Les Anglais l'avaient surnommé “ la Hire-Dieu (ira-Dei la coiere de Dieu), il était redouté par les Anglais au point de dire du combattant que c'était « le plus mauvais et le plus tyran et le moins piteux de tous » des capitaines français.
Les Français donnèrent son nom à une figure de jeu de carte (le valet de coeur où il était écrit Lahire dans les premières versions ).
Gisant de la Hire, détruit à la révolution française. Auteur inconnu (?), le chat fut rajouté, peut-être une facétie du dessinateur.
source : source sur place, documentation diverses, affiches Château de Dourdan, francescas, wikipédia pour l'image de la BNF,
La Hire inspiré de son gisant. Même si le dessin d'origine de son gisant, aujourd'hui disparu, est peut-être très fidèle à la réalité, rien ne permet de dire que son gisant ressemblait à la réalité. Néanmoins son visage semble assez personnalisé, ce qui peut supposer au moins une tentative de lui ressembler, mais ça reste difficile à affirmer d'autant qu'ils sont souvent représenté au meilleur de leur âge et qu'on a aucun autre dessin de son époque. Il est en tout cas peu probable qu'il ressemble à un gros personnage empoté tel que représenté par Luc Besson dans son film , malgré qu'il boitait, ces combattants avaient souvent une forme physique adapté à leur métier et en clair la capacité d'unités d'élites avec un très bon potentiel physique.
Chronologie
Origines et Débuts (vers 1390 – 1420)
Vers 1390-1400 : Naissance de La Hire (vers 1390) et de Poton de Xaintrailles (vers 1400) au sein de la petite noblesse gasconne. Leurs familles sont liées par des allégeances féodales aux puissantes maisons d'Albret et d'Armagnac, ce qui explique le soutien dès leur début au dauphin Charles.
1415 : La Hire et Poton de Xaintrailles figurent dans l'armée de Bernard VII, comte d'Armagnac, lors de sa campagne contre le comte de Foix. C'est leur première mention documentée en tant qu'hommes de guerre.
1418 : Après la prise de Paris par les Bourguignons, les deux capitaines rallient le dauphin Charles (le futur Charles VII) à Melun. Cette même année, ils tentent sans succès de défendre le château de Coucy, alors tenu par le frère de Poton, Pierre de Xaintrailles.
1419 : Lors d'un affrontement, ils n'engagent que quarante lances à eux deux, ce qui témoigne de leur statut encore modeste de petits capitaines.
Entrepreneurs de Guerre (1420 – 1424)
Début des années 1420 : Les deux capitaines mènent des opérations de guérilla et de pillage dans le nord-est du royaume, à la frontière des territoires bourguignons. Ils agissent autant pour leur propre compte que pour celui du roi.
1422-1425 : La Hire utilise la forteresse de Vitry-en-Perthois comme base principale pour ses expéditions.
Jusqu'en 1424 : Poton de Xaintrailles opère depuis Guise en Thiérache, avant d'en être délogé.
L'Ascension au Sein de l'Armée Royale (1424 – 1428)
Tour de Verneuil sur Avre, témoin de cette défaite spectaculaire des troupes franco-écossaise alors qu'on était proche d'une écrasante défaite anglaise, un retournement de situation dramatique dont les chevaliers Lombards semblent avoir été les protagonistes malheureux.
17 août 1424 : La défaite catastrophique de l'armée royale à la bataille de Verneuilmarque un tournant. Charles VII, ayant perdu une grande partie de ses chefs, est contraint de promouvoir des capitaines jusqu'alors secondaires, dont La Hire, Poton de Xaintrailles et le Bâtard d'Orléans. La compagnie de La Hire voit ses effectifs augmenter.
Seconde moitié des années 1420 : Leur zone d'opérations se déplace vers la Beauce et le Maine.
1427 : Ils jouent un rôle décisif dans la prise de La Ferté-Bernard et la libération deMontargis, assiégée par les Anglais.
1428 : Ils participent à la prise du Mans.
Le Siège d'Orléans et l'Épopée Johannique (1428 – 1429)
Octobre 1428 : La Hire et Poton de Xaintrailles sont parmi les premiers et principaux défenseurs d'Orléans dès le début du siège anglais, aux côtés du Bâtard d'Orléans.
