L'église fut édifiée au XIIe siècle ( début vers 1135 ), comme celle de l'Eglise de Berzy le Sec , et fut modifiée ( ou terminée ) au XIIIe et XVIe siècle. Un ancien pigeonnier se trouve derrière l'église dans une propriété privée. Latilly fut le lieu de campement de militaires Anglais principalement en 14-18. ( 2016 - 2018 ) Aujourd'hui il est envisagé d'installer 4 éoliennes ( voir le projet ici ).
Informations
- Adresse : place de la mairie 02210 Latilly
- Google Maps : carte de Latilly
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- Heures d'ouvertures & Visites : église fermée.
Au moyen-âge, la paroisse de Latilly dépendait de l’archidiacre de Tardenois et du doyenné d’Oulchy-le-Château.
L’église du village, dédiée à Saint-Laurent, appartenait aux moines de Saint-Jean-des-Vignes dès le commencement du XIIème siècle, car l’évêque Lisiard leur en confirma la propriété en 1110 (1). Cette mention ne peut s’appliquer qu’à un édifice antérieur à l’église actuelle, bâtie vers la fin du règne de Louis VI. Dans la suite, l’autel de Latilly fut donné à l’archidiacre Ebalus ; mais un chevalier, nommé Robert Le Meunier, s’empara des revenus de ce bénéfice. Grâce à l’évêque Josselin, l’abbaye de Saint-Jean des Vignes put rentrer en possession de l’église en 1139, et le pape Innocent II reconnut la validité de cette restitution la même année (2). Les religieux recouvrèrent une partie de la dîme en 1145, et l’église se trouve encore citée dans une bulle d’Adrien IV, datée de 1156 (3). L’abbé de Saint-Jean conserva toujours le droit de présenter à la cure, qui fut gratifiée d’une donation de terres, en 1217, par un chevalier nommé Renard (4). Vers 1240, le curé Raoul fonda dans l’église une chapellenie dont le titulaire devait desservir l’annexe de Nanteuil-sur-Ourcq (5). Pierre de Latilly, qui devint évêque de Châlons au XIVème siècle, était né dans le village.
L’église comprend une nef, deux bas côtés, un transept surmonté d’un clocher et un chœur carré (6). Dans son état primitif, le sanctuaire devait s’arrondir en hémicycle, et le plan de l’édifice était conforme à celui de l’église de Bonnes (Aisne). La nef, recouverte d’un plafond, renferme quatre travées : sa construction peut remonter à l’année 1135 environ. Ses grands arcs en tiers-point, fermés d’un double rang de claveaux, s’appuient sur des massifs rectangulaires flanqués de deux pilastres, comme dans les églises de Chelles (Oise), de Cierges, de Courmelles, de Laffaux, de Saconin et de Sergy (Aisne). Les tailloirs qui reçoivent la retombée des aroades, sont ornés d’un listel, d’un cavet et d’une baguette. Six fenêtres en plein cintre, bouchées à l’époque moderne, s’ouvraient dans l’axe des piles, suivant une disposition déjà signalée à Pernant (Aisne), à Béthisy-Saint-Martin et Orrouy (Oise). On aperçoit une baie du même genre au-dessus de la porte principale (7). Les bas côtés, dépourvus de voûtes et reconstruits sans aucun art, ne méritent pas d’attirer l’attention.
Au centre du transept, s’élève une croisée d’ogives, encadrée par un grand arc en tiers-point à double ressaut, qui s’appuie sur deux colonnes et sur deux petits fûts. Les nervures de la voûte, ornées d’un méplat entre deux boudins, sont soutenues par quatre colonnettes engagées. On distingue sur les chapiteaux deux oiseaux qui ressemblent à des chouettes, des fruits d’arum, des palmettes et des feuilles d’eau. Le profil des tailloirs se compose d’un listel et d’une baguette reliés par un cavet, et les bases étaient revêtues d’une gorge entre deux tores. Cette partie de l’église fut achevée pendant le second quart du XIIème siècle, mais au XIIIème siècle, les croisillons furent rebâtis. Leurs voûtes d’ogives à tore aminci et leurs formerets en lancettes retombent sur des colonnettes et sur des chapiteaux à crochets. Des baies en tiers-point éclairent les bras du transept, et des arcatures de la même forme décorent les murs de fond.
