Château de Ternay
Ternay, un joyau historique
Ternay est un Château situé dans le département de la Vienne, en France, dont l'histoire est marquée par une tragédie et une grande figure de l'histoire de France. Le château a été construit à partir de 1439, avec une tour ou un pavillon à chaque angle, et des bâtiments reliés sur les trois côtés. Après avoir subi des dommages pendant les guerres de Religion du XIVe siècle, le château a été réinvesti par la famille d'Arsac dans les années 1640 et agrandi dans le style de l'époque. Des travaux de restauration ont également été effectués à la fin du XIXe siècle, qui ont modifié l'ensemble en comblant les douves et en supprimant les vestiges du rempart et des tours de l'enceinte.
Le château appartient aujourd'hui à la même famille depuis des siècles, bien que leur nom ait changé au fil des mariages. Le fondateur de Ternay, Bertrand de Beauvau, était une figure importante de l'histoire de France, ayant servi Charles VII et René d'Anjou en tant que chambellan et grand maître d'hôtel, respectivement. Sa générosité a profité à de nombreuses communautés religieuses de la région angevine.
La chapelle de Ternay est un élément architectural remarquable du château, avec des sculptures énigmatiques de visages grimaçants postés au-dessus de l'endroit où se tenaient les dames. Ternay est un joyau historique à découvrir pour les amateurs d'histoire et de patrimoine architectural.
En approchant du château de Ternay, les visiteurs sont souvent frappés par une impression étrange, qui peut être attribuée à l'hétérogénéité de son architecture. Construit au 15ème siècle par un conseiller du roi René d'Anjou, il combine les éléments d'une forteresse médiévale et d'une demeure d'agrément. Deux siècles plus tard, le château a été adapté aux goûts de l'époque avant d'être partiellement rénové à la fin du 18ème siècle. La construction de ce château a été financée par Bertrand de Beauvau, qui a servi Charles VII et le roi René d'Anjou et était réputé pour sa prodigalité légendaire.
Les propriétaires actuels sont le comte et la comtesse Loic et Caroline d'Aviau de Ternay.
Voir aussi
Informations Touristique :
C'est aujourd'hui un gîte et maisons d'hôtes.
site officiel https://www.chateau-de-ternay.com/
Il se visite mais uniquement sur RDV
Historique & Histoire
Les d'Aviau de Piolant étaient de la même famille que Simon de Montfort, connu pour avoir combattu les albigeois au XIIe siècle. Pour éviter d'être associés à ce parent controversé, les ancêtres des propriétaires actuels de Ternay ont adopté le nom d'une branche maternelle de la famille, tout en conservant les mêmes armes et la même devise que la maison de Montfort : « Rien sans Dieu ».
Construction du château actuel, les travaux débutent en 1439
Bertrand de Beauvau, qui était un personnage important de son époque, a été à l'origine de la construction du château. Il était un passionné de chasse et de bonne nourriture, un guerrier courageux qui a combattu pour deux rois : Charles VII, dont il a été le chambellan, et René d'Anjou, dont il a été le grand maître d'hôtel. Il était également généreux et a soutenu des communautés religieuses dans son entourage angevin. Le château de Ternay a été construit à partir de 1439 selon les goûts raffinés de Bertrand de Beauvau et l'usage défensif des châteaux de cette époque. Après avoir été gravement endommagé lors des guerres de Religion, il a été rénové et agrandi par les d'Arsac dans les années 1640, tout en conservant son caractère d'imposante demeure raffinée.
Les écussons des Beauvau et des Brézé peuvent être observés à demi-effacés au sommet de son donjon. Les initiales F B sont plus visibles et sont associées à Françoise de Brézé et son époux Bertrand de Beauvau. La signification du mot "plesce" peut être interprétée comme une clôture de parc ou une enceinte fortifiée, qui dans ce cas précis englobe à la fois le château et son système de défenses extérieures. Les lettres F B visibles sur le donjon fournissent la preuve de cette interprétation et perpétuent le souvenir des édificateurs de la forteresse et de la chapelle.
