Château de Montépilloy
Articles connexes. La Bataille de Montepilloy, Jeanne d'Arc - Jeanne d'Arc - Histoire & Parcours
Situé dans l'Oise, dans l'ancienne région historique de la Picardie ( aujourd'hui Haut de France ) , le Château est surtout connu aujourd'hui comme ayant été "témoin" d'une des dernières interventions armées de Jeanne d'Arc à la bataille de Montépilloy. Lors de cette bataille Charles VII s'y installe brièvement le 15 août 1429 et Jeanne y viendra le matin du départ, le 16 août 1429, pour surveiller ,avec le Duc d'Alençon, les troupes Anglaises. Situé à moins d'une dizaine de km de Senlis il permettait d'avoir une vision sur la route menant à Crépy-en-Valois, à 15km environ soit une demi-journée de cheval. Actuellement cette route est représentée par la D1324 qui est à quelques centaines de mètres du château et son tracé a été peu modifié depuis le XVe sur cette portion. Des fouilles archéologique ouvertes à la visite dans certains cas ont été réalisées en octobre 2014 et août 2015. Le propriétaire actuel est François Rouzé depuis 2009.
Informations
- Adresse : 3, Place du Château 60810 Montépilloy
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 03 60 02 65 58
- Email :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
- Sites : site officiel : http://chateaumontepilloy.wix.com - Facebook - sites divers : Montepilloy sur Baladadom
- Horaires & Visites, MAJ 2019 :
Ouverture au public (sans rendez-vous préalable) : tous les samedis et dimanches de juin à septembre + les lundis de juillet à août
3 visites guidées par jour, aux horaire suivants : 10h30, 15h00 et 17h00Tarifs : 8 € normal- 6 € réduit (- 18 ans, étudiant, demandeur d'emploi, handicapé) gratuit (- 10 ans, membre d'ARMORIAL)
1er château
La découverte pendant la construction, d'une période allant de 1862 à 1870, de la voie ferrée entre Senlis et Crépy-en-Valois, d'un cimetière assez ancien prouverait la présence d'habitation et de vie bien antérieure au premier château.
Ce premier château sur motte se positionnait à l'endroit d'un ancien chemin menant à Baron , qui faisait la liaison entre Pont-Sainte-Maxence et Meaux.[2] La motte et son château devait s'élever sur probablement sur des hauteurs très nettement inférieures à celle du château de Montepilloy actuel.
Second château
Le deuxième château, dont on voit les ruines actuellement, est positionné à 133 mètres de hauteur environ et surplombe un ensemble qui va de Baron qui est son chef-lieu, Senlis et Crepy-en-Valois, non loin de là il y a aussi Chantilly, Compiègne et Pont-Saint-Maxence mais qui ne sont pas visibles visuellement. L'intérêt cependant est sa proximité de l’Oise et de ses ponts de franchissements.
Montepilloy est un château méconnu, un peu oublié, qui a eu en réalité très peu de fouilles et de recherches jusque dans les années 70 du XXe siècle. Cependant après une monographie réalisée par B. Ancien en 1969, dont je n'ai trouvé aucun exemplaire, on a eu une jolie passe d'armes sur l'histoire du château entre Jean Mesqui en 1977 et 1979 [1] et Jacques Harmand 1979 [2].
Les restes du château ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 3 mai 1963.
L'histoire du Donjon est celui qui fait plus débat sur son époque de construction. En effet Jean Mesqui estime qu'il a été fait d'un seul trait avec des modifications mineures par la suite, alors que Jacques Harmand pense qu'il a été fortement modifié à plusieurs reprises pour faire le donjon actuel. En clair, selon Jacques Harmand, le donjon central aurait bénéficié d'un parement total fin XIVe et début XVe, le centre serait donc du XIIIe.
Jacques Harmand découpe la construction en quatre temps :
- Guy III le Bouteiller avec la construction des cinq niveaux, entre 1188 et 1221
- Enguerrand VII de Coucy, entre 1383 et 1389, avec la construction du sixième niveau
- Olivier le Clisson entre 1389 et 1407 avec le rajout d'un escalier à vis et d'un re-parement
- et enfin Guillaume le Bouteiller entre 1407 et 1411 avec diverses modifications mineurs dont le percement de baies.
Jean Mesqui estime de son côté que le donjon serait plutôt du XIVe. Sans remettre en cause telle ou telle étude ou prendre parti, il convient de noter que le donjon de Montepilloy serait alors une exception si le parement avait été entièrement refait, pour autant Jacques Harmand ne manque pas de crédibilité. En clair pour départager les deux protagonistes il faudrait une recherche plus poussée, des fouilles qui n’ont quasiment jamais été faites, et la découverte de documents d’époques qui pourrait invalider l’une des deux thèses.
Viollet le Duc dans son dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe ( tome 9 page 134 ) en fait également une description, qui semble plutôt rejoindre en partie l’avis de Jacques Harmand.
