Edifié au XIe siècle sur un ancien oppidum gaulois situé lui même sur un éperon rocheux qui domaine la vallée du Dolo, il comportait jusqu'à trois enceintes médiévales, avec plus de 38 tours de défenses. Pris par Duguesclin pendant la guerre de Cent-Ans, il va être aussi témoin plusieurs siècles plus tard des Guerres de Vendée. Après être tombé en ruine, il est racheté en partie en 1975 par la commune. L'entrée du parc et du Château est gratuite, le logis néo-gothique se visite lors des expositions. Il est inscrit par arrêté du 23 décembre 1926, il a été classé par arrêté du 30 avril 1996.
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Informations
- Adresse : 5 Rue du Château, 79300 Bressuire
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 05 49 80 49 86
- Email :
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Le Parc du château de Bressuire est ouvert tout les jours de 8h du matin jusqu'à 18h30 (?)
Journée du Patrimoine 2020 : lire mes conseils sur les visites lors des journées du patrimoineLieu Samedi Dimanche Chapelle Saint Cyprien 14 h 30 - 18 h 30 14 h 30 - 18 h 30 Château de Bressuire 14 h 30 - 18 h 30 14 h 30 - 18 h 30 Cinéma Le Fauteuil Rouge 10 h à 12 h 30 10 h à 12 h 30 Cloître Notre-Dame Jeux de 14 h 30 à 18 h 30 accès libre
Historique & Histoire
Bressuire était, avant la révolution, le chef-lieu d'un doyenné très-étendu dont le siège avait été primitivement à Saint-Porchaire, localité distante d'une lieue ; la ville était divisée en deux paroisses : Saint-Jean et Notre-Dame ; celle-ci, qui était la principale, dépendait d'un prieuré relevant de l'Abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes ; la paroisse de Saint-Nicolas-du-Château est postérieure à 1789. Il y avait, en outre, à Bressuire un prieuré du nom de Saint-Cyprien, dépendant du monastère de Saint-Cyprien de Poitiers; Geoffroy, vicomte de Thouars, y avait joint son bourg, en 1029, c'est-à-dire le faubourg de Saint-Cyprien. Les habitants de Bressuire exploitaient, sous l’ancien régime, des fabriques d'étoffes de laine et de laine et fil ; leur importance était considérable; ruinées en partie par la révocation de l'édit de Nantes et la perte du Canada, elles ne purent résister au dernier coup que leur portèrent les guerres de la Vendée. Bressuire, aujourd'hui l’un des chefs-lieux de sous-préfecture du département des Deux-Sèvres, est l'entrepôt d’une certaine étendue de territoire ; il se fait dans ses nombreuses foires et ses marchés un commerce considérable de grains et de bestiaux. La population de l’arrondissement est de 6678 habitants; celle du chef-lieu, qui était tombée à 600 âmes après la guerre de la Vendée, s'élève actuellement à 3,000 ( XIXe siècle ) et va toujours en augmentant. L'ancien collège, autrefois très-important, a été converti en caserne d'infanterie : il y a pourtant à Bressuire une institution assez nombreuse, tenue par des ecclésiastiques, et la ville possède un hôpital assez riche et bien administré. (2)
La commune compte huit monuments historiques
- La Chapelle St-Cyprien , ancienne église Saint-Cyprien (Xe siècle) et sa crypte, inscrite par arrêté du 9 décembre 1937.
- Le château de Bressuire (XIe siècle), château fort avec douves et murailles, récemment rénové. Le logis en son centre est néo-gothique (partie visitable en jours d'exposition). Inscrit par arrêté du 23 décembre 1926, il a été classé par arrêté du 30 avril 1996.
- L’église Notre-Dame (X siècle au XIIe siècle) surmontée d'un clocher gothique de 56 mètres qui domine la ville. Rénovée dès 1999 à la suite de la tempête de décembre, d'anciennes peintures murales y ont été dévoilées. Classée sur la liste des monuments historiques de 1840, elle a été déclassée en 1900, à l’exception du clocher. Elle a finalement été classée par arrêté du 10 février 1913.
- L’église romane de Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai, édifiée au XIIe siècle, classée par arrêté du 4 août 1978.
- Le logis du Puy-Blain, à Terves, édifié au XVe siècle et au XVIe siècle, inscrit par arrêté du 30 septembre 2009.