Ternay était autrefois entouré d'une vaste enceinte pourvue de tours, qui avait pour but de protéger le manoir et de supporter les premiers assauts de l'ennemi. Cependant, cette ceinture défensive a été rasée au XIXe siècle après avoir été ruinée par les guerres de religion. Les derniers vestiges de cette enceinte ont été démolis pour faire place à une habitation plus moderne, plus confortable et plus conforme au goût de l'époque.
Des travaux de restauration à la fin du XIXe siècle ont entraîné d'importantes modifications, telles que le comblement des douves et la démolition du pigeonnier, des vestiges du rempart et des tours de l'enceinte. Aujourd'hui, Ternay est composé de deux pavillons, d'une tour ronde et d'un donjon imposant. Une chapelle, fierté du lieu pour la finesse de son architecture, se trouve au milieu de l'aile est. Une inscription sur l'une de ses parois indique qu'elle a été construite en novembre.
Le meurtre de Jacques d'Arsac
En 1578, un crime sordide a été commis près du château de Ternay, où le corps mutilé de la victime a été abandonné sur un chemin forestier par cinq assassins. Hector de Loris, l'un des complices, a été le seul à être arrêté et exécuté, tandis que les autres ont apparemment échappé à toute poursuite. Claude de Beauvau, le chef présumé, a été condamné à mort par contumace après avoir pris la fuite, laissant sa femme faire face à la justice. Les biens de Claude de Beauvau ont été attribués à la veuve d'Arsac en guise de réparation, et le château est resté dans la famille, bien que celle-ci ait changé de nom au fil des mariages.
En l'année 1576, Jacques d'Arsac, écuyer et seigneur du Chesne, résidait au Grand-Savoye, situé dans la paroisse de Nueil-sur-Dives, à la limite de celle de Ternay. Il avait épousé demoiselle Mathurine le Riche, fille de Claude, seigneur des Dormans, le 6 février 1561. Un certificat, conservé dans le trésor de Ternay, indique que Jacques avait été archer de la compagnie d'ordonnance du prince dauphin d'Auvergne, fils de Louis de Bourbon, duc de Montpensier. Cette pièce, datée du château de Thouars et signée par Louis de Bourbon, contresignée par son secrétaire Courtavau, porte pour date le 7 avril 1574. Jacques était en conflit d'intérêts avec son voisin, Claude de Beauvau, qui lui avait voué une haine mortelle. Claude s'associa à Hector de Céris, le nommé Martinière, prévôt des maréchaux de Loudun, et Mathurin de la Brunetière, seigneur de la Garenne, assisté de son serviteur, sieur Mascaron, pour attirer Jacques dans un guet-apens et l'assassiner en février 1576. Les assassins prirent la fuite après le meurtre, mais Hector de Céris fut arrêté, avoua son crime et fut exécuté.
SENTENCE DE MORT CONTRE CLAUDE DE BEAUVAU-TIGNÉ
CONVAINCU D'AVOIR ASSASSINÉ JACQUES D'ARSAC
Pierre Vincent escuyer, seigneur de la Thibaudière novast, provincial de Nos Seigneurs les Maréchaux de France, ordonnés pour
le Roi notre Sire en duché de Thouars, pays de Poitou. Vu par nous le procès criminel fait à la requête du Procureur du Roi et de
dame Mathurine le Riche veuve de feu Jacques d'Arsac, de son vivant escuyer seigneur du Chesne tant en son nom que comme Bail
et Garde-Noble des enfants mineurs du dit feu d'Arsac et d'Elle à l'encontre de Claude de Beauvau, escuyer seigneur de Ternay, fils
aîné du sieur de Tigné et d'un nommé Martinière ci-devant prévost des Maréchaux à Lodun et du seigneur de la Garennière autrement
le Plessis digeste qui a été ci-devant marié avec la DUe dame de Cursay nommé Mathurin de la Brunetière et le nommé Mascaron son
serviteur pour raison de l'homicide et assassinat commis de guet-à-pens et propos délibéré en la personne du dit d'Arsac, information
contre eux faite pour le regard du dict homicide, de prinse de corps et d'abjournement personnel à trois briefs jours donnés sur Icelle,
diffaulx obtenus du dit abjournement à eux baillés et sentences de contumace contre eux jugé avec le récolement des dits témoins ouis
sur les dites informations, lettres de pardon et rémission obtenues par le dit de Beauvau, exoine proposés par le dit de la Brunetière
et tout ce qui a esté fait au dit procès qui a esté mis en délibération en la chambre du conseil du palais royal de la ville de Poictiers.