Le chœur, encadré par un arc moderne, est une œuvre du XIIIe siècle. La voûte d’ogives qui le recouvre est soutenue par des faisceaux de colonnettes surmontées de chapiteaux à crochets. Dans ces dernières années, les meneaux de la grande fenêtre du chevet furent retaillés, mais le remplage gothique des baies latérales est encore intact. La façade a conservé ses anciens contreforts et ses baies primitives. A l’époque moderne, on a mutilé le portail en plein cintre, dont l’archivolte retombait sur un bandeau de feuillages : la fenêtre supérieure est entourée de pointes de diamant. Les murs de la nef sont cachés sous les combles, et l’élévation latérale ne présente aucun intérêt. Des petites fleurs épanouies et un cordon mouluré accompagnent les baies du transept et du chœur.
Le clocher central, bâti vers 1135, se compose d’un seul étage rectangulaire qui repose sur quatre arcs de décharge en tiers-point (8). Deux baies en plein cintre, flanquées de deux colonnettes et entourées d’une moulure à double biseau, s’ouvrent sur chaque face du clocher. Leur archivolte encadre deux arcades secondaires de la même forme qui s’appuient sur une colonnette isolée et sur deux fûts engagés dans les pieds-droits. Les clochers de Glaignes, d’Orrouy (Oise), de Chavigny, de Coucy-la-Ville et de Monthiers (Aisne) présentent des dispositions identiques. A chaque angle de la tour, deux colonnettes superposées adoucissent la sécheresse des arêtes. La décoration des chapiteaux se compose de godrons de volutes ou de feuilles d’eau : les tailloirs sont ornés d’un listel et d’une doucine séparés par une baguette : on remarque sur les bases, une scotie entre deux tores. Les masques grimaçants qui soutiennent la corniche alternent avec des modillons frustes. Il est curieux de faire observer que les pignons du toit en batière s’élèvent au-dessus des croisillons, au lieu d’être tournés du côté de la façade et de l’abside.
Le 7 octobre 1793, cette commune livra les fontaines ainsi que les petite et moyenne cloches. Ces bronzes furent descendus de leur domaine aérien en présence du maire, des officiers municipaux et du « citoyen Carron (sic), curé-notable qui ont consenti (sic) à la dite descente ». La petite cloche pesait 564 livres, la moyenne 843.
Il y a eu un atelier de lessivage du salpêtre à Latilly. Cet atelier fut abandonné à la fin du mois de brumaire an III (1).
Le 2 fructidor an IV, 80 perches de terre situées sur le terroir de Latilly et venant de l’émigré Gilles Grimbert furent vendues au sieur François Bourguin, cultivateur à Béancourt (2).
Au mois d’octobre 1814, Chain, maire et Beaumont, adjoint prêtèrent serment au nouveau gouvernement (3).
1918, 2e bataille de la Marne. source Gallica.Bnf.fr
L'église fut classée au titre des monuments historiques en 1920.
(Latiliacum) placé à l'extrémité d'un petit vallon plein de fraîcheur, qui descend dans la vallée de l'Ourcq, ne manque pas, comme site, d'un certain agrément, surtout lorsqu'on le regarde du chemin qui monte à la Croix. Son église, dont les fondations reposent sur d'énormes blocs de grés à découvert, le domine et le couronne d'une manière’ très-pittoresque. C'est un édifice roman par son clocher en bâtière, percé, sur ses quatre faces, de deux ouvertures divisées par une colonnette médiane sa corniche ornée de modillons et par son portail, mais appartenant au style ogival pur par son transept voûté du XIIIe siècle et les arcatures qui le terminent, et enfin au style du XVIe siècle par la fenêtre absidale du sanctuaire. L'autel en marbre rouge et noir est du siècle dernier, ainsi qu'un banc cantoral sculpté. On remarque dans le croisillon de droite un petit bas-relief représentant au fond un édifice, et, sur le premier plan, cinq personnages dont deux clercs, un archevêque et un évêque tenant un encensoir, une dame au milieu, qui doit être une donatrice présentée par les deux prélats.
On voit aussi dans l'église de Latilly, dédiée à saint Laurent, une grande dalle funéraire représentant deux personnages en costume du XVIe siècle ; les mains jointes sur la poitrine. Elle porte cette inscription :
"Ci gist honorable home Nicolas Chéron rece admodiateur de la terre et seigneurie d'Armentieèes et depanda"* dicel qvi rendit son ame a Dieu le 42 ans de son age le 28 x février 1636 et Anne Gaultier sa femme qui décéda le 23 mares 1660 prie Dieu pour leurs ames. Requiescant in pace."
