Louis XI
Louis XI est considéré comme l'un des plus grands rois de France. Il a régné sur le pays pendant plus de deux décennies, de 1461 à 1483. Sa vie a été marquée par des conflits politiques, des guerres et des intrigues, mais il est également connu pour avoir œuvré pour l'amélioration de la condition des gens ordinaires et pour avoir établi les fondements de l'État moderne.
Louis XI est né le 3 juillet 1423 à Bourges, en France. Il était le fils de Charles VII, qui a été couronné roi de France après la fin de la guerre de Cent Ans. Louis a passé une grande partie de son enfance à la cour de son père, où il a appris les ficelles de la politique et de la diplomatie.
En 1461, à l'âge de 38 ans, Louis XI est monté sur le trône de France après la mort de son père. Il a rapidement été confronté à des défis politiques et militaires majeurs. Le plus grand d'entre eux était la guerre de Cent Ans, qui avait été en cours depuis plus d'un siècle. Louis a travaillé sans relâche pour mettre fin au conflit et a finalement signé le traité de Picquigny en 1475, mettant ainsi fin à la guerre.
Mais la guerre n'était pas le seul défi auquel Louis était confronté. Il devait également faire face à des conflits avec les ducs de Bourgogne, qui cherchaient à s'affirmer comme une force politique indépendante en France. Louis a réussi à réduire leur influence grâce à une série de manœuvres politiques astucieuses, notamment en les éloignant de la cour et en concluant des alliances avec d'autres nobles et princes.
En plus de ces défis politiques, Louis XI s'est également préoccupé de la condition des gens ordinaires de France. Il a œuvré pour améliorer leur vie en mettant en place des réformes fiscales, en limitant les pouvoirs des seigneurs locaux et en encourageant l'agriculture et le commerce. Il a également créé la première police régulière en France, qui était chargée de maintenir l'ordre et de protéger les citoyens.
Malgré ses succès en politique et en réforme, Louis XI a également été critiqué pour ses méthodes parfois brutales. Il était connu pour être suspicieux et méfiant envers ses conseillers et ennemis, et il n'hésitait pas à les faire exécuter si nécessaire. Il a également été accusé d'avoir conspiré contre son propre frère, Charles, qui est mort en captivité peu de temps après.
Néanmoins, Louis XI reste l'un des rois les plus importants de l'histoire de France. Il a posé les fondations de l'État moderne en établissant une administration centrale forte et en encourageant le commerce et l'industrie. Il a également contribué à renforcer la monarchie française en élargissant les pouvoirs de la couronne et en réduisant l'influence des seigneurs locaux. Ses réalisations ont également été reconnues à l'étranger, où il a été admiré pour ses talents diplomatiques et sa capacité à négocier des traités avantage
Naissance de Louis XI
Le 4 juillet 1423, Louis XI voit le jour à Bourges, fils aîné de Charles VII, un roi sans couronne qui a été déshérité par son père et sa mère au profit d'Henri V d'Angleterre. À cette époque, la situation du royaume de France est catastrophique. La Guerre de Cent Ans semble tourner à l'avantage des Anglais, l'armée française a été écrasée à Azincourt en 1415, et Charles VII doit batailler ferme pour être reconnu comme le successeur légitime.
Pendant cette période de reconquête, Louis XI mène une enfance en Touraine loin de son père. De cette période, le jeune prince apprend la fragilité de la royauté, qu'il aura à cœur de consolider une fois monté sur le trône. Mais il doit se montrer patient.
Enfance du futur roi
Il quitte Bourges pour la sécurité du château de Loches, puis passe par Chinon, Amboise et enfin Tours, autant de villes où il résidera devenu roi. 1422 : Charles VII monte sur le trône après la mort de deux autres Dauphins, dont le dernier était passé de vie à trépas en 1420. Il n'a pas été élu pour régner, c'est plutôt fort dépourvu lorsque son heure sonna et, en ces temps encore troublés, veut éviter ces désagréments à son fils. Pour autant, l'éducation du jeune prince n'est pas laissée au hasard.
Guillaume d'Avaugour, est chargé de l'éducation militaire du prince. Il est ici tant question de stratégie que d'équitation, d'escrime ou de tir à l'arc. Pourtant, depuis Poitiers et la capture de Jean le Bon en 1356, on hésite à faire participer le roi à la mêlée, même s'il assiste aux batailles, prestige oblige. On intéresse également le prince à l'artillerie, arme nouvelle et qui jouera un grand rôle dans la victoire française de la guerre de Cent Ans. Il y prend l'habitude de ne pas vivre à Paris, et encore moins dans le luxe. Son père fait la guerre à l'Anglais. Louis ne le voit que fort peu.
