Château de Hérisson

 

 

Château d'Hérisson

 

Situé dans le village du même nom, le Château d'Hérisson fut construit sur un ancien oppidum gallo-romain probablement en bois. Un premier donjon carré fut édifié probablement au XIe siècle, puis le château est entièrement reconstruit sous Philippe-Auguste ( fin XIIe ) , une nouvelle fois reconstruit au XIIIe, puis fortement remanié et restauré par Louis II de Bourbon au XIVe. Il fut longtemps sous la domination des Comtes de Champagne avant de devenir une terre appartenant uniquement aux Bourbons avant de devenir en 1527 une terre royale.

C'est  encore aujourd'hui une très belle ruine, gardant des aspects défensifs caractéristiques des châteaux bourbonnais. Le donjon quasi intact au XIXe siècle s'écroula à la fin de ce même siècle.

 

Historique & Histoire 
source : source sur place, documentation diverses, edition atlas, site de l'association et bas de page

 

Avant 500, la région est habitée par des tribus Celtes, dont les Bituriges.

509, Chateloy, cité Biturige de Cordes, puis construction d'un oppidum gallo-romain, puis une position Franque après Clovis.

910, Aimard, sire de Bourbon, sous Robert Ier le Pieux, fait construire un premier donjon carré en pierre. Un certain Constantius est nommé viguier du Castrum d'Erictone.

1030-1036, existence attestée d’un « castrum Iricionense », qui relevait probablement du comte de Champagne. Il existait déjà un donjon dont il resterait quelques vestiges dans la cour haute.

1132 - 1137, des brigands occupent le château.

1155 1180, Archambault V se reconnait vassal d’Henri Ier, comte de Champagne pour ses terres d’Hérisson. Néanmoins il est déjà possible que les terres appartenaient déjà aux Bourbons mais étaient vassaux des Comtes de Champagne.

1172, un registre des fiefs relevant du comte de Champagne , sous Thibaut V, signale formellement que les terres de Huriel, Ainay-le-Château, Epineuil et Saint-Désiré sont tenus par le comte de Champagne. C'est probablement sous Philippe-Auguste que le château est reconstruit.

1177 1078, on sait à partir de cette date que les Bourbons sont probablement les propriétaires du château d’Hérisson. En effet Archambaud II donne à l’église de Moncenoux, la forêt et les essarts d’Hérisson, il est en effet peu probable donc qu’il ne possédait pas déjà la totalité de la seigneurie d’Hérisson.

Tours du château d'Hérisson

 

1259, Hérisson et Ainay le Château sont reconnus comme faisant partie de la Baronnie des Bourbons, avec hommage aux comtes de Champagne, mais la baronnie doit rendre hommage au roi de France.

« A une époque, antérieure à 1077-1078, Hérisson et autres terres furent inféodées aux sires de bourbon par les Comtes de Blois et de Champagne, soit de bonne grâce, soit autrement (1). Ces terres, rattachées au comté de Champagne, furent tenues à hommage lige par les seigneurs du Bourbonnais, lesquels, au milieu du XIII° siècle, les firent entrer définitivement dans la sirie ou baronnie de Bourbon, continuant en rendre hommages aux Comtes de Champagne, jusqu'au jour où le comté de Champagne étant réuni au domaine royal, Hérisson et autres terres furent tenues directement des rois de France, comme le reste du Bourbonnais. »

 

Haute Cour d'un château médiéval du XIIIe

La Haute-Cour du château d'Hérisson, au centre droit le corps de logis ou donjon.

 

1277 - 1297, édification de la forteresse actuelle, reconnaissable par sa construction principalement en pierre de grès rouge à bossages.

1327, la baronnie est érigée en duché en faveur de Louis Ier de Bourbon, descendant du Roi Saint-Louis, Louis IX par son sixième fils Robert de Clermont.

1359, Hérisson est pris par les Anglais avant d'être chassés par Louis II de Bourbon.

1363, le château est assiégé par les Anglais

1378, Louis II renforce le château, il y séjourne en juillet 1378.

Il fait construire le dernier étage du corps de logis notamment. On fait la différence entre les étapes de constructions par la pierre de grès rouge sans bossage, de grès gris et calcaire blanche du XIVe tandis que la construction du XIIIe siècle est en pierre de Grès Rouge à Bossages. Les courtines sont remontées de 2m à 2m50.