Avril-Mai 1429 : Ils montrent une certaine méfiance à l'égard de Jeanne d'Arc, l'écartant parfois des conseils de guerre stratégiques.
8 mai 1429 : Après la libération de la ville, leur rôle essentiel est reconnu par le roi.
18 juin 1429 : Ils commandent l'avant-garde de l'armée royale, aux côtés de Jeanne d'Arc, lors de l'éclatante victoire de Patay.
Juillet 1429 : Ils participent à la "campagne du sacre" et assistent au couronnement de Charles VII à Reims le 17 juillet.
Officiers du Roi et Carrières Distinctes (1429 – 1443)
1429 : Leurs carrières commencent à diverger. La Hire est nommé bailli de Vermandois, tandis que Poton de Xaintrailles devient premier écuyer de corps du roi.
Mai 1430 : Poton est aux côtés de Jeanne d'Arc à Compiègne lorsqu'elle est capturée.
1431 : Poton est fait prisonnier lors de la bataille dite "du Berger".
1433 : Poton est nommé sénéchal du Limousin. La Hire est quant à lui qualifié de "capitaine général" pour une vaste région au nord de la Seine.
1435 : Ensemble, ils remportent la bataille de Gerberoy et capturent le comte d'Arundel.
1436 : La Hire reçoit la seigneurie de Montmorillon en récompense de ses services.
1437 : Poton devient bailli de Berry.
1438-1439 : Suite à la paix d'Arras avec la Bourgogne, l'activité militaire diminue. Les deux capitaines sont chargés de lutter contre les compagnies de routiers (les Écorcheurs) tout en pillant cependant les terres soumises aux anglais, allant jusqu'à en prendre le commandement pour les contrôler.
Début des années 1440 : Ils participent à la reprise des offensives en Normandie et en Aquitaine.
1443 : La Hire meurt de maladie à Montauban lors d'une campagne militaire.
Étienne de Vignolles ou Vignoles est né en 1390 à Castera-Vignoles (Haute-Garonne), Etienne de Vignoles se mit au service du Dauphin dès le début de la Guerre de Cent Ans, tout comme son ami Gascon, Poton de Xaintrailles dont ils vont partager pendant plusieurs décennies de nombreuses péripéties.
Son attachement à la couronne de France provient également que sa famille, tout comme Xaintrailles,
L'impressionnante forteresse de Coucy. Il acquit son célèbre surnom de La Hire à la suite d'une terrible colère qu'il piqua pendant le siège de Coucy.
1418, on découvre la Hire lorsqu'il prend le fameux Château de Coucy dont il deviendra co-capitaine avec Poton de Xaintrailles. Il faut noter que le frère de Xaintrailles en était le capitaine avant de se faire occire par les Bourguignons. Ils ont d'ailleurs co-commander leurs troupes de mercenaires et de routiers.
1420, action dans le barrois et à la frontière Champenoise, La Hire se retrouve souvent avec Robert de Sarrebrück qui se trouvait en juin 1420 non loin de Commercy. En effet, le 26 juin 1420, le cardinal-duc de Bar paie sept livres pour une queue de vin destinée à Jean Raoulet, la Hire et plusieurs autres gens d’armes qui tenaient garnison à Bar contre le comte de Brienne et les Anglais. La Hire était présent en Lorraine dans les années suivantes. Il ravagea le Barrois, notamment à proximité de Domremy voir plus bas, parce qu’il n’avait pas été payé de son engagement, AD Meuse, B 495, fol. 62. ( source: Valérie Toureille )
1421, une cheminée s'écroule sur lui et le rend boîteux à vie.
1422, après la ralliement de Charles de Lorraine au duc de Bourgogne, La Hire ravage la Lorraine et passe à côté de Domremy et la maison natale de Jeanne d'Arc.
1423, il prend Châlons sur Marne et ravage les marches du Luxembourg.
1426, il est nommé écuyer d'écurie de Charles VII.
1427, il lutte avec Dunois pour secourir le siège du Château de Montargis en s'assurant d'obtenir sa solde avant d'intervenir.
