Château et ferme d'Esmans
Esmans est un petit village à quelques km de Montereau Fault Yonne . D'origine Celte, le terme de Amans veut dire rivière, le village eu plusieurs noms : Imantia en 680, vers 810 le nom de Acmant et en 858 Agmandum. Le site semble avoir été utilisé également pendant l'époque romaine avec un aqueduc souterrain. La plus vieille citation d'Esmans est lors de la translation du corps de Saint Germain en 496-576, évêque de Paris, dans l'église de Saint-Germain-des-Prés.
Saint-Louis passa à Esmans le le 26 août 1255 et à d'autres dates.
Le premier Château fut édifié au VIIIe siècle, très probablement un manoir ou logis seigneurial, puis progressivement le château devient plus massif avec au moins deux tours , un Pont-Levis permettait son accès avec des douves autour de la forteresse. En 800, le territoire d'Esmans comptait, sans compter la forêt, des cultures diverses en petites exploitations de 1 407 hectares.
Un nouveau château est construit au XIIIe, celui que nous voyons aujourd'hui en partie, en 1350 il est vendu à Jean de Corbigny prieur de Saint-Germain des Pré par le Duc d'Esmans. Il est ravagé en 1372 par les Anglais.
Guillaume Briçonnet, frère de Catherine de Briçonnet qui édifia le château de Chenonceau et frère de Denis Briçonnet qui fit construire le château de Coussay, reconstruit le château après la destructions par les Anglais. Guillaume Briçonnet meurt au château le 24 janvier 1534, il est inhumé dans l'église comme notamment l'abbé Irminon, de 811 à 819, qui fut dans les 9 témoins qui signèrent le testament de Charlemagne.
En 1776, le 8 Août un incendie ravage une partie du village.
Le château, aujourd'hui une ferme depuis 1660, ainsi que l’église sont aujourd'hui inscrits à l'inventaire des bâtiments de France.
Informations
- Adresse : adresse la plus proche pour le GPS : 1 Route de Montereau - 77940 Esmans
- Google Maps : carte d'Esmans
- Téléphone :
- Email :
- Site : site de la municipalité : http://www.esmans.fr
Heures d'ouvertures & Visites : Propriété privée, ne se visite pas mais visible de l'extérieur. Parfois ouvert lors des journées du patrimoine ( rare ).
Histoire et Historique
Lors de fouilles archéologiques, il fut mis en lumière un aqueduc souterrain en juin 1960. Ce qui démontre que dès l'époque Gallo-Romaine il y a une présence humaine. En 1998 l'association Via Agrippa trouva de nombreuses tuilles et des céramiques gallo-romaines datées du IIe et IIIe siècle après J-C. La plus vieille citation d'Esmans est lors de la translation du corps de Saint Germain en 496-576, évêque de Paris, dans l'église de Saint-Germain-des-Prés. On suppose qu'il y a une première fortification, ainsi qu'un prieuré et une habitation seigneuriale au VIIIe siècle.
Le polyptyque de l'abbé Irminon, qui est un dénombrement des manses, des serfs et des revenus de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés sous le règne de Charlemagne rédigé vers 823/828, recense les différentes possessions des religieux à Esmans.
La manse seigneuriale de l'Abbaye de Saint-Germain comprenait 9 cultures de terre labourable d'une contenance de 404 bonniers, 66 arpents de vieille vigne, auxquels l’abbé Irminon rajoutera 14 arpents de jeune vigne, le tout produisant 600 muids de vin. Un bois de quatre lieues de tour était suffisant pour engraisser 500 porcs ; le bois est appelé silva usta dans le diplôme de Louis le Pieux datant de 829. 70 arpents de pré, d’où l'on pouvait retirer 150 charretées de foin annuellement. Quatre moulins produisant annuellement 105 muids de grain, deux sols et deux oies31. Esmans renfermait alors 107 ménages dont 92 couples, 15 veufs ou célibataires. On y comptait 199 chefs de famille et 250 enfants ou autres parents pour un total de 449 personnes. Les manses tributaires avaient pour contenance 685 bonniers de terre labourable, 108 arpents de vigne, 44 arpents de pré.