La formation intellectuelle
La majorité des beaux esprits (on ne dit pas encore << les intellectuels >>), qui ont quitté Paris et rejoint CharlesVll en Touraine, viennent de l'entourage de Louis d'Orléans, héritiers du mouvement humaniste qui entourait ce prince, farouchement opposé au parti de Bourgogne. On trouve des écrivains, tels Gontier et Pierre Col, Jean de Montreuil ou Guillaume Fillâtre, mais aussi des théologiens comme Gérard Machet. Ces personnages, en qui le roi CharlesVll a toute confiance, sont en marge des structures universitaires et participent de près ou de loin à la formation du Dauphin. Sur le plan intellectuel, le jeune Louis est donc très bien entouré.
Jean Majoris est son précepteur. Ce juriste et théologien est alors âgé de trente ans. De son véritable nom Jean le Maire, il devient un intime du Dauphin et son confesseur ensuite ; il le restera une fois Louis devenu roi. CharlesVII n'a guère le loisir de s'occuper de son fils, mais veille donc à ce que le jeune homme soit bien instruit. Calcul, lecture, écriture, l'histoire de France, qui passionne le prince, ainsi que les ouvrages de Christine de Pisan, dont son Livre du Corps de Police - véritable vade-mecum du souverain de la Renaissance, sont au programme de son éducation. Pour que le tableau soit complet, CharlesVII se montre soucieux de la santé de son fils, qui est avant tout son héritier. Un physicien, Guillaume Léothier, est en charge de la santé du prince, qui est assez chétif.
Le dauphin Louis pendant la guerre de Cent-Ans
En l'an 1436, le 25 juin, Marguerite, âgée de 11 ans, et Louis, bientôt 13 ans, scellent l'alliance entre le roi Jacques Ier et Charles VII par leur mariage à Montil-lès-Tours. Tous les invités et les jeunes mariés sont présents dans la chapelle du Château, mais le roi se fait attendre et arrive en retard, encore crotté, en tenue de voyage, ce que Louis ne lui pardonnera pas. La noce est bien pauvre, sans faste, car le pays est en guerre et les finances ne sont pas au beau fixe. Les témoins estiment que Charles VII veut humilier son héritier.
1439 : Louis est nommé lieutenant-général en Languedoc par son père, durant la guerre de Cent Ans.
1440, Charles VII donne comme la coutune le veut, le Dauphiné à son fils Louis, selon la coutume établie depuis Charles V. Louis a fait des allers-retours en Dauphiné, mais son autorité y était limitée. Ce n'est qu'après une grande dispute avec son père que Louis a réussi à s'installer en tant que gouverneur de la province, avec le conseil delphinal comme contrôle. Il a également eu le pouvoir de battre monnaie et d'augmenter les impôts, et a influencé les affaires du clergé. Louis a effectué des manœuvres diplomatiques qui ont abouti à son alliance avec le duc de Savoie et à son mariage avec sa fille. Le roi Charles VII était au courant de cette autonomie et a essayé, en vain, de lui imposer des conseillers. Malgré cela, Louis a réussi à gagner la faveur de notables locaux et à relancer l'économie de la région, en créant des foires et en favorisant le retour des banquiers juifs. Il a également réorganisé l'administration territoriale de la province et a passé dix années à gouverner, prendre conseil, commercer et tisser des liens avec la noblesse. Cette période a joué un rôle clé dans sa formation en tant que futur roi.
1441, Charles VII l'envoie combattre les Anglais non loin de Paris. Louis remporte une victoire à Creil puis à Pontoise, où une partie de la garnison est massacrée sur son ordre. En 1443, il part dans le sud pour faire la guerre à Jean IV d'Armagnac qui refuse de rendre l'hommage dû au roi.
1443
1443, Louis retourne dans le sud pour faire la guerre à Jean IV d'Armagnac. Ce dernier refuse de rendre l'hommage dû au roi et se considère comme le "comte par la grâce de Dieu". Les compagnies de routiers, des mercenaires mal payés qui vivent souvent d'exactions sur le pays, ravagent le Languedoc et terrorisent les populations qu'ils sont censés défendre. Louis marche contre eux avec une armée imposante. Bien que Jean tente de négocier, Louis le fait arrêter, emprisonner et confisque ses terres au nom de son père, le roi. Cependant, les pillages continuent et Louis trouve une solution en ralliant à sa cause le bâtard d'Armagnac et Jean de Salazar, les deux principaux chefs des compagnies d'écorcheurs qui écument la région. Ainsi, il parvient à pacifier la région presque sans effusion de sang.
L'année suivante, le Dauphin, par des manœuvres complexes visant à se concilier les bonnes grâces de l'Empereur, envahit la Suisse avec une armée essentiellement composée de routiers, dont ceux de Salazar et d'Armagnac. Louis remporte une victoire éphémère et sans grande portée, mais cela importe peu. Son objectif principal était de débarrasser le pays de France des milliers de pillards qui l'infestaient. À présent, les écorcheurs écument les campagnes d'Alsace, au grand contentement du roi de France.
