Le donjon de Loches est l'un des plus vieux et importants donjon carrés encore debout aujourd'hui, dans un état relativement bon. Il est par ailleurs prévu, pour assurer sa préservation, d'y adjoindre un toit en verre pour protéger l'intérieur. Il est en tout cas aujourd'hui visitable en son sommet et la vue est très belle.
Le donjon et la partie fortifiée la plus ancienne ont été utilisés comme prison dont Louis XI en fit usage régulièrement, il reste encore aujourd'hui des fresques d'illustres prisonniers.
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Informations
- Adresse : Donjon Médiéval de Loches - Mail du Donjon - 37600 Loches
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 02 47 59 01 32
- Email :
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- Site Officiel : http://www.chateau-loches.fr/
- Heures d'ouvertures & Visites :
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Ouvert toute l’année, tous les jours - Fermé les 25 décembre et 1er janvier
2 janvier - 31 mars : 9h30-17h
1er avril - 30 septembre : 9h-19h
1er octobre - 31 décembre : 9h30-17h -
Visite libre : brochures en plusieurs langues F/GB/D/NL/I/E - Visite guidée GRATUITE : 2h
Langues proposées -
- à l'accueil : anglais et en visite guidée sur réservation: anglais et italien
Réservation pour les groupes et les visites en italien, allemand et anglais. Dernier billet vendu 30 mn avant la fermeture : -
Plein tarif : 7 € ( 2010 ) 7.50€ ( 2013 )
De style roman, le donjon fait plus de 36 mètres de hauteur. De forme rectangulaire, ses dimensions sont 25.20m x 13.07m, il est flanqué d'une autre tour de 25 mètres, appelée faussement le petit donjon et édifiée en 1020. On est très vite impressionné par la taille imposante de l'ensemble. Il est probablement le dernier donjon construit par Foulques Nerra. La datation, de 1013 à 1035, a pu être faite grâce à la méthode dendrochronologie (étude du bois).
A l'époque de sa construction il était le plus haut d'Europe, il perdit son statut avec le donjon de Coucy détruit en 14-18, il est aujourd'hui dépassé par celui du château de Vincennes avec une hauteur de 52 mètres. Cependant le Donjon de Loches est antérieur de plus de 250 ans à celui de Vincennes et reste le plus haut de cette époque.
Il est important d'identifier les deux éléments : le donjon servait en réalité de résidence royale, de salle de garde et aussi de point haut pour scruter l'horizon. Les murs du donjon ont une épaisseur de 3.40 m sur la base et sont à 2.60 m au sommet. Pendant la guerre de Cent-Ans, le donjon subit d'importantes améliorations dont des travaux de charpente. Une cheminée fut construite dans une chambre sous la chapelle.
Furent construits également un pont-levis, une barrière, une couverture en bardeaux et son avant-corps. Le grand donjon possédait un cellier au rez-de-chaussée et 4 étages.
Les 4 étages avaient des fonctions différentes :
4 - Salle d'Armes, au sommet qui permettait d'accéder aux Hourds et de défendre le donjon.
3 - Chambre et Chapelle : Avant-dernier étage, une salle privée réservée au seigneur et sa famille. Rappelons qu’à cette époque, la chambre avait des fonctions autres que juste celle de dormir.... La tour, juste en dessous, aurait pu servir aussi de nouvel étage pour la chapelle, sans preuve cependant. Elle possédait une cheminée à hottes conique. La lumière du jour était diffusée par des fenêtres dites ouvertes à large ébrasement extérieur.
2 - Salle d'apparat : Pour festoyer et rendre justice principalement.
1 - 0 : Une salle sectionnée en deux niveaux, principalement utilisée comme réserve de bois et d'aliments. Il est aussi probable qu'il ait pu y avoir une cuisine.
On peut dénombrer trois étapes importantes dans la construction du donjon et de sa proche protection :
- a) Quand Foulques Nerra fit édifier le donjon, il adjoint uniquement une chemise de protection ; dépourvue de Meurtrières, elle possédait cependant des Hourds.
- b) Henri II de Plantagenêt alla plus loin, il laissa la chemise, mais en enrobant la plus grande partie d'une enceinte de 1500 m. Haute de 20 mètres, cette courtine ou chemin de ronde, était pourvue de hourds, de petites tours hémicylindriques et de meurtrières.
- c) Au XIIIe, encore une évolution majeure permit aux défenseurs de pouvoir se protéger. Ce fut la construction de trois tours à bec en rajout des précédentes. Les tours à bec, d'un diamètre de 9 mètres sur trois étages, avaient l'avantage d'être plus grosses, plus en avant des murs d'enceintes, permettant donc de mieux défendre les murs avec moins d'angles morts. Peut-être furent-ils construits par Philippe Auguste.
La photo du haut représente une maquette de la fortification du Donjon au XIIIe, selon une étude de Jean Mesqui.
Les prisonniers les plus connus ont été :
* Jean II de Valois, duc d'Alençon (1409 - 1476), compagnon de Jeanne d'Arc, accusé à plusieurs reprises de conspiration contre Charles VII, puis Louis XI, finit par être exécuté en 1476.
* Le cardinal de Balue, Jean Balue, enfermé à peu près 11 ans dans les cachots de Louis XI : du 23 avril 1469 à 1480. Voir sa trahison contre Louis XI au château de Péronne. Le pape Sixte IV demanda sa libération.