- L’ancien château de Noirlieu, en partie démoli, construit entre 1565-1575 et 1604, avec des communs du xviie siècle. Il a été inscrit par deux arrêtés du 18 avril 1995 et du 26 septembre 1995.
- Le domaine de la Dubrie (également sur la commune de Voultegon), logis datant du xvie siècle et du xviiie siècle. Il a été inscrit par arrêté du 29 août 1991.
- La chapelle désaffectée du Petit-Puy, à Terves, édifiée au XVIe siècle, inscrite par arrêté du 29 décembre 1941. (3)
L'église Notre-Dame de Bressuire, construite en majorité vraisemblablement en même temps que les parties les plus anciennes du château, c'est à dire du XIe au XIIe siècle.
1029, Première mention du Château de Bressuire « Catstrum quod vocatur Berzoriacum », dans une charte appartenant au Cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers. Probablement que le château était initialement en bois, puis après la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, un premier donjon en pierre est édifié.
1060, un acte nous donne le nom de son premier seigneur connu, Thibaud de Beaumont, qui fut le fondateur de l'église Notre-Dame de Bressuire. Les Beaumont relevaient féodalement de Thouars, et c'est ainsi que l'un d'eux prit part, en 1066, à la conquête de l'Angleterre sous la bannière de son suzerain.
Un donjon rectangulaire (B), garni de contreforts, remplaça le donjon primitif, et une porte d'accès (C) fut ménagée sur le bord abrupt du coteau. De là, partit un grand mur (C D) également en blocage, et au point (D) fut placée une nouvelle porte identique à la première comme forme et comme dispositions.
La muraille du XIe siècle s'arrête actuellement là. Elle devait regagner, autrefois, la première enceinte, en suivant le même tracé que le mur (D X) reconstruit plus tard vers la fin du XIIe siècle. La muraille qui continue aujourd'hui la seconde enceinte, à partir du point D, est en effet sensiblement postérieure et se raccorde fort mal avec la direction primitive. Mais ces défenses n'avaient guère de valeur que par la situation exceptionnelle du plateau sur lequel elles s'élevaient, aussi, se transformèrent-elles bientôt complètement.
Un mur percé d'archères enveloppa le donjon pour le protéger contre la sape, puis un grand bâtiment (A) s'éleva dans la cour. La porte d'entrée (C) fut défendue par une tour (T), et des tours tantôt pleines, tantôt creuses, percées d'archères, furent accolées à la muraille (C D). La porte (B) fut bouchée, l'enceinte continuée, et une porte ouverte au point G. Cette porte, suivant l'usage, fut flanquée de deux tours creuses à archères; une autre petite porte, disposée de même, mais avec des tours pleines, fut ménagée en E pour servir de poterne. L'enceinte se dirigea de là, tout droit, vers la rivière gagnant les coteaux escarpés dont le Dolo baigne la base, et, après trois brusques détours, vint se rattacher à la première enceinte, au pied même du Donjon.
Enfin, une église, sous le vocable de saint Nicolas, fut élevée au milieu de l'immense cour ainsi formée. Érigée plus tard en paroisse, puis rattachée à Saint-Jean de Bressuire, cette église se composait d'une nef terminée par une Abside probablement circulaire, coupée par un transept, avec deux absidioles pour les chapelles. Aux angles de la croisée du transept s'élevaient des faisceaux de colonnes portant le clocher. (1)
1190, Raoul Ier de Beaumont fait executer d'importants travaux, en effet une charte d'affranchissement de plusieurs obligations et corvées, accordée par lui à ses vassaux, en 1190, parait coïncider avec l'achèvement des travaux.
Le Château commençait alors à prendre un aspect véritablement grandiose. Une enceinte de près de sept cents mètres, garnie de trente-huit tours, entourait la première forteresse, défendue elle-même par huit grosses tours pleines. Au midi et à l'ouest, des rochers à pics et des étangs profonds, facilement obtenus en barrant la rivière, rendaient l'attaque presque impossible; au nord et à l'est, des fossés énormes empêchaient toute approche.
Les étroits et rapides coteaux placés à l'ouest, entre la muraille de l'enceinte et l'étang formé par la rivière, avaient eux-mêmes été rendus infranchissables. Craignant en effet que l'ennemi ne parvint à s'y glisser et
1214, l'armée de Philippe-Auguste, pour punir Jean de Beaumont d'avoir pris le parti de Jean sans Terre, brûla la ville, mais ne put rien contre le Château.
