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Château de Langoiran

 

Edifié au XIIIe siècle par Bernard d'Escoussan, seigneur du roi d'Angleterre, il fut l'objet d'apres lutte entre le roi d'Angleterre et la France jusqu'à que Charles VII finisse par reprendre la Guyenne aux Anglais après la bataille de Castillon, il deviendra un temps une forteresse Royale. Au XIVe siècle il entre dans les mains de la famille d'Albret puis par mariage dans celles des Montferrand. Bertrand IV de Montferrand, Conseiller et chambellan du duc de Guyenne,  défendra la place du "bourg" contre le Comte Jean de Dunois - Bâtard d'Orléans en 1451, ce qui n'empêcha Gaston de Montferrand, fils de Bertrand IV, de devenir Chambellan de Louis XI. Il fut détruit en 1649 par le duc d'Epernon, ruinant le donjon.

 

Historique & Histoire 
 source : source sur place, La Guienne, historique et monumentale: Volume 2 Alexandre Ducourneau 31 décembre 1843 (1), documentation diverses, wikipedia (2), site officiel, Riches Heures (3)

 


 

Les seigneurs de Langoiran figuraient dès le XIIIe siècle au rang des premiers , barons de la Guyenne; l'un d'eux était membre de la cour de Gascogne, et signa en cette qualité (l'an 1262) la sentence rendue au nom du roi d'Angleterre, entre Renaud de Pons et Marguerite de Turenne, au sujet des terres de Bergerac et de Gensac. La lutte de l'Angleterre et de la France sur le territoire bordelais fut sanglante et acharnée : ici des populations entières étaient passées au fil de l'épée ; là des villes livrées à toutes les horreurs de la dévastation et du pillage ; les campagnes portaient des traces de deuil et de désolation ; les flammes s'éle vaient rougeâtres au faîte des châteaux. Langoiran ne fut pas épargné : pour suivi par les Anglais dont il avait trahi la cause, le seigneur de Langoiran était venu chercher un asile derrière les épaisses murailles de son manoir féodal. Entouré de ses vassaux et d'une intrépide garnison, il essaya de braver la haine et la vengeance de ses ennemis. Deux fois l'Anglais fut re poussé, et à sa honte, le siége allait être levé, lorsqu'une ruse de guerre livra le châtelain aux mains des assiégeans. La garnison manquait de vivres ; le sire de Langoiran proposa aux Anglais d'entrer en négociations.

Plein de confiance et séduit par leurs promesses, il se rend dans leur camp ; mais aussitôt un cri : Mort au traître ! s'élève autour de lni, et il tombe percé de coups. Le siége est repris avec plus d'ardeur ; à la vue de la tête de leur sei gneur, portée au bout d'une pique, les assiégés, glacés d'effroi, n'opposent plus qu'une faible résistance. Le vainqueur fit impitoyablement main-basse sur tout , et le Château fut rasé de fond en comble. Langoiran fut rebâti, dans les premières années du quatorzième siècle, par les soins du pape Clément et de sa belle amie, Brenesinde de Périgord.

Cette construction fait honneur au goût du saint père; elle révèle, par son importance et ses détails, un amour éclairé des beaux-arts qu'il est juste de re connaître et de louer. La situation du mo nument ne dut pas peu contribuer d'ailleurs dans l'origine à en rehausser la magnificence. Placé au milieu d'accidens de terrain aussi variés que pittoresques, il domine comme un superbe géant les habitations éparses qui l'avoisinent et le fleuve qui coule un peu plus loin. Du haut de ses murailles découpées par les siècles, on découvre jus qu'à l'extrémité d'un vaste horizon les plus riantes perspectives.

On ignore les circonstances qui firent passer le château de Langoiran des mains du pape Clément à la famille d'Escoussan. L'époque précise de ce changement de propriétaire n'est guère mieux connue. Ce fait ne nous est révélé que par une lettre d'Edouard , roi d'Angleterre, adressée au sire d'Escoussan, baron de Langoiran, dans laquelle il l'engage à s'entendre avec Emeric de Craon, sénéchal de Gascogne, Amanieu d'Albret, Jean de Bensted , chevalier, et Thomas de Cambridge, et à se concerter avec eux sur les mesures à prendre pour repousser les Français.

Cette lettre est de 1315 : le pape Clément était à peine descendu dans la tombe ; il est donc permis de supposer que ce ne fut, non par suite d'un héritage, mais en vertu d'une donation que les sires d'Escoussan ajoutèrent à leurs domaines le château de Langoiran. - Bernard d'Escoussan épousa, en 1335, Miramonde de Calhan, dame de Podensac. Le château de Langoiran ne fit pour ainsi dire que passer dans cette famille ; il en sortit en 1345, par le mariage de Mabille d'Escoussan, fille et héritière d'Arnaud, avec Amanieu d'Albret.

