Saint-Pourçain-sur-Sioule

 

Saint-Pourçain, lieu de canton de la région Auvergne, est situé dans le département de l'Allier, à proximité de la ville de Moulins. La ville est un véritable nœud de communication grâce à la convergence des routes nationales n°1, 46, 130 et 987. Elle est également traversée par la Sioule, affluent de l'Allier, ainsi que par le Gaduet (ou Limon). Saint-Pourçain est connue pour son vignoble, qui a été utilisé lors du banquet de sacre des rois de France jusqu'à la Guerre de Cent Ans.

L'histoire de la ville remonte au Ve siècle, lorsque Porcianus, un ancien porcher, est devenu abbé d'un monastère bénédictin situé sur la butte dominant la Sioule. La ville s'est développée autour de ce monastère et a prospéré pendant toute l'époque médiévale. Elle a également été le siège d'un atelier monétaire et a abrité une école et un hôpital dès le Moyen-Âge.

Au cours de la Révolution française, Saint-Pourçain est devenue chef-lieu de canton et a failli devenir chef-lieu d'arrondissement. Au XIXe siècle, la crise du phylloxéra a endommagé le vignoble, mais les viticulteurs ont su replanter de nouveaux cépages résistants au parasite. Depuis, la ville s'est développée grâce à plusieurs usines, des commerces, des établissements médicaux et éducatifs, des installations sportives et des musées. Elle est également animée par de nombreuses associations sportives, caritatives et culturelles.

tour escalier

 

Historique & Histoire 

 

 

L'histoire de Saint-Pourçain-sur-Sioule remonte au VIe siècle, avec la fondation d'un monastère par l'ermite Porcianus, également connu sous les noms de Purcianus ou Portien, qui devint plus tard saint Pourcain. Porcianus était un ancien esclave affranchi et peut-être porcher, et il fonda le monastère sur une hauteur dominant la rivière Sioule, dont il devint l'abbé.

Le monastère fut restauré entre 871 et 875 par les moines de l'Abbaye bénédictine Saint-Philibert, à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (aujourd'hui en Loire-Atlantique). Après un séjour de deux à quatre ans, ils s'établirent en 875 à Tournus. Le monastère de Saint-Pourçain devint alors un prieuré dépendant de l'Abbaye Saint-Philibert de Tournus. Entre 945 et 949, les moines de l'abbaye de Tournus se réfugièrent à Saint-Pourçain.

Au Moyen Âge, le prieuré bénédictin prospéra, tout comme la ville qui comptait sous le règne de Charles V un atelier monétaire royal. À cette époque, la ville s'appelait Saint-Pourçain les Tonnelles, en référence aux vignes cultivées en treilles sur des tonnelles.

Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, un couvent de Cordeliers a été fondé à Saint-Pourçain. Il est cité dans le testament d'Agnès, dame de Bourbon, fille d'Archambaud IX de Bourbon, mariée à Jean de Bourgogne (1231-1268), puis à Robert II d'Artois, en 1277. Sa fille, Béatrice de Bourgogne (1257-1310), dame de Bourbon, s'est mariée en 1272 avec Robert de Clermont, dont les descendants ont fondé la troisième Maison de Bourbon. Le couvent a été fondé par les sires de Bourbon, soit Archambaud IX, soit Robert de Clermont.

Au XVe siècle, l'église paroissiale de la ville était consacrée à saint Georges, comme l'attestent les registres paroissiaux. Au XIVe siècle, le bourg fut entouré de murailles.

En 1646, le prieuré de Saint-Pourçain adhéra à la congrégation de Saint-Maur, une congrégation de moines bénédictins français créée en 1621, connue pour le haut niveau de son érudition. Saint-Pourçain était l'une des treize bonnes villes d'Auvergne. Avant 1789, la ville faisait partie de l'ancienne province d'Auvergne, mais elle relevait de la généralité de Moulins et était le siège d'une subdélégation de cette généralité.

 

Atelier de Monnaie

Les différentes sortes de monnaies qui étaient frappées à Saint-Pourçain comprenaient les deniers gros, les blancs, également appelés "guénars", ainsi que des écus, etc. Les métaux utilisés étaient le cuivre, l'argent et l'or pur à 24 carats, mais leur provenance est inconnue (peut-être issus de la refonte de monnaies étrangères ou d'objets fabriqués). Le personnel de la Monnaie se composait d'un maître qui pouvait être un ancien orfèvre, ainsi que d'ouvriers et de gardes représentant le roi et contrôlant la production.

