Tour de Bonvouloir
La Tour de Bonvouloir est située à Juvigny-Val-d'Andaine, ce sont les vestiges de l'ancien Château de Bonvouloir, parfois appelé le phare de Bonvouloir, édifié à priori à la fin du XVe siècle pour les parties subsistantes, mais il existait dès le XIVe ou XVe un logis seigneurial dont le tracé reste assez flou. Le domaine se visite gratuitement toute l'année, mais l'intérieur des bâtiments ne sont pas ouvert au public, mais il est possible d'y faire une halte, un parking gratuit est situé juste à côté. Il est possible que le Château actuel soit situé sur un ancien camp romain, en effet le puits serait alimenté par trois sources, il offre la particularité d'avoir un fonds creusé comme une cuvette dans la roche, comme à Jublains (cité gallo romaine).
Voir aussi
Informations
- Adresse : Tour de Bonvouloir; 61140 Juvigny-sous-Andaine
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 02 33 37 50 83
- Email :
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Heures d'Ouvertures & Visites en 2019 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Le domaine est ouvert au public gratuitement toute l'année, pas de visite de l'intérieur de la tour. Possible de s'y garer facilement, des tables et chaises sont mises à dispositions. L'endroit truffée de légende locale, garde un aspect romantique.
Historique & Histoire
1485, René le duc d'Alençon donne les terre de Bonvouloir et de Loyauté à Guyon Essirard son maître d'Hôtel : 320 acres de terre dans le Passais, il n'en reçu en réalité que 200, et 200 acres en Andaine. C'est le duc qui donne le nom des terres : Bonvouloir et Loyauté, " Beauvouloir pour être mémoire du bon vouloir que nous avons et devons avoir à lui, Loyauté pour reconnaissance de la grande loyauté et fidélité qu'il nous a portée et gardée".
Les terres accordées, en remboursement de dettes contractées par le duc envers Guyon d'Essirard, étaient accompagnées d'obligations : il devait payer 15 livres tournois de plein relief et 7 livres 10 sols d'aides, et fournir un épervier au longes de soien enchaperonné d'un chaperon d'or sur côtés et houppe, et en front du duc chaperon un écusson aux armes du duc d'Alençon, à la Mi-Août, à défaut il pouvait donner 2 livres payable à la Toussaint. Non seulement le duc d'Alençon remboursait sa dette par des terres mais il trouva le moyen de renflouer, très modestement, ses caisses par une obligation de revenus.
Néanmoins le duc lui accorda des droits, comme la construction de moulins, de colombier et de garennes ( pour les lapins ), il bénéficiait également de deux forêts du droit de pâturage pour les bestiaux, de panages pour les porcs, faculté de prendre la pierre traînant sur le sol et d'abattres tous les arbres dont il jugeait nécessaire pour la construction de bâtiments.
Ces droits pour l'époque sont très importants, le droit d'usage de couper du bois, d'utilisation des terres, étaient donc pour Essirard une manne financière non négligeable, mais c'était aussi pour le duc une façon d'entretenir ses terres à moindre frais.
Construction du château actuel
C'est probablement à Guyon d'Essirard à qui on doit le château actuel, néanmoins il existait un logis probablement fortifié mais dont l'aspect de l'ensemble reste à déterminer. Il est assez étonnant de voir une construction médiévale aussi rustique, malgré les conforts de cheminée dans deux salles, à une époque aussi lointaine de la guerre de Cent-Ans. Si il n'est pas rare de voir des constructions de type médiévale à la fin du XVe, voir même au XVIe, il est assez rare qu'elles reprennent l'aspects de fortifications du XIVe, voir du XIIIe. Il est donc possible que la tour actuelle soit reconstruite sur une ancienne tour défensive, le sous bassement de la tour est différente du parement supérieur. La tour de guet possède également un cellier. Le colombier est en réalité une ancienne tour de défense transformée comme pigeonnier.
Cette construction un peu atypique semble tout droit venir du XIVe siècle et début XVe siècle. La tour de guet , assez rare en Normandie dans ce contexte, est assez courant dans le Bourbonnais où ces tours de guets accolées, ou fixées, sur le donjon sont monnaies courantes, voir Château de Billy ou Château de Hérisson.
La forme globale, quadrangulaire, avec tour d'angle, carrée ou ronde, est en général fréquente à partir du XIIIe siècle, néanmoins les meurtrières canonnières sur le château actuel sont principalement d'époques tardives car adaptées aux armes à poudre.
Le système de défense, assez rudimentaire en fait, n'avait pas pour objectif de se défendre contre une armée bien entrainée et équipée, mais probablement d'asseoir son autorité , de surveiller les alentours et d'assurer une défense efficace contre le brigandages et les voleurs de grand chemins. Il est probable que certaines modifications ont été réalisées pendant les guerres de religions, notamment les bouches à feux inférieures de la tour principale.
1486, le 14 mars, la chambre des Ducs d'Alençon, enterrine la donation et l'obligation de construire deux manoirs.
XVIe, le 3 avril 1513, le domaine entre dans la famille de Achard, par le mariage de François Achard et de Françoise de Courtavel, fille de Guillaume de Courtavel, chevalier, capitaine et seigneur de Montchrestain, seigneur de la Lucazière, la Motte-Pichard, Courtavel et divers lieux, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, réside au Château de Pezé et de Guyonne Marie Françoise Essirard, dame de Bonvouloir et Loyauté, petite-fille de Foulques III de Courtavel, chevalier, enseigne des Gendarmes du Duc d'Alençon. (1)
1658, la chapelle fut construite près de l'ancienne entrée de la cour d'honneur.
1789, Luc-René-Charles Achard de Bonvouloir est le dernier habitant connu du château, il était également député de la noblesse de Normandies aux Etats Généraux de 1789. Son frère Julien, dit le Chevalier de Bonvouloir, le premier émissaire de Louis XVI et de son ministre M. de Vergennes auprès du premier gouvernement américain et de son Président Benjamin Franklin en 1775, avant la déclaration d'indépendance qui eut lieu le 4 juillet 1776. Ce dernier meurt en 1783 dans l'armée des Indes sans descendance. C'est les rapports du Chevalier de Bonvouloir qui vont encourager Louis XVI à aider militairement la jeune armée américaine dans la guerre d'indépendance. (2)
Au XIXe siècle, le domaine est fortement endommagé et transformé en exploitation agricole.
1926, classées Monuments Historiques
2013, des fouilles sont réalisées par Direction Régionale des Affaires Culturelles (Drac), ces travaux, au total treize tranchées ou sondages ont été réalisés sur près de 500 M2 ; la profondeur des recherches variait entre 0.20 m et 3.20 m.