Une enceinte médiévale de première importance, avec de nombreuses tours et un fossé sec sur un éperon rocheux difficilement expugnable, surtout jusqu'au XIIIe siècle, par la suite l'évolution des armes à poudre réduiront fortement l'efficacité de ce système défensif.
Guerre de Cent-Ans
Les vicomtes de Thouars, leurs suzerains, les seigneurs de Bressuire passèrent tour à tour du parti de la France à celui de l’Angleterre. Grâce à l’un d’eui qui accorda de nombreux privilèges aux habitants, en les exemptant de toutes les redevances auxquelles ils étaient assujettis, les étrangers affluèrent dans la ville, dont la population, composée en grande partie de marchands et d’artisans, s’élevait déjà à 7 ou 8,000 âmes, quand fut signé le traité de Brétigny (1361 ).
1363, Louis de Beaumont, seigneur de Bressuire, rend hommage au roi d'Angleterre à Poitiers.
Prise du château par Du Guesclin
Bertrand Duguesclin, gisant représentant le connétable, probablement assez proche de la réalité. Le gisant se trouve dans la Basilique de Saint-Denis.
1370, fin décembre, Cressonval et les Anglais, poursuivis par le connétable Du Guesclin, se retirèrent en désordre sur Bressuire, occupé par des hommes de leur parti ; mais ils en trouvèrent les portes fermées et les ponts levés : car, dit la chronique de Du Guesclin, ceux de la ville appréhendaient si fort Bertrand qu'ils n'osaient pas se déclarer pour ces fuyards, de peur de s'attirer un siège qui finirait bientôt par le carnage de leurs habitants et le sac de Bressuire. Cressonval fut enveloppé et sa troupe massacrée presque tout entière : les habitants et la garnison, du haut des murailles, furent témoins de cette épouvantable boucherie; plus de cinq cents Anglais furent tués.
Le connétable fit aussitôt sommer le gouverneur de la place de se rendre, et, sur son refus, lui offrit de passer outre, i condition qu'on fournirait, moyennant paiement, des vivres pour un jour à ses soldats. Le gouverneur répondit qu'il les donnerait volontiers s'il était sûr que ceux qui les mangeraient fussent étranglés jusqu’au dernier. "Ah ! félon portier ! s’écria Du Guesclin courroucé de cette insolence, par tous les saints vous serez pendu par votre ceinture !"
La place attaquée aussitôt ne put résister à l'impétuosité des Français, qui, dit une relation de ce siège, s'acharnant à l'assaut avec une vigueur incroyable, fichaient leurs dagues et leurs poignards entre les pierres et les mortiers afin de se faire des échelons pour monter à la cime des murs. Clisson, le maréchal d’Andreghem qui en mourut, le chevalier qu’on appelait le Poursuivant cfAmour, Alain de Taillecol dit l'abbé de Malpaye, le jeune chevalier Jean Dubois qui planta le premier étendard sur les murailles, et Du Guesclin qui criait: a Allons, mes enfants, ces gars sont suppédités ! b tous firent des prodiges de valeur. La ville fut noyée dans le sang des Anglais ; la citadelle ne tarda point à se rendre à discrétion. Le connétable accorda la vie sauve aux soldats, mais il fit pendre, comme il l'avait juré, le gouverneur à une tour du château en vue des prairies de Saint-Cyprien. Il laissa ensuite une garnison à Bressuire, et reprit avec son armée le chemin de Saumur début 1371. (2)
1383, Louis de Beaumont leva une taxe sur la châtellenie pour réparer les fortifications et armer les murailles du château.
1420, Guy de Beaumont, son successeur, obtint dans le même but du Dauphin Charles, régent du royaume, l'octroi d'un impôt du dixième sur le vin vendu en détail.
1441, Jacques de Beaumont devint seigneur de Bressuire. Chambellan et conseiller de Louis XI, lieutenant général en Saintonge, Poitou et Aunis, il exécuta au château d'importants travaux pour faire de cette forteresse une demeure seigneuriale digne de celui que
le roi appelait : « Mon bon ami Monsieur de Bressuire ». Doué dans l’art des constructions, il fut chargé, en 1472, de fortifier le port des Sables d'Olonne; c'est lui qui fil bâtir une partie du château de Bressuire, manoir à la fois et forteresse féodale des plus remarquables : il y a lieu de croire que la belle tour de granit, haute de cent soixante-huit pieds, clocher actuel de l'église de Notre-Dame, est duc aussi à son goût pour les arts.
