Louis d'Orléans est assassiné le 23 novembre 1407 à Paris, il est assassiné dans la rue du Vieille Temple à l'angle de la rue des Poulies , située entre l'Hôtel Saint-Pol où se trouvait le roi et l'Hôtel Barbette où résidait Isabeau de Bavière.
Cet assassinat politique oeuvré par le duc de Bourgogne eu un retentissement certain, d'autant que Jean sans Peur se vanta du meurtre allant jusqu'à dire que le roi devrait le remercier de l'avoir fait tuer. Jean Petit, au service du duc, fit un texte de justification de ce meurtre. Les princes de France, réunies dans un conseil, veulent condamner le duc de Bourgogne, mais redoutant un conflit majeur entre le duché de Bourgogne et le Royaume de France, ils essayent en vain d'apaiser la situation. Valentine de Visconti femme de Louis d'Orléans, ainsi qu'Isabeau de Bavière, tentèrent de faire condamner le commanditaire du meurtre, en vain. La première se réfugia au Château de Blois tandis qu'Isabeau de Bavière partie un temps au Château de Vincennes.
Ce meurtre aura aussi un impact politique et militaire majeur, alors que le conflit entre les Anglais et les Français était dans une forme d'apaisement incertain, ce meurtre qui va lancer le conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons va permettre aux Anglais de reprendre du terrain notamment après Azincourt en 1415.
Jean sans Peur est assassiné au Pont de Montereau en 1419, par les partisans de Charles futur Charles VII, peut-être avec son accord et volonté, tandis que le fils du duc d'Orléans, Jean de Dunois, va devenir le Restaurateur de la Patrie en reprenant la Normandie et la Guyenne aux Anglais. C'est seulement en 1435 que le conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons prendra fin avec Philippe le Bon et Charles VII.
Impasse des Arbalétriers dans le 3ième arrondissement de Paris. Cette impasse donnait vers l'hôtel de Barbette et le camp d'entrainement des Arbalétriers ( d'où son nom ).
Voir aussi
Basilique de Saint-Denis - Charles VII - Meurtre de Jean sans Peur - Isabeau de Bavière - Comte de Dunois - Château de Châteaudun
Le meurtre de Louis d'Orléans, un tournant dans la guerre de Cent Ans et dans la vie de Charles VII
1407, le 23 novembre , Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, père de Jean de Dunois et oncle de Charles, est assassiné devant l'Hôtel de Barbette dans la rue Vieille-du-Temple, à Paris, proche de l'Hôtel Saint-Pol. Il sortait d'une visite rendue à la reine Isabeau qui venait d'accoucher de Philippe de France mort quelques jours après.
C'est d'ailleurs cette visite qui lance une théorie sur une relation entre le duc d'Orléans et Isabeau de Bavière, certains iront même à dire que Isabeau accoucha d'un Philippe qui serait en fait une fille qui sera envoyée plus tard à Domrémy… bien évidemment tout cela ne s'appuie sur rien, juste des élucubrations fantaisistes de journalistes en mal de reconnaissance médiatique. Il faut remarquer que les sources de rumeurs d'une relation entre Isabeau et Louis d'Orléans sont à l'origine des proches du duc de Bourgogne qui a fait assassiner le duc d'Orléans, en terme de crédibilité , il y a mieux.
On peut souligner que le duc d'Orléans partage avec le duc Jean de Berry et le duc de Bourgogne le Conseil de la Régence. Cependant Jean de Berry et Louis d'Orléans sont des fidèles de Charles VI alors que Jean sans Peur tente de prendre seul la régence, voir se sent légitime à lui succéder, on est dans une forme de guerre de sucession avant l'heure tant l'issue est incertaine.
Le meurtre de Louis d'Orléans vient notamment après que ce dernier réussit à évincer, le 28 avril 1407 , du Conseil du roi vingt-six partisans de Jean sans Peur sur les vingt-huit présents , réduisant de facto l'influence du duc auprès du roi.
Assez rapidement Jean sans Peur va préparer son plan machiavélique pour l'assassiner.
En effet à la fin juin de l'année 1407, il verse le 8 août 1407 à Lille 100 écus à Raoul d'Anquetonville son homme de main désigné, et 1 500 écus à Lourdin de Saligny, homme de confiance de Jean Sans Peur, à déposer dans un lieu secret dans Paris qui serait l'Hôtel de l'Image Notre-Dame. Il appartient à Robert Fouchier. Le 14 novembre 1407, un courtier de maison nommé Pierre d'Asignac, se met d'accord avec l'épouse Fouchier pour louer l'hôtel jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste suivante, moyennant la somme de seize livres parisis.
Le 23 novembre 1407, Thomas de Courteheuse, valet du roi et complice des Bourguignons, vient à la rencontre de Louis d'Orléans prétextant que le roi Charles VI le demande. Louis est alors à l'hôtel de Barbette en compagnie d'Isabeau de Bavière en repos après son accouchement.
Entre 20h et 21h, il décide de venir à la rencontre du roi qui se trouve à l'Hôtel Saint-Pol à quelques centaines de mètres. Dans l'angle de la rue des Poulies, aujourd'hui disparue, malgré sa garde rapprochée d'un dizaine de personne, de son page Jacob de Merré, de valets et de piquiers, et de plus de 600 soldats dans tout Paris, ils ne peuvent faire face à l'attaque surprise de dix-huit à vingt agresseurs. Sa garde est rapidement mise hors d'état de nuire, son page tué sur place et Louis d'Orléans surpris réagit en expliquant " je suis le duc d'Orléans", l'un des agresseurs lui répond : " c'est lui que nous voulons !"
On le retrouvera quelques minutes plus tard avec des plaies à la tête et son bras droit quasiment coupé : "à savoir de deux plaies sur la tête, l'une prenant de l'oeil et alant jusques au-dessus de l'oreille droite et l'autre prenant de l'oreille et alant jusques près de l'autre oreille. Lesquelles plaies étaient si énormes que la tête était toute fendu et que toute la cervelle en sortait. Aussi son poing était coupé tout hors du bras entre le pousse et la première joincte du bras. Ainsi que son bras droit était rompu tant que l'os principal sortait dehors au droit du coude, auquel le bras avait une grande plaie." selon la description du prévôt de Paris, Guillaume seigneur de Tignonville.
Le corps du duc est temporairement placé la nuit dans l'église du monastère des Blancs-Manteaux, érigée au XIII siècle par les Servites de Marie. Puis le lendemain lors d'une cérémonie officielle il est inhumé dans l'église des Célestins.
Rapidement est diligenté une équipe pour mener l'enquête, elle conduit vers le couple Fouchier, qui ne semblait pas cependant être complice du meurtre. Il est ordonné de fermer toutes les portes de Paris.
L'enquête fut rondement menée mais sera vite stoppée le lendemain, le 24 novembre, après l'aveu du duc de Bourgogne dans l'Hôtel de Nesle au roi de Sicile et le duc de Berry qu'il avait fait tuer le duc : "que, par l'introduction du diable, il avait fait faire cet homicide", le même jour Jean sans Peur renouvelle son aveu devant le conseil. Le lendemain il tente de revenir au conseil et il est invité à partir, pris de panique il décide de quitter Paris avec six de ses hommes et partent par la porte de Saint-Denis.
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