Jacques Coeur est né à Bourges entre 1395 - 1400 dans ,la ville où son père, Pierre Cœur, était un riche marchand. On entend parlé de lui dans les écrits une première fois en 1418, quand il épousa Macée de Léodepart, fille de Lambert de Léodepart, un citoyen influent, prévôt de Bourges, maître des Monnaies,  et un ancien valet de Jean de Berry ( duc de Berry et frère de Charles V ). Il est arrêté par Charles VII le 31 juillet 1451, noamment soupçonné d'être à l'origine de la mort d'Agnès Sorel, mais il est acquitté mais néanmoins accusé pour traffics illicites et détournements de fonds aux dépens du Trésor. On ne peut que penser à Nicolas Fouquet qui fut condamné et accusé de faits similaires quelques siècles plus tard par Louis XIV.

Jacques Coeur

Portrait probablement non fidèle de Jacques Coeur au XIXe

 

Vers 1429, il forma un partenariat commercial avec deux frères nommés Godard;

1432,  il était à Damas,achetant et troquant,et transportant les marchandises du Levant —gall-nuts, laines et soies, mohair, brocarts et tapis— à l’intérieur de la France en passant par Narbonne. La même année, il s’établit à Montpellier,et il y a commencé les opérations gigantesques qui l’ont rendu illustre parmi les financiers. Les détails sont manquants; mais il est certain qu’en quelques années, il a placé son pays en position de lutter assez bien avec les grandes républiques commerciales de l’Italie, et a acquis une telle réputation que d’être en mesure, simple commerçant comme il était, de rendre une assistance matérielle aux chevaliers de Rhodes et à Venise elle-même.

1436, Cœur est convoqué à Paris par Charles VIIet fait maître de la monnaie. Ce poste était d’une grande importance, et les fonctions onéreuses. Le pays a été inondé d’argent de base de trois règnes, chargés de superscriptions à la fois Français et anglais, et Charles était déterminé à faire des réformes radicales. Dans cette conception, il fut habilement détaché par le marchand, qui, en fait, inspira ou prépara toutes les ordonnances relatives à la monnaie de France émises entre 1435 et 1451.

1438, il est fait intendant des dépenses royales;

1441, lui et sa famille furent anoblis par des lettres patentes. Il a choisi la devise A vaillans cuers rien impossible, « Pour un cœur vaillant, rien n’est impossible ».

1444, il est envoyé comme l’un des commissaires royaux pour présider le nouveau parlement du Languedoc à Pézenas, où sa maison peut encore être vue, un poste qu’il a occupé jusqu’au jour de sa disgrâce.

1445, ses agents  négocient un traité entre le sultan d’Égypte et les chevaliers de Rhodes;

1447, à son insistance, Jean de Village, son neveu par mariage, fut chargé d’une mission en Égypte. Les résultats étaient les plus importants; des concessions ont été obtenues qui ont grandement amélioré la position des consuls Français au Levant, et cette influence en Orient a été ainsi fondée qui, bien que souvent interrompue, a été pendant plusieurs siècles une gloire commerciale majeure pour la France. La même année, Cœur assiste à une ambassade à Amadeus VIII, ancien duc de Savoie,qui avait été choisi pape comme Félix V par le concile de Bâle.

1448, il représente le roi Français à la cour du pape Nicolas V où il para pu conclure un accord entre Nicolas et Amadeus, et ainsi mettre fin au schisme papal. Nicolas le traita avec la plus grande distinction, le logea dans le palais papal et lui donna un permis spécial pour faire la circulation avec les infidèles. À partir de ce moment, il fit des avances à Charles pour poursuivre ses guerres

1449, après avoir combattu aux côtés du roi tout au long de la campagne, il entra à Rouen dans la procession triomphale de Charles.

 

Au sommet de sa gloire


À ce moment-là, la gloire de Coeur était à son apogée. Il avait représenté la France dans trois ambassades, et avait fourni des fonds pour la reconquête réussie du roi de Normandie. Il a été investi dans divers bureaux d’État, et possédait une fortune qui était considérée comme colossale et sans précédent par ses contemporains.

Il avait 300 cadres à son emploi, et des maisons d’affaires dans de nombreuses villes en chef de la France. Il avait construit des maisons et des chapelles, et avait fondé des collèges à Paris, Montpellier et Bourges.

Palais Jacques Coeur Bourges

Le Palais Jacques-Cœur de Bourges était exceptionnellement magnifique et demeure aujourd’hui l’un des plus beaux monuments du Moyen Age en France. Il construisit également une sacristie et une chapelle funéraire familiale dans la cathédrale de Bourges. Son frère Nicolas Cœur est évêque de Lyon,sa sœur épouse Jean Bochetel, secrétaire du roi, sa fille épouse le fils du vicomte de Bourges, et son fils Jean Cœur devient archevêque de Bourges.


Il est fort probable que sa monopolisation de ses fonctions va le conduire à la perte :  argent et armes, fourrures et bijoux, brocarts et laine, courtier, banquier, fermier, il avait absorbé une grande partie du commerce du pays, et les marchands se plaignaient qu’ils ne pouvaient faire aucun profit à cause de lui. Il avait prêté de l’argent à des courtisans dans le besoin, à des membres de la famille royale, et au roi lui-même, et ses débiteurs, jaloux de sa richesse, étaient désireux d’avoir une chance de provoquer sa chute.

 

Mort d'Agnès Sorel et la chute de Jacques Coeur

En février 1450, Agnès Sorel,la maîtresse du roi, meurt subitement alors enceinte.

