Tour de l'Horloge du Palais de la Cité à Paris

La tour de l'horloge fut édifiée par Jean II le Bon entre 1350 et 1353, c'est la plus ancienne horloge de Paris. La fonction initiale fut d'abord d'être une tour civile, mais aussi de guet sur les bords de la Seine. Sa fonction défensive était relativement limitée au vu de l'épaisseur des murs qui ne dépassaient pas 1 mètre, mais avec une hauteur globale de 47 mètres en incluant le beffroi. On peut penser qu'elle avait donc une fonction civile, accessoirement militaire, mais également de démonstration de puissance et de richesse. La tour Jean sans Peur du duc de Bourgogne intégrée dans l'enceinte de Philippe-Auguste avait également un rôle similaire en tout point ( excepté l'horloge ), mais elle fut réalisée plus tardivement vers 1412, en pleine guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons.

En 1370, soit 6 ans après la mort de Jean II le Bon à Londres, est installée la première horloge publique de Paris. Elle fut élaborée par un horloger lorrain du nom d'Henri de Vic. Elle fut installée après que Charles V préféra quitter le palais de la Conciergerie et s'installer au château du Louvre, au château de Vincennes ou au château de Saint-Germain-en-Laye.

1371, est rajoutée une cloche d'argent.

1418, en pleine guerre civile intra-muros de Paris, la municipalité demande à ce que l'horloge soit un cadran visible de l'extérieur pour « que les habitants de la ville puissent régler leurs affaires de jour comme de nuit ». Deux ans plus tard, les Anglais prennent Paris.

On peut remarquer plusieurs monogrammes, celui de Diane de Poitiers et d'Henri II et de Marie de Médicis et Henri IV, laissant à supposer que certaines modifications ont été réalisées pendant leurs règnes ( ci-dessous )

1472, Philippe Brille réalise une restauration majeure.

1585, Henri III fait remplacer l'ancien cadran par un nouveau, dont l'encadrement est réalisé par le sculpteur Germain Pilon. Ce dernier réalisa aussi le monument funéraire qui abritait le coeur d'Henri II.

1685, un siècle plus tard l'encadrement est restauré. On y voit encore la date sur le bas gauche du cadran.

À la Révolution Française, l'horloge est fortement endommagée. Les statues représentants la Loi et  la Justice sont abîmées.

1852, après quelques restaurations importantes de 1840 à 1843, c'est en 1852 qu'elle fut restaurée de manières importantes dont la date apparaît en bas du cadran à droite. Son aspect médiéval est remis en place vers 1860 – 1861.

1909, autre restauration qui sera la grande dernière avant celle de 2011 – 2012 .

La conciergerie en 2005, avant la restauration des façades.

2011 – 2012, après quasiment un siècle l'horloge est magnifiquement restaurée. Il lui a été restitué ,grâce à des gravures réalisées en 1852, son aspect le plus proche possible de la Renaissance d'après des archives de la Bibliothèque Nationale.

La conciergerie possède encore quatre tours qui ont chacune un nom, en partant de gauche à droite :

• La Tour de l'Horloge, 1370
• La Tour César, nom probablement lié à sa construction sur des fondations romaines.
• La Tour d'Argent, c'est dans cette tour qu'était gardé une partie du trésor royal. Elle fut construite, comme sa sœur jumelle la tour César, sous Philippe le Bel. C'était donc initialement une porte avec deux tours qui permettait l'entrée jusqu'en 1380 des membres du Parlement.
• La tour Bonbec aurait été construite sous Saint-Louis, elle est crénelée et aussi la moins haute des quatre. Son nom vient du terme " bon-bec" car c'est ici qu'était pratiquée la "question" afin de faire avouer les accusés, ils devenaient alors "bon-bec" afin d'avouer ( à tort ou à raison ) des crimes ou méfaits. La tour fut restaurée en 1828 et c'est dans ces fouilles que furent trouvées deux cachots à tortures, avec des parois hérissées de pointes de fer, des restes d'instruments de torture y furent trouvés également. Ces cachots communiquaient avec la Seine.