1381, Louis II octroie une charte franchise à la ville d’Hérisson, mais aussi Montluçon et Cosne ( sur Allier ). 

1437, le village d’Hérisson est pillé par les routiers.

En effet Charles VII qui remontait vers Montpellier, chassa les bandes de Rodrigue de Villandrando qui ravageaient le royaume.  Des écorcheurs de Rodrigue pillèrent aussi les bagages du roi arrivés avant lui devant Hérisson. Charles VII fit envoyer les troupes royales rattraper les écorcheurs, mais ils purent fuirent en Bourgogne. [i]

1465, Louis XI assiège le château dans la guerre du Bien Public.

1527, le Bourbonnais est annexé dans le royaume de France après la mort du duc de Bourbon condamné à la noyade après le meurtre de son épouse.

1568, le 6 janvier, après la bataille de Cognat, les troupes protestantes traversent Chantelle, Le Montet, Ygrande, Hérisson et Cérilly, provoquant des incendies et pillages notamment des églises et couvents. Mais il n’est pas certain qu’Hérisson ait dû subir les foudres des armées protestantes.

« En parlant d'Hérisson, il est un personnage qu'on se doit d'évoquer ; c'est Maître Pierre Bizol, chanoine de la collégiale Saint-Sauveur d'Hérisson, né à Hérisson en 1630 et mort à Moulins en 1696, à l'âge de 66 ans. A la fois versificateur latin et historien, il fut surtout un numismate de premier ordre. Pour ne pas répéter ce qui a déjà été écrit, je me borne à renvoyer les curieux de notre docte Compagnie à : Moréri, Baluze, la Biographie Didol, des Gozis et M. Roger de Quirielle dans sa Bio-bibliographie des écrivains anciens du Bourbonnais. » (i)

1651, le château d’Hérisson est repris par Saint-Gerand, gouverneur du Bourbonnais, sur les troupes du prince de Condé. Le siège va durer trois mois avant d’attaquer de tous les côtés sur une des tours, notamment en escaladant des parties du château. Une description est faite du château par « la gazette de France »:

« Le château d'HERISSON situé sur un roc vif dominant la rivière d'Œil (ancien nom de l'Aumance)... est composé d'un grand et petit donjons de pierre de taille à l'antique, en pointes de diamant dont les murs font plus de 3.5 m d'épaisseur.

Ces donjons sont unis par un escalier de communication de 200 marches, et couverts de terrasses et plateformes. Ils commandent à toutes les éminences et montagnes voisines.

Au-devant de ces donjons, il y a une enceinte de même structure flanquée par 5 grosses fours, entre les deux plus grandes desquelles est l'entrée de cette enceinte couronnée de mâchicoulis et très bien flanquée.

Pour arriver à cette entrée il faut passer sous une voûte d'une vingtaine de mètres de long, percée sur les flancs, avant au-dessus une terrasse de même longueur pareillement percée et flanquée.

Au bout de la voûte est le pont-levis avec son fossé de 6 m de profondeur, couvert par un boulevard de pierres de taille (disparu).

L’entrée est encore défendue par une tour à pointes de diamant qui avec un vieux mur et des terrasses forment la première enceinte. »

Au vu de la description, le château est encore à cette époque dans un état probablement remarquable, mais Mazarin va ordonner le démantelement du château.

 

Village de Hérisson et son château

Le château domine le village et l'Aumance qui coule au pied du village médiéval.

1830, il appartenait à la famille de Condé puis au duc d'Aumale en 1830, héritier du dernier prince de Condé.

1852, l’église de Chateloy est donnée à la commune par le colonel Gilberton qui avait reçu l’église en héritage après avoir été acheté par son père comme Bien National.

1873, il est vendu à Pierre Simon de Dreux-Brézé, évêque de Moulins, et en décembre 1873 à Maurice d'Irisson, ce dernier achète le titre de Comte d'Hérisson. Il fut acheté par la suite par Louis Bignon, restaurateur parisien natif d'Hérisson.

1889, le corps de logis s'effondre.

Vers 1950 siècle, le château appartenait au Touring club de France, qui y fit des fouilles et des restaurations.

1983, la ville d'Hérisson fait l'acquisition du château.

2006, la ville en a délégué la restauration et l'entretien à une association ("Sauvegarde du Château féodal de Hérisson", ou S.C.H7.) par l'intermédiaire d'un bail emphytéotique de 10 ans. 

 

[i] Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais : lettres, sciences et arts - 1922

 

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