Château de Médavy
Ancienne forteresse du XIIe siècle, entièrement reconstruit au XVe siècle ( tour Saint-Pierre et Tour Saint-Jean encore visible ), le Château était entouré de douves alimentées par l'Orne. Le château actuel fut édifié en grande partie entre 1703 et 1723. Il se visite de l'intérieur et la chapelle se trouve dans la tour Saint-Jean. Dans le pigeonnier se trouve une collection d'oeuvre venue d'afrique ( Bénin notamment ).
Voir aussi
Informations
- Adresse : sur la D16 ou pour le GPS : Ferme du Château 61570 Médavy. Assez bien indiqué par des panneaux sur les routes alentours.
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 02 33 35 05 09
- Email :
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- Heures d'Ouvertures & Visites en 2019 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) :
Ouvert tous les jours du 15 juin au 15 septembre 2019
Visite guidée du château : 6€ par adulte, 3€ par enfant, groupe de 10 à 20 personnes : 5€ par personne.
Visite libre de la chapelle, du colombier et parc : 3€ par adulte et gratuit pour les - de 18 ans.
Possibilité de visiter la tour Saint-Pierre ( lieu d'habitation ) pour 9€ ( uniquement pour les adultes ).
Dès le XIe siècle, il existait déjà une maison forte qui surveillait le passage fluviale de l'Orne mais aussi la route reliant Sées et Argentan.
XIIe, elle appartenait au gouverneur d'Alençon, Hugues de Médavy au début du XIIe siècle ( 1113 ) puis c'est Robert de Médavy en 1137 qui va repousser avec le Sire de Gacé, les troupes de Vendôme et du duc d'Anjou.
Au XIIIe siècle, ou fin XIIe, il entre dans la famille du Merle :
1230, Guillaume V du Merle ou Melloc ( né vers 1210 ou1215 et meurt en 1265 ou 1271), fut seigneur du Merle-Raoul (Merlerault), baron de Messeyn de Gorron, de Saint-Julien de Foulcon, seigneur de Couvrigny, de Chanhaulte et de Médavy. Il épousa Marie de Nollent, demoiselle de la maison de Nollent-de-Tancarville, qui lui apporta la terre de Gacé. Elle lui donna trois enfants : Laurence du Merle, Guy du Merle (qui devint évêque de Lisieux et fonda la chapelle Saint-Gatien, meurt aux Loges en 1285), puis Foulques. Marie de Nollent mourut en 1271, il était aussi grand vavasseur héréditaire de Normandie.. source
Foucaud ou Foulques III du Merle , mort en 1314 (Flandres) chevalier banneret, seigneur du Merlerault (Merle-Raoul), baron de Messei, seigneur & Châtelain de Gacé, Briouze et Bellou (-en-Houlme), sert les Rois Philippe III «Le Hardi» puis Philippe IV «Le Bel», officier de l’Amiral Jean d’Harcourt en mer (1295, raid contre Douvres), défend Abbeville, fait Maréchal de France (22° ?, après Courtrai, 1302), X en Flandres (avec 2.000 hommes d’armes dont 500 chevalier ; en garnison à Tournai en 06/1303, il contient avec 1.400 hommes le siège des Lillois et des 50.000 hommes d’armes flamands), administre le comté de Flandres (avec le Maréchal Miles IX de Noyers et le Connétable Gaucher de Châtillon), ouvre la 1° session du Parlement de Toulouse (10/01/1304), X à Mons-en-Pévèle (1304), X en Lyonnais (1310, soulèvement de Lyon), à Vienne (1311/12, Concile de condamnation du Temple), X en Flandres (1314) (reçoit 02/1304 du Roi Philippe IV «Le Bel», en gratification de ses services, une rente de 200 £ muée en donation des terres de Briouze (ancienne baronnie) et de Bellou, à la charge d’hommage au Roi), il épouse en 1270 Jeanne de Mathefélon. source : http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/du_Merle.pdf. Même si il n'est pas cité comme étant seigneur de Médavy, il est fort probable qu'il le fut.