1444 : Louis entre en Suisse avec une armée de routiers et remporte une victoire éphémère, mais surtout parvient à pacifier le Languedoc en ralliant les écorcheurs à sa cause.
Le Dauphin fait preuve de bon sens tactique et diplomatique, liant d'amitié avec certains de ses capitaines, mais il est également conscient des ravages de la guerre. Devenu roi, il cherchera à l'éviter et tentera de faire en sorte que d'autres la livrent à sa place.
Agnès Sorel, la Praguerie
Agnès Sorel à Loches
Charles VII en conflit avec son dauphin refuse constamment de lui donner les moyens financiers de ses ambitions, ce qui dégrade leurs relations.
1440, Louis est impliqué dans la Praguerie, une révolte des grands barons provoquée par une décision de Charles VII de créer les compagnies d'ordonnances pour répondre à son besoin de troupes nombreuses, bien formées, fidèles et constamment sur le pied de guerre. Cette décision signe l'arrêt de mort des armées privées, devenues inutiles, et ôte aux féaux les moyens de contester les décisions royales. Les barons sont furieux et croient pouvoir utiliser le jeune Louis pour obtenir davantage de légitimité. La rébellion fait long feu et Louis, compromis, est contraint de faire amende honorable devant son père qui feint de le croire manipulé afin de sauver la face. En le recevant, Charles ne mâche pas ses mots et menace clairement de le déshériter au profit d'un autre si Louis continue d'intriguer.
1445, Marguerite d'Écosse, la Dauphine, meurt. Louis, qui n'avait jamais accepté ce mariage, en est pourtant très affecté et se rapproche de sa mère. Il a pris en grippe Agnès Sorel, la favorite de son père, que Charles comble de bienfaits, tandis que Louis doit souvent quémander des subsides. En 1445, une altercation éclate entre Louis et Agnès, qui se conclut par une gifle infligée par Louis devant des témoins. Par ailleurs, Louis complote à nouveau pour se débarrasser de Pierre de Brézé, conseiller proche du roi, militaire de talent et appuyé par Agnès Sorel. Tous craignent la réaction du roi, mais Charles préfère se montrer indulgent, moins par tendresse que par calcul, car il n'a pas alors d'autre héritier mâle. Il bannit Louis pour quatre mois et l'envoie dans le Dauphiné, et les tensions s'apaisent. Cependant, la haine qui se vouent désormais les deux hommes va se muer en hargne, et la guerre couve.
Exil en Bourgogne et mort de Charles VII
En Bourgogne, dans la ville de Dijon, se trouve le palais des ducs de Bourgogne. Bien qu'il ait été considérablement modifié par Jules Hardouin-Mansart au XVIe siècle, la Tour de Bar est la mieux conservée du palais à l'époque du grand duché d'Occident.
Tour Philippe-le-Bon - Palais des Ducs - Dijon
Les remparts de la ville ont été témoins de nombreux événements historiques, tels que l'orage qui a éclaté en 1451. À cette époque, un jeune prince, sans même demander l'avis de son père le roi, a épousé Charlotte de Savoie, une enfant de huit ans et héritière d'une famille aux liens parfois tendus avec la couronne de France. Charles VII, le roi de France, est furieux et ulcéré, d'autant plus que son fils a signé un traité d'alliance avec Amédée de Savoie, fils du duc de Savoie, qui est clairement hostile à la France et lourd de menace.
En 1456, Charles VII exige que son fils quitte sa province et vienne rendre des comptes sur ses agissements. Mais Louis, le Dauphin, s'obstine, et une armée marche sur le Dauphiné pour s'emparer de lui et le ramener de force devant son père. Louis se réfugie en Franche-Comté puis gagne la Bourgogne, invoquant un projet de croisade contre les Ottomans avec son oncle Philippe le Bon, projet qui ne dupe personne mais permet encore une fois de sauver la face.
Le Dauphin doit vivre chichement à Génappe, où il est installé par son oncle Philippe le Bon, loin de Dijon. Il ne touche plus aucun revenu du Dauphiné, qui est occupé militairement par son père. Les rapports avec Philippe III et avec son fils aîné, Charles de Charolais, sont cordiaux et intéressés, car Louis dépend financièrement de son oncle. Philippe est même le parrain du premier enfant de Louis.
Mais Louis ronge son frein dans son modeste Château de Génappe. C'est là qu'il apprend, le 24 juillet 1461, que son père est mort deux jours plus tôt et qu'il est le nouveau roi de France. La nouvelle le laisse de marbre, car la longue attente a pris fin.
Louis le dauphin devient Louis XI
Louis XI a été couronné roi de France en la cathédrale de Reims le 15 août 1461, conformément à la tradition.
