Bataille de Bouvines, le 27 juillet 1214

Bataille de Bouvines - Vincent de Beauvais ( vers 1400-1440 )

Bataille de Bouvines  le 27 juillet 1214 - Enluminure de Vincent de Beauvais ( vers 1400-1410) - source

 

Historique

 

Lieu de la bataille  : http://goo.gl/maps/RnEI 

Si une bataille doit bien dans l'imaginaire renforcer la cohésion nationale ,à une époque où le mot nation est bien plus flou qu'aujourd'hui, la Bataille Bouvines peut sans aucun doute être une des heureuses élues. Cette bataille gagnée il faut le dire de justesse mais avec panache reflète parfaitement bien, non seulement Philippe Auguste et ses stratèges, mais aussi la difficulté au 'petit' royaume de France  de subsister face à des ennemies  plus nombreux, souvent  plus puissants et particulièrement coriace. Cette démontre aussi que rien est jamais acquis et que l'addage " on ne nait pas roi, on le devient" prends ici tout son sens.

 

En 1212 Jean sans Terre crée une coalition importante contre Philippe II, Philippe-Auguste,  dans le but de stopper net l'avancée fulgurante du roi de France.

Le cri de guerre “Montjoye Saint Denys” fut semble t-il utilisé pendant cette bataille, peut-être pour la première fois.

Jean s'allie donc avec le comte de Flandre Ferrand de Portugal et le comte de Boulogne Renaud de Dammartin. Le neveu du roi Otton IV de Brunswick, empereur entre également dans le combat. La stratégie semble sans faille : mettre les forces royales françaises en tenaille sur deux fronts simultanés. Le premier au nord-est et le deuxième de l'ouest en partant de Bretagne.

 

Les forces en présence 


  • L'Axe : Arnoul d'Audenarde, Buridan de Furnes, Hugues de Boves, Gauthier de Ghistelle, Otton IV de Brunswick, le comte de Flandre Ferrand de Portugal, le comte de Boulogne Renaud de Dammartin, le comte de Salisbury et Jean sans Terre. Probablement de 60 000 à 80 000 hommes.
  • Force Royale Française : Philippe II Auguste, Louis VIII, Robert de Dreux, Duc Eudes de Bourgogne. Environ de 20 000 à 30 000 Hommes, dont une grande partie de chevaliers.

La stratégie de l'axe : Encercler et mettre en tenaille les forces royales françaises  mais ... la stratégie voulue par Jean sans terre se trouve assez rapidement pris en défaut .

L'espionnage et contre espionnage bat son plein, prévenu d'une éventuelle attaque sur deux fronts, une des partie de l'armée française dirigé par Louis VIII éventre et écrase,  armée principalement anglaise, les forces de l'Axe à La roche aux Moines ( le 2 Juillet 1214 ). Grâce notamment à la résistance héroïque de la forteresse commandé par Guillaume des Roches. Obligé de rentrer en Angleterre, Jean Sans Terre laisse un nombre important de machines de guerres et ne peut que devenir spectateur de l'affrontement qui va suivre. Il est fort probable que la suite des évènements de la bataille de Bouvines se soit jouée ici à La Roche aux Moines. Jean sans terre ne se retrouve plus qu'avec une seule partie de sa tenaille : celle de Otton IV de Brunswick.

Les forces de l'axe regroupe une grande partie des forces basée à valenciennes, dirigé notamment par Otton IV de Brunswick.

 

Le piège se referme sur l'Axe


Philippe II apprends que les forces de l'Axe sont à valenciennes. Lui et son armée partent  vers Douai le mercredi 23 juillet 1214. Toujours aussi sage et prudent, Philippe-Auguste décide en effet de ne pas  plonger bêtement comme un aigle sur sa proie sur l'armée de l'Axe. Le roi de France et son armée montent vers Lille en passant par Bouvines et s'arrête à Tournai le samedi 26 juillet 1214.

