Arnaud-Guilhem de Barbazan, surnommé le « chevalier sans reproche » pour sa fidélité et son intégrité inébranlables, a marqué l’histoire de France en tant que capitaine courageux et conseiller influent auprès de Charles VII. Né vers 1360 dans la région de Bigorre, il s’est rapidement imposé dans la noblesse militaire du Sud-Ouest, intégrant le service de Louis d’Orléans, frère du roi, à qui il resta fidèle jusqu’à sa mort brutale en 1407 à Paris. Barbazan a combattu les Bourguignons et les Anglais dans les luttes intestines de la Guerre de Cent Ans, où il se montra un soutien inflexible du parti des Armagnacs, opposé aux Bourguignons alliés aux Anglais.
Gisant Arnaud-Guilhem de Barbazan, légèrement modifié.
L'un de ses exploits marquants a été la défense de la ville de Melun contre les troupes anglo-bourguignonnes en 1420. Capturé par les Anglais, torturé, il passa près de dix ans en captivité dans la forteresse de Château-Gaillard avant d'être libéré par Étienne de Vignolles, dit La Hire, compagnon de Jeanne d’Arc.
Malgré sa détention, Barbazan continua de combattre aux côtés du dauphin Charles (futur Charles VII), qui lui accorda des honneurs funéraires dignes de son statut de chevalier exemplaire à sa mort en 1431, après une ultime bataille à Bulgnéville où il trouva la mort en soutenant René d’Anjou, duc de Lorraine, dans un conflit contre les Bourguignons..
Arnaud-Guilhem de Barbazan incarne l’archétype du chevalier loyal de la fin du Moyen Âge, honoré même après sa mort, en 1457, par son inhumation à la basilique de Saint-Denis, aux côtés des rois de France, reconnaissant ainsi son rôle crucial dans la défense du royaume. Son parcours illustre la complexité des alliances et des rivalités féodales pendant la Guerre de Cent Ans, où fidélité, courage et sacrifice personnel étaient les marques d’un chevalier « sans reproche »
Arnaud-Guilhem de Barbazan : Un chevalier au service des ducs et du royaume de France
Paris, juillet 1457 – Les restes d’Arnaud-Guilhem de Barbazan, seigneur de Bigorre et chevalier dévoué, ont été solennellement transférés à la Chapelle de la Vierge de la basilique de Saint-Denis, rejoignant ainsi les tombeaux des monarques français. Retour sur la vie mouvementée et la loyauté indéfectible de cet homme d’armes, passé de la cour des ducs d’Orléans et de Berry à celle du dauphin, futur Charles VII.
Les débuts d'un guerrier fidèle
Originaire de Bigorre dans les Hautes-Pyrénées, Arnaud-Guilhem, fils de Regnaut de Barbazan, embrassa très tôt le métier des armes, reflet de l’héritage de sa famille, fidèles serviteurs des ducs d’Orléans depuis la fin du XIVe siècle. À dix-huit ans seulement, il s’engage dans une expédition militaire contre les musulmans, marquant son baptême du feu.
À son retour, il se place au service du duc Louis Ier d’Orléans, dont il gagne rapidement la confiance.
En avril 1402, il est nommé chambellan du duc, un honneur rare. Un mois plus tard, il participe au combat de Montendre en Guyenne, où six chevaliers français triomphent de sept chevaliers anglais
Le combat des Sept est un épisode de la guerre de Cent Ans. Opposant sept chevaliers français et sept chevaliers anglais (anglo-aquitains), ce combat épique se déroule en 1402, selon la tradition, au pied du Château de Montendre, au lieu-dit « La motte à Vaillant ».
Pour célébrer cet exploit, le duc d'Orléans organise un banquet en leur honneur à Paris, renforçant le prestige de la chevalerie française.
Aux côtés de Jean de Berry et dans la tourmente des conflits
À la mort tragique du duc d’Orléans en 1407, assassiné dans un Paris en proie aux luttes de factions, Barbazan se met au service de Jean de Berry, figure de proue du parti des Armagnacs. Pendant plus d’une décennie, il lutte contre les Bourguignons et les Anglais, déployant ses talents militaires en Berry, Poitou, et Guyenne.
C’est en 1417, dans la défense héroïque de la cité de Corbeil contre les assauts bourguignons, qu’il confirme sa réputation de stratège et de capitaine aguerri. Sa bravoure ne tarde pas à attirer l’attention du dauphin Charles, futur Charles VII de France, qui, à la mort de Bernard VII d’Armagnac en 1418, appelle Barbazan à ses côtés.
Un homme de confiance du dauphin Charles, futur Charles VII
Devenu premier chambellan et conseiller militaire du dauphin, Arnaud-Guilhem de Barbazan prend en main la défense de la couronne contre les Bourguignons et les Anglais. En 1419, malgré une tentative infructueuse pour reprendre Paris, il reste un allié précieux, même en refusant un pot-de-vin de 500 moutons d’or du duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Ce geste de loyauté inébranlable envers le dauphin attise toutefois les soupçons bourguignons.
L’année suivante, il défend Melun contre l’attaque anglo-bourguignonne, mais la ville tombe en novembre 1420, et Barbazan est capturé. Transféré à Paris, il est accusé, sous torture, du meurtre de Jean sans Peur. Bien qu’il clame son innocence, il est emprisonné pour six ans, devenant un prisonnier stratégique dont la libération nécessite une rançon exorbitante.
Une libération inattendue
En février 1430, Étienne de Vignolles, dit La Hire, prend d’assaut Château-Gaillard où Barbazan est détenu. Libéré, ce dernier rejoint aussitôt Charles VII à Sully-sur-Loire. Revenu dans les cercles de pouvoir, il est nommé gouverneur de la Champagne, et le roi lui accorde une récompense de 2 000 livres pour ses loyaux services. Il reprend la guerre aux côtés de René d’Anjou, son ami et compagnon d’armes, contre les Bourguignons.
La fin tragique d'un chevalier fidèle
Le 2 juillet 1431, lors de la bataille de Bulgnéville, Barbazan tombe grièvement blessé en défendant les intérêts du duc René contre le comte de Vaudémont, allié des Bourguignons. Transporté dans une maison de Bulgnéville, il succombe à ses blessures, marquant la fin de son parcours de guerrier.
En 1457, la nation française honore finalement cet homme de guerre dont la loyauté et le courage incarnent les valeurs de la chevalerie. Charles VII ordonne que ses restes reposent près des rois de France, un dernier hommage pour celui qui consacra sa vie à la défense de la couronne et de son pays.
sources : wikipedia, https://patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/, gregoiredetours.fr