Louis Ier d'Orléans (13 mars 1372 - 23 novembre 1407) fut duc d'Orléans de 1392 jusqu'à sa mort en 1407. En plus de ce titre, il occupa diverses fonctions, telles que duc de Touraine (1386–1392), comte de Valois (1386–1406), Blois (1397–1407), Angoulême (1404–1407), Périgord (1400–1407) et Soissons (1404–1407).

Frère cadet de Charles VI, roi de France, Louis fut une figure influente mais controversée. Alors que le roi souffrait de crises de folie, Louis tenta de gouverner en collaboration avec la reine Isabeau de Bavière durant les périodes d'incapacité de Charles. Ce rôle l'amena à s'opposer à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, son rival pour le contrôle du royaume.

Louis jouissait d'une mauvaise réputation, très amplifié par les Bourguignons, notamment à cause de son comportement libertin et de sa participation au Bal des Ardents, une fête masquée qui tourna au drame en 1393, causant la mort de quatre nobles. En outre, des rumeurs persistantes entretenues par les Bourguignons l'accusaient d'entretenir une liaison avec la reine Isabeau, ce qui entacha davantage son image publique, particulièrement à Paris.

Le 23 novembre 1407, Louis fut assassiné à Paris sur l'ordre de Jean sans Peur. L'attaque, menée par dix à quinze hommes, provoqua une onde de choc à travers le royaume. Plutôt que de nier son implication, Jean sans Peur revendiqua fièrement l’assassinat, se justifiant en invoquant le tyrannicide — une action légitime contre un "tyran". Cet événement déclencha la guerre civile entre les Armagnacs, partisans de Louis, et les Bourguignons, menant à des décennies de troubles qui affaiblirent le royaume et facilitèrent l'invasion anglaise pendant la guerre de Cent Ans.

Mariette d'Enghien

De sa maîtresse Mariette d'Enghien, Louis d'Orléans eut un fils illégitime : Jean de Dunois (1402–1468).

Yolande, dite Mariette d'Enghien, dame de Wiège et de Fagnoles, était la fille de Jacques d'Enghien, châtelain de Mons, et de Marie de Roucy de Pierrepont. En 1389, elle épousa Aubert Le Flamenc, seigneur de Cany et chambellan du roi. Elle devint par la suite la maîtresse de Louis Ier d'Orléans, frère du roi Charles VI de France. Louis d'Orléans souhaitait semble t'il 'lépouser mais Charles VI refusa cette relation. De leur liaison naquit Jean de Dunois, futur compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.

Mariette d'Enghien décéda à Claix, dans les Alpes, où l'on peut encore admirer sa demeure. Considérée à son époque comme une femme ravissante et élégante, elle était également réputée pour être « la meilleure danseuse ».

Valentina Visconti

Louis avait épousé Valentina Visconti, fille du duc de Milan, en 1389. De cette union naquirent plusieurs enfants, dont Charles d'Orléans, futur poète, et Jean d'Angoulême, ancêtre de François Ier.

 

Rôle à la cour et dans la guerre de Cent Ans

Louis joua un rôle politique majeur durant la guerre de Cent Ans. Lorsque Charles VI devint incapable de gouverner à cause de sa maladie mentale (probablement la schizophrénie ou le trouble bipolaire), Louis gagna de l'influence, surtout à partir de 1393, dans le conseil de régence présidé par la reine Isabeau.

Cependant, la régence fut âprement disputée avec Philippe le Hardi, puis son fils Jean sans Peur, ce qui créa des tensions publiques. Bien que frère du roi, Louis était très impopulaire, notamment à cause de sa liaison supposée avec la reine Isabeau.

Le conflit s'intensifia après l'échec d'une levée de fonds pour assiéger Calais, qui était sous occupation anglaise. Jean sans Peur et Louis échangèrent des menaces, et seule l'intervention de Jean de Berry, oncle des deux princes, évita une guerre civile immédiate.

### Le Bal des Ardents
En 1393, Louis fut impliqué dans l’accident du Bal des Ardents, où quatre danseurs périrent dans un incendie accidentel. Une torche qu'il tenait s'approcha trop des costumes inflammables des danseurs, causant la tragédie. Le roi Charles VI, qui participait à la danse, échappa de peu à la mort.

Assassinat de Louis Ier d'Orléans à Paris

En 1407, la France semblait prospère, mais des conflits politiques internes la déstabilisaient. Le roi Charles VI souffrait de démence, ce qui laissait un vide de pouvoir que son frère, Louis Ier d’Orléans, cherchait à combler. Cependant, cette tentative d’influence fut contestée par Jean sans Peur, nouveau duc de Bourgogne, qui revendiquait aussi une autorité majeure dans le royaume, notamment en tant qu’héritier politique de son père, Philippe le Hardi. La rivalité entre Louis et Jean sans Peur s’intensifia, nourrissant une haine mutuelle.

Louis d’Orléans, bien que jouissant d’un pouvoir légitime en tant que frère du roi, voyait sa popularité ternie par sa réputation de débauché et les rumeurs d’une liaison avec la reine Isabeau de Bavière. Cela aggrava les tensions avec Jean sans Peur, qui gagna l’appui de nombreux Parisiens, en particulier les membres de l’université de Paris et du peuple, déçus par la gestion financière de Louis, notamment son gaspillage des fonds destinés à la guerre contre les Anglais.

Le 23 novembre 1407, Louis d’Orléans fut assassiné à Paris, sur ordre de Jean sans Peur. Ce meurtre politique, rare par son audace, choqua profondément la société, car Louis était le frère du roi. Jean sans Peur justifia cet acte par le concept de **tyrannicide**, affirmant que Louis d’Orléans était un tyran qui méritait la mort, une justification qui trouva un écho favorable parmi les partisans bourguignons, mais qui scandalisa beaucoup d'autres, dont le célèbre théologien Jean Gerson.

Cet événement provoqua la guerre civile entre les Armagnacs, partisans des Orléans, et les Bourguignons, soutiens de Jean sans Peur. Cette guerre fratricide affaiblit la France et facilita l'invasion anglaise, qui culmina avec la défaite française à Azincourt en 1415. L’assassinat de Jean sans Peur en 1419, en représailles à celui de Louis, ne fit qu’exacerber les tensions. Ces conflits internes ne trouvèrent un apaisement que bien des années plus tard, après de nombreuses destructions.