Le Château du Rivau est un site touristique historique situé dans la vallée de la Loire en France. Ce Château a été construit au XIVe et XVème siècle et a été restauré au début du XXème siècle. Il est entouré d'un parc et de jardins exceptionnels qui attirent les visiteurs du monde entier, il se trouve que à quelques kms du château de Chinon.

Acquis en dot par Pierre de Beauvau en 1438, le château du Rivau restera dans la famille Beauvau pendant 255 ans, jusqu’en 1693. Cette prestigieuse famille angevine en assurera la transmission de génération en génération. Jacques III de Beauvau en devient le seigneur dans les années 1660, mais il est contraint de céder la propriété en 1693.

Le 14 juillet 1664, Louis XIV érige la terre du Rivau en marquisat sous le nom de "Beauvau du Rivau" en faveur de Jacques III. Toutefois, en 1669, une demande de saisie est déposée par Marie Damond pour un emprunt de 80 000 livres non remboursé, contracté par les parents de Jacques III afin de régler les dettes du domaine. Malgré ses efforts pour préserver les terres et les biens de sa famille, Jacques III doit se résoudre à vendre le château à sa créancière, Marie Damond, en juin 1693.

C’est ainsi que les Beauvau quittent définitivement le Val de Loire pour s’installer en Lorraine. Avant de partir, Jacques III prend soin de retirer toutes les huisseries (portes et fenêtres) du château et de les cacher chez le curé de Lémeré, rendant ainsi le Rivau inhabitable pour les nouveaux propriétaires, à l’exception des animaux et de la nature qui reprennent possession des lieux.

La devise des Beauvau, « Beauvau sans départir », semble alors prendre tout son sens.

Les propriétaires aujourd'hui sont Éric et Patricia Laigneau ( 2024 )

 

donjon medieval du rivau tour porche

 

 

Historique de la famille de Beauveau

Il serait difficile de parler de l’histoire du château du Rivau sans faire un historique sur la famille de Beauvau. Le fondateur de cette famille est probablement Torquatus, son passé est assez mystérieux puisqu’il est décrit comme un « ardent chasseur »avant que Charles-Le-Chauve le désigne comme le gouverneur d’Anjou.

C’est lui qui va faire construire les deux premiers châteaux forts de Beauvau et de Jarzé. L’un de ses deux fils, Foulques, recevra en lègue la ville de Beauvau. C’est suite à ce lègue que le nom de la famille de Beauvau va prendre naissance. Raoul de Beauvau et Girard de Jarzé ,les  fils de Foulques II, rendront hommage à Foulques  Nerra , comte d’Anjou, avec le privilège d’être debout, casque sur la tête , la dague de côté et l’épée à la main  qui est un signe distinctif d’être de la même lignée et d’être considéré d’égal à égal.

Foulques III, seigneur de Beauvau, décédera à Saint-Jean-D’acre pendant la croisade. Son fils Robert de Beauvau pris également part à la croisade en 1227.

René de Beauvau, est probablement le premier du nom , accompagne Charles , comte d’Anjou et frère de Louis IX, dans l’expédition de Naples. Il deviendra alors connétable  et gouverneur de Tarente. Il meurt en 1266 et est inhumé à Saint-Pierre à Naples ( au XIXe il semble que son tombeau y résidait encore ) Site intéressant sur Naples :  http://www.naples-passion.com

Les Beauvau : Ils ont eu le privilège dès le Xlème siècle de rendre hommage à leur suzerain le comte d'Anjou, l'épée au côté, debout, et le chapeau sur le chef, signe de parenté avec sa famille dont ils sont la branche cadette.

Au Xlllème siècle, les Beauvau passèrent au service des Rois de France. Ils furent ensuite alliés à la famille royale par le mariage d'Isabeau de Beauvau avec Jean Il de Bourbon en 1454. Grand serviteur des Rois de France, de nombreux Beauvau donnèrent leur vie pour le royaume.

Leur devise : « sans départir » indique leur volonté de ne jamais déchoir.

Leur blason fut réuni à celui des Craon. En effet, Pierre 1er de Beauvau, époux de Jeanne de Craon prit le nom de Beauvau-Craon quand Jeanne, pour donner le jour à leur fils, choisit héroïquement de se faire pratiquer une césarienne, et en mourut.

Dès lors, leur blason réunit les quatre lions, cantonnés de gueules, couronnés et armés d'or des Beauvau et les losanges de gueules et d'or des Craon.



Le Rivau au Moyen-âge :

 

 

chateau du rivau

Donjon du château ( la tour porche au centre ), notons le pont-levis toujours en fonctionnement.

 

En 1429, après sa rencontre avec Charles VII au Château de Chinon, Jeanne d’Arc vint quérir des chevaux d'équipage en allant chercher  La Hyre à Poitiers*. Le Rivau était déjà renommé pour la qualité des chevaux de guerre qui y étaient élevés. Les écuries étaient à cette époque en bois, tout comme renclos de la basse-cour. Au Moyen-âge, ce terme désignait les communs.

