Un Garde Suisse à Chinon
Au 82 rue Haute-Saint-Maurice à Chinon, dans l'hôtel dit "Hôtel de la Maîtrise des Eaux et Forêts" ; se trouve des fresques de type "Grotesque" et une représentation d'un personnage qui s'avère être un Garde Suisse du XVIe siècle. Cette représentation rarissime encore visible de cette époque avec des fresques de type italienne mérite d'être étudié. Il convient d'abord de faire une approche historique de la Garde Suisse.
Il est intéressant aussi de se pencher sur l'historique des fresques "Grotesque" qui n'ont pas la signification péjorative que l'on pourrait penser aujourd'hui, très probablement lié à l'évolution de la langue et des variantes de languages. La découverte des fresques dans cet hôtel particulier en plein centre de Chinon reste une surprise dans le sens que l'histoire des fresques Grotesques et sa présence en France apparait vers le milieu du XVIe siècle, on en retrouve, par exemple, dans le château de Chareil-Cintrat , fresques réalisées grâce notamment aux planches d'Enea Vinco réalisées entre 1541 et 1542. Une grande partie des fresques grotesques en France se sont inspirées de "Planches Grotesques" qui apparaissent en France principalement au début du XVIe et surtout à partir de 1515 après les campagnes de François Ier dans le Milanais.
L'historien de l'art André Chastel définit les grotesques comme « un monde vertical entièrement défini par le jeu graphique, sans épaisseur ni poids, mélange de rigueur et d'inconsistance qui fait penser au rêve ». Le mouvement de formes mi-végétales, mi-animales entraîne « un double sentiment de libération, à l'égard de l'étendue concrète, où règne la pesanteur, et à l'égard de l'ordre du monde, qui gouverne la distinction des êtres ». (3)
En 1582, La Contre-Réforme s'oppose à ces décorations étranges qui, pour le cardinal Paleotti dans son Discorso interno alle immagini sacre e profane paru à Bologne en 1582, véhiculent des figurations menteuses et vicieuses. Ce qui implique une réduction des grotesques dans les peintures murales, même si elles ne disparaitront jamais et auront des dessins et significations différentes, on en retrouve par exemple dans le boudoir de Marie-Antoinette au XVIIIe siècle.
Ces fresques grotesques sont inspirées des ornements de la Maison Dorée de Néron commandées par l'empereur romain entre 37 et 68 après J-C et redécouvertes dans la Chapelle Sixtine entre 1483 et 1488, par la suite une mode s'enclenche et se developpe tout au long du XVIe siècle, d'abord en Italie puis en France après les guerres d'Italie de François Ier.
Cet Hôtel particulier est du XVIe siècle, probablement édifié dans la seconde moitié du XVIe siècle, une partie est du XVIIe principalement côté rue. Géographiquement on peut noter les écuries du Château Rivau édifiées par un architecte talentueux et peu commun, peut-être Philibert Delorme architecte du roi Henri II, entre 1545 et 1555.
L'échauguette en trompe très développée depuis le XIIe siècle mais avec un usage d'abord défensif, devient avec le temps un outil décoratif surtout à la fin du XVe, puis de façon plus importante au XVIe et XVIIe siècle. Une des plus connues est celle de l'Hôtel Lamoignon dans la rue des Francs Bourgeois à Paris, on trouve aussi au château de Trèves autour de Saumur dont la trompe s'apparente à celle de Paris réalisée en 1624 environ. L'échauguette en trompe des écuries du Château du Rivau sont cependant réalisées en stéréotomie, technique utilisée allégrement par Philibert Delorme, alors que l'échauguette de l'Hôtel de la Maîtrise des Eaux et Forêts est par contre réalisé de façon plus classique, excluant probablement de facto que l'architecte du Rivau et de cet hôtel soit le même. Néanmoins l'échauguette de cet hôtel a une particularité qui est son asymétrie, puisque dans la cour intérieure on est sur une échauguette cylindrique avec appareillement en trompe alors que la partie extérieure est de forme carrée avec deux ouvertures peu communes dénotant son usage fonctionnel, observer la rue, mais aussi de prestige.
