Donjon édifié par Philippe-Augusute, vers 1204 après avoir pris le duché de Normandie, la tour doit son nom à sa pierre en grison, qui n'est pas grise mais rougeatre. Elle faisait partie d'un système défensif entourant la ville avec trois enceintes et plusieurs tours. Elle est le témoin de la terrible bataille de Verneuil. La tour se visite sur une grande période de l'année, notamment si vous êtes à Center Parks à quelques lieues du centre de Verneuil. Elle profite également de diverses animations en période estivale, à voir sur le site officiel. Elle mesure 45 m de haut, 9 m de diamètre intérieur et ses murs ont une épaisseur de 4 m à sa base, au niveau supérieuse se trouvait des créneaux de trois mètres d'élévation, ce qui en faisait une tour assez massive.
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Outre ces trois enceintes fortifiées, destinées à contenir des habitants, et que pour cela peut-être Roger de Hovedeven et la tradition ont appelées des bourgs, il y en avait une quatrième, la plus forte de toutes, qu'on appelait le Château : « Erant très burgi prœter castellum. » Ce Château, des premiers temps de Verneuil, est encore debout; c’est la tour Grise qu’il ne faut pas confondre avec celui qui depuis a porté le non du château, et qu’ont habité les gouverneurs jusqu’au temps de Louis XIII qui en ordonna la démolition; celui-ci était le premier dont nous avons parlé, c’est-à-dire le fort Saint-Nicolas.
La ville donc possédait trois tours imposantes, en dehors des tours des défenses de l'enceinte de la ville : le donjon normand ( ou Tour Gellée qui faisait office de Donjon ), la Tour Blanche édifiée par le duc d'Alençon au XVe et la Tour Grise dont cette dernière fut impliquée surtout dans la libération de la ville par les troupes françaises en 1449.
Tour Grise
Tour Grise avant sa restauration en 1888
L'architecte serait un certain Broudin. Elle fut construite par une soixtantaine d'ouvriers payés normalement six liards par jour, mais curieusement c'est seulement de 5 sous par jour qu'ils furent payés.
1168 et 1173, présence de Louis VII dit le Jeune à Verneuil
1194, présence de Philippe-Auguste
1204, rattachement du duché de Normandie au royaume de France. Il accorde à la ville une franchise communale et devient le chef-liey de juridication du Ressort Normand, pour les terres sitéues sur la rive gauche de l'Avre.
1224, Louis VIII se trouve à Verneuil
1257, c'est Roi Saint-Louis, Louis IX qui se trouve à Verneuil.
1309, Philippe-le-Bel.
En général les monarques ne restaient quelques jours, ou heures, dans la cité.
1410, première bataille entre les Armagnacs et les Bourguignons.
1424, Bataille de Verneuil.
La Tour Grise n'eut pas vraiment d'impact sur les batailles, sauf en juillet 1449 où elle fut directement impliquée dans la libération de la ville par les français.
27 août 1449, présence de Charles VII avec les évêques d'Auxerre, Evreux et Lisieux.
1574, 26 septembre, Henri III préside la procession.
1578, le 4 juillet, rencontre entre le duc d'Alençon et Bussy d'Amboise.
De 1583 à 1590, la ville participe à la guerre de Religions, maître Godebille, curé de la Madeleine, sauve la ville d'un assaut du Général Pierre Rouxel de Médavy ( Château de Médavy ).
1594, entrée de Henri IV sous les coups de canons à Verneuil.
1620, Louis XIII, par un décret royal du 26 juillet, ordonne la destruction de la forteresse et de l'enceinte de la cité.
1811, Napoléon Ier et Marie-Louis passent par Verneuil le 22 mai.
1814, 21 avril, visite de Louis XVIII
Description
"Dans le moyen âge, une grosse tour de forme ou ronde ou polygone, solidement bâtie, vaste, élevée, à plusieurs étages souvent voûtés en pierre, et renfermant un puits dans son intérieur, était le dernier refuge des guerriers qui défendaient une place. Aussi la tour était-elle regardée comme le chef-lieu de la juridiction du château, le point central de la puissance féodale; et l’on disait, par exemple, tel fief relève de la tour et palais du comte de Chartres, telle justice est du ressort de la tour Grise de Verneuil."
