Collégiale de Poissy

La collégiale de Saint-Louis à Poissy est un lieu historique important de la ville de Poissy en FranceCette collégiale est le lieu de baptême de Louis IX, également appelé Saint Louis, né en 1214. Elle a été construite au XIIe siècle et a été agrandie au XIVe siècle par Philippe IV le Belqui y avait fait bâtir un couvent pour honorer son grand-père, Saint-Louis. Au XVIe siècle, la collégiale a été le lieu de discussions religieuses importantes, notamment lors du colloque de Poissy en 1561, où des débats entre catholiques et protestants ont été organisés sous l'égide de Catherine de Médicis. De nombreux ordres religieux se sont installés dans la ville de Poissy, dont la Compagnie de Jésus qui y a construit une grande église, aujourd'hui appelée Saint-Paul-Saint-Louis. La collégiale de Saint-Louis à Poissy est un témoin important de l'histoire religieuse de la France, ainsi que de l'histoire de la ville de Poissy.

Collégiale de Poissy

 

Voir aussi. Ancienne exposition "sous le sceau de Saint-Louis" dans l'actuel musée du Jouet - vie de Saint-Louis

 

 

Historique
Source :  Petit livret sur la collégiale, en vente à l'office du tourisme


Les premières traces de l’église actuelle datent du XIIe siècle, cependant rien ne dit que certains éléments ne sont pas plus anciens. Il est difficile de donner une histoire linéaire, l’église de Poissy ayant subie d’irréparables saccages au fil du temps et notamment par les Anglais et la Révolution. Tout ne permet malheureusement pas d’avoir une idée bien précise de sa riche histoire.

Cependant les premières traces d’un temple chrétien remontent à des siècles auparavant, certains archéologues estiment que l’église actuelle serait au moins la troisième construite. Mais encore là beaucoup d’énigmes restent en suspens.

En 1016 Robert le Pieux fit construire sur cet emplacement une église décrite par le Moine Helgaud. On ne sait peu de choses à ce propos, mais certains éléments semblent subsister sans une réelle exactitude : la base du Clocher, celui qui est situé vers l’ouest, donc vers le coucher du soleil, et un escalier à l’intérieur.

 

Une architecture qui témoigne des évolutions architecturales de l'église


La tour dite « occidentale » qui devait être rattachée probablement à une partie du Château royal est composée de moyens de défenses certes sommaires. On peut voir notamment sur la gauche une tour de garde accouplée au clocher. Le côté massif de la tour laisse présager une certaine lourdeur mais surtout une solidité importante qui a défié le temps. Elle est datée du XIe siècle.

 

Clocher occidental de la Collégiale de Poissy

Clocher occidental de la Collégiale de Poissy, on remarque sur la gauche la tourelle défensive

Restauration de 2012

Restauration du clocher en 2012


La tour centrale est une étrangeté architecturale puisqu’elle repose à la fois sur des fondations gothiques et romanes, et donne un style unique à cette église. Sa hauteur est de 45 mètres tandis que l’église fait 67 mètres de long et 33 mètres de large.


L’intérieur est par ailleurs très disparate avec un début roman et qui finit doucement en gothique notamment sur les voûtes externes. Mais encore là on découvre des surprises importantes toutes les époques sont mélangées et Viollet le Duc dans sa mission de protection et de restauration de l’église  dut faire des sacrifices importants.
L’allée centrale n’est pas droite et bifurque légèrement à la fin vers la droite. Il semble que l’origine soit la date fixée pour donner la direction du chœur : le 15 août est la date de Notre Dame de l’Assomption.

Il y a également des bizarreries architecturales : en effet certaines voûtes ne reposent pas sur les colonnes mais sur des rebords... Erreurs ? Volonté délibérée ? Ce qui est encore plus étonnant, c’est que cela fut par la suite modifié et entre donc dans la logique des constructions. Les architectes travaillaient sur des maquettes et les ouvriers devaient donc faire avec, d’où dans certains cas des erreurs ou des égarements architecturaux.

Crapaud de Clovis
Les autres mystères se trouvent dans certaines colonnes ornées de crapauds ou monstres, qui ne semblent pas de la même époque, il pourrait s’agir de rajout d’anciennes églises. Le plus important ornement semble être le « crapaud » de Clovis. Je mets crapaud entre guillemets, parce que même si la forme semble être un crapaud vu du dessus, je n’en ai jamais vu avec des oreilles… Il semble donc difficile de reconnaître un animal quelconque. Il s’agirait plutôt là de voir en cet animal une créature diabolique dont l’origine est inconnue. Ce monstre d’un autre âge était peut-être l’emblème de Clovis, ils étaient au nombre de trois et remplacés plus tard pendant sa conversion au christianisme en fleur de lys.