1428, il prend la ville du Mans mais Talbot, le capitaine anglais, reprend la ville.
on raconte qu'un jour où il fut reçu par Charles VII afin de lui demander d'envoyer des secours à Orléans, il trouva le roi fort occupé à préparer une fête. -qu'en pensez vous La Hire ? -je pense, lui répondit La Hire, qu'on ne saurait perdre plus gaiement un royaume !
Aujourd'hui La Hire est toujours reconnu comme l'un des grands personnages de la guerre de Cent-Ans, ici le blason du chevalier à Orléans dans la Cathédrale.
C’est probablement en essayant de quérir des secours qu’il fut trahi par les Bourguignons et fait prisonnier Jean des Mazis, allié des Anglais et bailli de Dourdan, l'arrêta et l’enferma dans le Château de Dourdan.
Durant l'année 1432 : Etienne de Vignoles écrivit aux notables de Tours et de Lyon pour qu'ils payent sa rançon.
En septembre 1433. Etienne de Vignoles s’échappa du château de Dourdan et retrouve son ami de route : Xaintrailles, dont ils partagent les mêmes origines : Gascons !
1434, son frère Amadoc de Vignoles est tué lors de la prise de Creil par John Talbot en mars.
Après la mort de Jeanne, il continua la lutte pour le roi vainqueur à Gerbevoy en 1435, il entra dans Paris avec Charles VII la même annee.
1436, Étienne de Vignoles est fait seigneur de Montmorillon en janvier, capitaine général de Normandie et seigneur de Château de Longueville. Il épouse Marguerite de Droisy dont il n’a pas d'enfant, voir le Château Donjon de Droizy. Le mariage eut lieu à Roye ou Droizy après sa libération en 1437 par les Bourguignons, l’un des témoins du mariage est Mathieu de Roye, seigneur de Muret .
1437, en effet La Hire est enlevé à Beauvais le 4 août 1437 par les Bourguignons du seigneur d’Offémont, capitaine français de Clermont dont il avait un différend avec La Hire, ce dernier avait fait prendre son Château. Libéré en octobre 1437, après l’intervention de Charles VII auprès du duc de Bourgogne, il participe auprès de Charles VII lors de l’entrée triomphale du roi après la prise de la ville par Dunois et Richemont.
1442, il prend part à la campagne de Gascogne , qui débute par la reprise de Tartas à quelques kilomètres de son village de naissance.
11 janvier 1443, il meurt des suites de ses blessures à Montauban, où il hivernait avec le roi Charles VII. Son tombeau, orné d'un gisant le représentant, installé à sa demande dans la chapelle Saint-Laurent de Montmorillon disparaît à la Révolution. Une dalle commémorative y figure toujours.
Lettre de Charles VII
Lettres de Charles VII par lesquelles il met André de Villequier, son chambellan, en possession de la châtellenie de Montmorillon, cédée à ce seigneur par Jean de Courtenay, chevalier, seigneur de Saint-Bris- son, et Marguerite David, sa femme, veuve d'Etienne de Vignoles dit La Hire, pour la somme de 6000 écus suivies de l'attache des gens des comptes et trésoriers du Roi à Paris et de celle de Pierre de Brézé, sénéchal de Poitou; sous un vidimus de Guillaume Mirebeau, écuyer, garde du scel établi aux contrats à Lusignan pour le Roi. Ces lettres contiennent la teneur de celles par lesquelles le même Roi laissa à Mar- guerite David, dame de Droisi, veuve de La Hire, la seigneurie de Montmorillon, qu'il avait donnée à ce dernier, jusqu'à ce qu'il eût payé à ladite veuve la somme de 6000 écus de 64 au marc pour son douaire suivies de l'attache de Jean de Xaincoins, trésorier receveur général des finances. (Arch. Vien. C 392 ter, Domaines, copie en parchemin.) Juillet 1445. source :
Eglise où fut inhumé La Hire à Montmorillon.
Dessin d'illustration et totalement imaginaire de Sergey Sudeykin (XXe), aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art,voir ici le fichier original , libre d'utilisation sauf commerciale selon wikimedia.