Des textes rapportent que les membres du personnel pouvaient bénéficier d'une retraite à l'abbaye des prémontrés de Saint-André à Clermont-Ferrand, moyennant le versement d'une somme annuelle prélevée sur les frappes. L'emplacement de l'atelier de la Monnaie semblait avoir changé au fil du temps. Il était probablement situé hors des murs de la ville, mais en raison de la Guerre de Cent Ans, il fut déplacé à l'intérieur des fortifications. En 1346, en raison de la petitesse des locaux, l'atelier a été déménagé dans une maison nouvellement acquise. La zone où il était situé, dans le quart nord-ouest de la ville, a longtemps conservé le souvenir de cette activité dans les noms des rues : rue des Changes, rue Sous les Changes (aujourd'hui rue Albert Ier), rue Basse du Change (rue Georges V)...

 

Eglise Sainte-Croix de Saint-Pourçain sur Sioule

Eglise Sainte Croix

La partie occidentale de l'église Sainte-Croix est la plus ancienne, remontant au XIe siècle, et forme l'avant-nef.

L'église Sainte-Croix est un édifice complexe qui témoigne des différents styles de l'architecture religieuse du Xe au XVe siècle. Pour dater chaque partie de l'église, il est nécessaire de se référer aux sources écrites plutôt qu'aux classifications théoriques. Les différentes étapes de construction de l'église peuvent être présentées de la manière suivante (avec une marge d'erreur possible ) :

  • En 871, les moines de Noirmoutiers arrivent à l'abbaye, mais celle-ci est trop petite pour les accueillir. Certains s'établissent alors à Neuilly-le-Réal, mais la majorité part à Tournus.
  • En 970, l'abbé Étienne "reconstruit complètement le monastère". Les murs latéraux de la nef remontent à cette époque, tandis que l'Abside, plus ancienne, a depuis été transformée.
  • Entre 1070 et 1080, pendant une période de prospérité du prieuré qui dispose des revenus de plus de trente églises des environs, le porche actuel et la porte d'entrée avec son tympan sont construits.
  • En 1263, le monastère est "bâti" selon la Gallia Christiana. Saint Louis y aurait séjourné en 1254 et 1262. Les chapelles et le chœur ont donc été construits entre 1230 et 1356.

Au XIVe siècle, la ville de Saint-Pourçain a connu des difficultés, notamment avec l'invasion des Anglais en 1373, qui a nécessité des investissements importants pour la construction de fortifications. De plus, les seigneurs voisins ont souvent causé des problèmes pour le prieuré et ses habitants. Cependant, la fin du siècle a été marquée par une période de prospérité, caractérisée par de nombreuses fondations pieuses et la construction de nouveaux éléments dans l'église, tels que les piliers de la nef, le cloître et les stalles du chœur. Toutefois, la peste a causé des ravages à la fin du siècle, entre 1459 et 1498.

Entre 1567 et 1594, les guerres de religion ont dévasté la région de Saint-Pourçain, entraînant la prise et la reprise de la ville, ainsi que de nombreux pillages.

Au XVIIIe siècle, entre 1790 et 1821, l'église du prieuré de Saint-Pourçain a subi des actes de destruction, tels que la perte de reliquaires, de statues, de vitraux et du cloître. À partir de 1790, l'église du prieuré est devenue l'église paroissiale.

