Château de Crépy en Valois, Musée Archerie

 

 

Palais Royal de Crépy en Valois

Crépy en Valois est intimement lié à Jeanne d'Arc, principalement à cause du témoignage de Dunois au procès de réhabilitation, mais aussi parce que c'est la dernière ville dans laquelle elle va organiser la lutte contre les Anglais et vivre librement avant sa capture à  Compiègne le 23 mai 1430.

Le musée de l'archerie, qui est dans l'ancien château de Crépy en Valois, possède une importante collection d'arcs du monde entier ( Japon, etc ) .  Egalement , depuis quelques temps, le dernier étage est consacré à l'art religieux dans le Valois, ce qui pour ma part m'a davantage intéressé que l'archerie à quelques exceptions près.

 

 

 
Informations
  • Adresse : Musée de l'archerie et du Valois - Rue Gustave Chopinet - 60800 Crépy-en-Valois ,  Office du Tourisme - 82 Rue nationale, 60800 Crépy-en-Valois
  • Téléphone :   Musée de l'Archerie : 03 44 59 21 97 - Office du Tourisme : 03.44.59.03.97
  • Heures d'ouvertures & Visites  :

    Tous les jours sauf le mardi de 14h à 18h. Le musée est ouvert du dernier week-end de mars au 11 novembre. Fermé le 1er mai.

    Le centre de documentation du musée est accessible uniquement sur rendez-vous. 

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Histoire et Historique
sources : En chemin avec Jeanne d'Arc, Procès Jeanne d'Arc ,(1) Robert Barrier – Crépy en Valois – Histoire Anecdotique – tome II, (2) La prise de Jeanne d’Arc devant Compiègne, par Alexandre Sorel, 1889, (3) Chronique de Georges Chastelain, chapitre XVI, recueilli dans l’ouvrage de Quicherat, (4) Crépy-En-Valois. Mille Ans D'Histoire - Jean-Marie Tomasini

 

Je ne vais pas m'attarder sur l'histoire et l'architecture du Château, car Jean Mesqui  a déjà fait un fabuleux travail qui est disponible ici : http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/crepy-en-valois.pdf

 

Château de Crépy en Valois & Jeanne d’Arc


 



Le premier Passage

Après le sacre de Charles VII à Reims le 17 juillet 1429, les troupes royales accompagnées de Jeanne d’ Arc s’arrêtent à Crépy-en-Valois le 11 août 1429.
Elle passe devant la collégiale de Saint-Thomas et rentre dans la ville par la porte de Paon, accompagnée de Jean de Dunois et de ses compagnons, dont  Pierre d’Arc.


Collégiale de Saint-Thomas

L’accueil fait à Jeanne d’Arc et au Roi est festif et chaleureux, au point que lors du procès de réhabilitation, Jean de Dunois fera une déposition sur ce sujet, à savoir :


« Après le sacre, quand le roi vint, à la Ferté et à Crespy en Valois, le peuple accourait au-devant de lui, transporté de joie et criant: « Noël ! » La Pucelle chevauchait alors entre l’archevêque de Reims et moi. Elle se prit à dire : « Voici un bon peuple. Je n’en ai pas vu nulle part ailleurs qui montra tant de joie de l’arrivée d’un si noble roi. Et plût à Dieu que je fusse assez heureuse, quand je finirai mes jours, pour être inhumée sur cette terre  »

À ces mots l’archevêque lui dit: «O Jeanne, en quel lieu avez-vous espoir de mourir? » Où il plaira à Dieu, dit-elle. Je ne suis sûre ni du temps ni du lieu; et je n’en sais pas plus que vous. Mais je voudrais bien qu’il plût à Dieu, mon Créateur, que maintenant je me retirasse, laissant là mes armes, et que j’allasse servir mon père et ma mère eu gardant leurs brebis avec ma sœur (**)et mes frères qui seraient grandement joyeux de me voir. »(4)et (1)

Le 7 août, à Montereau Fault Yonne, le Duc de Bedford envoie  une lettre à Charles VII, traitant notamment Jeanne d’Arc de la manière suivante : « d’une femme désordonnée et diffamée, étant en habit d’homme et de gouvernement dissolu ». Mais le plus important dans cette lettre est que le Duc de Bedford, alors Régent du royaume de France au profit des Anglais, propose au Roi de France soit une négociation , soit une lutte militaire pour déterminer qui est le vrai Roi de France. Il fait également, en insistant particulièrement dessus, référence à Dieu qui les a conduit à la victoire.

J’ai trouvé, mais c’est une vision personnelle, qu’il y a une volonté de montrer à Charles VII que Dieu est du côté anglais. Cette remarque ne vaut pas sur la lettre qu’enverra le Duc à son roi en mai 1434, il se montre par ailleurs beaucoup plus inquiet sur la suite des hostilités.

