Sergent Blandan, figure de bravoure, un héros lyonnais !
Jean Pierre Hippolyte Blandan, connu sous le nom de Sergent Blandan, est né à Lyon le 9 février 1819 et est décédé le 12 avril 1842 à Boufarik, en Algérie française2. Il s'est engagé dans l'armée à l'âge de 18 ans et a été affecté au 26e régiment d'infanterie de ligne2. Blandan a participé aux opérations militaires de la conquête de l'Algérie par la France2.
Le 11 avril 1842, alors qu'il conduisait un détachement de vingt hommes pour porter le courrier, sa troupe a été attaquée par trois cents cavaliers arabes. Refusant de déposer les armes malgré ses blessures, il a exhorté ses soldats à résister2. Il est mort de ses blessures le lendemain.
Dans une optique de reconstruction de l'histoire de France, la mairie de Lyon a décidé d'installer une plaque sur sa statue pour réecrire l'histoire à sa façon pour "engager la réflexion".
La Mort du Sergent Blandan est une huile sur toile réalisée par le peintre français Louis-Théodore Devilly en 18821, représentant la mort du sergent Jean Pierre Hippolyte Blandan durant la bataille de Béni-Mered, du 11 avril 1842 en Algérie.
Mort héroïque
Le 11 avril 1842, alors qu’il escorte une vingtaine de soldats pour acheminer du courrier entre le camp d’Erlon et Boufarik, sa troupe est attaquée par environ 300 cavaliers arabes. Refusant de se rendre malgré leur infériorité numérique, il encourage ses hommes en s’écriant :
« Courage, mes amis ! Défendez-vous jusqu’à la mort ! »
Gravement blessé, il succombe à ses blessures le 12 avril 1842 à Boufarik, à l’âge de 23 ans. Seuls cinq de ses hommes survivent.
Grièvement blessé dès les premiers assauts, le sergent refuse de céder à la panique. « Courage, mes amis ! Défendez-vous jusqu’à la mort ! », exhorte-t-il ses hommes. Lorsque les renforts arrivent, seuls cinq soldats tiennent encore leur position, témoins d’une résistance acharnée. Blandan, lui, succombera à ses blessures le lendemain à l’hôpital de Boufarik, à seulement 23 ans.
Un symbole d’héroïsme
Son sacrifice fait de lui une figure emblématique de l’armée française. Le général Bugeaud loue son courage, et il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Mais si son nom inspire alors l’admiration, il reste, pour certains, associé à l’entreprise coloniale de la France en Algérie, un héritage encore débattu aujourd’hui.
Hommages à travers les époques
En 1887, une statue en son honneur est érigée à Boufarik, là où il a combattu. Avec l’indépendance de l’Algérie en 1962, ce monument est rapatrié à Nancy, ville d’attache du 26e Régiment.
À Lyon, sa mémoire est ancrée dans le paysage urbain. Une rue porte son nom dès 1887. Treize ans plus tard, une imposante statue en bronze est inaugurée place Sathonay, non loin de sa rue éponyme. Pour accueillir ce nouveau monument, celui de Jacquard, célèbre inventeur lyonnais, est déplacé place de la Croix-Rousse.
Destruction et résurgence
Durant la Seconde Guerre mondiale, les armées d’occupation fondent la statue de Blandan, comme tant d’autres, pour en récupérer le bronze. En hommage, le fort de la Motte est rebaptisé Caserne Sergent Blandan le 12 octobre 1942. En 1962, une nouvelle statue, taillée dans la pierre, est inaugurée place Sathonay.
Aujourd’hui, cette œuvre veille paisiblement sur les joueurs de pétanque qui animent la place. Elle reste cependant au cœur de discussions, certains pointant son caractère colonialiste. En réponse, une plaque explicative a récemment été apposée pour contextualiser cette mémoire et rappeler les valeurs d’aujourd’hui.
Le Sergent Blandan, entre héroïsme militaire et héritage contesté, principalement par l'extrême gauche française, demeure une figure complexe, miroir d’une histoire à la fois glorieuse et douloureuse.
Hommages géographiques et artistiques
En Algérie
- Bouteldja : Pendant la colonisation, un village algérien porte le nom de Blandan. Après l’indépendance, il est rebaptisé Bouteldja.
- Boufarik : Une statue érigée à sa mémoire en 1887 est déplacée en 1962 après l’indépendance de l’Algérie. Elle se trouve aujourd’hui à Nancy.
En France
- Nancy : Une rue, une caserne et une impasse portent son nom. Sa statue, déplacée de Boufarik en 1963, est inaugurée dans la cour de la caserne Thiry, avant d’être transférée sur la place de Padoue en 1990.
- Lyon : Sa ville natale lui rend hommage avec une rue et une caserne nommées en son honneur. Une statue inaugurée en 1900 sur la place Sathonay est le sujet de critiques récentes, certains réclamant son retrait pour son caractère colonial. En 2024, une plaque explicative est ajoutée pour contextualiser l’histoire.
Peinture
Sa mort est immortalisée par une toile de Louis-Théodore Devilly (La Mort du Sergent Blandan), exposée au Salon des artistes français en 1882 et conservée au Musée des Beaux-Arts de Nancy.
Mess de Baden-Baden
En Allemagne, un mess pour sous-officiers, actif de 1950 à 1990, porte son nom dans le quartier français de Baden-Baden.
sources : France 3, Lyonmag, Exploralyon