Avecque nobles personnes Réné Brochard lieutenant civil et général en Poictou, François de Brilhac, lieutenant général criminel, René
Morault, lieutenant particulier et assesseur, Jehan Desmoulin, Louis Roger, Pierre Vuidart, Hilaire Roger, Raoul d'Ellebarre, Jacques
Fouquet, Bonadventure Irland, René Boesson, Pierre Roger et René de Brilhac, tous conseillers et juges magistrats du dict siège, en
présence desquels a esté faict lecture du dit procès et de ce qui a été faict, mesmement de la confession faicte par Hector de Céris,
ci-devant exécuté de mort pour le dit faict et homicide.
Tout considéré, le nom de Dieu à ce premier appelé, Nous par notre santance, jugement, arrest, avons suivant l'opinion et advis
du conseil et réquisitoire des advocat de procureur du roy au dict siège, pour réparation publique du dict homicide et assassinat
commis à la personne du dict d'Arsac dont nous avons suffizamment trouvé attaincts et convaincus les dicts de Beauvau, seigneur de
Ternay et Martinière, ci-devant provost de Lodun, iceux condamnés et condamnons scavoir est le dict de Beauvau à avoir la teste tran-
chée et le dict Martinière à estre pendu et étranglé, s'y appréhandés peuvent estre, s'y non par figure en tableaux attachés à une potance
qui sera dressée et plantée au lieu le plus éminant de cette ville de Thouars par l'exécuteur de la haute justice, esquels tableaux sera
insérés la cause de leur condamnation et en outre les avons condamnés chacuns d'eux seuls et pour le tour à deux cents escus sol pour
faire prier Dieu pour l'âme du dit feu d'Arsac et en quatre mil escus de réparation envers la dicte le Riche partis civils esdits noms,
deux cents écus envers le roy et frais et mises de leur procès chacun pour leur regard la taxation d'iceux nous estant réservés, déclaré et
déclarons tous et chacun leurs biens meubles confisqués, si comme il appartiendra sur iceux et leurs immeubles préalablement prins tant
pour ce faict estre faict droit. — Pour le regard des dict de Lagarenne et Mascaron son serviteur ainsi qu'il appartiendra par raison. En
donnant en mandement au premier archer de notre Compagnie, sergent royal ou autre de seigneur grand justicier sur ce premier requis
de mestre ces présentes à exécution.
Donné et faict à Thouars par devant nous provost sus-dit le seizième jour de septembre mil cinq cent soixante dix-huit.
.... Signé: BARAULT.
Les Guerres de Religions
Lors des travaux de nivellement, la pioche des terrassiers a mis à jour un grand nombre d'ossements, ce qui établit de manière indiscutable que des combats féroces ont eu lieu autour de Ternay et que de nombreux assaillants y ont trouvé la mort. Les traces de projectiles sur le mur de la façade sud de la chapelle témoignent également de l'importance de la forteresse des d'Arsac pour les compagnies huguenotes et catholiques.
Malgré la présence de ces souvenirs d'arquebusades meurtrières, les archives de Ternay sont muettes sur la date précise de ces combats. Elles ne parlent pas non plus de la légende selon laquelle Henri IV aurait séjourné à Ternay. Toutefois, selon Dumoustier de la Fond, en 1568, la compagnie d'arquebusiers à cheval de Tillac a été défaite dans le village de Ternay par le sieur de Charbonnières, et trente de ses soldats y ont été tués.
XVIIIe et temps présent
Marie d'Aviau de Piolant, tout en conservant son nom et ses armes de famille, a ajouté celui de Ternay selon les souhaits de la dernière marquise de Ternay, Henriette-Victoire Cantineau de Comacre. Celle-ci était la veuve de Gabriel d'Arsac, chevalier, marquis de Ternay, décédé à Londres en 1796. Elle avait perdu son fils unique, Charles-Gabriel-Hilaire, colonel de cavalerie, mort en 1813 au Portugal. Grâce aux dispositions de Victoire de Comacre, le nom des d'Arsac, marquis de Ternay, est maintenant associé aux d'Aviau, et la lignée noble des Ternay, célèbre pour ses exploits dans la marine française et l'indépendance américaine au XVIIIe siècle, perdure dans le souvenir de la région du Loudunais et du Poitou.