Le nom d'Hôtel de la Maîtrise des Eaux et Forêts est peut-être impropre à son usage, en effet il s'agit de tradition orale peut-être amplifiée par la décoration sur la trompe de l'échauguette par des restes de fresques représentants une forêt idéalisée. La réalité est que ce titre fut donné alors qu'il n'y a pas de document avant le XVIIIe siècle qui puisse l'attester. (1)
La présence d'un Garde Suisse dans une fresque aussi importante permet donc de douter de cet usage au XVIe siècle. De plus les Gardes Suisses auront un impact non négligeable pendant les guerres de Religions et la présence de Garde Suisse royal à Chinon est attesté, d'autant que jusqu'au milieu du XVIe siècle ils vivaient dans des maisons, habitations et n'avaient pas de garnison à proprement dit comme les gardes écossais ou les troupes habituelles françaises.
Les Gardes Suisses des Rois de France
1453, sous Charles VII, constitution d'une première alliance Franco-Suisse, traité signé à Montils-lès-Tours. Ils seront présents notamment contre les Bourguignons, ce qui va les asseoir dans une réputation de guerriers. Sous Charles VII la protection du roi se fait principalement par les Gardes Ecossais, mise en place dès 1422 dans le cadre de la Auld Alliance, dans lequel le roi de France garde une entière confiance jamais démentie jusqu'à la mort d'Henri II dans un tournoi.
Dès les premières années les Suisses sont des mercenaires payés par le roi de France pour combattre notamment en Italie et contre les Bourguignons.
Guerres de Bourgogne : Les troupes Suisses, dans le cadre des guerres de Bourgogne, dans se retrouve notamment contre Charles le Téméraire dans les batailles de Grandson le 2 mars 1476, Morat (1476) et enfin Nancy (1477), où Charles, duc de Bourgogne, lui-même a également perdu la vie.
1477, Louis XI fit appel temporairement aux Suisses en 1477, par une convention signée avec les treize cantons helvétiques. Par la suite, il voulut en conserver un certain nombre pour la garde ordinaire de sa personne. (2)
1481, sous Louis XI, création des Cent-Suisses est une compagnie d'infanterie d'élite composée de mercenaires suisses. Cette unité militaire est instituée par Louis XI et portait alors la hallebarde. À l'origine, cette compagnie comprenait cent hommes, tous de nationalité suisse, sélectionnés pour leur grande taille. Lorsque les armes de l'époque évoluèrent, avec notamment l'apparition des armes à feu, ses membres furent divisés entre piquiers et arquebusiers. (2) Louis XI, accorde aux militaires suisses en France des privilèges, notamment fiscaux.
1484, 8000 suisses sont appelés pour la Guerre de Bretagne (1487-1491) étant congédiés seulement en 1490. Un autre contingent de 8000 hommes participe à la Bataille de St Aubin du Cormier considérée par les nationalistes bretons comme la fin de l’indépendance du duché de Bretagne qui étaient de puissants seigneurs. Ce dernier contingent est licencié en 1488. (5)
Garde Suisse en 1481, représentation erronée puisqu'on peut voir une collerette, ou fraise, qui apparait en France sous cette forme plutôt au milieu et à la fin du XVIe siècle. Néanmoins on reconnait les couleurs et la hallebarde typique des Garde Suisses. Hallebarde que l'on retrouve encore sur les Gardes Suisses au Vatican. Vue extraite de l'ouvrage de Claude-Antoine Littret de Montigny : Uniformes militaires, où se trouvent gravés en taille-douce les uniformes de la Maison militaire du Roi, publié en 1772.