Charles VII reçoit cette lettre à Crépy alors que le Duc se trouve dans les alentours de Mitry-Mory en Seine-et-Marne, à quelques Km de Paris et 40 km environ de route ( soit environ un peu plus d’une journée de cheval et/ou 9 à 10 lieues )  de Crépy en Valois.

 



Le dernier passage de Jeanne d’Arc est plus dramatique

Jeanne d’Arc est au château de Sully-sur-Loire, château de Georges Ier de La Trémoille, alors conseiller du roi, plus ou moins assignée à résidence, même si le terme n’est peut-être pas le plus adéquat, car elle a une totale liberté de mouvement. Il n’est pas impossible par ailleurs que ce dernier  ait joué un rôle sur la capture qui va suivre, car il entre en contradiction totale avec les aspirations de Jeanne d’Arc, il est particulièrement connu pour être versatile, proche des Bourguignons et peu fiable dans ses relations avec le roi.

Elle apprend, par les habitants, que Compiègne est assiégée et la ville demande l’aide du Roi et de Jeanne. Après avoir rencontré le roi à Sully qu’elle quitte promptement, elle arrive à Compiègne le 13 mai 1429 avec une escorte de 500 hommes environ, elle revient sur Crépy en Valois pour chercher et organiser des renforts.
Il est possible, sans certitude cependant, qu’elle ait habité cet Hôtel d'Orléans. En effet le palais féodal n’était pas dans un état suffisant semble-t-il pour y habiter. Cet hôtel comportait le blason des Orléanais, donc du roi, ce qui semble suffisant pour identifier l’hôtel où elle fut logée, mais probablement uniquement à son deuxième passage.

 

Hôtel Orléans à Crépy en Valois

Hôtel Orléans à Crépy en Valois, il a été construit vers le  milieu du XVe siècle, il n'est pas donc sûr et évident qu'il soit bien l'hôtel où elle fut logée. La légende locale l'attribue cependant, sans élément probant ou pièce justitificative, d'autant qu' elle logeait dans des "hôtels"" et "maisons" voir des "appartements" proches du roi, comme à Chinon dans le Donjon. Je n'ai pas vu de texte relatant qu'elle était logée avec le roi ce qui conduirait alors au raisonnement suivant : elle n'aurait donc pu être logée dans cet hôtel si le roi y vivait, en tout cas lors du retour de Reims, d'autant qu'il était accompagné d'une troupe importante de gens qui logeaient dans ses appartements ( services, gardes, intendances, conseiller, familles etc ). Il se peut par contre qu'elle y soit logée à son retour dans la ville, puisque le roi était dans la Loire à ce moment là, mais aucun élément de l'époque ne permet de l'attribuer,  seule la légende locale y fait mention, source devant laquelle il faut en général rester très prudent. Le palais royal , ducal et comtal, à quelques centaines de mètres de l'hôtel, ne semblait pas occupé, car inhabitable à cette époque.

 Pour autant c'est bien une cheminée monumentale, aujourd'hui disparue, qui accrèdite la thèse d'un hôtel appartenant au roi de France par un manteau en fleur de lys et un blason aux armes royales. Cette partie, démontée en 1873, se trouve aujourd'hui en Franche-Comté dans le Doubs, au château de Cléron. L'Hôtel  a été probablement construit par Charles d'Orléans ou par sa femme Marie de Clèves.

On remarque les mâchicoulis et la façade du XVe, même si on ne peut être certain que l’actuelle façade soit celle de son époque. En effet les Anglais attaquèrent la ville ( les dates divergent à ce niveau : soit en juillet 1431 ou en mars 1433 ) de Crépy en Valois et massacrèrent les habitants ( viols et meurtres ), qui ont résisté tant bien que mal à la déferlante anglaise menée par le Comte anglais Hutington. La ville fut également brûlée en grande partie. Alors que la ville comptait 8000 habitants environ, il n’en resta que 200 : ils ont été soit tués ou ont réussi à fuir.(4)

Alertée des positions anglos-bourguignonnes, elle repart quelques jours plus tard sur Compiègne accompagnée de Pierre d’Arc et du Capitaine Barthélémy Barrette, qui paraissait pour ce dernier, très fébrile à l’idée d’attaquer les Bourguignons alors très nombreux, elle lui répondit : « Par mon Martin ( en référence à Saint-Martin ? ou son baton ? ), nous sommes bien assez ; j’irai voir mes bons amis de Compiègne » ( procès ) .

 Elle part de Crécy en Valois vers le 22 mai dans la nuit, vers minuit (2) pour éviter une embuscade, le trajet est périlleux bien que la ville soit à seulement 24 km de route environ ( excepté d’éventuels détours ), sachant que la position ennemie n’était pas totalement définie. Au point d’ailleurs qu’il n’est pas impossible qu’elle ait fait un détour, puisqu’elle rentre par la porte de « Pierrefonds », la porte de la ville de Compiègne  la plus extrême des positions bourguignonnes et à la lisière de la forêt.