Le polyptyque dénombre également les écarts d'Esmans à cette époque; Montmachoux, Vilthé et Fontaines un hameau de nos jours disparu qui comptait 64 d'habitants au temps de l'abbé Irminon et qui était situé entre Vilthé et Tertre-Doux; ce qu'il reste de ce hameau se nomme désormais la Fontenotte ou l'on trouvait une tuilerie au xixe siècle ainsi qu'une petite fontaine dans les dépendances31.
Hilduin, le successeur de l'abbé Irminon, partage les biens de son abbaye en affectant la terre d'Esmans et ses revenus à la mense conventuelle pour l'entretien et le vêtement des moines. Ce partage est confirmé en 829 par Louis le Débonnaire32.
857, l'abbé Gozlin et les religieux de Saint-Germain-des-Prés, fuyant les raids des Normands, viennent se réfugier au château, apportant avec eux les reliques du saint. Ils y restent jusqu'en 861. La châsse renfermant les reliques de saint Germain fut déposée dans l'église d'Esmans où elle fut l'objet de la dévotion des habitants de la contrée et ou selon Aimoin, moine de Saint-Germain et témoin oculaire, se produisirent plusieurs guérisons miraculeuses33. Dans le même temps, les corps des saints martyrs Georges, Diacre et Aurèle et le chef de Sainte Natalie furent apportés de Cordoue et mis en dépôt dans l'église d'Esmans34. Vers 88835, l'église est endommagée par les Normands.
Louis VII
Du 1er août 1139, au 6 avril 1140, Louis VII séjourne au château d'Esmans. En 1178, Adèle de Champagne, reine de France, confirme la cession faite par le chevalier Barthélemy aux religieux de Saint-Germain-des-Prés de tout le droit de voirie en plaine et dans les bois qu'il prétendait avoir sur la ville d'Esmans. En 1201, à la suite d'un mouvement d'émigration des serfs vers la commune de Flagy qui relevait de l'autorité royale; un compromis fut signé entre Robert abbé de Saint Germain et la reine Adèle de Champagne. Les vassaux d'Esmans réfugiés à Flagy qui auraient cultivé à champart pendant un an et un jour les terres de l'abbé; les posséderaient en paix alors que ceux qui ne se trouvaient pas dans ce cas les perdraient.
1202, la seigneurie des moines à Esmans fut accrue par la cession du chevalier Gilon de Flagy de son droit d'avouerie sur Esmans. L'avouerie tenue par Gilon étant un fief du roi Philippe Auguste; ce dernier confirma cette cession faite à Robert, abbé de Saint-Germain-des-Prés.
17 janvier 1225, Louis VIII fait étape à Esmans.
Louis IX (Saint Louis)
Le 26 août 1255, Louis IX (Saint Louis) se rend au château d'Esmans, il y viendra quatre nouvelles fois : le 14 mai 1260, le 19 et 20 avril 1264, le 20 janvier 1265 et en mars 1270.
1256, s'ouvre un procès, celui des habitants d'Esmans sujets de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés qui protestent contre les redevances serviles que les moines perçoivent sur eux. Ils prétendent que c'est contre tout droit, puisqu'ils étaient autrefois de condition libre, que depuis quelques années, l'abbaye a voulu leur imposer la taille à volonté, la mainmorte, des corvées arbitraires, dont leurs ancêtres étaient exempts36. Ils réclament à l'abbé Gérard de Moret la diminution du montant de la taille en orge lorsque le roi réside chez eux et fait valoir son droit de gîte et obtiennent une réduction à quarante livres.
À partir du xiiie siècle, on constate un accroissement de l'étendue du domaine d'Esmans par divers dons et achats. Le 29 septembre 1268, dame Asceline, fille de feu Simon d'Esmans et veuve d'Étienne de Marcilly, écuyer, prononce ses vœux et fait cession à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés de tous ses biens et terres qu'elle possédait au territoire d'Esmans.
1272, juin, l'abbé de Saint-Germain-des-Prés concéda aux prévôts de la maison d'Esmans, sous condition d'une rente de dix livres tournois, le droit de prendre le bois nécessaire pour chauffer le four d'Esmans dans les bois de Saint-Germain. On s'était contenté jusqu'alors du chaume et de la paille ramassés dans les champs du pays, ce qui portait préjudice à la terre privée des éléments fertilisants de ces engrais. En août 1277, messire Jehan de Moustiers, écuyer et dame Ysabeau, sa femme cédèrent aux religieux contre rente un fief qui était tenu par messire Jehan de Vers, chevalier.