Jean du Merle, Baron de Saint-Julien le Foulcon, épousa, en 1276, Mabire de Gauville, fille du châtelain d’Orbec qui lui donna trois filles Catherine, Agnès, Jeanne . Il était seigneur du Merlerault, Gacé, Médavy, Champault et autres lieux. Les Anglais vont allumer en 1345 un incendie qui détruisit en partie le bourg du Merlerault et au mois de juin 1356, son château emporté d'assaut et pillé par le duc de Lancastre. L'infortuné du Merle, fait prisonnier, fut interné dans le fort de Thubeuf ( ou Thiebeuf ) , et il y demeura jusqu'au moment où les moines de Saint-Evroult consentirent à lui prêter le montant de sa rançon." Un peu plus loin dans le texte, on parle de la forteresse de Thubeuf. source : Thubeuf
Lors de la guerre de Cent-Ans, il est probable que le château médiéval fut détruit entre 1417 et 1449.
Les sous-bassements de la tour Saint-Jean, aujourd'hui une chapelle, montre assez bien les différentes strates de constructions et restaurations. Les douves sont alimentées par l'Orne.
1424, l'héritière de Médavy, Marie Larconneur, épouse Jean Rouxel, gouverneur d'Argentan et Echanson du duc d'Alençon, et lui apporte en dot la terre. Le domaine restera dans la famille Rouxel et ses descendants pendant plus de 300 ans.
1427, le premier chapelain ,qui a la charge d'une chapellenie et en est bénéficiaire ou un prêtre attaché au service d'un seigneur, ou toute personne importante, se nommait Olivier Hervey qui fut mis en place par Henry V d'Angleterre, ce qui laisse supposer que le château était sous domination anglaise cette année là.
1432 combat des Trente à Rânes, entre trente chevaliers français, dont fait partie Jean Roucel de Médavay, et trente chevaliers Anglais. (1)
Après la guerre de Cent-Ans, probablement sous Louis XI, le château est reconstruit en un vaste quadrilatère entouré de fossés et flanqué de quatre tours : tours Saint-Jean et Saint-Pierre, Saint-Jacques et Cormeilles ( vers l'Orne ), de cette époque il en reste les sous-bassements des tours.
Il y avait un donjon, un corps de logis et une chapelle, lieu de sépulture des seigneurs du château.
1588, Pierre de Médavy épouse, grâce à la faveur d'Henri IV, Françoise de Hautemer, fille du futur maréchal français Guillaume de Hautemer ,Comte de Grancey , après la mort duquel le titre de comte a été transmis à la famille Rouxel.
1626 , l'effondrement de la Tour Saint Jacques, l'une des quatre tours d'angle massives du château, qui en 1630 à la demande du roi - devait être complètement détruite.
1629 à 1636, Jacques III Rouxel de Médavy participe aux batailles de Piémont, Savoie et de Franche-Comté.
1642, destruction du donjon par l'explosion de la poudre.
1643, Jacques Rouxel de Médavy remporte au côté du Grand Condé la victoire de Rocroi durant la guerre contre l'Espagne.
1651, Anne d'Autriche fit la promotion de maréchaux, dont Jacques III rouxel fut exclu, ce qui le rendi fou de rage : " il partit aussitôt pour son gouvernement de Gravelines, en disant tout haut, au sortir de chez la reine, que les Espagnols seraient bien aises de ravoir Gravelines", Mazarin lui envoya directement le bâton de Maréchal.
Jacques avait fait réaménager les tours d'angle existantes et doté de toits en forme de dôme , mais en général, Médavy était déjà délaissé par ses propriétaires au profit de l'autre siège familial, le château Grancey en Bourgogne.
1703, reconstruction du château par Jacques Eléonor Rouxel, comte de Grancey et baron de Médavy
Enlèvement et séquestration
François-Bénédict, fils de Jacques Rouxel, fou amoureux d'une fille de la famille Le Conte de Nonant, demanda la main de cette dernière aux parents qui refusèrent.
Afin d'obtenir gain de cause, il fit atteler un carrosse, puis enleva de force la mère et la fille. Elles sont enfermées dans une pièce du château sous la garde de son régiment Granceay-Infanterie.
Le Marquis de Nonant leva une petite armée et vint assiéger le château de Médavy. Le comte de Normandie et comte de Matignon, Henri II d'Orléans-Longueville, envoya un émissaire pour résoudre le conflit. Il put ainsi libérer la mère, tandis que la fille est envoyée dans l'Abbaye d'Almenèches afin que l'éconduit puisse la rencontrer à son aise, mais le mariage ne se réalisa pas.