Après avoir fait partie du pagus Vicensis Latilly entra dans la circonscription du comté, puis duché de Valois. Il était de l'archidiaconné de Tardenois, et fut compris dans le doyenné de Neuilly Saint-Front lorsque celui-ci fut créé par dédoublement du doyenné d'Oulchy. L'autel, c'est-à-dire la paroisse de Latilly fut donné ou confirmé à Saint-Jean des Vignes par Lysiard, évêque de Soissons, mais il parait lui avoir été enlevé; car, lorsque Joslein de Vierzy, successeur de ce prélat, le lui fit rendre. Il déclara, dans la charte qu'il donna en 1339, à cette occasion que lui mème en avait attribué une partie à l'archidiacre Ebale que l'autre partie était possédée par un chevalier nommé Meunier, et que ce fut à la prière d'Ebale et ensuite de la restitution du chevalier, que l'autel fut attribué au monastère. L'abbé de SaintJean présentait à cette cure, et les dîmes, sous la commende demeurèrent aux religieux sur Latilly et sur Nanteuil sur Ourcq ou Nantoy sauf la partie attribuée au curé pour sa portion congrue. Latilly avait pour annexe ce dernier village que desservait un religieux joanniste vicaire de Latilly, et dont l'église est dédiée à saint Quentin (<). Selon l'état du diocèse qui nous fournit ce détail, Nantoy était en franc alleu, et avait dans son étendue le fief de Brancourt (i ) Etat du diocèse de Soissons, appartenant à M. de Grimbert, seigneur de Belleau. On voit encore à Latilly le grand presbytère ou prieuré où demeurait le prieur-curé joanniste.
Un curé de Latilly, nommé Raoul y fonda en 1265, dans l'église paroissiale, une chapelle ou chapellenie qu'il dota richement. Il voulut que le chapelain qui la desservirait et en percevrait les revenus, fût toujours un joanniste lequel demeurerait avec le prêtre paroissial du lieu et que, s'il arrivait qu'il y eût à Latilly un curé séculier, les religieux ne perdissent rien de leurs droits sur la chapelle, dont les charges s'acquitteraient en ce cas dans l'Abbaye même (1).
La Chronique de Saint-Jean mentionne en 1517, sous l'abbé Nicolas Prud'homme, un religieux nommé Bernard de Vendières qui fut curé de Latilly, argentier de l'Abbaye, mourut à Paris et fut inhumé dans le monastère des chanoines réguliers de Saint-Victor. Vers la même époque vivait aussi un chanoine de Saint-Jean nommé Pierre Mauroy, de la Ferté-Milon, qui prit l'habit religieux le 30 octobre 1530, devint cellérier, sous-prieur pitancier, argentier (2), prévôt de Saint-Jean, enfin prieur curé de Latilly et d'Arcy. Celui-ci mourut également à Paris, tandis que Soissons était entre les mains des Huguenots et fut inhumé le 1er mars 1568 en l'église du collège de Dormans ou de Beauvais qui dépendait du monastère. Après ces deux personnages, viennent Jean Vigne, des Crouttes sous Cugny qui fut reçu religieux le 16 avril 1542, à l'âge de vingt ans, et mourut curé de Latilly où il fut inhumé; Pierre le Dieu qui lui succéda, et Jean Morel, de Soissons, qui prit l'habit le dernier jour de novembre 1553, fut sous-prieur, pitancier, curé de Rozoy, d'Ostel, de Louâtre et enfin de Latilly où il mourut; Pierre Dalissam qui prit l'habit en 1574,assista au chapitre général de Saint-Jean en 1599, y provoqua une mesure importante, celle de la visite des paroisses rurales joannistes par le prieur claustral, telle qu'elle était pratiquée autrefois par les abbés réguliers et mourut curé de Latilly. Le dernier curé mort dans cette paroisse au XVIe siècle est Brice Gadiffer, de Bézu Saint-Germain, qui avait été fait religieux en 1581 à l'âge de dix sept ans,
On pourrait sans nul doute donner une liste des prieurs-curés joannistes de Latilly, à l'aide des archives municipales. Nous nous bornons à ceux qui figurent dans la Chronique du Père Legris, auxquels nous ajouterons le nom de De Loüen, auteur d'une Histoire de Saint-Jean des Vignes.