Cathédrale de Reims
Il était âgé de 38 ans et avait un solide appétit de régner. Bien que la Bourgogne ait été embarrassée de devoir l'accueillir sous son toit, c'est à présent Louis qui se retrouve mal à l'aise, car on craint qu'il ne soit pas bien accueilli en France. Il est donc escorté jusqu'à Reims pour y être sacré. Le lendemain, il est adoubé chevalier par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. L'entrée de Louis XI à Paris, le 31 août 1461, est organisée à la manière d'un véritable triomphe romain, avec le duc de Bourgogne en tête de cortège, suivi de Louis XI sur son destrier. Cependant, l'entrée dans la ville est loin de se dérouler sans accrocs, avec un différend sur un paragraphe du serment que Louis XI refuse de prononcer. Il ne s'attarde pas à Paris et se rend à Tours, où il entend régner. Louis connaît la puissance de la Bourgogne et n'aura de cesse de l'abattre, comme tous ceux qui se dressent contre sa volonté de régner.
Un roi sans pitié dans l'intérêt du royaume
Louis XI, roi sans scrupules, ne fait pas dans la dentelle. Bien que le changement de conseillers soit une pratique courante chez les nouveaux souverains, Louis XI ne procède pas en douceur. La transition est d'autant plus brutale que le fils succède à un père honni, entouré de personnages qui se sont opposés à Louis. Le roi fait le ménage et les anciens conseillers sont évincés. Étienne Chevalier, Trésorier de France, Nicolas d'Erlant, argentier du Dauphiné, et Cousinot, ancien conseiller du Dauphin, sont chassés. Pierre de Brézé, fidèle de Charles VII, est arrêté et emprisonné dès son retour en France. Louis XI est impitoyable, mais il sait que certains de ses disgraciés sont des hommes de réseaux utiles à ses intérêts et les rappellera bientôt aux affaires.
Le roi ne perd jamais de vue ses intérêts et est convaincu que la fin justifie les moyens. Il refuse toute entrave à ses désirs et considère que son métier de roi ne l'oblige à rien ni à personne, pas même à sa parole. Louis XI reviendra sans remords sur des traités signés ou des paroles données au cours de son règne. Pour lui, un roi ne doit pas s'encombrer de scrupules si le bien du royaume est en jeu. Les historiens contemporains le jugent souvent impitoyable et sans pitié, une vision renforcée par les médailles de son règne, où il apparaît austère et sans fioritures.
Centralisation du pouvoir, une réforme propre à Louis XI
Le règne de Louis XI a été marqué par une période tumultueuse en France, avec des menaces internes et externes pesant sur le royaume. Le roi a donc pris des mesures pour unifier le pays, en se concentrant sur trois domaines principaux : la tutelle du clergé, la réforme de la justice et la réorganisation de la gouvernance.
Concernant la tutelle du clergé, Louis XI a abrogé la Pragmatique Sanction de 1438 qui reconnaissait une certaine autonomie dans la nomination des évêques par les princes et le pape. Cette décision a permis au roi de nommer ses propres évêques et de renforcer son pouvoir sur l'Église. Il a également muselé les Parlements, des organes judiciaires locaux, pour empêcher les régions de s'affranchir partiellement de son autorité.
En matière de justice, Louis XI a cherché à unifier les coutumes et les poids et mesures dans tout le royaume. Toutefois, il n'avait pas le droit de modifier le droit privé, ce qui a rendu la tâche impossible. Les années de guerre avaient également causé beaucoup de désordre dans le système judiciaire, avec des procès qui traînaient en longueur et des juridictions mal définies.
Enfin, Louis XI a réorganisé la gouvernance pour unifier le royaume. Il a nommé des personnes de confiance dans divers postes, en remplacement de ceux qu'il considérait comme suspects. Il a également créé des Parlements de province pour marquer l'annexion de certaines régions à la couronne, mais cela a suscité des tensions avec le Parlement de Paris, qui voyait son autorité diminuer.
Au final, le règne de Louis XI a été marqué par un bras de fer avec les Parlements et une centralisation accrue du pouvoir royal. Cette tendance a continué pendant les deux siècles suivants, avec l'avènement de l'absolutisme.
Cependant, il y avait des obstacles à cette unification. Le roi n'avait pas le droit de modifier le droit privé pour unifier les coutumes, et les Parlements locaux étaient un moyen pour les régions de s'affranchir partiellement de la tutelle du roi. Louis XI se méfiait particulièrement des Parlements et a créé un Grand Conseil directement placé sous sa responsabilité, ayant la possibilité de dessaisir le Parlement de certaines affaires. Cela a déclenché une bataille de pouvoir entre le roi et le Parlement, qui a vu l'avènement de l'absolutisme deux siècles plus tard.
