Jean de Malestroit - Famille de Malestroit

 

 

  • Jean de Malestroit, l’évêque de Nantes, consacré Cardinal en 1440 par l’anti-pape Félix V,  fit condamner Gilles de Rais.

 
Jean de Malestroit, évêque de Nantes, président du procès de Gilles de Rais
 
( détail ) Tombe de Jean de Malestroit. Église cathédrale de Saint-Pierre de Nantes. Dessin attribué, sans certitudes, à Louis Boudan, 1695 ( Gallica )

 

Jean de Malestroit, malgré son statut d’évêque de Nantes, eu des différents déboires d’autant qu’il était à la solde des Anglais. Il a un poste important puisqu’il est trésorier et récepteur-général du Duché de Bretagne.
Il se fait enlever à plusieurs reprises, souvent pour des raisons crapuleuses dans le but de demander une rançon en échange de sa libération, Jean de Malestroit étant de la petite noblesse il s’enrichit pendant sa carrière et ça galvanise la jalousie ou l’envie à son encontre.

 

En 1419 il est enlevé par un seigneur du dauphine Charles ( futur Charles  VII ), le 6 mars 1426 il est capturé après la bataille de Saint-James-de-Beuvron, en 1431 par le duc d’Alençon et Gilles de Rais, compagnons de Jeanne d’Arc, et l’emprisonne à La Flèche. Il est libéré qu’en 1432 après le siège de Pouancé, et à la demande de Jean V duc de Bretagne, qui se termine le 22 février.

 

Il est à l’origine de la construction de l’actuelle Cathédrale de Nantes, il pose la première pierre le 14 avril 1434 avec le Duc de Bretagne. Mais c’est surtout la présidence du procès de Gilles de Rais qui fait qu’aujourd’hui Jean de Malestroit est resté dans les livres d’histoires.

 

Il écrit  une lettre le 30 juillet 1440 «  noble homme, messire Gilles de Rais, chevalier, seigneur dudit lieu et baron, notre sujet et notre justiciable, avec certains de ses complices avait égorgé, tué et massacré de façon odieuse, plusieurs jeunes garçons innocents, qu’il avait pratiqué avec ces enfants la luxure contre nature et le vice de sodomie, souvent fait et fait faire l’horrible évocations des démons, avait sacrifié à ceux-ci et fait pactes avec eux, et perpétré d’autres crimes énormes dans les limites de notre juridiction ». [ 3 ]
 
Si les griefs de l'évêque envers Gilles de Rais sont aussi très personnels, les témoignages, les disparitions fondées ou infondées, d'enfants dans les seigneuries de Gilles de Rais laissent peu de doute à sa culpabilité même si sa condamnation résulte très probablement d'un ordre politique et de l'abandon , relativement légitime sur certains aspects, de Charles VII. Le 26 octobre 1440 à 9h du matin Gilles de Rais est pendu avant que son corps fut brûlé, "faveur" que Jeanne d'Arc n'a pas eu puisqu'elle fut brûlée vive à Rouen sans étourdissement ou étouffement.
 
 
Jean de Malestroit avait un hôtel particulier, dont il reste une partie, derrière l'église de Bry-sur-Marne. Il fut probablement utilisé par ce dernier pour ses séjours réguliers dans l'Île de France.
 
Jean de Malestroit eu notamment une fille Isabeau de Malestroit avec Dame Jeanne de Tremedern, qui épouse Jean Péan, seigneur du château de la  Roche JaguElle nait en 1430 et épouse Sieur Jean Péan de Grandbois, fils de Sieur Rolland Péan de Grandbois et Marguerite de Trévéler en 1450 . source
 

 

Les autres principaux personnages connus de la famille de Malestroit :
 

