Saint-Florentin fut sous l'époque Romaine une ville florissante et garda jusqu'à la fin de la guerre de Cent-Ans un attrait défensif entre les ducs de Bourgogne, les Anglais et les rois de France. Jeanne d'Arc et Charles VIIy feront un bref séjour afin d'aller faire sacrer le "dauphin" en la Cathédrale de Reims. La ville fusionnera avec Avrolle en 1971. C'est aujourd'hui un petit village avec encore quelques belles maisons à pan de bois dans la lignée de Joigny située non loin de là.
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Informations
- Adresse : Mairie de Saint-Florentin Place Louis Dubost, 89600 Saint-Florentin
- Google Maps : Carte
- Téléphone : hôtel de Ville 03 86 43 79 79
- Email :
- Site : Mairie : http://www.saint-florentin.fr/ Office de Tourisme : https://serein-armance.fr/
- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) :
La période antique
Les origines de Saint-Florentin sont anciennes, aucun écrit ne peut dire sous quelle période la ville fut édifiée. Néanmoins, les découvertes archéologique ont permis de mettre à jour des outils et les pierres taillées ou polies de la préhistoire. La vaste forêt de l’Othe utilisée par les druides recèle encore des menhirs et dolmens visibles dans les carrières défrichées. Avrolles, village rattachée à Saint-Florentin en 1971, est encore dominée par son oppidum, fortification-refuge celtique dont subsiste les traces d’un important rempart. Les gaulois avaient édifié un temple très important dédié à la divinité Flore à l’emplacement de la ville actuelle.
La ville serait née à l’époque romaine, place stratégique située au carrefour des voies Sens-Alisé et Auxerre-Troyes, la voie d’Agrippa, grand axe de trafic qui reliait Lyon et Boulogne-sur-Mer. Jules César s’étant rendu maître de la place, la fortifia et la ville fut appelée de Flore ou Castrum Florentinum puis, plus tard, Château Saint-Florentin.
La présence romaine est attestée par la découverte de nombreux vestiges (monnaies, armes, tombeaux, routes, points, puits, etc.). De cette époque le quartier de la la Trecey, transformation au fil des siècles de "Atrium Caesaris", l’âtre ou le foyer de César, qui fait référence à l'époque Romaine.
Temple de Flore (Templum florae), devenu Castrum florentinum, puis Château-Florentin, le bourg aurait pris le nom de Saint-Florentin lorsque Godelime, comtesse de Chartres et Lémisse, comtesse du Perche, les soeurs du comte de l'époque, rapportèrent en 833, au retour d'un pèlerinage, les reliques de Saint Florentin, noble chevalier champenois, saint martyrisé par les Vandales du chef Crocus en 406.
Une Abbaye destinée à recevoir les reliques de Saint-Florentin fut édifiée au IXème siècle au lieu dit Le Prieuré. C'est aujourd'hui un petit parc public qui permet de voir la ville dans son ensemble, dont la fameuse tour des cloches et les toits de la ville basse.
451, Défaite d'Attila à Suippe-la-Longue.
- Incursions des Bourguignons repoussées par Clovis, prise de la ville par Clovis en 511.
511,.Les Bourguignons reprennent Château-Florentin. — Thierry, roi de Bourgogne, donne l'hospitalité à la reine Brunehault. —
587, la reine Brunehaut, fille du roi des Wisigoths d’Espagne, s’y réfugia et donna son nom à ce lieu.
597, Bataille de Chalendry.
- Pépin, maître de Château-Florentin.
752, La cité fortifiée de Brunefort fut rasée par Pépin le Bref.
835, Château-Florentin prend le nom de SaintFlorentin.
866, la ville est à nouveau assiégée par les Normands qui avaient "abandonnée" le siège de Paris pour remonter la Seine et l'Yonne afin de piller la Bourgogne.
895, Richard le Justicier, comte d'Auxerre, défait les Normands près de Saint-Florentin à Champlost.
1060, la Maladrerie, asile de lépreux, est fondée.
Le Moyen Age
936, Les Champenois reprennent la ville aux Bourguignons.
1042, Thibault Ier cède l'Abbaye à Odo , abbé de Saint-Germain d'Auxerre.
1160, Établissement de la Maladrerie. —
1180, L'abbaye transformée en prieuré claustral. — Les premiers vicomtes.
1230, La ville dotée d'une "mairie".
1279, La MaisonDieu. —
La ville de Saint-Florentin resta par la suite sous la domination des comtes de Champagne jusqu’en 1281 avant d’être rattaché au domaine royal en 1284. Le hameau de Montléu (1296) était le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Moutier-la- Celle près de Troyes.
1284, Saint-Florentin réuni à la Couronne. —Invasions des Anglais. —
1359, Siège de Saint-Florentin. destruction de la ville.
1417, Les Bourguignons réduisent la ville. — Saint-Florentin, résidence des reines douairières. —
1420, annexion de la ville par les Bourguignons.