Elle est accompagnée alors de Pierre d’Arc, Jean Pasquerel, un page qui porte sa bannière, Poton le Bourguignon (*),  Barthélemy Barrette et d’hommes d’armes ( Archers, arbalétriers principalement ). On sait également qu’elle avait une tunique dorée à l’or et de couleur vermeil (3), elle montait un demi-coursier gris pommelé et tenait une épée prise à un Bourguignon (2).

Lors d’une sortie le 23 mai, elle est capturée par les Bourguignons, mais c'est  une autre histoire…

 

La Collégiale de Saint-Thomas

 
Fondée en 1182 par Philippe d'Alsace et sa femme Elisabeth Comtesse de Vermandois et dame de Valois, édifiée  en dehors des fortifications de la ville. Elle est dédiée à Thomas Becket , archevêque de Canterbery, assassiné par Henri II roi d'Angleterre en 1170, en l'honneur de son passage à Crépy en Valois.

Cette position extérieure servira aux Anglais pour prendre Crépy en Valois ( en 1431 ou 1433 ) en utilisant la tour du clocher pour surplomber les murailles de la ville. Elle fut détruite par ces derniers pour éviter une réutilisation par les Français lors d'un siège éventuel. Le clocher est donc fin XVe même si son apparence fait plutôt penser à une tour clocher du XII ou XIIIe.

Le tympan du porche d'entrée contient une des rares inscriptions d'origine révolutionnaire, phrase attribuée à Robespierre :

Inscription révolutionnaire, Robespierre

"Le peuple françois, reconnait l'être suprême et l'immortalité de l'âme"

Après la Révolution, elle est vendue et transformée en carrière de pierre, la tour clocher fut sauvée par Monsieur de De la Hante en 1803.

 

Les Ursulines

 

Ursulines

En 1620, Louis XIII donne le château à une congrégation des demoiselles de Crépy, dans le but d'instruire les jeunes filles de la ville sans distinction sociale. Elle resta en place jusqu'en 1791, date à laquelle l'ensemble est revendu. Il ne reste plus que le portail  d'entrée style Louis XIII, l'ensemble des autres éléments a été entièrement détruit. Propriété privée, elle ne se visite pas.

 

Maison de la Rose

 

Maison de la Rose, 1537

Ne pas se fier à l'entrée un peu austère.

 

Bel exemple d'architecture du XVIe dans un style italien, construit en 1537  par Laurent de Boves, receveur des domaines du Valois. Ses éléments intéressants, non visibles sur les photos, est sa tourelle d'angle polygonale abritant un escalier de vis en pierre ( on peut voir ce style ici dans une autre propriété privée mais visible de l'extérieur ) des pierres sculptées et des toits avec faîtages décorés de motifs allégoriques et animaliers.

Elle est construite sur plusieurs caves en plusieurs niveaux, d'époque  XIVe avec des voûtes de croisés d'ogives ou creusées à même la roche. Cette maison exceptionnelle est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 2001. Elle ne se visite qu'avec l'Office du Tourisme, il faut se renseigner pour de plus amples indications. C'est une propriété privée.

 

Le Musée de l'Archerie

Il est composé de plusieurs salles entièrement dédiée à l'arc.

Brigandine du XVe

Brigandine

 

Soleret en côte de maille,  cuissot pour protéger les cuisses, grève pièce en fer couvrant le bas de la jambe du genou jusqu'au pied .

archer-solerets-greves-cuissot

 

 

A l'étage supérieur, une belle exposition d'art chrétien de la région :

Saint-Sébastien 

Saint Sébastien

 

Saint-Fiacre, du XVIe

Saint-Fiacre

 

 

 

 



(*) Je m'interroge sur sa présence, en effet selon le livre de Jean-Marie Tomasini, il devient le capitaine de Crépy en Valois pendant la présence anglaise, mais il peut ( toujours selon l’auteur ) s’agir aussi d’une autre personne  : le Bâtard de Thian. Un mystère plane donc sur ce personnage. Cependant les trahisons, les changements de camps selon les intérêts de chacun est quelque chose de très courant à l’époque.

(**) J’ai surligné le texte sur « ma sœur » car à ma connaissance aujourd’hui, sa seule sœur dont on est sûr de l'existence, Catherine,  est bien morte avant son départ de Vaucouleurs et il ne semble pas qu’elle ait une autre sœur ( quelques doutes subsistent ), ce qui laisse supposer que le témoignage en question n’est pas forcément très précis et qu’il y a toujours lieu d’être particulièrement vigilant. Cependant elle semble en tout cas vouloir revenir chez elle, mais que le « roi du ciel » l’en empêche, c’est cependant une étonnante constante dans ce qu’elle dit depuis son départ de Vaucouleurs.











 

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