Pont de Taizon
Saint-Martin-de-Sanzay est un territoire regroupant des hameaux dispersés, composés d'une dizaine de maisons ou plus, rassemblées autour d'une place ou le long d'un chemin. Ces hameaux sont pour la plupart très anciens et ont été habités de manière continue depuis le Moyen Âge. Les noms de ces lieux sont souvent liés à leur environnement, comme "Mont" qui est le point le plus élevé du territoire, ou "Taizon" qui tient son nom du pont situé à proximité.
La traversée de la rivière Thouet sur la commune de Saint-Martin-de-Sanzay nécessite la construction d'ouvrages pour la franchir. Plusieurs gués ont été identifiés, permettant de traverser la rivière à pied ou à dos d'animal. Le Gué du Thouet, situé près de l'église de Saint-Martin, serait d'origine romaine.
À l'époque, il y avait une taxe pour traverser le pont de Taizon. Cette taxe, appelée "dîme", imposait aux paysans qui franchissaient le pont de donner une certaine quantité de seigle, récolté sur les terres du Sault, aux Hospitaliers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem de la commanderie de Prailles.
Le pont de Taizon, construit au début du XIIIe siècle, est mentionné pour la première fois en 1222. Il franchit le Thouet entre les communes de Bagneux (Argenton-l'Église) et Saint-Martin-de-Sanzay et mesurait à l'origine plus de 200 mètres. Construit en calcaire dur des carrières voisines de Prailles, il avait une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-la-Pitié ou des Sept-Douleurs sur sa partie centrale qui a aujourd'hui disparu. Le pont a été dynamité par les Allemands en 1944.
Après la guerre, une arche en bois et un pont Bellay furent construits pour assurer la traversée de la rivière Thouet. Cette solution temporaire fut utilisée jusqu'en 1966, lorsque la nécessité d'un passage pour des véhicules de plus en plus nombreux amena à la construction d'un pont plus robuste et plus large à proximité. Cependant, au fil du temps, le lit de la rivière s'est envasé et la végétation a envahi les arches et les piles du pont du XIIIe siècle qui se trouvaient sur le trajet. Cette situation a entraîné une montée des eaux plus rapide et plus importante dans les habitations voisines. Récemment, la commune a acquis deux parcelles (cadastrées 221 et 247) situées entre les deux ponts. Les travaux entrepris ont permis la destruction de la végétation et l'enlèvement de plus de 500 mètres cubes de sable, révélant ainsi les arches du pont, ainsi que les fondations de la guérite de péage et de la chapelle.
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