Une tour probablement du XIIIe siècle, la forme évasée en bas de la tour semble être contemporaine aux constructions phlipiennes ( sous Philippe-Auguste ).
Philippe IV le Bel
En novembre 1289, l'abbé de Saint-Germain Jean de Cumène délivre de servitude les habitants d'Esmans à condition pour ceux d'entre eux qui auraient une maison dans le domaine de l'abbaye payent tous les ans douze deniers parisis pour avoir le droit de bourgeoisie.Ce que confirmera le roi Philippe IV le Bel qui fera d'ailleurs étape à Esmans avec sa femme Jeanne de Navarre au début du mois de janvier 1302.
Vers le milieu du xive siècle, Guillemin de Tilley céda aux religieux une certaine étendue de terre et de pré33. En 1352, Jehan de Corbigny, grand prieur de Quartier Saint-Germain-des-Prés et prévôt d'Esmans, acheta de Reynauld du Maroys duc d'Esmans son manoir, entouré de fossés, 8 arpents de pré, 50 arpents de terre. Le grand prieur donna cette propriété à l'abbaye.
Destruction du château
1372, pendant la guerre de Cent Ans, les armées anglaises dévastèrent toute la contrée et détruisirent le château d'Esmans; la description suivante en fut faite; "L'estat de l'ostel d'Esmans est tel : le grand manoir, ou anciennement avoit très fort lieu de massonnerie et de charpenterie, tout enclaux dedans fossés et eau, fu tout abatu et rasé par le faict du Roy d'Angleterre".
1384, l'abbé Richard établit un dénombrement des biens de son monastère ou nous pouvons constater la suppression du prieuré d'Esmans et la transformation de cette dépendance de l'abbaye en prévôté. On rend dans la dite ville, haute, moyenne et basse justice.
1467, Robert de l'Espinasse, ayant prodigué les biens de l'abbaye, en perdit l'administration pendant 5 années. Il reçut pendant ce temps pour son entretien la jouissance des terres d'Esmans et de Saint-Germain33. À la fin du xve siècle, les religieux poursuivent leurs efforts pour augmenter l'étendue du domaine. En octobre 1497, frère Jehan de Rozoy, prévôt d'Esmans, acheta à Pierre Renard et à sa femme tout l'héritage qu'ils pouvaient avoir en la ville et au terroir d'Esmans33.
Le 19 aout 1511, l'abbé de Saint-Germain-des-Prés acquit du sieur Cinbroy 38 arpents de terre. Deux jours plus tard ce même abbé se rendait acquéreur du moulin à foulon qui était situé entre Esmans et Fossard33. Le 18 mai 1517 : le roi François Ier accorda aux religieux la sauvegarde royale pour empêcher les gens d'armes de ne rien prendre, ni loger sur les terres d'Esmans et de Saint-Germain-sur-Montereau, avec leur dépendances.
Reconstruction du château par Guillaume Briçonnet.
Le château d'Esmans est reconstruit par Guillaume Briçonnet. Il est évêque de Meaux et abbé de Saint-Germain. Il en fait ainsi une de ses résidences favorites et y meurt le 24 janvier 1534 à l'âge de soixante-quatre ans. Il y rédige son testament le 21 janvier 1534 faisant le choix du lieu de sa sépulture suivant le lieu de son décès. Il y ajoute ensuite deux codicilles. Le testament nous fait connaitre les personnes dont il choisit de s'entourer au moment de quitter ce monde : Messire Anthoine Bohyer sieur de Sainct Cyergue et de Chenonceaux, Général de France; maistre Jean Desjardin, Docteur en médecine demeurant à Paris; Jean Parisé, prestre, vicaire de l'église paroissiale d'Esmans et notaire en la cour de Sens; Jacques Heraults, chanoine de Meaux; Anthoine Martin, prestre, etc.
C'est selon sa volonté dans l'église d'Esmans qu'il sera inhumé; devant le maître-autel. Selon son souhait il bénéficiera des prières des paroissiens d'Esmans chaque année.
La famille Briçonnet est assez connue dans cette période de la fin du XVe au XVIe :
Katherine Briçonnet (1494-1526), construit le château de Chenonceau avec son mari Thomas Bohier, fille du cardinal Guillaume Briçonnet (1445-1514).