(*) je n'ai pas encore trouvé de source qui permet d'affirmer la présence de Jeanne au château du Rivau avant la libération d'Orléans assiégée par les Anglais. La Hire était le chef des opérations extérieurs autour d'Orléans mais le capitaine d'Orléans était Dunois, pourquoi allez chercher la Hire à Poitiers ?.



1438. Anne de Fontenay, petite-fille de Pierre du Puy, apporta Le Rivau en dot lors de son mariage avec Pierre 1 er de Beauvau. Celui-ci, premier chambellan du dauphin Charles VII, réfugié à Chinon, obtint l'autorisation en 1442 de fortifier son « hostel, et d'y faire fossés, murailles, créneaux, arbalestriers, canonnières et douves ». Le roi surnommé le « bien servi » s'assura ainsi la présence de son Grand Serviteur non loin de la résidence royale. Notons qu'à cette époque, le roi confiait de plus en plus de responsabilités à ses seigneurs qui de vassaux devenaient ses ministres.

1453, bataille de Castillon, elle met fin à la guerre de Cent-Ans

Pierre de Beauvau du Rivau, conseiller et Chambellan du roi Charles VII, il assista Jean d’Anjou, duc de Calabre, en 1450, et il servit sous Jean, Bâtard d’Orléans, Comte de Dunois. Il illustre sa valeur au combat. Il fut blessé à la bataille de Castillon et meurt quelques temps plus tard.

 

 

Le château Médiéval

La campagne de fouilles archéologiques menée par Mme Allimant en 1994, confirme qu'une « grosse maison forte » entourait de tours en poivrières l'actuel château. Une maison forte est un édifice doté de défenses (archères, canonnières et mâchicoulis) et flanqué de tours mais n'ayant qu'un corps de bâtiment.A cette époque, les douves n'ont pas encore été creusées. L'emplacement a été choisi en raison de sa position stratégique dominant les vallées de la Vienne et de la Veude.

En outre, le tuffeau extrait du sol permettait de construire le bâtiment. Au cours de la guerre de Cent ans, l'ancien hostel du Rivau était sans doute complètement tombé en ruine.

En 1442, à la fin du Moyen-âge, Pierre de Beauvau, seigneur du Rivau, obtint l'autorisation du roi Charles Vil de faire fortifier le château grâce à ses faits d'armes. La maison forte du Rivau devint ainsi château-fort au XVème siècle.

Les travaux de reconstruction débutèrent en 1443, la même année que la construction du palais de Jacques Cœur à Bourges. Le nouveau château en forme de quadrilatère fut élevé d'un seul jet.A remplacement de l'actuel Berceau de Verdure se trouvait la chapelle indépendante (on en voit encore la forme de la voûte sur le mur du château). Un bâtiment aujourd’hui disparu fermait le quadrilatère.

 

Des travaux herculéens

Fortifier un hostel au Moyen-âge n’était pas simple. Tout d'abord, pour pouvoir entourer le château de douves, il fallait remodeler le site. Les douves qui ont toujours été sans eau furent ainsi creusées au nord et à l'est. Un mur de contrescarpe fut élevé au sud et à l'ouest. Eléments de défense, les douves étaient un symbole de la puissance des grands seigneurs.Elever un donjon de telle hauteur nécessite de puissantes fondations.Les constructeurs du Rivau ancrèrent ainsi les bâtiments là où la roche affleurait. Ils remblayèrent un peu plus loin le vallon. Dans l'interstice, ils avaient de ce fait créé des douves autour du château sans avoir creusé la roche.Le dispositif de défenseL'étage supérieur de la tour maîtresse, ou donjon carré, est doté d'un mâchicoulis à arcature trilobée et couvert. Le mâchicoulis est un ouvrage placé en saillie qui servait à surveiller la base d'un édifice et à atteindre par tir fichant les assaillants du château. Le dernier étage du donjon est percé de meurtrières et d'archères. Le double pont-levis à flèches dessert une porte piétonne et une porte charretière, ce qui permet d'isoler rapidement le château de l'extérieur. Il fonctionne grâce à un système de contrepoids placés sur les flèches en bois.

Le tablier se relève et se positionne dans une feuillure. Entre le pont-levis et la cour, on trouve aussi un assommoir, ouverture pratiquée dans le plafond qui permettait de lancer des projectiles sur les envahisseurs.Au XVème siècle, les fortifications étaient autant symboles de puissance que démonstration d'une volonté défensive. Le Rivau représente l'archétype du château-fort élégant et harmonieux, flanqué de tours et entouré de douves.

pont levis

Double pont-levis, un pour les piétons et l'autre principal pour les accès pour les chevaux, marchandises. 

 

Le Rivau à la Renaissance :

Son descendant, François de Beauvau, capitaine de François Ier, entreprit en 1510 la construction d'écuries monumentales dans la cour des communs.

Ceux-ci fournirent nombre d'étalons royaux dans les siècles à venir. François de Beauvau périt à la bataille de Romagne, aux côtés de Bayard le 30 avril 1524.

