Jean III de Grailly ( mort le 7 septembre 1376 dans la prison du Temple à Paris ), également connu sous le nom Captal de Buch, est un chevalier de l'Ordre de la Jarretière. Initialement un noble gascon, il fut un chef militaire redouté, au service des Anglais et du Roi Charles II de Navarre, durant la guerre de Cent Ans. Il fut loué par le chroniqueur Jean Froissart, au service des Anglo-Bourguignons, comme l’incarnation idéale de la chevalerie, néanmoins dans la réalité c'est surtout un homme de guerre avisé et qui n'hésitait pas à pilier allégrement les campagnes françaises.
Portrait de Jean III de Grailly du XVe retravaillé en IA. Il n'est pas certain que le visage du dessin du XVe bénéficie d'une personnalisation réelle des traits du visage.
Il était le fils de Jean II de Grailly, Captal de Buch et vicomte de Benauges, et de Blanche de Foix, cousine des comtes de Foix.
Attaché au camp anglais durant le conflit, il fut nommé comte de Bigorre par Édouard III d’Angleterre et fut l’un des fondateurs ainsi que le quatrième chevalier de l’Ordre de la Jarretière en 1348. Il joua un rôle décisif en tant que chef de cavalerie sous le commandement d’Édouard, le Prince Noir, lors de la bataille de Poitiers en 1356. À cette occasion, Jean III de Grailly mena une manœuvre de contournement contre l’armée française, entraînant la capture du roi Jean II de France et de nombreux nobles. Le roi fut emmené à Londres par le Prince Noir et détenu contre rançon.
En 1364, il commanda les troupes de Charles II de Navarre en Normandie, mais fut défait et capturé par Bertrand du Guesclin à la bataille de Cocherel. Libéré l’année suivante, il rejoignit le camp français et fut fait seigneur de Nemours par Charles V de France. Toutefois, il réaffirma rapidement sa fidélité aux Anglais et accompagna le Prince Noir en Espagne en 1367, combattant à la bataille de Nájera. Lors de cet affrontement, il affronta une nouvelle fois Bertrand du Guesclin, qui cette fois-ci fut capturé. Jean III de Grailly fut chargé de surveiller son prisonnier et fut récompensé en étant nommé connétable d’Aquitaine en 1371.
Toujours au service des Anglais, il dirigea une armée de secours lors du siège de La Rochelle en 1372. Cependant, en tentant de lever le siège de Soubise, il fut surpris par une force française commandée par Owain Lawgoch ( plus connu en france sous le nom d'Yvain de Galles ), un mercenaire gallois au service du roi de France. Capturé aux côtés de Sir Thomas Percy, sénéchal du Poitou, il fut emprisonné au Temple à Paris. Considéré comme trop dangereux pour être libéré, Charles V refusa de le rançonner.
Jean Froissart raconte son courage et sa chevalerie notamment lors du soulèvement paysan de 1358, connu sous le nom de la Jacquerie.
Prisonnier des Français à partir de 1372, Jean III de Grailly refusa d’être libéré, car cela aurait impliqué de combattre contre le roi d’Angleterre, un serment qu’il ne voulait pas rompre. Sa fidélité au Prince Noir était telle qu’à l’annonce de sa mort de son protecteur, il perdit toute volonté de vivre, refusa de s’alimenter et mourut quelques jours plus tard à Paris probablement déjà affaiblis par ses années passées en prison.
N’ayant pas eu d’héritiers de son mariage avec Rose d’Albret, son oncle Archambaud, comte de Foix et de Bigorre, hérita du titre de Captal de Buch, qui passa ensuite à ses descendants, les comtes de Foix.