La Noblesse écrasée, décapitée
La noblesse a subi un dur traitement sous le règne de Louis XI. Contrairement à Charles VII, qui était moins sévère avec les grands, Louis XI a été beaucoup plus intransigeant. De nombreux seigneurs du midi ont été soupçonnés de conspirer avec Charles, frère cadet de Louis XI, tandis que d'autres, au nord, ont entretenu des liens étroits avec les Bourguignons. Louis XI a agi par étapes, en exilant à maintes reprises Jean V d'Armagnac qui conspirait sans relâche. Ce dernier a finalement été tué dans des circonstances confuses à Lectoure en juillet 1472, alors que l'armée du roi assiégeait sa ville. Son allié et ami, Charles d'Albret, a été arrêté, condamné à mort à l'issue d'un procès expéditif, puis exécuté le 7 avril 1473 à Poitiers.
Pendant ce temps, Louis XI a également frappé le comte de Saint-Pol, ancien allié des Bourguignons, qui avait rallié Louis XI et épousé Marie de Savoie, sœur de la reine. Saint-Pol a fait de sa ville de Saint-Quentin une capitale pour garder les coudées franches. En 1475, il s'est rapproché à nouveau de la Bourgogne et, apprenant que Louis XI avait eu vent de ses manœuvres, il s'est réfugié auprès du Téméraire. Mais le duc, en paix avec Louis XI, ne voulait pas provoquer un conflit et a livré Saint-Pol. Accusé de trahison, le Parlement de Paris l'a condamné à mort, et il a été exécuté le 15 décembre 1475 en place de Grève. La noblesse a tremblé partout. Saint-Pol était de la famille du roi, mais Louis XI n'a pas hésité à le faire exécuter. Louis XI a mis lentement mais sûrement la noblesse de France au pas en faisant main basse sur ses terres. Son objectif était double : agrandir le royaume et museler l'opposition intérieure. Cependant, l'une de ses manœuvres a été un échec retentissant. En avril 1464, la reine Charlotte a donné naissance à une fille, Jeanne, que Louis XI a promise en mariage au futur duc d'Orléans le mois suivant. Cependant, la jeune fille était contrefaite. Le mariage a eu lieu en 1476, mais devant l'autel, Louis d'Orléans a pleuré de dépit, et Jeanne de honte. Louis XI espérait que sa fille donnerait des
Mort du duc de Nemours
Jacques de Nemours, cousin de Jean V, s'était finalement rallié à Louis XI. Cependant, en 1476, il livre aux Anglais la ville de Carlat qu'il tenait au nom du roi. Louis XI a profité de cette occasion pour l'accuser de trahison. Le procès, moins expéditif que celui de Charles d'Albret, a toutefois été joué d'avance, et Nemours a été exécuté le 4 août 1477 à Paris.
La mort du duc de Nemours, sous la contrainte de l'autorité royale, le Parlement condamna Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, le 10 juillet 1477, pour lèse-majesté, à être décapité et ses biens furent confisqués. Le verdict fut exécuté aux halles le 4 août suivant, devant une foule immense qui montra beaucoup de compassion pour cet illustre seigneur, dont on oubliait les fautes, et qui semblait être sacrifié plus à la vengeance qu'à la justice. Le duc de Nemours laissa derrière lui trois fils.
Une légende tenace et parfois acceptée par des historiens. Cependant, il semble qu'elle soit dénuée de tout fondement : la tradition a longtemps rapporté que les jeunes enfants du duc de Nemours auraient été habillés en blanc et conduits sous l'échafaud de leur père, afin que son sang coule sur leur tête. Dans son Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, Amable de Barante explique que "aucun des témoins contemporains, même les plus émus et indignés par cette exécution, ne mentionne cette circonstance. L'avocat qui, au nom des orphelins malheureux, laissés sans biens ni soutien, a présenté une requête aux états du royaume réunis en 1483 après la mort du roi, n'a pas non plus mentionné cette cruauté. Pourtant, il n'a rien omis pour susciter une compassion justifiée en faveur de ces pauvres enfants, et n'a pas ménagé la mémoire de leur persécuteur."
Louis XI agrandit le royaume
Le roi de France rencontre son cher oncle, Philippe III de Bourgogne, pour racheter les villes de la Somme, qui avaient été données à Philippe en dédommagement de la mort de son père. Elles ne pouvaient être rachetées que contre 400 000 écus. Cette enluminure du XVe siècle montre la rencontre entre les deux souverains.
Louis XI, roi centralisateur, a passé une bonne partie de son règne à accroître le domaine royal, par tous les moyens à sa disposition. Le domaine royal est l'ensemble des terres placées sous le contrôle direct du roi. Au début du règne d'Hugues Capet, il ne recouvrait guère que l'Ile-de-France et quelques terres morcelées. Ce domaine s'est étendu par des conquêtes, des annexions, des héritages ou des achats. Le royaume, quant à lui, est un ensemble regroupant le domaine royal et les terres pour lesquelles des souverains, ducs, comtes, rendent hommage au roi.