Ce système de réduit, propre à une défense extrême, est adopté d’une manière absolue dans la grosse tour éventrée du château de Montépilloy, près de Senlis. D’un côté, cette tour donnait sur la baille du château, de l’autre sur le château lui-même, qui avait peu d’étendue. Nous parlons ici du château tel qu’il existait au XIIe siècle, avant les adjonctions et modifications de lui fit subir Louis d’Orléans.
Nous donnons ( voir ci-dessus ) le plan du premier étage de cette tour, au niveau duquel s’ouvrait la seule poterne donnant entrée dans l’intérieur.
A, est la porte qui permet de descendre par un escalier vouté, dans l’épaisseur du cylindre, à l’étage inférieur ; En B, la porte qui, par un long degré, également voûté, donne accès au second étage C, second étage, en D de la herse et du mâchicoulis de la poterne. En continuant l'ascension par ce degré, on arrive au troisième étage. La poterne P est donc relevée au-dessus du sol extérieur de toute la hauteur du rez-de-chaussée. On n'y arrive que par une passerelle de bois facile à détruire. Cette poterne était fermée au moyen d'une grille, d'une herse, d'un mâchicoulis et d'un vantail barré. Une petite chambre E, propre à contenir deux hommes, est percée d'une meurtrière oblique qui enfile le tablier de la passerelle. Ce tablier était percé d'une trappe, 'par laquelle, au moyen d'une échelle, on descendait, défilé par la pile du pont, sur le chemin de ronde de la chemise G. L'intervalle entre cette chemise et la tour formait donc comme un fossé.
La coupe faite sur ab ( voir ci-dessus ) montre en A la tour de Montépilloy telle qu'elle existait au XIIe siècle, et en B avec les modifications qui furent apportées aux défenses, en 1400, dans les parties supérieures. On voit en C la coupe de la chemise, en Pla coupe de la poterne, et en D celle de la chambre de la herse et du mâchicoulis au-dessus de cette poterne. On observera que le rez-de-chaussée est voûté, ainsi que l'étage au-dessus, au moyen d'arcs ogives à section rectangulaire reposant sur sur cinq piles. Cette salle voûtée supérieure est divisée par un plancher, c'est le second étage. Le troisième étage, dans lequel on débouche par la porte I, est resté tel qu'il était au xne siècle, seulement au XVe siècle on entailla sa muraille sur un point pour y loger un escalier à vis qui était destiné à monter au quatrième étage et à l'étage crénelé, avec mâchicoulis, M. La hauteur de l'ancienne tour ne dépassait pas le niveau N. Alors les hourds H donnaient une plongée en dehors de la chemise, comme l'indique la ligne ponctuée. Ce quatrième étage était destiné à l'approvisionnement des projectiles et à la défense supérieure, qui se B faisait par une série d'arcades dont on distingue quelques restes englobés dans la maçonnerie de 1600; arcades qui mettaient la salle supérieure en communication avec les hourds. Cette défense n'ayant pas paru avoir un commandement suffisant, en 1400 on suréleva cet étage à arcades; on le voûta en V, et l'on établit sur cette voûte une plateforme avec crénelage et mâchicoulis M, dont la plongée permettait de battre le pied de l'escarpe de la chemise, ainsi que l'indique, de ce côté, la ligne ponctuée. Il est clair que les passerelles S qui mettaient la tour en communication avec le château pouvaient être enlevées facilement. En E, est figurée l'échelle qui, de la trappe de cette passerelle, permettait de descendre derrière la pile par le chemin de ronde de la chemise.
La figure 45 donne le développement de l'intérieur de la tour de Montépilloy de e en f (voyez au plan, fig. 43). Les escaliers pris aux dépens de l'épaisseur du mur cylindrique, sontindiqués par des lignes ponctuées. En A, est la poterne, et en B, au-dessus, la chambre de la herse et du mâchicoulis. En C, les arcades qui, de l'étage supérieur, donnaient sur la galerie des hourds avant la surélévation du xve siècle. Cette construction est bien faite, en assises réglées de Om,\52 de hauteur (un pied), et tout l'ouvrage serait intact si l'on n'avait pas fait sauter à la mine la moitié environ du cylindre. Heureusement la partie conservée est celle qui présente le plus d'intérêt, en ce qu'elle renferme les escaliers de la poterne. Naturellement on a fait sauter de préférence les parties qui regardaient l'extérieur, lorsqu'on a voulu démanteler le château.
On comprend, quand on visite le château de Montépilloy, pourquoi Louis d'Orléans jugea nécessaire de surélever la tour et de la terminer par une plate-forme.
Or, pour prendre ces dispositions militaires, il était d'une grande importance de donner à la tour de Montépilloy la hauteur que nous lui connaissons.
Pour ne parler que d'une contrée qui a conservé un grand nombre de restes féodaux, le Valois, on remarquera que les postes militaires étaient disposés en vue d'une défense commune au besoin, bien avant la suzeraineté de Louis d'Orléans, et que ce prince ne fit qu'améliorer et compléter une situation stratégique déjà forte.