1722, Louis XV offre six canons pris aux ennemis lors de la bataille de Castiglione, deux furent installés à Médavy jusqu'à la Révolution.(1)
1724, Jacques Eléonor Rouxel, comte de Grancey et baron de Médavy, devient Maréchal de France. Il est né le 31 mai 1655 au château de Chalancey et mort le 6 novembre 1725 (« de mort subite ») à Paris, est un militaire et gentilhomme français des XVIIe et XVIIIe siècles. Entre 1705 et 1725, Jacques Eléonor fait construire le château de Grancey-le-Château-Neuvelle sur l'emplacement de la forteresse médiévale érigée en 1098 par Ponce de Grancey.
À la mémoire de la victoire de Jacques-Leonor dans la bataille de Castiglione (1706) contre Frédéric de Hesse-Kassel , le roi lui a donné six fusils ( ou six canons ? ) que le comte avait capturé dans la bataille.
1722 s’est effondré avec la tour Saint-Corneille, une autre des trois anciennes tours d’angle restantes. Après la mort du maréchal en 1725, son frère François a mené des travaux de construction jusqu'à sa mort en 1728, mais la construction gèle en partie les finances de la famille pour la reconstruction du château et de celui de Grancey .
1733, la famille est contrainte de vendre pour 550 000 livres le château de Médavy au duc Marie-Joseph d'Hostun, maréchal de Tallard.
1754, 27 juin, la famille ruinée se sépare et le vend au riche financier Pierre de Thiroux de Monregard, également écrit Mauregard, trésorier général de la maison du roi. Il fait aménager les jardins, dont un labyrinthe et un pavillon chinois. Il a mis en place l'escalier actuel et la cour ainsi que le pigeonnier.
1769, la Baronnie est élevée en Comté.
1789, afin d'éviter la destruction ou la dégradation du château, les armoiries du château sur les frontons des pavillons sont détruits par Charles Thiroux de Monregard qui est resté en France, alors que son père Pierre de Thiroux de Monregard s'est exilé et meurt à Rastatt en 1792.
1794, le château est vidé de son mobilier pour être vendu. Le château reste inhabité jusqu'en 1804.
1812, Charles Thiroux de Monregard contracte de lourdes dettes et doit vendre le château de Médavy à la demande de ses créanciers.
1823, il resta inutilisé jusqu'à son acquisition par Madame Labbey de La Roque cette année-là, elle y vivra jusqu'en 1855.
Son neveu François de Tertu, hérite du domaine. A la fin du XIXe siècle, une partie du château brûle dans l'aile Nord-Ouest, la partie brûlée est remplacée par un petit pavillon qui sans grand charme, respecte néanmoins l'ensemble.
À la mort de la comtesse Maussion en 1896, 325 hectares de terres appartenaient au château. Elle a été suivie par le fils Jean en tant que propriétaire de château.1919, il est vendu au financier et industriel Henri de Peyerimhoff de Fontenelle, membre de l' Institut Français et président du Comité central des Houillères de France , groupe de pression représentant les intérêts des propriétaires de mines de charbon. Bien qu'il ait vécu temporairement dans le château, il va s'employer à le restaurer entièrement à partir des archives du château.
Seconde Guerre mondiale, le château va rester intact, malgré les violents combats pendant la bataille de Normandie après le débarquement des alliés. En juillet 1944, il sert de quartier général du colonel Paul de Langlade, de la 2e division blindée du général Leclerc, et chefs de corps du 12e régiment de chasseurs d'Afrique, basé initialement au Maroc.
Un barrage d'anti-chars allemand, entre Chahains et le carrefour de la Croix de Médavy, fit feu sur la tête de colonne où se trouvait le Chef d'Escadrons MINJONNET. Le Sherman de tête prit le coup sur la tourelle. En quelques secondes le VALOIS est atteint à trois reprises. Le Maréchal des Logis Louis de TORCY, Chef de char, fut tué sur le coup ainsi que le Chasseur Fernand GARCIES chargeur. Le tireur, le Brigadier Gabriel BOURDIL, ne fut pas retrouvé dans l'immédiat. Considéré comme mort, il n'était que prisonnier. Il réussit à s'évader et à rejoindre son Escadron le 16 août après bien des difficultés. L'aide pilote, le Chasseur Gaëtan QUILICHINI, blessé dans le char en feu, et ROCHETEAU, le pilote, purent évacuer le Sherman par le trou d'homme et rejoindre l'Escadron. source : Chars Français.net
C'est à la croix de Médavy que le char français de la 2ième DB, du 12e RCA, est détruit au soir du 13 août 1944 en forêt d'Écouves en voulant forcer un barrage allemand.