1491 et 1492 deux contingents de respectivement 8 et 4000 hommes sont levés mais sont congédiés en fin d’année. (5)
1494, 8000 suisses participent à l’Expédition d’Italie se distinguant notamment à la Bataille de Fournoue (6 juillet 1495).
1495, 10000 valaisans et grisons sont envoyés en renfort en Italie. Ils sont congédiés en fin d’année sauf une compagnie conservée pour la garde du roi de France.(5) Les Cent-Suisse deviennent la compagnie des Cent hommes de guerre suisses de la Garde.
1496, 4000 suisses 1000 valaisans et 1000 grisons sont envoyés à Naples. Ils sont licenciés à la fin du mois d’octobre.
1499, 12000 suisses participent à la deuxième guerre d’Italie (1499-1500). En 1500 ce ne sont pas moins de 20000 suisses qui sont envoyés en Italie.
Création de l'unité d'élite : Cent-Suisses de la garde
1497, création par Charles VIII de la compagnie des Cent-Suisses de la garde (ou «Compagnie des Cent hommes de guerre suisses de la Garde»), première unité helvétique permanente, sorte d'unité de 'garde du corps' du roi.
1502, 4000 suisses combattent en Italie et en 1507 ce sont 10000 montagnards qui franchissent le col du Petit St-Bernard pour participer au siège de Gênes.
1509, 8000 suisses passent en Italie par le col du Saint-Gothard pour participer à la guerre contre Venise et à la bataille d’Agnadel. (5)
1515, Bataille de Marignan par François Ier, les cantons suisses sont battus par la France.
1516, une Paix Perpétuelle est conclue à Fribourg.
1521, Alliance perpétuelle. Alliance qui sera régulièrement réactivée à travers des "capitulations" militaires entre les cantons helvétiques et le roi de France, c'est-à-dire des traités établissant des règles définies entre les deux parties, notamment des privilèges étendus en faveur des soldats suisses au service de la France.
Cela implique la suppression du droit du pillage (d'où l'adage « Pas d'argent, pas de Suisses », puisqu'ils ne subsistent désormais que grâce à leur solde) et la fin du mercenariat individuel. 4000 suisses servent au sein de l’armée d’Italie (ils sont licenciés l’année suivante). La même année 6000 autres suisses sont engagés en Picardie (ils sont également licenciés en 1522) (5).
1524, 13000 suisses et de 10000 grisons qui sont engagés en Italie. Ils sont licenciés en 1525.
1527, 10000 suisses servent au sein de l’armée française au sein de trois corps d’armée, ces hommes n’étant licenciés qu’en 1536.
1536, ce sont onze bandes soit 6000 hommes qui opèrent en Picardie contre les armées espagnoles. De 1537 à 1539 on trouve 8000 suisses.
1538, la France lève 14000 suisses suivis en 1542 de 14000 autres sachant que 8000 d’entre-eux sont envoyés dans le Roussillon et 6000 en Picardie.
1543, 7000 suisses sont envoyés en Picardie (congédiés en 1545) et la même année 7000 grisons vont combattre jusqu’en 1545 toujours en Picardie. 6000 suisses combattent à la Bataille de Cerisoles aux côtés de 5000 grisons.
1545, 22000 hommes sont levés (une levée de 6000 hommes et une autre de 16000.
Période des Fresques "Grotesques" de l'Hôtel, c'est à dire entre 1540 à la fin du XVIe environ. Troisième Guerre des Religions.
1549, les troupes suisses modifient leur organisation et ils prennent la forme d’un régiment portant le nom de leur colonel commandant. (5)
1551, Wilhelm Frölich, (parfois W. Frülich, Frôlich) ou Guillaume Froelich, dit Le César soleurois, né en 1492 à Zurich ou 1504-1505 2 et mort le 4 décembre 1562 à Paris « âgé de 70 ans » est un chef militaire suisse, il est nommé Colonel Général des Gardes Suisses : de 1551 à 1555, puis de 1556 à 1562 et en 1562 puis il meurt à la fin de l'année. Il aura servi sous les rois de France : François Ier, Henri II, François II et Charles IX.
