Le Château de Champs-sur-Marne a été édifié en 1706, il situé en Seine-et-Marne. Réputé pour ses jardins à la Française, par le "neveu" d’André Le Nôtre, Claude Desgots est le premier initiateur des Jardins du château très inspiré de son oncle.
Relativement méconnu du grand public il est pourtant dans la lignée des châteaux français du XVIIIe avec un soin apporté au confort, à l’architecture et aux jardins majestueux. Situé par très loin du Château de Gournay sur Marne, il ressemble également sur certains aspects au Château de Bry sur Marne - École Saint-Thomas de Villeneuve construit à la même époque (aujourd’hui l’école et collège de Saint-Thomas-Villeneuve).
Après une période de restauration d'une durée de 6 ans, il est actuellement ouvert au public depuis le 1er juillet 2013.
Voir aussi
Château de Jossigny - Intérieur du château de Champs sur Marne
Informations
- Adresse : Domaine National de Champs-sur-Marne - 31 rue de Paris - 77420 Champs-sur-Marne
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 01 60 05 24 43
- Email :
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- Site Officiel : champs-sur-marne.monuments-nationaux.fr
Heures d'Ouvertures & Visites ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Le jardin est en visite libre et gratuit.-
Horaires à compter du 1er juillet 2013, tarifs : 8€ ( 2019 ) , il était de 7.50€ (2015) ( voir site pour les tarifs de groupe et réduits ) :
Dernière admission au château 30 min avant sa fermeture.
Le parc reste ouvert en continu et ferme 30 min après le château.
La boutique ferme 15 min après le château.DU 2 JANVIER AU 26 MAI 2019
Ouvert tous les jours sauf le mardi
10.00-12.15 / 13.30-17.00
DU 27 MAI AU 1ER OCTOBRE
Ouvert tous les jours sauf le mardi
10.00-12.15 / 13.30-18.00
DU 2 OCTOBRE AU 31 DÉCEMBRE
Ouvert tous les jours sauf le mardi
10.00-12.15 / 13.30-17.00
FERMETURES
Tous les mardis. Ainsi que les : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre.
Le parking en face du château est ouvert de 9h45 à 19h.
Histoire du Château
Champs est mentionné entre 1079 et 1096 dans une lettre de franchise signée par Adam de Champs. Le château reste dans la famille jusqu'à sa revente en 1399 par Jeanne II de Champs à la famille d'Orgemont, originaire de Lagny-sur-Marne .
Jusqu'à la fin du XVIIe siècle , il passe par plusieurs mains avant d'être acquis, entre 1696 et 1698 , par Charles Renouard de La Touanne (décédé en 1704 ), trésorier de l'extraordinaire des guerres. En 1699 , il demande aux architectes Pierre Bullet et Jean-Baptiste Bullet de Chamblain de lui construire une nouvelle résidence, mais celle-ci fait faillite et les travaux sont arrêtés.
Après la condamnation de Paul Poisson de Bourvallais , le palais est confisqué par la Couronne et vendu, en 1718 , à la princesse de Conti , fille légitime de Louis XIV et Louise de La Vallière . Cela abandonne bientôt la «nudité» [ 7 ] à son cousin, Charles François de La Baume Le Blanc, marquis et, plus tard, duc de La Vallière. Son fils, Louis César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière ( 1708 - 1780 ), l'héritera en 1739 , ayant reçu des hommes de lettres, tels que Voltaire , Diderot , d'Alembert etMoncrif . Après la construction de son magnifique palais de Montrouge , vers 1750 , il quitte peu à peu le château de Champs et tente de vendre le domaine mais, faute d'acheteur, il finit par le louer entre juillet 1757 et janvier 1759 , à la marquise de Pompadour , dont il était l'ami, pour 12 000 gratuits par an. En novembre 1757 , la marquise y reçoit le prince de Soubise en retour de la défaite de Rossbach . En 1763 , le duc de La Vallière finit par vendre les Champs à Gabriel-Michel de Tharon ( 1702 -1765 ), riche propriétaire de Nantes , trésorier général de l'artillerie de France et directeur de l'illustre Compagnie des Indes .
A sa mort [ 8 ] , le palais passe à sa fille, Anne-Henriette-Françoise Michel, marquise de Marbeuf pour son mariage, en 1757 , avec Jacques Auger, marquis de Marbeuf (décédé en 1789 ), colonel de dragons, neveu du général de Marbeuf ( 1712 - 1786 ), le célèbre administrateur de Corse . Les époux étaient séparés depuis 1763 . Avec une fortune de 8 millions d' euros gratuite , la marquise avait son hôtel particulier parisien sur le site de l'actuel 31 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré et avait égalementFolie Marbeuf sur les Champs-Élysées , au niveau des rues Lincoln et Marbeuf actuelles. Il a été condamné à et exécuté le motte 5 Février de 1794 « comme convaincu d'avoir voulu l'arrivée de peussianos, » le Tribunal révolutionnaire .