"Les murailles, qui formaient l’enceinte extérieure de la place, étaient défendues par un grand nombre de tours dont quelques-unes n’ont été abattues que depuis peu ( XIXe ); mais, outre ces tours, il y en a eu trois plus fortes et plus remarquables que les autres : on les nommait la tour Gelée , la tour Blanche et la tour Grise. La tour Gelée défendait l’entrée du château, du premier des forts dont nous avons parlé; la tour Blanche, dont on voit les ruines sur le chemin de Saint-Martin-du-Vieux-Verneuil, et qui servit, tantôt à l’attaque, tantôt à la défense de la place, protégeait la digue de l’étang de France et la rive droite de l’Avrc. De ces trois tours, la tour Grise est la seule qui subsiste : elle doit son surnom à sa couleur, et à ce que par là on a voulu la distinguer des deux autres.
Cette tour, à l’exception de son couronnement qui a été détruit il n’y a pas longtemps, et des logements qui avaient été pratiqués dans son intérieur est telle que l’a bâtie le fondateur de Verneuil. Elle avait à-peu-près cent pieds de hauteur, avant qu'on eût abattu les créneaux qui couronnaient son sommet. Elle est ronde et sa circonférence, mesurée au-dehors et au-dessus d'un soubassement qui s’élargit en descendant vers les fondations , est de cent cinquante pieds, et les murs ont douze pieds d’épaisseur : ce qui doune pour l’intérieur un diamètre d’environ vingt-six pieds. On voit dans cet intérieur l'ouverture circulaire d’uu puits encombré, mais entier. On y voit aussi, dans là maçonnerie , les trous qui servirent autrefois à placer les supports des planchers, au-dessus desquels se trouvait une voûte qui existe encore. Cette voûte est entourée d'un mur en forme de parapet qui s'élève de neuf pieds au-dessus, et, suivant une vieille Chronique manuscrite dont on nous a communiqué les fragments, le tout était surmonté par une espèce de tourelle ou de guérite, d’où l’on pouvait découvrir au loin tous les objets environnants. Deux portes opposées donnaient accès à l'intérieur : celle qui sert encore aujourd'hui à son ouverture, est du côté de la ville , et son seuil est au niveau du sol ; l’autre, élevée au-dessus de la partie supérieure du soubassement, est tournée vers la pointe du triangle que forment en se réunissant les rivières qui coulent des deux côtés de la tour.
Ces deux portes, dont le dessus présente une ogive très-surbaissée, ont huit pieds six pouces de hauteur, sur une largeur de quatre pieds et demi.
Des grisons, de huit pouces sur quatre, bien taillés, placés par assises, plein sur vide, c'est-à-dire le milieu d'une pièce sur la jointure de deux autres, parent élégamment toute la surface de la tour. La grandeur et la solidité de cet édifice, jointes à la régularité de sa construction, en font un des beaux monuments de l'architecture militaire du moyen fige." ( auteur inconnu )
1889, Léon Duval-Lampérière, rachète la tour à son beau-père Mr Lampériere et la modifie tellement qu'elle est déclassée le 27 juin 1892. Il est également accusé de prostitution sur mineure sous prétexte de location de chambres pour "touristes". Il est condamné en première instance à Rouen, pour un mois de prison avec sursis et 50 francs d’amende (7,50 €), mais le procureur fait appel et « Pour avoir contrevenu aux bonnes mœurs et s’être livré à la débauche » il est condamné à un mois de prison avec sursis, à 100 francs (15 €) d’amende et dans l’obligation de fermer son établissement. source : paris-normandie.fr
1954, la ville rachète la tour. Elle devient alors un musée sur la bataille de Verneuil.
2011, la ville demande qu'elle soit reclassée.
2016, elle est Classée aux Monuments historiques en février.