1553, 10000 hommes sont levés et licenciés la même année.
1559, mort du roi Henri II, tué malencontreusement par un capitaine Ecossais, Montgomery, lors d'un tournoi.
1562, mort du Colonel Général des Gardes Suisses.
1567, Charles IX créé un régiment de gardes suisses, appelé par les rois successifs en fonction des besoins. Les Cent-Suisses comptaient 127 hommes, faisaient le service du palais avec les gardes du corps et gardaient plus spécialement les portes des appartements royaux. Ils jouissaient des mêmes droits que les Français et étaient exempts du droit d’aubaine et de la taille, ainsi que leurs veuves et leurs enfants. (2) La reine Catherine de Médicis obtint des cantons la levée de 6 000 hommes qui prirent le nom de « Gardes suisses du roi ».
1569, présence du "roi des Suisses" LouisPfyffer d'Altishofen, à Chinon : Le 25 septembre Pfyffer, écrivait de Chinon : « Que Dieu et sa sainte mère Marie fassent cette grâce à notre jeune prince et à nous, que nous puissions en finir d’une fois, car cette guerre coûte cher à bien des pauvres gens de toutes nations, et il y a dans ce pays de tels gémissemens et une telle misère que cela fait mal au cœur. » Ce même jour, le duc d’Anjou passait la Vienne avec son armée et se mettait en marche sur Loudun. Les Suisses partaient en tête avec l’artillerie et six mille hommes de pied ; la cavalerie suivit le lendemain. Coligny avait fait mine de prendre la direction de Châtellerault, puis se retournant brusquement, il arriva le 30 septembre de bonne heure à Saint-Clair, près de Moncontour avec six mille cavaliers français et allemands et douze mille hommes de pied. Il commandait lui-même l’avant-garde, Ludovic de Nassau était avec la bataille. (5)
1571, création en France du poste de «Colonel général des Suisses et Grisons», qui fait le joint entre le gouvernement et les Suisses, sans les commander pour autant.
1595, Ils obéissaient à un capitaine-colonel, dont la charge était une des plus considérables de la Cour.
1616, création du régiment permanent des Gardes Suisses par la régente Marie de Médicis, mère de Louis XIII, qui officieront comme 'gardes extérieurs des palais'.
Le Garde Suisse, constatation, détail.
S'agit-il d'une représentation de Wilhelm Frölich ? ou d'une représentation symbolique d'un Garde Suisse, ou d'une autre personnalité de la Garde hélvétique ? Peut-être et probablement un Cent-Suisses, d'autant qu'il garde la porte d'entrée intérieur de l'hôtel.
Regardons de plus près ce Garde Suisse. Au premier abord j'avais pensé à un Garde Ecossais, mais la représentation faite des Gardes Ecossais des rois de France n'est pas la même, les couleurs utilisées également, en effet le panache est en général avec du blanc, du vert et du rouge. Ici nous retrouvons uniquement du rouge et du bleu, caractéristiques des gardes suisses au XVIe siècle. Aujourd'hui les seuls gardes Suisses encore en activités sont avec du jaune, rouge et bleu, couleur jaune représentant le Vatican (rappelons les couleurs papales : Jaune et Blanc). Sa représentation semble donc au niveau des couleurs s'approcher des premiers gardes suisses sous Louis XI, couleurs qu'ils vont garder probablement jusqu'à Charles IX, en tout cas au moins jusqu'au milieu du XVIe siècle, puis au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle, le blanc apparaît sur leur représentation, le blanc faisant référence au roi de France.
On remarque aussi le col italien du garde, que l'on retrouve régulièrement sous Henri II et Henri III, notamment aussi dans les dessins de Clouet, ce qui permet probablement de déterminer que la réalisation du dessin est antérieure au XVIIe date à laquelle la fraise est omniprésente lors des représentations.