En 1357, Amanieu fut chargé, avec ses cousins Bérard et Arnaud d'Albret , de veiller à l'exécution de la trève pour le roi d'Angleterre. En 1374 , il hérita de son oncle des sei gneuries de Veyres et de Rions ; la même an née, il maria sa fille Rose à M. de Montferrand ; et à sa mort, arrivée vingt ans après, il lui légua, pour sa part d'héritage, le châ teau de Langoiran. Le domaine de Langoiran appartint aux Montferrand jusque vers le milieu du XVe siècle ; Pétronille, veuve de Ber trand, paraît en avoir été la dernière châtelaine. C'est à cette dame qu'Edouard IV assura une rente de vingt livres sterling à prendre sur les revenus des comtés de Bedfort et de Bucks, en Angleterre (1). Après la mort de Pétronille, le domaine de Langoiran revint à la couronne. Louis XI, par lettres-patentes du 3 août 1461, en investit (1) Rot. parl. V, 542 et 608; VI, 77. Jean, bâtard d'Armagnac, maréchal de France, gouverneur et lieutenant-général des pays et duché de Guienne.

1451, Bertrand IV de Montferrand, Conseiller et chambellan du duc de Guyenne,  défendra la place du "bourg" contre le Comte Jean de Dunois - Bâtard d'Orléans. Bertrand IV s'échappa en Angleterre et Charles VII fit confisquert les terres de Montferrand, mais il restituera partiellement une partie des terres au Monteferrand.  Gaston de Montferrand, fils de Bertrand IV, deviendra Chambellan de Louis XI.

Les guerres du protestantisme vinrent fournir au seigneur de Langoiran plusieurs occasions d'exercer sa brillante valeur ; il devint un des chefs les plus distingués du parti calviniste. A Bergerac , à Saint Maixent, à Castres, il se signala par son courage et son coup-d'œil militaire.

En 1577, il avait le commandement de pres que toute l'armée protestante. Il ne le céda qu'à regret au jeune vicomte de Turenne, qui, quoique professant la religion catholique, combattait dans les rangs de la réforme ; il fallut l'autorité et l'ascendant de La Noue pour l'y faire condescendre. Nous avons dit, dans la notice de Monflanquin , comment le sire de Langoiran défendit cette place contre un capitaine de la ligue, qui n'était autre que son propre frère. Le roi de Navarre récompensa mal Langoiran de son intrépide dévoûment ; il lui ôta le gouvernement du Périgord pour le donner à un de ses favoris. Lors du séjour de Henri à Brouage, Langoiran vint exposer ses griefs aux pieds du prince : on éluda ses plaintes. Indigné d'une injustice aussi criante, Langoiran abandonna le parti des princes et se jeta dans les bras de la ligue. (1)

Médiévale de Langoiran

Médiévale de Langoiran

1601, il entre dans la famille d'Affis. 

Vers 1649-1660, Guillaume d’Affis (ou Daffis ), seigneur de Langoiran, fut Président à Mortier du Parlement de Bordeaux sous la Fronde, c'est dans cette période que le château est ruiné. (3) Guillaume Daffis, président du Parlement de Bordeaux, prend la tête de la Fronde parlementaire en Bordelais, contre le cardinal Mazarin. Pour se venger d'une défaite de ses troupes, le duc d'Épernon, gouverneur de Guyenne, s'empare du château de Langoiran, l'incendie en septembre 1649 et fait sauter le donjon.

Au XVIIIe, la seigneurie de Langoiran fut la propriété de la famille de Jumilhac, et celle-ci fut administrée par un sergent qui agissait au nom des marquis de Jumilhac. 

1920 - 1930 , il est possible que le Kronprinz Guillaume de Prusse serait passé au château Langoiran dans le bâtiment construit sous le règne de Louis-Philippe, en contrebas de l'ancien château médiéval, néanmoins il ne s'agit pas d'une certitude historique.

1889, il est classé monument historique.

Le 25 août 1944, des éléments de la colonne Druilhe campent à Langoiran; c'est dans le château de Langoiran que le commandant Rougés rencontra, le 26 août 1944 vers minuit, les colonels Druilhe et Adeline (principaux chefs de la résistance de Dordogne) et leur remit la convention de reddition de Bordeaux signée par le Hafenkommandant Korvettenkapitän z.V. Kühnemann qui commande le port militaire de Bordeaux depuis août 1941. (2)

En 1972, le château est repris et géré par M. et Mme Bibonne, qui, via leur association "Les Amis du château de Langoiran ", font revivre, par le biais de chantiers de restauration et de fêtes médiévales, l'esprit du lieu tel qu'il était à l'époque médiévale. Cette association est encore active aujourd'hui. (2)

 

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