Il fut édifié vers 1650 et détruit en 1870 par les Prussiens. Il fut initialement une résidence des évêques de Paris, puis elle deviendra progressivement une des résidences royales et impériales. Brulé par les Prussiens, il fut par la suite totalement rasé. Il existe un projet de reconstruction. Tous les ans, à la rentrée de septembre, au Domaine national de Saint-Cloud a lieu le plus grand feu d’artifice d’Europe.
Voir aussi
Informations
- Adresse : avenue de la grille d'honneur 92210 Saint-Cloud
- Carte : château de Saint-Cloud
- Téléphone :
- Email :
- Site : site officiel : http://www.domaine-saint-cloud.fr/ - projet de reconstruction de Saint-Cloud : http://reconstruisonssaintcloud.fr/
- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) :
Parc ( Gratuit ) :
Mars, avril, septembre, octobre : 7h30 à 21h
Mai à août : 7h30 à 22h
Novembre à février : 7h30 à 20h
Musée du Château de Saint-Cloud, visite libre :
Jeudi, dimanche et jours fériés :
- de 15h à 18h (sept-avril)
- de 15h30 à 19h (mai-août).
Des monceaux de décombres entre des murailles calcinées, des ferrailles rouillées que la flamme a tordues, se découpant sur le ciel à travers l’ouverture béante des fenêtres; des statues, des frontons et des colonnes effrités par le vent et la pluie ; quelques dorures sur des pans de murs éventrés: voilà tout ce qui reste de ce Saint-Cloud, qui fut pendant soixante-dix ans la résidence favorite des maîtres de la France. C’est un squelette croulant que va renverser le premier ouragan, et dont l’aspect lamentable attriste l’un des plus beaux paysages des environs de Paris. Car, autour du palais en ruine, verdoie encore un parc immense et magnifique, plein d’arbres séculaires et d’eaux jaillissantes. D’opulentes pelouses, coupées de corbeilles de fleurs, s’étendent jusqu’aux pauvres murailles lézardées, dont la mélancolique silhouette se reflète dans les bassins verdâtres. C’est toujours « Saint-Cloud plein de roses l’éte », comme a dit le poète, mais privé du Château délicieux où l’on avait entassé pendant deux cents ans tous les chefs- d’œuvre de l’art.
Le château de Saint-Cloud fut primitivement une résidence des évêques de Paris. Cependant François Ier l’habita quelquefois, à l’époque où la duchesse d’Étampes, possédait Meudon. Henri II y parut plusieurs fois; Henri III y établit son quartier général au moment où il se disposait à attaquer Paris. Mais la duchesse de Montpensier lui dépêcha le moine Jacques Clément, et le poignard de ce fanatique liata F avènement au trône de la maison de Bourbon. Henri IA reçut, près du cadavre de son prédécesseur, les premiers hommages des rares sujets fidèles qu’il avait alors. Puis il partit â la conquête de son royaume.
En 1658, on achète pour Monsieur, frère du roi, les différentes maisons de campagne qui occupaient 1 emplacement du château et du parc actuels. Sur cet espace immense et heureusement accidenté, se dessine des jardins; Lepaute élève un palais de proportions royales. Monsieur établit sa cour à Saint Cloud, et cette cour est gouvernée par Henriette d Angleterre, sa femme, la plus aimable princesse du temps. Soudain retentit la foudroyante nouvelle : « Madame se meurt, Madame est morte ! »
Le 29 juin, sur le soir, Madame, étant à Saint-Cloud, demanda un verre d’eau de chicorée à la glace ; elle le prit, et à deux heures et demie du matin, le 30, elle expira dans toutes les douleurs de la plus violente colique. En cette soudaine atteinte où la mort, dit Sainte-Beuve, la prit comme a la gorge, elle garda sa présence d’esprit, pensa aux choses essentielles, à Dieu, â son âme, à Monsieur, au roi, aux siens, a scs amis, adressa à tous des paroles simples, vraies, d’une mesure charmante, et, s il se peut dire, d’une décence suprême. Elle se confessa d’abord, en l’absence de son directeur ordinaire, à un chanoine de Saint-Cloud, le Dr Feuillet, grand rigoriste, qui la traita fort durement. On avait mandé Bossuet à la hâte. Le premier courrier ne le trouva pas chez lui; on en dépêcha un second, puis un troisième. Elle était a 1 extrémité et venait de prendre un dernier breuvage quand il arriva. « Elle fut aussi aise de le voir, dit un assistant, qu’il fut affligé de la trouver aux abois.
Il se prosterna contre terre et fit une piiere qui me charma; il entremêlait des actes de loi, de confiance et d’amour. » Ce fut pendant ces quelques moments que Madame trouva moyen de penser à cette émeraude qu’elle avait fait monter pour lui et donna en anglais l’ordre de la lui remettre « quand elle serait morte », gardant, jusque dans les bras de la moût, comme a dit Bossuet à ce propos dans son oraison funèbre, « 1'art de donner agréablement ». Puis les souffrances de la princesse redoublèrent, et elle expira dans d’atroces douleurs. On a souvent dit qu’elle avait été empoisonnée, sans que rien ne soit jamais venu prouver complètement ce crime.