1429, La ville fait soumission à Charles VII. — La vicomté de Saint-Florentin passe de la maison de Navarre à la famille d'Armagnac. —
1429, Jeanne d'Arc & Charles VII
Afin de sacrer Charles VII en la Cathédrale de Reims Jeanne d’Arc passa à Auxerre, puis les troupes du roi vont prendre la direction de Brienon, Saint-Florentin, Saint-Phal d'où elle écrivit une lettre, le 4 juillet, aux habitants de la ville de Toyes, puis Troyes. La ville de Saint-Florentin fit obéissance et ouvrit ses portes probablement entre le 2 ou le 3 juillet 1429. La présence de Jeanne d'Arc est attestée par les chroniques de Jean Chartier, Monstrelet et par la "chronique de la Pucelle" :
Jean Chartier
"Après que ledit roy de France eult esté devant icelle cité d'Auxerre pour trois jours, se partit avec son ost en tirant vers Saint-Florentin, laquelle ville de Saint-Florentin luy fist obéissance. Et de là print son chemin droit à Trois à Champaigne, et tant chevaucha qu'il vint logier devant la cité de Troyes"
Chronique de Monstrelet
"Ouquel chemin, ledit roy mist en son obeyssance deux petites bonnes villes qui tenoient le parti du roy Henri, est assavoir Saint Florentin et Jargeau" ( ou Saint-Jargeau )
Chronique de la Pucelle
"Après ce que le roy eut esté logé devant ladicte ville d'Auxerre trois jours, il se partit avec son ost, en tirant vers la ville de Sainct-Florentin, où ceux de la ville luy feirent plainière obéissance. Et là n'arresta guères, mais s'en vint avec son ost devant la cité de Troyes, qui estoit grande et grosse ville. "
Chroniques disponibles sur le site : stejeannedarc.net
La vicomté confisquée par Louis XI est rendue par Louis XII à Gaston de Foix.
Au Moyen Age les invasions se poursuivent avec les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, la ville fut relativement disputée de par sa position charnière entre les Français et les Anglo-Bourguignons. Les fortifications sont alméliorées , les fossés sont récurés afin de les rendre plu difficiles d'accès, les bâtiments situés en dehors de l’enceinte, dans les faubourgs, sont rasés dont les trois prieurés et une partie de leurs faubourgs.
Un seul prieuré sera reconstruit après la guerre sur la butte ou subsiste encore des vestiges aujourd’hui, car il fut rasé pendant la Révolution Française. Les Huguenots au cours des guerres de religion la prendront en 1562, et encore pendant la guerre de Trente Ans par un lieutenant de l'Empereur d'Allemagne, etc.
A la guerre contre les étrangers s’ajouta la guerre civile qui fut marquée par le passage des Grandes Compagnies. La ville fut ruinée par cette longue période de guerre et son église fut détruite. Renaissance après la tourmente Le calme relatif qui suivit la période de guerre permit à la ville de se reconstruire et d’atteindre une certaine prospérité au XVIème siècle. La Vicomté de Saint-Florentin passe aux mains de Gaston de Foix, neveu de Louis XII, et devient le centre d’une importante élection. Les marchands connaissent une certaine prospérité. A cette même époque, on restaure les remparts et les trois portes (de Dilo au nord, de Saint-Martin à l’est, de Saint-Florentin à l’ouest), une fontaine monumentale est construite et l’église est reconstruite, celle que nous voyons aujourd’hui. Conçue trop vaste, elle restera inachevée malgré un siècle de travaux. Les sculpteurs y placeront des œuvres remarquables et les maîtres verriers un ensemble exceptionnel de 24 verrières hautes en couleurs et d’un dessin admirable. Au XVIIIème siècle, Saint-Florentin étouffe derrière ses remparts, la ville se répand dans la plaine. De la porte Dilo, au nord, naquit le faubourg du même nom. Le Faubourg de la porte Saint-Martin à l’est était considérable et rejoignait le hameau de Montléhu. La porte de la Poterne débouchait sur le faubourg d’Aval, limité par l’Armance et la porte Saint-Florentin communiquait au faubourg Landrecies. Ces anciennes portes furent démolies vers le milieu du XVIIIème siècle et actuellement, une seule des 7 tours qui formaient l’enceinte subsiste. (1)
Les guerres de religion
Saint-Florentin sert alors de refuge aux catholiques avant de se soumettre aux troupes protestantes. Pendant la Fronde la ville va subir également des exactions par sa fidèlité au roi. Ville modeste par le nombre de ses habitants (au XVIIème siècle, la cité comptait un peu plus de 2 000 habitants), elle jouait un rôle de gîte étape pour les troupes en marche et de garnison durant l’hiver et les périodes de paix.
Les députés de Bourgogne s'opposent à l'exécution du traité de Madrid. — Succession de Gaston de Foix. —
1528.,Les seigneurs de Saint-Florentin prennent le titre de vicomtes. —
1541, Les Espagnols envahissent la Champagne. — Le vicomte proteste contre la réunion de sa ville au présidial de Troyes. —
1579, La Maison-Dieu. —Les habitants de Saint-Florentin battent les huguenots sous leurs murs. —
1621, Les capucins s'installent à Saint-Florentin. —
1634, Louis XIII visite les hôpitaux, les prisons et le prieuré. — Établissement des dames Ursulines. (1636.) La ville bloquée par les Lorrains et les Espagnols.