* Philippe Comte de Bugey, seigneur de Bresse, fut condamné pour conspiration contre Louis XI.
* Pierre de Brézé (né en 1412 - mort le 16 juillet 1465 à Montlhéry) était grand sénéchal d'Anjou, de Poitou et de Normandie. Malgré son aide envers Charles VII, il est emprisonné temporairement par Louis XI (raison pour ma part inconnue). Il meurt à Montlhéry dans une guerre dite du Bien-Public, c'est à cette occasion que Louis XI prononça le vœu de Montlhéry.
* Philippe de Commynes (ou Philippe de Commines), enfermé plus de 5 mois à Loches avant d'être transféré à Paris. Pendant la régence d'Anne de Beaujeu, il participa activement avec le Duc d'Orléans à l'enlèvement de Charles VIII en 1484. Il tenta par la suite une coalition des princes de sang. Il fut arrêté en 1487 et transféré 5 mois plus tard à Paris. Son procès se fini en mars 1489 et il décéde en 1511 après avoir perdu une grande partie de ses biens sans être totalement ruiné cependant.
* Ludovic Sforza : en 1504, le Duc de Milan, trahi par des mercenaires suisses se fit capturer. Après un court séjour en prison française à Lys-Saint-Georges, il fut transféré au Château de Loches. Il y meurt le 27 mai 1508.
* Jean de Poitiers Saint-Vallier : Père de Diane de Poitiers, il complota contre François Ier pour le compte de Charles Quint. Louis de Brézé (le mari de Diane de Poitiers) découvre le pot au rose et le dénonçe au roi de France en 1523. Jean de Poitiers le fait condamné à mort, mais sa fille convainc François Ier de commuer sa peine de mort en prison. Il décéda rapidement après une terrible fièvre qui prendra son nom : fièvre de Saint-Vallier.
"Son père, convaincu d’avoir favorisé la fuite du connétable de Bourbon, fut condamné à avoir la tête tranchée. L'arrêt allait être exécuté lorsque sa fille alla se jeter aux genoux de François Ier et obtint par ses larmes et surtout par ses attraits la grâce du coupable. La peur fit sur l'esprit de Saint-Vallier une telle révolution qu'en une nuit les cheveux lui blanchirent. Il tomba même dans une fièvre si violente qu’il ne put jamais guérir même après que le roi lui est accordé son pardon. C'est de là qu'est venu le proverbe de la fièvre de Saint-Vallier." Source Biographie universelle, première édition en 1735, Auteur F-X Feller.
Terrasse à Feu
D'une hauteur assez importante pour l'époque, elle permettait une vision complète du plateau sud et un excellent positionnement militaire pour la partie ouest de la citadelle. Elle permettait en outre de protéger l'entrée et aussi de croiser les feux avec la porte Royale, doublant ainsi son efficacité.
La poudre découverte par les Byzantins et les Chinois apparait en France vers le XIIIe siècle. Très vite elle remodifia totalement les guerres jusqu'à nos jours encore. La poudre est une composition assez simple : salpêtre à 70%, de charbon de bois pour 20% et de soufre pour 10%.
Les premiers projectiles utilisés furent les carreaux d'arbalètes et les flèches, puis vinrent plus tard les boulets en pierre. Vers le XVe apparurent les boulets de fontes qui permettaient d'accentuer les dégâts avec en plus une portée multipliée par 3. Ces boulets pouvaient varier de 1.5 kg à plus de 400 kg ! pouvant au maximum atteindre 2500 mètres de portée.
À partir du XVe, on dénombre plusieurs types d'armes à feu :
Les armes lourdes : ce qu'on appelle aujourd'hui vulgairement les canons : Veuglaires, Bombardes, Acquéraux, Pierrers, Ribaudequins. Leurs poids respectifs peuvent atteindre 15 tonnes ! Avec une cadence effective de 2 à 4 coups par heure avec une précision relativement sommaire.
Les armes Légères : Couleuvrines, Arquebuses ou Mousquets, ce qu'on peut traduire aujourd'hui par des fusils et un pistolet. Leur efficacité est faible et ils sont longs à recharger (un coup par minute).
On peut apercevoir aujourd'hui 3 Veuglaires sur la terrasse à feu. Le plus gros pèse 128 kg, longueur 95 cm et calibre de 20 cm. Les deux plus petits, font 47kg et 31kg pour respectivement 114 cm et 95cm et un calibre de 6cm (60 mm). Leur portée pouvait être de plusieurs centaines de mètres avec un boulet en pierre. Ils sont datés du XIVe.
Sources Principales :
Jean Mesqui : Les enceintes du donjon de Loches et la tour maîtresse du Donjon de Loches. Publiés en 1997. Source de référence indispensable.
Autres sites internet pertinents :
Celui qui m'a permis de faire une chronologie, particulièrement utile :
http://clg-georges-besse-loches.tice.ac-orleans-tours.fr/php5/presenta/histo_loches.htm
Autres liens qui m'ont permis d'avancer :
http://www.agencetbi.com/tbi/loches/loches-intro.php Site d'une agence Immobilière ...
http://pascale.olivaux.free.fr/Histoire/Pages/Loches.htm Texte complet, notamment sur les prisonniers de Loches.