Avant de clore l'histoire de Ternay, il est intéressant de citer ce que Dom Bettancourt rapporte dans ses Noms féodaux (i) : « En 1329, Hue, Denis, Jube\ et Pierre de Bernay reconnaissent tenir du roi, en échange de quarante jours de service militaire par an, le château de Loudun, leur résidence à Ternay, les terres, les prés, les vignes et les droits de pêche associés, ainsi que le droit de percevoir des taxes sur le marché de Loudun ». Deux siècles plus tard, en 1528, un aveu rendu par Jacques de Beauvau, seigneur de Ternay, établit que cette terre était assujettie au paiement d'une maille d'or envers le roi.
Description du château
Le château de Ternay, d'après une inscription trouvée dans sa chapelle, a été construit au XVe siècle. Cependant, en raison de nombreuses modifications apportées depuis sa construction initiale, le château de Ternay présente des caractéristiques de différentes époques. Le manoir du XVe siècle avait une forme trapézoïdale, avec une tour ou un pavillon à chaque angle. Il était entouré de douves et accessible par un pont-levis. Seule la tour octogonale, ornée de mâchicoulis et de meurtrières sculptées d'entrelacs, est restée telle quelle depuis cette époque. L'escalier menant au chemin de ronde inférieur a plusieurs étages, dont la salle basse conserve sa disposition primitive. Les défenses du château ont été modifiées pour répondre aux armes à longue portée, comme en témoigne la position du mâchicoulis au niveau des douves. La tour ronde, également équipée de mâchicoulis, était défendue de la même manière. La cour du château abritait un puits, aujourd'hui bouché, et des caves voûtées en partie par le ciel de carrière accessibles par un escalier à noyau plein.
La chapelle du Château
La chapelle est le seul endroit du château qui a conservé tout son cachet de l'époque primitive, occupant le fond de la cour. On y accède par une porte flanquée de deux contreforts terminés en pinacles et surmontée d'une statuette de la Vierge. Les baies à meneaux du premier étage sont surmontées des écus accolés des d'Arsac et des Comacre, ainsi que ceux des d'Aviau et des Mélient. Maley de Mélient, épouse de Charles d'Aviau, marquis de Ternay, héritier de Victoire de Comacre, a commencé la restauration du château et achevé celle de la chapelle.
La chapelle se divise en deux travées, avec des dais portés par des colonnettes à pénétration. Les deux côtés de la partie absidale sont percés de fenêtres ogivales à meneaux de remplissage et garnies de vitraux modernes. Sous la fenêtre de droite se trouve la custode, disposée en triangle saillant formé par un meneau relié au mur par des arcs ogivés. Toutes les clefs des voûtes, l'arc triomphal, les arcs ogivés et formerets de l'Abside sont sculptés ; ceux de la première travée sont simplement nervés. Dans chacun des angles, ces arcs reposent alternativement sur des corbeaux représentant les animaux des quatre évangélistes et, au centre, sur des groupes de colonnettes prismatiques à chapiteaux finement sculptés.
L'autel en bois est moderne, mais le retable est sculpté dans la pierre et est formé de chaque côté par des colonnettes à pénétration surmontées d'anges et reliées par une frise portant au centre une statue de la Vierge. Le panneau central représente la scène de l'Annonciation.
En XVIIe siècle, les deux pavillons rectangulaires qui terminaient les deux ailes de la forteresse du côté ouest ont été reliés pour agrandir l'habitation par une construction à un rez-de-chaussée seulement surmontée d'un comble à la Mansard. Sa décoration, des plus simples, était formée de grandes arcades à plein cintre dans chacune desquelles était ouverte une baie plus petite. Ces arcades étaient portées par des pilastres sans base et chapiteau, mais simplement couronnés par l'imposte de celles-ci.
sources : fiche atlas , Comte d'Aviau de Piolant Commandeur de Pie IX sur Gallica.bnf.fr