Saisi comme bien national , le domaine a été acquis par adjudication, en 1801 , par le neveu de la marquise de Marbeuf, Pierre-Marc-Gaston de Lévis ( 1764 - 1830 ), duc de Lévis, fils de l'autre fille de Gabriel Michel de Tharon, Gabrielle Augustin. Le nouveau propriétaire a notamment reçu Chateaubriand . En 1831 , son fils vend le palais à Jacques Maurice Grosjean. En 1858 , la propriété devient la propriété de l'agent d'échange parisien Ernest Santerre. Le fils de ce dernier, Sébastien, le revend à nouveau en 1895 au comte Louis Cahen d'Anvers ( 1837 -1922 ), un riche banquier parisien, qui le fit entièrement restaurer et remettre à neuf.
Les Cahen d'Anvers apportèrent un grand mouvement au palais, où ils organisèrent de nombreuses fêtes et reçurent, entre 1895 et 1922 , Marcel Proust , Isadora Duncan , Afonso XIII d'Espagne et Paul Bourget . Le domaine employait plus de soixante jardiniers, douze gardiens de jeu, vingt femmes de ménage et de nombreux ouvriers [ 9 ] . En 1935 , Charles , le plus jeune fils du comte, a fait don du palais à l'État et a vendu ses meubles, exprimant l'espoir que le bâtiment deviendrait une résidence présidentielle ou qui servait de résidence de week-end au président du Conseil.
Construction du château de Champs-sur-Marne
C’est en 1699 que Charles Renouard de la Touane, alors trésorier extraordinaire des guerres, va commander à Pierre Bullet la construction du Château de Champs-sur-Marne. Ruiné les travaux s’arrêtent rapidement et il est exproprié pour rembourser ses dettes en 1701. En 1703 c’est Paul Poisson de Bourvallais qui va le racheter, il est alors secrétaire du Conseil Royal des Finances. Il va terminer les travaux par le fils de Pierre Bullet : Jean-Baptiste Bullet de Chamblain. Les travaux s’achèveront en 1706.
Mais Paul Poisson est embastillé en 1716 pour malversation financière et le château est saisi par le Roi. On peut faire un rapprochement de cette histoire avec Nicolas Fouquet et le château de Vaux le Vicomte, il faut dire que les financiers du Roi étaient rarement en dehors de tout soupçon … cela est d’autant plus vrai que la population eu échos de ses richesses il sera donc d’autant plus lâché à la vindicte populaire. Un château de Vaux le Vicomte qui toute proportion gardée est précurseur dans cette composition totalement axée et un avant-corps central sur le jardin, deux points communs avec ceux de Bry sur Marne et de Champs sur Marne.
Le château est vendu à la princesse de Conti en 1718 fille ( légitimée )de Louis XIV et de Louise de La Vallière. Pour rembourser une dette, elle le donne à son cousin Charles François de La Baume Le Blanc, marquis qui deviendra Duc de La Vallière. En 1735 le duc va faire aménager les jardins du château par Garnier d’Isle remplaçant notamment les parterres de gazon par des broderies. Son fils Louis César de La Baume Le Blanc, également duc de La Vallière, va hériter du château et y recevra Voltaire, Diderot, Moncrif et d’Alembert. Vers 1750 il fait finir son château de Montrouge et délaisse alors le Château de Champs sur Marne. Il va chercher en vain à le revendre . Sans acheteur potentiel il le loue pendant un an et demi à la Marquise de Pompadour pour 12 000 livres par an. Elle y recevra le Prince de Soubise, Charles de Rohan, après sa terrible défaite de Rossbach sous son commandement.
En 1763 il trouve un acheteur, c’est donc Gabriel-Michel de Tharon riche amateur nantais qui va l’acquérir.
La révolution approche et encore une fois l’un de ses propriétaires va avoir un destin tragique. La fille de Gabriel-Michel de Tharon, Anne-Henriette-Françoise Michel marquise de Marbeuf par mariage avec Jacques Auger marquis de Marbeuf. Elle sera cependant exécutée par le Tribunal Révolutionnaire le 5 février 1794 sous l’accusation suivante « comme convaincue d’avoir désirée l’arrivée des Prussiens », il faut dire qu’à cette époque il suffisait de peu de chose pour être accusé de tout et de rien à la fois et de finir par la même occasion sur l’échafaud. Le château ne subira pas cependant de dégât trop important, seul la vente coutumière de ses meubles va le vider.
Le château devient bien national et il est racheté en 1801 par la même famille que la marquise : Pierre-Marc-Gaston Duc de Lévis y reçoit notamment Chateaubriand.
En 1831 son fils revend le château à Jacques Maurice Grosjean; en 1858 il devient la propriété de l'agent de change parisien Ernest Santerre, puis de son fils Sébastien.