La main est mise sur le pommeau de son épée qui n'est pas représentée dans son intégralité, ce qui aurait pu indiquer son époque éventuellement (notamment la forme de la garde).
On constate aussi les différents rajouts de couleurs, des modifications, restaurations, corrections, visible également sur les fresques grotesques.
Le buste est représenté légèrement de trois-quart, le visage aussi, caractéristique des oeuvres de l'école française comme celle que représente François Clouet notamment dans cette période. Le bras tenant le pommeau semble être plus maladroitement représenté, là aussi il n'est pas à exclure que des corrections ou restaurations malheureuses ont été effectuées. Le regarde est droit, vers la porte qu'il semble garder.
Le visage est peu enclin à l'expression, il peut faire penser à Henri II dans sa belle allure et son visage paisible, serein mais sérieux.
Ce personnage semble assez grand également, puissant, lorsqu'on sait que les Gardes Suisses, encore aujourd'hui au Vatican, sont choisis pour leur taille cela semble réaliste.
On remarque le panache du chapeau, fin, très bien réalisé, à la différence du chapeau semblant massif et peu détaillé, on peut penser que ce dernier a été corrigé ultérieurement.
Henri II à gauche et Henri III à droite avec un col "italien". On remarquera qu'ils ne sont pas représentés avec une fraise, ce qui est le cas dans certaines peintures de cette époque cependant. Celui de notre garde semble plus s'approcher du col d'Henri III.
Ici une représentation de divers gardes du roi, dont celui des Gardes Suisses, excepté la fraise autour du cou, on a une représentation assez proche de celle du garde à Chinon. Même forme sur les vêtements, couleur bi-ton, la hallebarde, le pommeau de l'épée. Actuellement au château de Versailles, réalisée en 1733. source
Atria Custodio?
On peut noter l'inscription en latin d'Atria Custodio : Custodio = Gardien d'une personne par exemple, si je me réfère au dictionnaire latin de Gaffiot.fr, Atria est difficilement traduisible car en latin cela correspond à une ville de Vénétie, dans la région de Venise, peu probable en l'occurrence à moins que les guerres d'Italie aient portée une confusion sur ce terme. Atria peut avoir été rajouté plus tard, tout comme Custodio mais ce dernier mot semble abîmé, usé, nettoyé, alors que Atria semble quasi neuf. Il est peut-être envisageable que Atria fut rajouté car la personne pensait qu'il représentait un habitant de Venise ou plutôt généralement un italien, donc un garde de la ville d'Atria ?
Atrium aurait été plus plausible, puisqu'elle désigne une salle d'entrée, un gardien d'une salle d'entrée est donc tout à fait valable puisque sous Charles IX ils ont la garde des portes et appartements royaux.
Il n'est donc pas impossible qu'il s'agît d'un rajout ultérieur, en tout cas pour Atria qui ne correspond à rien de bien crédible, Custodio est par contre tout à fait réaliste, surtout que le garde se trouve à côté de la porte d'entrée qu'il semble regarder.
Sources : (1) Nouvelle République, (2) MINISTERE DE LA DEFENSE ETAT-MAJOR DE L’ARMEE DE TERRE SERVICE HISTORIQUE INVENTAIRE DES ARCHIVES DE LA GUERRE SOUS-SERIE XG
SUISSES AU SERVICE DE LA FRANCE XVIIe-XIXe SIECLES par Olivier AZZOLA, Stéphane BILLONNEAU et Jean-Charles MERCIER Maîtres ès-lettres, (3) wikipedia, (4) Paul de Vallière, Le régiment des gardes suisses de France, LausanneParis, 1912, p. 76, (5) LES REGIMENS SUISSES DANS LES GUERRES DE RELIGION DU XVIe SIECLE Ludwig Pfyffer uni seine Zeit, par A.-Ph. de Segesser ; Berne, 188, Swissinfo.ch (5) CLAUSUCHRONIA