 

Poissy pendant les guerres


Les invasions normandes apportèrent des moments graves mais c'est surtout la Guerre de Cent Ans qui amena Poissy dans des instants sombres de son histoire.
La collégiale souffrit véritablement lors de la Guerre de Cent Ans. Le pont de Poissy était un lieu stratégique important, car il donnait directement sur les résidences royales de Saint Germain en Laye et bien sûr sur Paris. Même si Poissy tomba à plusieurs reprises « facilement » sous le joug anglais, les combats n'en furent pas moins violents.

Le Château de Poissy, aujourd'hui détruit, n'offrait probablement pas une défense suffisante. Il faut dire que le château servait surtout de résidence royale et n'avait probablement pas la capacité à être un château de défense comme celui de Gisors par exemple. Cependant il faut dire que le mur d'enceinte construit en 1221 a bien tenu jusqu'en 1877, date où la ville décida, après le départ du marché aux bestiaux vers la Villette, de détruire la muraille. Il existe encore quelques fragments.

Les pires moments sont évidemment liés au prince Noir, le fils du roi d'Angleterre Prince de Galles et d'Aquitaine, particulièrement sauvage, violent et très jeune puisqu'il n'avait que 16 ans. Son arrivée à Poissy se solda par la destruction presque totale du château en le brûlant lors de son départ, le saccage de l'église en utilisant les archives pour la couche de ses chevaux. Le château de Saint-Germain n'eut pas un sort bien meilleur quelques jours plus tard...D'autres événements vont apporter leurs lots de destructions et de violence.

En 1561 le 1er août a lieu l'ouverture de nouveaux États généraux à Pontoise qui donnèrent naissance au colloque de Poissy, suivis du 9 septembre avec l'ouverture du colloque,  mais qui se solda par un échec le 18 octobre de la même année. Ces colloques ne se passèrent pas dans l'église, mais à l'Abbaye royale construite par Philippe IV le Bel qui était juste à côté. En 1567 les Guerres de Religion battent son plein, l'armée protestante de Montgomery envahit Poissy et saccage l'église. Le culte ne reprit que 3 ans plus tard après un calme relatif.

La collégiale fut menacée de destruction pendant la Révolution française. Une autre église construite en l'honneur de Saint Louis fut détruite à sa place. En effet la population préféra garder la Collégiale à l'église. 

La seconde Guerre mondiale sonna le glas d'un des plus vieux ponts de France, le pont de Poissy. Malgré quelques légendes, ce pont fut d'abord détruit par les Français devant l'avancée des Allemands. Reconstruit en partie par les envahisseurs, il finit cette fois-ci par être complétement détruit par les Anglais. Le pont est très proche de l'église à quelques dizaines de mètres.

Pont de Poissy




À voir :

Fille de Saint-Louis, Louis IX


Isabelle la fille de Saint Louis

 La statue d’Isabelle la fille de Saint Louis, qui était à la base à l’abbaye de Poissy (détruite sous la Révolution), qui ornait avec l’ensemble des enfants de Saint Louis, ceux en tout cas qui ont pu atteindre un âge adulte. Une autre statue se trouve au musée de Cluny mais décapitée par des révolutionnaires, le reste a disparue ou a été volé. Il est à noter que la statue a été faite à titre posthume puisque Isabelle est morte bien avant, on ne peut donc être sûre de la représentativité d’Isabelle. Cependant j'ai remarqué des ressemblances dans la forme du visages avec le gisant du fils de Saint de Louis, Louis de France.
 

Les fonds baptismaux de Saint Louis.Un élément majeur de cette église est bien évidemment les fonds baptismaux de Saint Louis à qui on prête des valeurs de guérison et de miracle. Il suffisait de les gratter et de recueillir par la suite la poussière et de la mélanger à de l’eau qu’on devait boire, pour se voir guéri de maladies. On y attribue plusieurs miracles et guérisons… mais depuis les travaux de Viollet le Duc, ils sont entourés de grilles. Les fonds baptismaux ne sont par ailleurs pas à leur place d’origine et sont, comme on peut l’imaginer après des siècles de grattage, dans un état d'usure assez avancé. Ils restent néanmmoins une trace unique de la vie de Saint Louis.


Le crapaud de Clovis

 Crapaud de Clovis

Les crapauds de Clovis ont disparu globabement, mais dans cette collégiale on peut apercevoir une figure qui pourrait être l'emblême de Clovis. Ce qui est sûr c'est ce que ce chapiteau est très ancien et n'est pas d'origine de la collégiale actuelle. Il doit probablement faire partie d'une des anciennes églises construites auparavant . La proximité avec l'Abbaye de Joyenval permet d'avoir une piste crédible sur la présence de ce "crapaux".

Il existe par ailleurs quelques autres statues et autres détails d'architecture intéressante que vous pouvez voir dans la partie photographie de la collégiale.



 

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