Louis XI a acheté la province du Roussillon à Jean II d'Aragon pour 300 000 écus en 1462. L'année suivante, il a racheté les villes de la Somme à Philippe III de Bourgogne pour 400 000 écus, dont la moitié a été empruntée. Charles de Charolais, héritier de Bourgogne, a été furieux et a rompu avec son père. Louis XI a fait d'une pierre deux coups.
Durant la guerre de Cent Ans, la Normandie a été conquise par Henri V puis reprise par Charles VII en 1450 à Formigny. En 1466, pour calmer les ardeurs de son remuant cadet Charles, Louis XI lui a donné le duché en apanage. Mais il l'a occupé de fait et, en 1468, les États de Tours n'ont fait qu'entériner la décision royale de faire de la Normandie une partie inaliénable du domaine royal. Charles a reçu la Guyenne en apanage, qui est devenue partie intégrante du domaine à sa mort en 1472.
Après la mort du Téméraire, Louis XI s'est emparé de la Bourgogne démembrée en 1477. Il a fait occuper par anticipation la Franche-Comté et l'Artois grâce à la promesse d'union du futur Charles VIII à Marguerite de Bourgogne, petite-fille du Téméraire et fille de Maximilien de Habsbourg. Mais le mariage n'a pas eu lieu et ces provinces ont quitté le domaine. Sa dernière œuvre, magistrale, a été la succession du roi Charles IV d'Anjou qui, mourant, a fait de Louis XI son héritier. En 1482, le Maine et l'Anjou ont intégré le domaine royal.
Le cas de la Provence, possession de Charles, est plus complexe. Le roi est fait comte de Provence, mais il a fallu attendre 1487 et le règne de Charles VIII pour qu'elle intègre le domaine royal. Les garanties d'autonomie offertes alors à ses États ne seront guère respectées, jusqu'à leur disparition complète.
La mort d'un rival, Charles le Téméraire
Charles le Téméraire, cousin de Louis XI, était un combattant hors pair qui a pris grand soin de son armée. En 1476, il a été balayé à Grandson et à Morat par les phalanges de piquiers suisses, malgré sa modernité militaire. Charles était surnommé "le Hardi" de son vivant, mais le surnom "le Téméraire" est utilisé aujourd'hui. En 1468, il a épousé la sœur d'Edouard IV d'Angleterre et a obtenu le libre passage de ses troupes sur le territoire du duc de Lorraine. Cependant, Louis XI a constamment contrecarré ses plans et il a dû signer une trêve en 1475. Charles a perdu sa dernière bataille devant Nancy en janvier 1477 et son corps a été retrouvé quelques jours plus tard, dépouillé et à demi dévoré par les loups.
Les personnages du Roi, entre historien et homme de main
Philippe Commyne, débauché par Louis XI chez son rival le duc de Bourgogne
Philippe de Commynes fit préparer sa chapelle familiale de son vivant, comme il était coutume de le faire, dans l’église des Grands Augustins à Paris. Il se trouve aujourd'hui au Musée du Louvre. Il s'agit probablement d'une représentation assez fidèle du conseiller de Louis XI et de sa femme.
Commynes est un personnage dont le destin est lié à lui-même. Né vers 1477 sans autre destinée que celle de son père, bailli de Gand, qui était un serviteur loyal de Philippe III le bon, duc de Bourgogne, Commynes a rapidement montré un esprit vif. Après avoir suivi des études de lettres brillantes et avoir acquis une solide formation militaire, il est entré au service du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, en 1464, et a combattu à ses côtés lors de la guerre de la ligue du Bien public. Commynes a également réprimé les révoltes des filles de Flandre et était présent à Péronne en 1468. Charles a beaucoup admiré Commynes, qui a été aussi bon serviteur envers lui que son père l'avait été envers le sien.
Cependant, à partir de 1470, Commynes a commencé à se rapprocher de Louis XI. L'homme le fascinait, car son intelligence contrastait avec la fougue parfois décousue de son maître. En mai 1472, Commynes a quitté le camp bourguignon pour passer en France. Charles était furieux et ne lui a jamais pardonné cette trahison. Commynes n'a plus jamais revu la Bourgogne.
Les motifs du choix de Commynes n'étaient pas seulement intellectuels. En rejoignant Louis XI, il espérait faire fortune, car le roi de France était de ceux qui savaient que tout s'achète, et Commynes n'était pas de ces hommes à s'estimer trop bas. Si Charles ne l'avait guère choyé sur le plan financier, Louis XI l'avait comblé de bienfaits et lui avait même donné en mariage une riche héritière poitevine. Commynes est devenu sénéchal du Poitou et capitaine, mais il préférait de loin la diplomatie et l'écriture.