Louis XI, lors de la réception qu’il fit aux Anglais à Amiens, en 1475, le chargea à cause de sa bonne mine, de faire les honneurs d’une des tables dressées aux portes de la ville. Devenu sénéchal de Poitou, Jacques de Beaumont réunit le ban et arrière-ban de la province, en 1492 ; enfin on le voit figurer dans toutes les circonstances importantes de l’époque. (2)
Tout d'abord il construisit, au Midi, un immense bâti ment fermant complètement la cour et se collant au donjon, et, pour cela, dérasa les vieilles constructions du XIe siècle, déjà modifiées au XIIe et au XIIIe, qui servaient d'habitations ainsi que les tours qui y étaient adossées.
De belles fenêtres à élégants meneaux de pierre, à fines moulures prismatiques, laissèrent pénétrer largement l'air et la lumière dans la nouvelle demeure; un escalier octogone permit de monter dans les appartements, et de grandes galeries de service en bois assurèrent extérieurement les communications entre les pièces du premier étage. La porte d'entrée de la cour du donjon fut elle-même transformée et englobée dans les constructions nouvelles : elle fut surélevée et surmontée d'un grand pignon orné de crochets, correspondant par la hauteur aux pignons du château.
C'est de cette époque que date un procès-verbal de visite qui constate que la conciergerie, les prisons et la tour du Trésor sont en bon état, mais que le surplus
est tombé ou tombant en ruines.
Guerre de Vendée
La bataille de Bressuire se déroula lors de la guerre de Vendée. Le 24 février 1794, la ville est prise par les forces vendéennes.
Au printemps 1794, le Bressuirais est dévasté par la colonne incendiaire du général Grignon qui incendie et extermine plusieurs villages. Suite aux massacres, les deux tiers des communes du district de Bressuire se soulèvent à nouveau selon l'administrateur Jarry. Les insurgés prennent pour chef Louis Richard, dit « le Bonhomme Richard », qui rassemble sous ses ordres 2 000 paysans et dont l'objectif est de prendre Bressuire.
La place est occupée par le général Grignon, mais menacée à tout moment d'être attaquée et malgré un renfort de 500 hommes, le général en chef Louis Marie Turreau donne l'ordre à Grignon de l'évacuer. Celui-ci obtempère mais l'évacuation se déroule dans une grande confusion, les Républicains n'emportent même pas les subsistances saisies.
Il faut rappeler le rôle macabre du général Turreau qui met en place des "colonnes infernales" chargées d'exterminer tous les « brigands » ayant participé à la révolte. Selon l'historien Roger Dupuy, entre 20 000 et 50 000 personnes périssent en quatre mois à cause de ces massacres, qui touchent indistinctement les combattants, mais aussi les civils vendéens ( femmes et enfants notamment ), assimilés sans distinction aux contre-révolutionnaires. Le terme de "brigands" n'est pas à rapprocher d'un terme judiciaire comme voleur par exemple, mais toute personne à l'époque qui soutenait la révolte des vendéens, de près ou de loin, était considéré comme "brigands" par le général Turreau et son administration.
Mais le 24 février, Richard, renforcé par Stofflet et son armée qu'il a appelé au secours, attaque Bressuire. Les Vendéens écrasent d'abord la cavalerie aux portes de la ville puis pénètrent dans la place. La résistance des Républicains est inefficace et ils sont rapidement mis en déroute. Les soldats blessés ou malades trouvés dans les hôpitaux sont achevés et les Républicains réfugiés dans l'église sont massacrés. Les pertes républicaines auraient été selon les Vendéens de plus de 300 morts, chiffre contesté par général républicain Carpentier qui estime que les pertes sont nettement inférieures.
Il semble que le château n'eut qu'un rôle mineur, voir nulle, vu qu'il n'est pas fait mention d'une quelqueconque action dans ses murs.
Il est inscrit par arrêté du 23 décembre 1926, il a été classé par arrêté du 30 avril 1996.