Jean Briçonnet († 1559), fils du cardinal Guillaume et frère de la précédente, conseiller d'État, trésorier général de Provence et du Dauphiné. Il fait bâtir le château des Réaux. Sa fille Anne épouse en 1524 Robert Dauvet, président à la Chambre des Comptes, d'où Charlotte Dauvet, femme en 1557 de François de Béthune-Locres de Rosny et mère de Sully.
Les Religieux
Robert Briçonnet († 1497), archevêque de Reims et chancelier de France, fils de Jean Briçonnet l'Aîné.
Guillaume Briçonnet (1445-1514), dit le Jeune ou le « cardinal de Saint-Malo », archevêque de Reims puis de Narbonne, cardinal, frère puîné de Robert Briçonnet et de Guillaume l'Aîné, et fils de Jean Briçonnet l'Aîné.
Guillaume Briçonnet (1470-1534), évêque de Lodève (1489-1519), évêque de Meaux, fils du cardinal Guillaume Briçonnet (1445-1514).
Denis Briçonnet (1473-1535), évêque de Toulon, puis de Saint-Malo et de Lodève (1519-1520), fils du cardinal Guillaume Briçonnet (1445-1514).
Michel Briçonnet (1477-1574), évêque de Nîmes de 1515 à 1554, neveu du cardinal Guillaume et fils de Guillaume l'Aîné.
Claude Briçonnet, évêque de Nîmes de 1554 à 1561, évêque de Lodève (1561-1566) neveu du précédent, fils de Guillaume de Glatigny et petit-fils de Guillaume l'Aîné.
Les politiques
Jean Briçonnet l'Aîné († 1493), 1er maire de Tours en 1462.
Jean Briçonnet le Jeune, dit Patron, maire de Tours en 1469, frère cadet de Jean l'Aîné.
Pierre Briçonnet († 1509), général de six galères, général des finances de Languedoïl de 1493 à 1496, maire de Tours en 1496, fils de Jean l'Aîné.
François Briçonnet (?-1504), maire de Tours en 1499 et maître de la Chambre aux deniers du roi en 1511, fait construire le château de Candé sur la commune de Monts (Indre-et-Loire), fils de Jean le Jeune et cousin germain du cardinal Guillaume.
Jean Briçonnet (†1538), neveu du cardinal Guillaume, fils de Guillaume l'Aîné et frère de l'évêque Michel, conseiller du roi au parlement de Paris et vice-chancelier de Bretagne, abbé commendataire de Blanche-Couronne de 1505 à 1538.
François III Briçonnet (1573-1631), petit-neveu de l'évêque Claude et arrière-petit-fils de Guillaume de Glatigny ci-dessus, maître ordinaire (puis président ?) de la Chambre des comptes de Paris.
Changement de fonction, le château devient une ferme
Des baux de fermage nous font connaitre la valeur des diverses parties d'Esmans au xvie siècle : Le 24 mai 1518, le moulin à draps situé sur le ruisseau d'Esmans entre le château et le grand moulin de Fossard est donné à bail perpétuel par les religieux pour un prix annuel de 10 livres de cens. Le 5 mai 1530, le moulin de Fossard fut affermé pour une redevance annuelle de 6 muids de froment et 12 deniers tournois convertie en 1672 en 670 livres. En 1538, l'abbé de Saint-Germain-des-Prés afferma le revenu de la seigneurie d'Esmans pour une somme annuelle de 1 240 livres.
La déclaration faite par l'abbé de Saint-Germain-des-Prés en 1548, nous décrit la seigneurie d'Esmans : "Le château et l’hôtel seigneurial d'Esmans clos avec fossés. Près de ce château sont la maison, grange, étables, bergeries, cours, jardins, colombier et fossés à poissons ; le tout clos de murs et contenant 2 arpents de terre. auquel s'ajoute 260 arpents de terre labourable et 5 arpents de pré. Ces maisons et terres avec prés, non compris l’hôtel seigneurial, sont baillés pour 11 muids de grain, mesure d'Esmans. Ces 11 muids peuvent valoir 110 livres tournois annuellement, à raison de 10 livres le muid"..