Dans son livre Gargantua, Rabelais cite le Rivau et le fait offrir par Grandgousier à son capitaine Tolmère en récompense de ses victoires aux guerres Pichrocolines.

Durant la Renaissance, les Beauvau humanisèrent l'altière forteresse. Seigneurs de guerre mais amis des arts, ils firent orner les murs par les meilleurs artistes.

De ces fresques ne survivent aujourd'hui que celles qui parent la salle à manger du Festin de Balthazar, dans le château.

 

 Le Rivau, château d’agrément


Au XVIème siècle, le bâtiment qui clôturait le quadrilatère du château fut détruit.

A la même époque, les fenêtres gothiques de la façade ouest du château furent agrandies et ornées de sculptures. L'avant-cour se dota des prestigieuses écuries Renaissance construites par François de Beauvau, de la grange dimière et du pressoir. Humanisé par la Renaissance, mi-château d’agrément, mi-forteresse, le Rivau était une des places les plus importantes de Touraine, cependant il ne fut jamais attaqué. Peut-être son impressionnant système de défense a-t-il dissuadé les plus audacieux ?


Au XVIIème siècle les bâtiments au sud de l'avant-cour furent reconstruits et couverts de tuiles creuses car la pente faible des toitures ne permettait pas la pose de l'ardoise qui nécessite une forte pente. La tradition locale utilisait la couverture d'ardoises pour les bâtiments nobles et la tuile pour les bâtiments utilitaires. Le Rivau se trouve à la confluence de l'architecture tourangelle, poitevine et angevine. Les communs, bâtiments moins prestigieux que le château, ont subi cette influence régionale.


Au XVIIIème siècle, il n'y eut pas de modernisation du bâti, mais les jardins-terrasses du Rivau furent entourés de murs. Un pont aujourd'hui disparu, semble avoir été jeté à cette époque sur la douve ouest. La douve est fut comblée. Les très importantes terres du Rivau étaient plantées de sainfoin et noyers et de 45 hectares de vignes. Ces riches terres étaient convoitées et le château devint « château de rapport », ne subissant plus aucune modification. Il conserva ainsi toutes les caractéristiques de sa construction.


Au XIXème siècle, la chapelle au nord du « Jardin secret » fut détruite (vers 1880). Des fenêtres à « petits bois » remplacèrent les fenêtres à meneaux, détruisant l'harmonie médiévale. Le château devint un lieu de stockage de blé et oublia ses fastes d’antan.


1911, les terres furent vendues par les propriétaires désargentés à l’exploitant des terres. Celui-ci habitait les bâtiments des communs qui furent séparés du château par un mur. Un chemin traversait le jardin à l'ouest pour permettre aux occupants du château d'entrer dans le domaine.

A partir de 1993, l'audacieuse restauration entreprise par Eric et Patricia Laigneau commence. Lui, amoureux des belles pierres, veille à la restauration du bâti : elle, artiste-créateur, entreprend la renaissance des jardins délaissés.

2010, le château a failli brûler intégralement par les flammes d'un incendie, semble-t-il occasionné par une mauvaise installation électrique récente.

incendie chateau du rivau

Toit ravagé par l'incencie du château du rivau

 

Les écuries du château du Rivau

Ce sont les écuries qui sont sûrement la plus grande originalité du Château du Rivau, tant par la taille, la qualité, la beauté architecturale et le traitement d'avant-garde de l'architecte qui pourrait être Philibert de l'Orme.

S'il n'y aucune preuve irréfutable permettant d'acréditer les écuries à l'architecte, plusieurs indices semblent cependant l'indiquer :

- La datation probable entre 1545 et 1550 , puisqu'elles ont été construites à un moment où Philibert de l'Orme était  à l'apogée de sa carrière, mais aussi régulièrement présent dans la région ( voir château de Nitray , ou le château d'Anet en Eure et Loir, dans le notamment ).
- Le type de construction à la fois d'inspiration italienne et romaine, dans un ordre symétrique bien français.
- La tour d'angle de l'écurie avec une architecture sophistiquée mais atypique dénotant de la part de l'architecte une certaine maîtrise assez rare à l'époque. Mais c'est surtout son originalité si chère à De l'Orme qui amène à une forte présomption.- Les comparaisons évidentes avec le château d'Anet : "mêmes gargouilles en forme de canons sur le pavillon d'entrée d'Anet que sur le chemin de ronde des écuries du rivau, même synthèse des traditions de l'architecture antique et médiévale qu'à Anet, même table rectangulaire servant à recevoir un décor sur le pavillon d'Anet que sur la façade orientale des écuries, même tourelle de l'escalier suspendu sur trompe dans l'angle intérieur des écuries du Rivau qu'au grand logis d'Anet, et même idéalisation de la composition architecturale" selon Patricia Laigneau du château du Rivau.

Notons cependant que Philibert de l'Orme n'en fait mention nulle part et qu'aucun texte ou écrit ne permettent aujourd'hui de l'affirmer.

 

 

ecurie interieur cour plante 

 écuries du Château du Rivau, Intérieure de la Cour

 

 

 ecurie interieur scinetique

Château du Rivau, écuries , animation

 

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