eglise de sainte croix saint pourcain sur sioule

Mais les hasards de l'histoire ont fait que, paradoxalement, la façade qui constitue l'entrée principale de l'église est également la plus récente de l'ensemble. En 1830, l'architecte moulinois Nollet a conçu un projet néo-classique pour la façade, rappelant les édifices imposants du chef-lieu du département, comme les ailes du palais de Justice (ancien collège des jésuites). Il a utilisé le grès de Coulandon, qui n'avait jamais été utilisé auparavant dans l'église de Saint-Pourçain, provenant d'une carrière située à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de Moulins. Il s'est également inspiré des modèles de l'architecture antique déjà largement répandus par les ouvrages théoriques que ses collègues de Moulins avaient mis en œuvre depuis le XVIIe siècle. C'est ainsi qu'une façade répondant aux principes de symétrie et de régularité du classicisme a été plaquée en avant d'un monument complètement médiéval, sans aucun rapport avec l'articulation interne du bâtiment préexistant. Il ne faudrait pourtant pas la juger trop sévèrement : avec ses deux grandes portes, elle accueille majestueusement le visiteur. Le large fronton triangulaire et la frise sculptée d'éléments appartenant au style dorique sont autant de rappels à une antiquité symbolisant la majesté et la puissance. Au-dessus de la façade, côté sud, se dresse le clocher, lui aussi issu de plusieurs campagnes de travaux : sa base paraît dater de la même époque que l'avant-nef, le XIe siècle. Chacun de ses côtés est percé de deux fenêtres en arc légèrement brisé, ce qui suppose une influence bourguignonne : Saint-Pourçain fut longtemps liée à Tournus. La partie supérieure du clocher appartient au style gothique et est disposée à 90° par rapport à la base. Elle a été plusieurs fois refaite : le dessin de l'armorial de Revel au milieu du XVe siècle nous la montre disposée dans le prolongement exact de la base. Il révèle aussi une haute flèche, qui a été remplacée sans doute au XVIIe ou XVIIIe siècle par un petit dôme. En 1857, Esmonot, architecte du département de l'Allier, a rétabli une flèche, toutefois plus petite que celle du Moyen Âge. Le matériau de couverture utilisé est l'ardoise, ce qui dénote une influence du Nord de la France. En 1940, le clocher a été mitraillé et en 1943, il a été détruit par la foudre. Une importante campagne de travaux a eu lieu en 1988.

voute carene renverse

 

 Moine de Saint-Pourçain

Un monastère était dédié à Saint Pourçain et que le christianisme y a été prêché dès 150 à Lyon. Au cours du 4ème siècle, la religion s'est répandue dans les campagnes grâce à l'apostolat de saint Martin de Tours. Cette période a vu la création de nombreux monastères en Gaule, tels que celui de Saint-Martin à Tours (370), Cassien à Marseille (400), Saint-Maure à Lérins (420), Saint-Cirgues à Clermont (465), et Saint-Césaire en Arles.

La règle des moines n'était pas très précise et variait d'une communauté à l'autre. Elle s'inspirait de la règle des moines d'Orient. Les moines étaient retirés des activités du monde pour se consacrer à la prière et à la mortification. Ils vivaient avec leurs frères sous l'autorité du Père Abbé et mettaient tout en commun. Leur temps était réparti entre la prière personnelle, les psaumes et la copie des manuscrits. Les moines étaient également la providence des pauvres et des malades.

En 870, les religieux de Noirmoutier ont rejoint la petite communauté de Saint-Pourçain, fuyant les Normands. Mais ils étaient trop nombreux pour rester sur place, alors ils se sont finalement installés à Tournus (Saône-et-Loire). Depuis cette date, les moines de Saint-Pourçain qui suivaient la règle bénédictine depuis 817, ont été rattachés à l'abbaye de Tournus. En 1162, il y avait 27 moines. En 1643, le monastère a été uni à la congrégation bénédictine de Saint-Maur. Depuis 1666, les deux tiers de ses revenus ont été attribués aux prêtres de Saint-Lazare. Le prieuré comptait encore 12 moines en 1685, mais seulement 7 en 1790 quand il a été supprimé.

 

La Tour de l'Horloge, dit le Beffroi

tour de horloge

La tour de l'horloge de Saint-Pourçain n'était connue que sous ce nom jusqu'au XIXe siècle, avant que l'appellation "beffroi" ne soit utilisée, venant du Nord de la France et signifiant "ce qui garde la paix". Cette tour a été construite dans les années 1430 en s'appuyant sur une ancienne tour de l'enceinte monastique. En novembre 1480, le roi Louis XI a accordé le droit aux habitants de la ville de s'administrer eux-mêmes à travers des consuls indépendants du prieur du monastère.

Une horloge avec une cloche a été installée dans la partie supérieure de la tour et son entretien était confié à un employé qui devait régulièrement remonter les poids. Les réparations ont été fréquentes au XVIIe et XVIIIe siècles, ce qui a donné à l'encadrement de l'horloge ses deux élégantes volutes actuelles. Pendant la Révolution, l'horloge a été déplacée dans le clocher de l'église voisine, mais elle a été retournée dans la tour de l'horloge dans les années 1840. Un nouveau mécanisme d'horlogerie a été commandé dans le Jura et une nouvelle cloche a été fabriquée à Paris. L'architecte Nollet de Moulins a reconstruit la partie supérieure du campanile en 1840.

 

 

 

sources : affiche sur place, Saint-Pourçain-sur-Sioule: La ville et l'église de Marcel Génermont

 

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