1638, Peste de 1638. —Les ducs de Mantoue. —
1648, La vicomté de Saint-Florentin est vendu.
La Maladerie unie à la Maison-Dieu. —
Incendie de 1689,
— Louis Phélippeaux de La Vrillière , vicomte de Saint-Florentin. — La terre de Saint-Florentin érigée en comté. —
1741, La Maison-Dieu change de place et prend le nom d'Hôtel-Dieu. — Le comte de Saint-Florentin fait duc de La Vrillière. — Funérailles de Voltaire. — Galanteries de Pontigny.
La Révolution Française
"Saint-Florentin fut un des lieux les plus dynamiques de la Théophilantropie, une religion qui succéda au culte de la Raison et de l'Etre Suprême entre 1798 et 1801. Pendant la Convention, les républicains anticléricaux débaptisèrent Saint-Florentin et l'appelèrent Mont-Armance (du 8 germinal an II -28 mars 1794- jusqu'au 6 ventôse an III -24 février 1795-).
Après les troubles révolutionnaires et les faiblesses du Directoire, au moment où Bonaparte, Premier Consul, prend en charge le pays épuisé, livré à l’anarchie, Saint-Florentin est une ville déchue. Elle a perdu le rang qu’elle avait autrefois. Au XVIIIe siècle, siège d’un bailliage seigneurial, d’une élection étendue et d’un grenier à sel situé rue Basse du Rempart ; puis sous la Révolution, chef d’un district qui comprenait 9 cantons et 57 communes, Saint-Florentin en 1800 se retrouve dépouillée de son prestige et chef lieu du plus petit canton de l’Yonne. L’histoire de Saint-Florentin se confond désormais avec celle de la France. La ville du XIXe siècle, réfractaire à l’industrie naissante se contente du travail de ses champs, de ses vignes, de ses riches prairies et de l’activité de ses tanneurs, cordiers, sabotiers, maréchaux-ferrants, bourreliers etc. vivant au rythme de ses marchés et de ses foires renommées. Sa population est très amoindrie : de 2500 habitants environ sous l’ancien régime, elle tombe à 1749 habitants en 1806 puis 1586 en 1817 après les tragiques années de la fin de l’Empire. C’est une ville appauvrie financièrement et son budget est dérisoire. Les murailles s’effondrent et comblent les fossés. Au nord cependant, on maintient les fossés guetta, car les eaux sont d’un service journalier pour les habitants et d’une grande ressource en cas d’incendie (1804)." *citation ( 1)
Sous l’Empire ou 6 mois de souffrance pour la ville
Après la défaite et retraite en Russie (1812) et l’échec en Allemagne (1813), la campagne de France de février à mars 1814 contraint Napoléon à abdiquer le 6 avril 1814.
"Saint-Florentin assurait depuis longtemps le passage fréquent de troupes et d’officiers qu’il fallait nourrir et loger. Mais dès 1813, avec le rapprochement des combats, s’ajoutent des passages plus nombreux de prisonniers de guerre. Le 31 janvier 1814, la ville subit la première réquisition ennemie et le 8 février les cosaques bivouaquent sur la place au pied de la Tour des cloches. Ils réclament de la nourriture. Succède le prince du Lichtenstein avec sa division autrichienne qui envahit la ville. Le passage des troupes se poursuit jusqu’en fin avril 1814. Ces années sont pour les Florentinois des années de malheur par défaut de récolte et par les dépenses occasionnées par les troupes et les pillages qui ont eu lieu. La plupart des Florentinois enfouissent leurs vins, leurs comestibles et se disposent même à abandonner leur maison. Fin du XIXe siècle, la ville s’ouvrit à l’industrie, de petites entreprises s’installent au lieu dit « Les Galettes » et plus récemment à côté de la gare. Saint-Florentin a connu une forte évolution à partir du XIXe siècle. L’implantation d’un réseau de voies routières, ferrées et fluvial fait de la ville un carrefour essentiel." *citation (1)
1783, 18 avril, création du canal de Bourgogne.
1879, développement du chemin de fer par la construction en 1849 de la Gare St-Florentin-Vergigny dqui onne un nouveau souffle à la ville et ses environs avec la célèbre ligne Paris-Lyon-Marseille.
1941, le maréchal Pétain rencontre à la gare, le maréchal Goering le 1er décembre. D’une population stagnante jusqu’en 1945 (2500 habitants), SaintFlorentin compte environ 7 000 habitants dans les années 70. Une ville nouvelle de pavillons et de grands ensembles se développe à l’ouest de la ville en direction d’Avrolles.
1971, fusion entre Avrolles et Saint-Florentin.
Sources :
Félix PIGEORY : Histoire de la ville de Saint-Florentin, 1851
Document DIAGNOSTIC ARCHITECTURAL, PATRIMONIAL ET ENVIRONNEMENTAL Bernard WAGON - Architecte urbaniste - Carole BONNAIN – assistante d’étude (1)