Dix-huit mois plus tard, on disait qu’elle avait été empoisonnée. Aujourd'hui il est avéré qu'elle fut empoisonnée, probablement intentionnellement et non par une erreur de dosage de mercure, comme le pense Philippe Charlier  «Agnès Sorel a été victime d'une intoxication aiguë au mercure qui l'a foudroyée en moins de 72 heures», a pu affirmer, samedi, Philippe Charlier. Les scientifiques n'en sont pas restés là. Au XVe siècle, le mercure est un poison prisé, mais pas seulement. L'analyse paléo-parasitologique a confirmé leurs soupçons : Agnès Sorel souffrait d'ascaridiose, une infection parasitaire intestinale douloureuse. Pour venir à bout de ces désagréables vers blancs, il était alors fréquent d'utiliser des sels de mercure, purge associée à de la fougère mâle, réputée paralyser les lombrics. «La posologie adéquate était bien connue depuis l'Antiquité», Or Agnès Sorel aurait ingéré de l'ordre de 10 000 fois la dose traditionnellement prescrite. Néanmoins le doute subsiste, vu que le mercure était  utilisé pour soulager les parturientes en cas d'accouchement difficile et la belle venait de mettre au monde un enfant prématuré de sept mois. (1)

Une dame de la cour qui devait de l’argent à Jacques Cœur, Jeanne de Vendôme, épouse de François de Montberon, et un Italien, Jacques Colonna, l’accusaient formellement de l’avoir empoisonnée. Il n’y avait aucune motivation pour une telle accusation, mais pour cela et d’autres crimes allégués, le roi Charles VII le 31 Juillet 1451 a donné des ordres pour son arrestation et pour la saisie de ses biens, se réservant une grande somme d’argent pour la guerre en Guyenne ( Guienne ) que mène notamment Jean de Dunois.

Les commissaires extraordinaires, dont plusieurs faisaient partie des ennemis de Coeur à la cour royale, ont été choisis pour mener le procès et une enquête a commencé, les juges dans lesquels étaient soit les débiteurs du prisonnier, soit les détenteurs de ses successions confisquées. Il est accusé d’avoir payé Français or et lingots à des infidèles musulmans, d’avoir fait de l’argent léger, d’avoir enlevé des rameurs pour ses galères, d’avoir renvoyé un esclave chrétien qui s’était réfugié à bord d’un de ses navires, et d’avoir commis des fraudes et des exactions en Languedoc aux préjugés du roi. Il se défendit avec toute l’énergie de sa nature. Son innocence était manifeste, mais une condamnation était nécessaire, et en dépit des efforts acharnés de ses amis, après vingt-deux mois de détention dans cinq prisons, il a été condamné à faire la pénitence publique pour sa faute, de payer au roi une somme égale à environ 1.000.000 à la valeur d’aujourd’hui,[citation nécessaire] et de rester prisonnier jusqu’à ce que pleine satisfaction avait été obtenue. Sa peine comprenait également la confiscation de tous ses biens et l’exil pendant le plaisir de Sa Majesté.

Le 5 juin 1453, la sentence est entrée en vigueur. A Poitiers,la honte de faire des amendes honorables a été accomplie et pendant près de trois ans on ne sait rien de lui. Il est probable qu’il soit resté en prison. Pendant ce temps, ses vastes possessions furent distribuées parmi les courtisans préférés de Charles VII.

journal dessant proces verbal jacques coeur adjucation des biens

Journal du procureur Dauvet, procèsverbaux de séquestre et d'adjudication, visible au Musée de Cluny en 2024 lors d'une exposition temporaire.

 jacques coeur palais portrait detail

Portrait présumé de Jacques Coeur sur la façade de son palais.

 

Mort de Jacques Coeur

1455, Jacques Cœur réussit à s’échapper en Provence. Il a été poursuivi, mais un parti dirigé par Jean de Village et deux de ses anciens gestionnaires, l’a emmené à Tarascon, d’où, par le biais de Marseille, Nice et Pise, il a réussi à atteindre Rome. Il a été accueilli honorablement et joyeusement par Nicholas V,qui était l’installation d’une expédition contre les Turcs. À la mort de Nicolas, Calixtus III poursuivit son travail et fit de son invité, Cœur, capitaine d’une flotte de seize galères envoyées au secours de Rhodes. Cœur partit pour cette expédition, mais fut malade à Chioset y mourut le 25 novembre 1456. Après sa mort, Charles VII se montra clément et permit aux fils de Jacques Cœur d’hériter de ce qui restait de la richesse de leur père.

Après la disgrâce et la mort de Coeur, ses héritiers tentèrent de récupérer certaines de ses anciennes propriétés dans le cadre de procédures judiciaires qui durent plusieurs décennies. Ils ont eu un succès partiel quand Antoine de Chabannes, qui s’était approprié et avait acheté les domaines de Coeur à Puisaye, lui-même a perdu la faveur royale lors de l’accession du roi Louis XI au début des années 1460. Le renversement, cependant, fut de courte durée, et Chabannes récupéra tous les titres et propriétés par des dispositions spéciales du Traité de Conflans en 1465. Les procédures furent finalement réglées en 1489 entre les Coeurs et Jean de Chabannes, fils d’Antoine et unique héritier masculin.

 

 Sources : Wikipédia, fiches sur Jacques Coeur, informations au Palais de Jacques Coeur, divers.

 

 

 

 

Photographies & Photos