Au service de Louis XI, Commynes est devenu le plus proche conseiller du roi, son confident, un personnage avisé, fin observateur et qui connaissait particulièrement bien l'Italie. En 1476, cependant, il a été disgracié. Louis XI réglait alors définitivement la question de Bourgogne, s'impatientait de voir disparaître le Téméraire et s'en remettait aux méthodes plus expéditives et bien moins rusées d'Olivier le Daim. Mais deux ans plus tard, Commynes est revenu en grâce et est resté aux côtés du roi jusqu'à sa mort en 1483. Placé au sein du conseil de régence, il est rapidement entré en conflit avec Anne et Pierre de Beaujeu. En 1487, il a commencé une disgrâce qui a duré dix ans et a commencé par quelques mois d'emprisonnement à Loches, suivis d'un exil forcé. Charles VIII l'a rappelé en 1496 et Commynes a continué à donner des conseils avisés sur les questions italiennes sous Louis XII.
Commynes est resté dans les mémoires comme un formidable historien. Ses Mémoires, dont il a entrepris la rédaction au début de son exil, couvrent les règnes de Charles VII, de Louis XI et de Charles VIII.
Olivier le Daim, l'homme des sales besognes
Louis XI et Olivier le Daim au château de Loches
Au début de leur rencontre, Louis XI était encore le Dauphin en exil en Bourgogne lorsque Olivier le Daim, qui deviendra plus tard son homme de confiance, a commencé au bas de l'échelle en tant que valet de chambre et barbier. Nous ne connaissons pas grand-chose de ses premières années, y compris sa date de naissance, mais il avait une attitude canaille et de mauvaises manières, ce qui plaisait au futur roi. Lorsque Louis XI accède au trône, Olivier le suit en France et devient son homme de main pour tout ce qui doit être fait mais ne peut être fait officiellement. En 1474, il est anobli et devient Olivier le Daim, puis trois ans plus tard, il est fait comte.
Cependant, Olivier le Daim a une réputation sulfureuse d'assassin, d'espion et d'agitateur, bien que les détails de ses actions précises restent inconnus. Ce qui est sûr, c'est qu'il est connu pour ses prébendes et ses rapines, et qu'il est haï par le peuple malgré les égards que lui montre le roi. Certains membres de la noblesse, tels que Commynes, sont choqués par la confiance que Louis XI accorde à Olivier le Daim. Le personnage s'est-il enflé d'importance ou le roi lui fait-il trop confiance ? Louis XI lui confie même les négociations avec Marguerite de Bourgogne en 1482, mais cela se termine par un échec retentissant lorsque les Gantois menacent de le tuer s'il ne quitte pas la ville.
Olivier le Daim ne survivra pas à la chute de son maître. En 1484, il est pendu au gibet de Montfaucon avec pour épitaphe ces vers de Molinet adressés à "Maître Olivier" : "Fort bien savait complaire, au roi, mais je vis qu'on le jetait pour son salaire, percher au Montfaucon."
Louis XI un voyageur infatiguable
Louis XI, contrairement à son père, n'apprécie pas Paris en raison de son passé familial. Étant né à Bourges et ayant grandi sur les bords de Loire, il préfère la résidence loin de la capitale. Peu de temps après son arrivée à Paris et son couronnement, il se rend à Tours, qui deviendra la capitale officieuse de la France durant son règne. Les États de la ville sont souvent sollicités par le roi pour des décisions importantes telles que le rattachement de la Normandie à la France en 1468. Louis XI préfère loger dans des hôtels particuliers confortables plutôt que dans le château de Tours, qui sert principalement de prison.
Le château de Chinon domine la Ville-Fort ainsi que la Vienne, Louis XI y viendra régulièrement.
Cependant, Louis XI aime aussi voyager et visite régulièrement ses châteaux de Chinon, de Cussé, et d'Amboise, où il rend visite à la reine. En 1465, il achète le château du Montils-lès-Tours, qui sera rebaptisé Plessis-du-Parc-lès-Tours. Bien que l'apparence de ce château soit inconnue aujourd'hui, Louis XI apprécie beaucoup les voyages malgré sa santé fragile. Ses déplacements sont souvent politiques, visant à renforcer son autorité en rencontrant ses représentants, espionnant ses vassaux et prenant le pouls des villes et villages. Il inspecte également l'état des places fortes, en faisant détruire beaucoup qu'il ne peut pas garder et qui pourraient servir à l'ennemi.
Le roi se déplaçait souvent sur la Loire, préférant les voies fluviales aux routes qu'il faisait entretenir. Il disposait d'un grand nombre d'embarcations et faisait régulièrement appel à des nautoniers pour se rendre d'un château à l'autre. Sa gabare à fond plat était équipée d'un corps d'habitation avec des fenêtres et une cheminée. Sur la route, le roi voyageait à cheval, parfois à une vitesse jugée trop rapide. Plus tard, il préféra la mule, jugée plus confortable. À la fin de sa vie, il fut contraint de résider au Plessis-lès-Tours, où il mourut. Le château fut racheté et partiellement reconstruit par Louis XI, où il décéda.