1953, les héritiers Henri de Peyer Imhoff vendent le domaine en plusieurs lots. Le château a été vendu au général Jacques-Pierre-Louis de Grancey, descendant direct de Jacques Eléonor Rouxel, qui avait édifié ce château, l'utilise comme maison de vacances. Il a rassemblé des souvenirs dans le château du maréchal Jacques-Léonor Rouxel de Médavy.
1973, le général meurt et sa veuve vend le château à Maurice Rey qui était déjà propriétaire de la ferme depuis 1968.
1976, après avoir été restauré par la famille Rey, le château est ouvert au public pour la première fois.
2004, Maurice Rey décède suite à un accident de cheval. Le domaine de 133 hectares est vendu par sa veuve, à la famille Charon en 2005.
2019, le château appartient toujours à la famille Charon.
Description du Château de Médavy
Façade face à l'Orne, beaucoup plus simplifiée et discrète.
L'ensemble se compose de deux parties , une cour de ferme du XVIIIe siècle et du château principal à l'est. La ferme est un complexe fermé de quatre ailes dont les ailes renferment une cour à peu près carrée. Près du plafond sud se trouve un pigeonnier rond et massif doté d'un toit conique . L'intérieur de son mur est quadrillé de centaines trou de boulins. Leur nombre dépend de la taille de l'ancien domaine : le seigneur du manoiravait un nid pigeon pour 5 000 mètres carrés de terrain, taille aussi nécessaire pour survie des oiseaux.
La disposition de la zone entourant le bâtiment principal reflète encore bien la forme de la fortification médiévale : une structure légèrement trapézoïdale avec quatre tours rondes aux angles, entourée sur trois côtés par une eau alimentée par l'Orne et délimitée au nord par la rivière elle-même. était. Les deux tours méridionales des briques sont toujours debout. Ils sont appelés tour de Saint - Jean , et la tour Saint - Pierre . Les deux ont reçu leur apparence actuelle avec le toit en dôme et lanterne lanterne ouverte au XVIIeme siècle.
Au dernier étage de la tour Saint-Jean se trouve la chapelle du château avec un retable en boisdu 18ème siècle et des statues de terre cuite et de bois. Dans son grenier on trouve les archives du château avec à 3000 documents du XIIe au XIXe siècle.
La tour de Saint - Pierre est utilisé par les propriétaires du château à des fins d'habitations. Il peut être visité sur demande. L'ancienne enceinte du complexe, qui reliait les tours d'angle, avait déjà été enlevée lors de la première moitié du XVIIe siècle. A sa place se trouve aujourd'hui une balustrade en pierre basse qui entoure la zone.
Le château principal consiste en un bâtiment allongé à sept pans , flanqué de deux pavillons à toit en mansarde . Les trois axes centraux sont dans un risalit central avec une balustrade en couronne. Bien que datant du début du début du XVIIIe siècle, le bâtiment, avec son carrelage en coin et ses portes et fenêtres entourées de blocs de maisons, présente encore des éléments stylistiques de style Louis XIII. Le pavillon nord-ouest est suivi d'une courte extension d'un étage à deux axes. Il a été construit au XIXe siècle en remplacement d'une autre aile du château détruite par un incendie. Tous les toits du bâtiment ont une toiture en ardoise, Le pavillon nord-ouest se trouve à l'emplacement du donjon de l'ancien château. Son fronton arc segmentaire montre - comme le pignon des pavillons du Sud - Est - les vestiges des armoiries qui ont été coupés pendant la Révolution française.
Les intérieurs se présentent encore aujourd'hui au visiteur dans l'état du XVIIIe siècle, même si le mobilier n'est pas d'origine car vendu à la Révolution, mais date cependant de la même époque. Le grand escalier comporte un plafond représentant les gloires du maréchal Jacques-Léonor de Médavy. L'escalier est équipé d'une balustrade en fer forgé , qui remplace un plus ancien. Les salons sont meublés avec un mobilier élégant du XVIIIe siècle. Sur les murs, de nombreux tableaux avec des portraits de membres des familles des propriétaires, dont la comtesse Thiroux de Monregard de Louis-Michel van Loo . À côté d'eux se trouvent des tapisseries et des livres d'heures du XVe et XVIe siècle.
Dans trois des chambres du château est une collection de vieux atlas, les visiteurs atlas et globes présentés. Les objets exposés sont attribués à la passion du seigneur du château et datent du XVIe et XVIIIe siècle.
Le grand salon du château a aussi une tenue qui est unique en France: le plancher est posé radialement avect un hommage au Roi Soleil Louis XIV.