Otton IV de Brunswick apprenant la nouvelle stratégie par un traître , il décide d'avancer vers Mortagne. Philippe II est devant plusieurs choix cornéliens, en effet son armée est nettement en nombre inférieur par rapport aux forces de l'Axe.

Il semble donc difficile d'attaquer sans avoir toutes les possibilités stratégiques et tactiques. Notamment il compte sur sa chevalerie pour submerger la défense de Otton IV. Malheureusement l'endroit ne semble pas idéal.

Girard la Truie, suggère un replis tactique offensif. En effet l'intention est de faire croire que les forces royales vont rebrousser chemin vers le royaume de France avec comme objectif : les attirer vers Bouvines. En effet les mornes plaines du nord actuelle de la France, en dessous de la ville de Lille, semblent parfaites pour une attaque chevaleresque.

Le dimanche 27 juillet, journée sacrée et qui normalement ne se combat pas depuis 1027, les troupes françaises partent rapidement de Tournai avec un semblant de désarrois.

Malgré le dimanche pontifical, Otton IV prends en chasse  les forces royales. Prévenu sur les hauteurs des collines avoisinantes vers 9 heures du matin, Philippe II est rejoins vers Midi par les forces de l'Axe.

Il semble que la force française malgré un  départ rapide, ralentie par la suite son allure pour mieux piéger Otton qui avançait à grand pas. Il s'agit là d'une ruse de guerre largement éprouvée.

 

Le Face à Face


Les troupes royales se mettent le soleil au dos et face à eux les forces de l'axe qui seront donc gênées par le soleil. La stratégie de Otton IV est de tuer le plus rapidement possible Philippe II. Tandis qu'une partie des forces se concentre sur les flancs où se tiens Philippe II, les forces françaises trouvent une brêche sur le flanc gauche ennemie et comme dans du beurre prennent à revers les troupes flamandes, le choc est violent et prends vite l'avantage aux forces françaises.

Cependant le côté gauche et surtout central de Philippe Auguste semble mal en point et les troupes de Guillaume de Salisbury attaquent avec une certaine vivacité. Le groupe de Robert de Dreux entre dans la bataille pour soutenir la partie, malgré l'ordre du roi de rester en retrait pour une éventuelle couverture de replis.

Le centre français, rempli de fantassin communaux est éventré et subit de plein fouet les assauts. Philippe II fini par être désarçonné de son cheval et in extremis est sauvé par deux chevaliers de sa garde rapproché. Une partie des troupes royales changent de stratégie et partent à la rescousse du roi.

Sauvé , le roi se remet en selle et reprends le combat, une partie de l'axe est fragilisé face à la résistance centrale. Les armées françaises en profitent pour encercler de plus en plus les troupes adverses et le revirement se produit. Seul Renaud de Dammartin, arrive encore à tenir tête et tente l'impossible en s'élançant à bride perdue contre le roi mais il est stoppé net violement.

Otton IV fuit la bataille qui était perdue et une partie des troupes prirent la poudre d'escampette. Il est à noter que toutes les forces royales n'ont pas combattues, ce qui laisse supposer la prouesse tactique, militaire et volontariste de l'armée royale française face un ennemi au moins deux à trois fois plus nombreux.

En 5 heures environ la bataille de Bouvines fut bouclée et sera célébrée, à juste titre, comme une victoire nationale ! Elle fut d'autant plus nationale que la victoire fut une divine surprise.

La naissance de Saint Louis quelques mois auparavant fût semble t-il perçu comme un présage de victoire, rien est moins sur puisque Louis IX à l'époque n'était pas le fils ainé et n'était donc pas prétendant au royaume de France...

Une partie des prisionniers sont enfermés au Château de Bapaume. Renaud de Boulogne est lui enfermé au château de Péronne et y meurt 13 ans plus tard.

 

 

Emission par Franck Ferrand sur Europe 1 sur la Bataille de Bouvines.

 

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