Le roi avait de l'esprit et était un fin observateur qui trouvait souvent les mots et les gestes justes. Alors qu'il n'était que le Dauphin, il attira l'attention sur lui en faisant raccourcir la queue des chevaux de sa maison. Lorsqu'on lui demanda la raison de son geste, Louis répondit qu'il avait fait écourter ses chevaux parce que son père avait lancé la mode, faisant allusion au comportement de Charles VII vis-à-vis d'Agnès Sorel.
En 1464, sa seconde fille Jeanne naquit contrefaite et boiteuse. Louis écrivit à Antoine de Chabannes qu'il avait décidé de marier sa fille à un petit duc, car les enfants qu'ils auraient ensemble ne coûteraient guère à nourrir. En 1462, les Catalans appellent Louis à leur aide, mais il flaira le piège et leur répondit avec humour : « Quelle langue parlet-on à Barcelone ? Il semble que certains parlent le castillan et d'autres l'aragonais ! »
Louis savait aussi se montrer cruel, comme lorsqu'il vit sa sœur, Yolande de France, ancienne alliée du Téméraire que ce dernier avait finalement fait emprisonner. Il la salua d'un tonitruant "Bonjour, Madame de Bourgogne !"
Cénotaphe dans la Basilique Clery-Saint-André.
Réunification du Royaume
Louis XI, surnommé "l'unificateur du royaume", a réussi à unir le royaume de France en rassemblant de nombreux territoires sous la couronne, tels que le Maine, l'Anjou, la Normandie, la Guyenne, le Roussillon et le Dauphiné. Il avait une vision claire de la façon dont il voulait gouverner le royaume dès son avènement au trône, sachant que la noblesse avait tendance à contester son autorité. Louis XI a donc procédé à l'élimination de nombreux nobles qui auraient pu revendiquer le trône et a forcé ceux qui ont survécu à s'incliner devant lui.
Pour renforcer l'indépendance de la couronne, Louis XI a augmenté les impôts pour financer ses ambitions politiques, militaires et commerciales. Il a également compris que les forces centrifuges qui tirent les provinces frontalières hors de la sphère d'influence du roi sont l'une des principales causes de l'agitation intérieure du royaume. Par conséquent, il a cherché à affaiblir les maisons de Savoie, de Bretagne, d'Angleterre et de Bourgogne pour priver les grands barons français d'appuis solides.
Enfin, Louis XI a tenté de lancer un mouvement d'unification des coutumes, mais a échoué dans cette entreprise. Cependant, cette idée a inspiré ses successeurs. En résumé, Louis XI était un roi visionnaire qui a réussi à unir le royaume de France en faisant face à de nombreux défis politiques et en affaiblissant les forces centrifuges qui menaçaient la stabilité intérieure du pays.
Les prémices de la Renaissance
Louis XI, roi de France du XVe siècle, est considéré comme un souverain résolument moderne. Sous son règne, la France sort des affres de la guerre de Cent Ans et entre de plain-pied dans la Renaissance. Cependant, sa connaissance du monde des arts restera assez fruste jusqu'à la fin de sa vie. Pendant son exil en Bourgogne, Louis a pu observer les mœurs d'une cour où le prince s'entoure d'artistes comme Van Eyck et Bellechose. Louis XI fait du grand maître son peintre attitré, mais cela sera le seul acte de mécénat artistique de son règne. Pourtant, l'apparition de riches bourgeois dans l'entourage du roi va contribuer à promouvoir dans les hautes sphères les principes du mécénat.
Dans l'art de la guerre, Louis XI se montre un parfait égal des condottieres italiens de l'époque, disposant d'une armée de professionnels bien formés, bien armés, bien payés. Cependant, contrairement aux condottieres, son armée n'est pas un instrument de bataille, mais de diplomatie. En vingt-deux années de règne, l'armée de Louis XI ne livre que deux batailles rangées. Louis XI utilise l'argent et les manœuvres diplomatiques pour mieux défendre le royaume que les canons et les places fortes. Offrant assez d'argent aux belligérants de la guerre des Deux-Roses pour la prolonger, mais pas assez pour permettre à l'un des camps de l'emporter trop nettement, il réussit à évanouir la menace anglaise. Les Suisses et les Lorrains, ayant les poches pleines d'écus français, menacent directement le cœur de l'empire bourguignon. Les résultats de la guerre qui s'ensuit dépassent de très loin les plus folles espérances de Louis XI, désireux d'épargner à ses sujets les affres de la guerre tout en luttant contre ses voisins.
sources : Louis XI edition Atlas, Louis XI de Paul Murray Kendall,