En 1895 Sébastien Santerre revend le domaine au comte Louis Cahen d'Anvers, puissant représentant de la haute-finance parisienne. Avec son épouse Louise Morpurgo, celui-ci fait restaurer à grands frais le domaine et le château par l'architecte Walter-André Destailleur, qui avait déjà édifié pour eux en 1880 l'hôtel au 2, rue de Bassano à Paris, orné de lambris anciens, de tableaux et d'objets d'art des XVIIe et XVIIIe siècle.
Mais c’est l’achat du château par Louis Cahen d’Anvers , richissime banquier de Paris, qui permet au château de retrouver un nouveau souffle en le faisant restaurer et meubler.
La famille Cahen d’Anvers va beaucoup se servir du château pour asseoir sa puissance et profiter des nombreux atouts que lui offre cette résidence en y faisant venir Marcel Proust, Alphone XIII d’Espagne et Paul Bourget pour ne citer qu’eux. Avec un domaine de 85 hectares, plus de soixante jardiniers, douze gardes-chasse, une vingtaine de domestiques et ouvriers, le château est redevenu vivant et éclatant. Il retrouvera par ailleurs une partie de ses dessins d’origines au niveau des jardins grâce aux anciens plans avec les paysagistes Henri et Achille Duchêne.
Louis Cahen d'Anvers meurt en 1922.
1934 son fils Charles, époux de Suzanne Lévy, donne à l'État et la demeure restaurée et son mobilier (ou lui vendit ?) à condition qu'il reste en place, et que l'emploi et le logement des 63 jardiniers, des 18 domestiques, des 11 garde-chasse et de la cinquantaine d'employés des fermes du domaine soit garanti, et émet le souhait que le domaine devienne une résidence présidentielle ou serve de « résidence de week-end » au président du Conseil - actuel Premier ministre.
« Dans la période qui a suivi la donation, si le comte Charles désirait revenir à Champs, il téléphonait (...). Mes parents étaient heureux de lui préparer et de lui servir un repas et un café ultra fort - arrivant d'Argentine, où la famille possédait de vastes domaines » (Mme Tartier, née Biscaye, fille du maître d'hôtel de Champs, citée par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Châteaux et châtelains, 2005, p.97).
Mais en 1935 , le fils du Comte Cahen d’Anvers fait don du château à l’état en émettant un souhait non contraignant de faire du château une résidence présidentielle ou résidence au président du conseil. Le château est alors rapidement classé monuments historiques le 24 juillet 1935 et sera ouvert à la visite.
Rapidement le château accueuil des hôtes d'honneur de la présidence de la République y sont reçus, comme le sultan du Maroc Mohamed V et sa famille en juin 1939, séjours qui obligent à chaque fois à fermer le château au public.
Le 3 juillet 1954 un grand bal réunissant 1 400 personnes y fut donné pour le 18e anniversaire de Monica Cahen d'Anvers, à la suite d'un décret ayant remis le domaine à la disposition (pour un mois) de son père, qui dut assurer le château pour deux millions de dollars et son contenu pour deux millions et demi .
Plusieurs personnalité, principalement d’Afrique, y seront reçus tel que Mohamed V et sa famille en juin 1939 et le président de la République du Congo. En 1959 il est restauré pour accueillir les chefs d’états en visite officielle. Pour autant en 1971 le château va changer d’affectation et va être gérer par le ministère de la culture. Le général de Gaulle fait de Champs une résidence pour les chefs d'État en visite officielle en France, avec notamment le Président de la République du Congo , l' abbé Fulbert Youlou , qui a reçu le général Gaulle et son épouse pour le dîner au palais 22 de Novembre de 1961 .
Le château de fonction en 1971 . Le palais est confié au ministère de la Culture, qui est chargé de l'ouvrir pour visiter et installe le laboratoire de recherche des Monuments Historiques dans le sud-ouest des communes, construit par les Cahen d'Anvers à la fin du XIXe siècle .
Le château sert dans les années 90 de décors à de nombreux films tel que Ridicule en 1996 ( qui obtiendra un césar ) ou le téléfilm Monte-Christo en 1998.
Il est ouvert à la visite jusqu’en 2006 puis fermé en septembre de la même année pour des dégradations importantes dues au champignon « la mérule ». Il est réouvert le 1er juillet 2013 après 6 ans de travaux.
Les Jardins du Château
La particularité du château en dehors de son architecture, c’est ses jardins ayant subis plusieurs influences. Influence d’abord indirectement par Le Nôtre via son neveu Claude Desgots, y mettant des grands axes, des broderies Louis XIV, bosquets et allées rigides. Une copie conforme quasiment de Le Nôtre, on en ressent encore aujourd’hui l’inspiration.
En 1735, le gendre de Desgots, va le modifier pour le duc de la Vallière, il supprimera notamment les broderies par des parterres de gazon, probablement pour des raisons économiques et les nouvelles tendances de l’époque.
Pendant la révolution le jardin est totalement abandonné et sera même mis en culture. Il faut dire que le peuple à faim !
Aujourd’hui les lignes d’inspirations des jardins à la française du XVIIIe prédominent très largement même si un parc à l'anglaise le complète également.