La ville de Rabat est entourée de trois remparts distincts qui ont été édifiés lors de 3 époques différentes : la muraille Almohade ( XIIe - XIIIe ), celle des Andalous ( XVIIe ) et celle des Alaouites ( XVIIIe et XIXe ). On pourrait intégré aussi la partie dite de "Chellah" mais qui fait l'objet d'un autre article.
Les Almohades (en arabe الموحدون (al-Muwaḥḥidun), en berbère ⵉⵎⵡⴻⵃⵃⴷⴻⵏ (Imweḥḥden)) « qui proclame l’unité divine », ou Banu Abd al-Mumin (en arabe : بنو عبد المؤمن), sont un mouvement religieux fondé au début du XIIe siècle, dont est issue la dynastie éponyme d'origine berbère qui gouverne le Maghreb et al-Andalus entre le milieu du XIIe siècle et le XIIIe siècle.
Après les Almohades, c'est les Morisques qui vont construire l'enceinte dite Andalouse; Ces derniers avaient fuit l’Inquisition espagnole après la fin de l'Espagne musulmane au début du XVIIe siècle. L'ensemble de la courtine est parcouru par un chemin de ronde, ainsi que par des tours carrées de type "barlong" et d'une seule tour ronde qui fait l'angle : le Borj Sidi Makhluf. Elle doit son nom à un saint d'origine juive dont le corps repose à proximité qui fut le patron des bateliers. La muraille des Andalou protège principalement le sud de la médina, le long du boulevard Hassan II. Elle est longue de 1,4 km et son épaisseur est d'environ 1,65m, et haute entre 4,90m à 5,50. Le chemin de ronde ne mesure qu'un mètre de large, ce qui est dans la norme, mais percé de meurtrières ainsi que protégé par des créneaux avec un haut en forme de pyramide.
À la fin du XVIIIe siècle, la ville de Rabat est doublée, du côté du continent, d'une muraille continue qui part de l'océan, englobe une partie de l'Agdal et aboutit à l'extrémité sud-est de l'enceinte almohade. Cette enceinte protégeait le palais de Mawlây Sulaymân, devenu aujourd'hui le palais Royal..
XVIIIe siècle, en 1776, Muhammad III ibn ‘Abdâllah édifie la Sqala, sous les ordres de Ahmed El Inglizi ( qui veut dire littéralement "l'Anglais"). Cet ouvrage défensif de type européen, que l'on peut rapprocher à ce qui se faisait en Espagne, avait comme usage principal le canon. Il comporte une plateforme élevée, flanquée dans les coins d’échauguettes et dotée d’embrasures à canons, dans certains ça on pouvait appeler cela une "terrasse à feu".
Sa position ne doit rien au hasard, situé en face de la mer,en contrebas de la Qasaba des ’Udâyas, la Sqala permet de protéger l’entrée de l’embouchure du Bouregreg. L’ouvrage est entièrement construit en pierre de taille et en moellon, il était composé d'embrasure à canon.
Muhammad al-Inglîzî fait édifier également le Borj Sirat, qui est aujourd'hui le Phare de Rabat. Il fut édifié en 1775-1776 sur une falaise abrupte.
Borj Dâr se dresse au milieu du rempart maritime de Rabat. Il fut édifié par le sultan Sidi Muhammad ibn ‘Abdallâh, contemporain de la Sqala, de la Qasaba et de Borj Sirat. L’inscription qui coiffe la porte d’entrée donne une date plus récente : 1239 H./ 1823-24, ce qui signifie que l’ouvrage a subi une réfection sous le règne de Mawlây ‘Abd al-Rahmân.
Plusieurs ouvrages similaires se trouvent au Maroc, dont Anfa et à Essaouira sous le règne du sultan Sidi Muhammad ibn ‘Abdallâh, il n'est donc pas impossible qu'ils partagent les mêmes architectes militaires.