fut prise bien avant son arrivée à Tours, notamment après le procès de Poitiers. Néanmoins si la décision fut prise lors de son arrivée à Tours, alors on peut envisager que sa réalisation a pu prendre plusieurs semaines au minimum.

En général, la fabrication d'une armure complète pouvait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Les pièces étaient souvent fabriquées individuellement puis assemblées une fois terminées.

Les armuriers du Moyen Âge étaient des artisans hautement qualifiés qui utilisaient des techniques de forgeage, de martelage et de soudure pour façonner les pièces d'armure en métal. Ils devaient être précis dans leur travail pour s'assurer que chaque pièce s'emboîte correctement avec les autres.

Si il y avait probablement un maitre d'oeuvre principale de l'armure, il est fort probable qu'ils ont été plusieurs à fabriquer les pièces. 

 

sources : (1) https://www.pop.culture.gouv.fr/95969b54-c712-408f-8444-ac175db00b45 - Adrien HarmandJeanne d'Arc : ses costumes, son armure : essai de reconstitution, Paris, imprimerie Aulard, librairie Ernest Leroux, 1929.-  Jeanne d'Arc à Tours : Chanoine H. Boissonnot - Un épisode de la vie de Jeanne Darc : Auguste Vallet De Viriville - Jeanne d'Arc :  Régine Pernoud, Marie-Véronique Clin - procès de Réhabilitation : déposition de Louis de Coules, dit Magot ou Imerguet seigneur de Novyon et de Reugles , page de Jeanne. et la éposition de frère Jean Pasquerel, aumônier de Jeanne. De Grandmaison Louis. La maison de Jeanne d'Arc à Tours.


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