  • Geoffroy de Malestroit, chevalier, et son fils Jean, sont décapités aux Halles de Paris en 1343. Soupçonnés par les partisans de Philippe VI de trahisons en étant au service du Roi d’Angleterre et de Jean de Montfort comte de Montfort l’Amaury, ils sont capturés par surprise à la fin d’un tournoi de chevaliers en 1344 ( ou 1343 ? ) en honneur au mariage de Blanche, fille de Charles le Bel, et de Philippe l’un des fils du roi. Ils sont amenés en compagnie d’Olivier de Clisson, et d’autres chevaliers Breton, à la prison du Châtelet. Olivier de Clisson eu la tête coupée, elle fut envoyée à Nantes et présentée sur les murs de la ville, le corps subit un autre sort car il fut accroché au gibet de Monfaucon . Geoffroy , et son fils, ainsi que quatre autres chevaliers et écuyers bretons sont exécutés en leur coupant la tête. Leurs corps furent pendus, les seigneurs de la Roche-Tessart et de Perey subirent le même sort. Cette exécution, dont le fond de l’affaire est la succession du Duc de Bretagne, intervient après la Trêve de Malestroit le 19 Janvier 1343 dans la chapelle  de la Madeleine de Malestroit, entre les partisans d’Edouard III roi d’Angleterre et de Philippe VI. Cette trêve qui oblige les Anglais à quitter la Bretagne va indirectement cependant conduire à la bataille de Crécy en 1346. [ 1 ] - [ 4 ] - [ 5 ]
  • Henri de Malestroit, frère de Geoffroy et oncle de Jean, clerc et docteur en droit et maître des requêtes de l'hôtel du roi, est lapidé par la population parisienne en 1344 ( 1343 ? ). Vite emprisonné à la prison du Temple, pour les mêmes raisons que son frère, il est cependant transféré à la prison épiscopale de l’évêque, Foulques de Chanac, qui estimait que le prévôt de Paris, Guillaume de Gourmont, n’avait pas autorité sur un membre du clergé. Un désaccord sur la condamnation du clerc conduit à faire passer le malheureux dans Paris, sur le pont de Notre-Dame sur l’Île de la cité, pendant qu’un héraut claironnait la condamnation. Au retour, il monta sur un piédestal devant Notre-Dame de Paris pour être lapidé d’œufs et de boue. Henri de Malestroit est ensuite remis dans sa prison, et le lendemain la même scène se renouvela mais cette fois-ci avec des objets durs, défiguré il meurt dans sa prison neuf semaines plus tard, il fut enterré à l’Hôtel-Dieu après avoir bien pris la peine de montrer son corps sans vie dans les rues de Paris…à titre d’exemple comme il est coutume de le faire. Il est difficile aujourd’hui de savoir si les condamnations sont fondées, tant cette époque fut tourmentée, cependant on remarquera que Payen de Malestroit était du parti de Jean de Montfort. Cependant ce n’est pas une preuve, dans une famille y compris entre frères, on pouvait trouver des partisans de deux blocs différents totalement opposés, comme la famille de Guillaume de Flavy . [ 4 ] - [ 5 ]
  • Payen de Malestroit, tué à la Bataille de Roche-Derrien le 18 juin 1347.  Cette bataille opposait les Bretons du parti de Jean de Montfort, frère du duc de Bretagne Jean III du côté Anglais contre les troupes françaises dirigées par Charles de Blois. Il s’agit principalement d’une bataille de succession pour le duché de Bretagne que Charles de Blois perds, ce dernier est capturé par Thomas Dagworth. Tanguy du Chastel lui sauve la vie, malgré que Charles de Blois ait fait assassiner les fils du Chastel à Brest.
  • Geoffroy de Malestroit, lieutenant général, chevalier (?) tué à la défaite Azincourt le 25 octobre 1415.
  • Jean de Malestroit, lieutenant général, chevalier (?) tué à la défaite d’Azincourt le 25 octobre 1415. [ 6 ] [ 1 ]
  • Philippe et Jean de  Malestroit, participent à la bataille victorieuse de Formigny en 1450, pendant la guerre de Cent-Ans sous le commandement d’Arthur de Richemont, compagnon de Jeanne d’Arc, duc de Bretagne lors de l’affrontement contre les Anglais. Cette bataille va définitivement rendre la Normandie au roi de France Charles VII.
  • Jean et Julien de Malestroit, de la branche Châteaugiron nés du mariage de Jeanne de Malestroit et Jean de Chateaugiron, assassinent le seigneur Jean de la Muce-Ponthus ou Musse-Ponthus, vassal du Duc de Bretagne, et fabrique de la fausse monnaie. Ils sont exécutés, et la seigneurie d’Oudon est confisquée en 1540 par François Ier. [ 7 ] ( frères de l’évêque Jean de Malestroit )
  • Thibaud de Malestroit, branche Châteaugiron, évêque de Tréguier ( frère de l’évêque Jean de Malestroit )
  • Jean de Malestroit, branche Combourg, dit de " Derval" est fait Baron par le duc Pierre III en 1451.v ( frère de l’évêque Jean de Malestroit ) Jean de Malestroit hérite de Derval en 1435 à la mort de Valence. Il meurt en 1482 sans laisser d'héritier, il est inhumée à l'Abbaye Notre-Dame de la Vieuville à Epiniac.( source : Stéphanie Vincent, L'énigme de l'enluminure, Derval ou Châteaugiron, 2009 )
  • Jean de Malestroit, anciennement Jean Raguenel qui  change de nom lors de son mariage avec Jeanne de Malestroit, devient Maréchal de Bretagne en 1448 et Baron de Malestroit en 1451.
  • Clément-Chrysogone de Malestroit, a eu la tête coupée à Nantes en 1720 pour avoir dirigé un soulèvement en Bretagne ( Cellamare ) contre le régent avec l’aide de l’Espagne.
  • Jean de Malestroit  dit " l'économiste", seigneur et économiste membre de la cour des comptes de Paris, décès probable en 1578. Article du journal "Le Monde Economie", Jacques-Marie Vaslin - maître de conférences à l'IAE d'Amiens - 29 juin 2010, :  Le XVIe siècle est une période riche en enseignements économiques. Les conquistadors ramènent d'Amérique des galions remplis d'or et d'argent. Les coffres espagnols regorgent de métaux précieux débarqués à Séville. Mais cette richesse n'est qu'apparente, elle se transforme en inflation et en importations. L'équivalent espagnol des Etats généraux français, les Cortès, s'émeuvent de voir que " plus il y a d'or qui rentre et moins le royaume en possède ". L'inflation n'épargne aucun pays. À Anvers, le prix du froment est multiplié par six pendant le siècle ; en Angleterre, la hausse des prix de quelques produits atteint 700 %. C'est dans ce contexte que la Cour des comptes de Paris ordonne, en 1563, une enquête sur les causes de cette inflation. Celle-ci débouche sur la rédaction de deux ouvrages par l'un de ses membres, Jean de Malestroit, les Paradoxes en 1566 et les Remèdes l'année d'après. Cet auteur avance que la hausse des prix est une illusion.  
- Un autre article sur Jean de Malestroit : la théorie quantitative de la monnaie par Ramon Tortajada 
 
  • Plus récemment un autre Jean de Malestroit dit  " L’écrivain" : Jean Guéthenoc Marie, comte de Malestroit de Bruc de Montplaisir, né le 4 décembre 1932 à Vallet (44), écrivain, chancelier de Bretagne, membre de la société des Gens de Lettres. [ 8 ] voir le Château de la Noé Bel Air.