Ce deuil n assombrit pas longtemps le palais de Saint-Cloud. Un an après la mort d’Henriette d’Angleterre, en juin 1670, Monsieur épousait la princesse Palatine. Saint-Cloud dès lors devient, pendant, l’été, la résidence attitrée des princes delà maison d’Orléans. Monsieur veut faire de son palais un petit Versailles. Il lait peindre les appartements par Mignard , Le Moyne et Antoine Coypel. Mignard est tout particulièrement chargé de la décoration de la grande galerie dont l’ordonnance rappelait, sauf les proportions, celle de la galerie d’Apollon, au Louvre. Le palais terminé, au dedans et au dehors, Monsieur y reçoit son tout-puissant frère, et les visites de Louis XIV sont à Saint-Cloud l’occasion de fêtes célébrées par toutes les gazettes du temps. On dit que le grand roi admirait surtout les fameuses cascades dues à la collabo- îation de Lcpaute et de Mansart. On ne manquait pas de les faire jouer chaque fois qu’il se promenait dans les jardins de son frère.
Monsieur meurt à Saint-Cloud en 1701. Son fils Philippe continue les traditions de la grande hospitalité qu’avait exercé son père. Les fêtes les plus apte aux affaires, enclin, grâce à son scepticisme même, à l’indulgence et au libéralisme. Mais l’effet de ces heureuses qualités était anéanti par la paresse et l’amour du plaisir. Une apoplexie l'emporta en 1723. Il avait en 1716, pendant sa régence, reçu à Saint- Cloud le czar Pierre le Grand.
Son petit-fils, Louis-Philippe d’Orléans, vendit le palais à Louis XVI. Ce prince obtint la permission d’y résider avec sa famille pendant l’été de l’année 1790. Mirabeau y eut en grand secret et sans résultat de nombreuses entrevues avec le roi et la reine. Ce furent les derniers jours de liberté dont jouirent Louis XVI et Marie-Antoinette.
Le château avant qu'il brûle. source wikipedia, modifié par montjoye.net
Des fêtes brillantes se succèdent à Saint-Cloud comme au Palais- Royal. Mais Saint-Cloud devient en même temps la retraite où Philippe d’Orléans, après les journées de représentation fastueuse, se livrait avec les roues, ses amis, aux orgies qui n’ont fini qu’avec sa vie. L’abbé Dubois, depuis cardinal et ministre, le poussait h s’enfoncer dans ces habitudes de mollesse et de débauche. Philippe d’Orléans, devenu régent de France à la mort de Louis XIV, étonna la France et l’Europe par l’effrayante corruption de ses mœurs. C’était pourtant un prince admirablement doué, brave et habile capitaine,
La Convention dépouilla le château de ses meubles, mais le parc fut préservé et ouvert au public.
Saint-Cloud fut le théâtre du renversement de la première République. Le 18 Brumaire, Bonaparte se présenta au Conseil des Cinq Cents qui siégeaient au château. Les grenadiers l’accompagnent. A la vue des armes, l’Assemblée se lève en tumulte. On apostrophe Bonaparte : « Vous violez le sanctuaire des lois ! » —
« Est-ce pour cela que tu as vaincu? » — « A bas le tyran! Hors la loi! » Quelques-uns saisissent Bonaparte au collet : « Hors d’ici ! » lui crient-ils. Le général défaillait. Les grenadiers le dégagèrent et l’en- traînèrent dehors. Quelques moments après il fait envahir la salle par les soldats qui poussent devant eux les représentants et étouffent leurs protestations
sous les roulements du tambour. Le Consulat était fondé. L’Empire était proche.
Napoléon établit à Saint-Cloud sa résidence ordinaire pendant l’été. Il y célébra son mariage civil avec Marie-Louise. Aussi les Alliés, en 1815, se firent-ils une fête de saccager ce séjour préféré de leur ennemi. Blücher coucha tout botté dans le lit impérial et en déchira les draperies avec ses éperons.
Louis XVIII et Charles X habitèrent souvent Saint- Cloud. C’est là que Charles X signa les fameuses ordonnances du 24 juillet 1830, qui devaient entraîner la chute de sa monarchie. C’est de là qu’il partit pour Rambouillet et pour l’exil.
Après avoir brûlé. source wikipedia, modifie par montjoye.net
Louis-Philippe et, après lui, Napoléon III, résidèrent chaque été au château. Ce dernier se trouvait encore au château au moment de la déclaration de guerre avec la Prusse. Il n’en partit, que le 27 juillet 1870 pour aller prendre le commandement de l’armée. Six semaines après, il était prisonnier et détrôné ; deux mois après, les Allemands mettaient le feu au palais après l’avoir pillé, et cette délicieuse habitation n’était plus qu’un monceau de ruines.
Comme nous l’avons dit, le parc subsiste encore intact et plus luxuriant que jamais. Son principal ornement est la grande cascade, située près de la Seine, entre la terrasse du château et le bassin célèbre dont le jet s’élance à quarante-deux mètres du sol. C’est (inélégant monument où l’architecture et la sculpture s’associent d’une manière pittoresque aux nappes d’eau qui jaillissent par une double arcade et bondissent sur plusieurs rangs de gradins, aux gerbes qui s’élancent d’une multitude de statues et de vases, pour aller se réunir dans un canal situé à quinze mètres plus bas. Le spectacle est tout à fait féerique et justifie vraiment l’admiration du grand roi.
source : Les palais nationaux : Fontainebleau, Chantilly, Compiègne, Saint-Germain, Rambouillet, Pau, etc., etc. / par Louis Tarsot et Maurice Charlot ( date d'édition inconnue mais probablement fin XIXe ), numérisation et OCR par montjoye.net avec quelques rajouts et modifications du texte initial.
Vous pouvez néanmoins trouvez un exemplaire numérique sur gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6448891b