1626, Richelieu prescrit le démantèlement des châteaux forts seigneuriaux. Le château est transformé en ferme. Le 7 aout 1678, Pelisson, administrateur temporel de l'abbaye acquit pour 7541 livres, un domaine de 118 arpents de terre labourable à Esmans. Le 7 novembre pour le prix de 3600 livres il adjoignait aux possessions monastiques d'Esmans la maison et ferme du Fossard, ou du petit Vimpelle qui est devenue au commencement du xixe siècle la propriété du comte de Fautras. Précédemment au xviie siècle le grand-fossard appartenait à la famille de Faissy. Il existait là jadis une maladrerie ayant été annexée à l’hôtel-Dieu de Montereau en 1695.
En 1734 afin d'éviter un procès; une transaction fut conclue entre le cardinal de Bissy, évêque de Meaux et abbé de Saint-Germain-des-Prés et Louis Garat, curé d'Esmans qui abandonna tous ses droits et prétentions sur les menues et vertes dîmes et les novalles de la paroisse; moyennant une rente annuelle de 150 livres fournie par le receveur de l'abbaye.
En mars 1735 : un drame survint au château d'Esmans 4 personnes furent écrasées sous une démolition; un chirurgien de Montereau et ses deux enfants ainsi qu'une servante du château.
Le 19 octobre 1764 : une confirmation religieuse générale concernant une grande partie des familles et des enfants d'Esmans eut lieu à Montereau à la Collégiale Notre-Dame-et-Saint-Loup, Cette confirmation fut faite par le cardinal Paul d'Albert de Luynes archevêque de Sens.
Avec le terrier dressé en 1772; l'on constate que le territoire d'Esmans était divisé en 5650 parcelles qui étaient possédées par 429 propriétaires.
Le 8 aout 1776, à 10 heures du matin un incendie ravage une partie du village. Cinq maisons et une grange remplie de grains furent la proie des flammes. D'après les constatations; une flammèche sortie d'une cheminée et portée par le vent qui était au sud sur une couverture de chaume, a été la cause de l'incendie. Un tourbillon de vent emporta une torche de paille enflammée et propagea l'incendie sur une autre maison également couverte en paille. M. Le Comte François Ferdinand de Lannoy, Brigadier des armées du Roi qui aperçut les flammes de son château de Surville fit sur le champ atteler ses chevaux pour y conduire la pompe et une tonne d'eau afin de porter secours aux habitants d'Esmans ainsi que les officiers de la justice d'Esmans et les officiers du bailliage et de la ville de Montereau qui envoyèrent divers renforts pour tenter de circonscrire l'incendie. Plusieurs habitants ont perdu la totalité de leurs effets et de leurs bestiaux; une femme de 80 ans a été arrachée des flammes à moitié suffoquée, par son petit-fils, qui s'est jeté dans la maison embrasée. Une pluie survenue le soir a aidé à éteindre le feu qui couvait sous les débris. M. Le Comte de Lannoy est revenu au milieu de ces malheureux incendiés; après avoir aidé à calmer les ravages du feu, il a voulu être le premier à remédier à la misère des victimes en y distribuant une aide financière. Le Cardinal Charles Antoine de la Roche-Aymon, Seigneur d'Esmans apportera lui aussi son aide aux sinistrés. Il sera le dernier abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés. De sa mort le 27 octobre 1777 à la suppression des ordres religieux en 1791, l'abbaye sera mise aux économats.
Révolution Française et Empire
Au début de la Révolution, le 24 novembre 1789, un décret confisque les biens du clergé ; la seigneurie d'Esmans n'est plus la propriété des abbés de Saint-Germain-des-Prés. En 1790 les déclarations des religieux permettent de connaitre les revenus et charges du domaine d'Esmans. Pour les revenus la seigneurie rapporte un total de 8975 Livres. Les charges sont de 450 Livres pour le curé d'Esmans, pour abonnement et menues dixmes, de 20 Livres pour le maître d'école d'Esmans et de 25 Livres pour le juge d'Esmans33. Les biens de l'abbaye furent décrits et estimés de la façon suivante : la ferme du petit Vimpelle, servant d'auberge et composée de plusieurs bâtiments, de 145 arpents de terres labourables en plusieurs pièces, louée aux sieurs Huffon et Aubineau pour une estimation de 19184 Livres. Les grand et petit moulins de Fossard, consistant en plusieurs bâtiments, jardin, et 50 arpents de terres labourables, loués au Sieur Aubineau moyennant 1400 livres pour une estimation de 33313 Livres. Une ferme ci-devant seigneuriale, composée d'un corps de ferme, 4 arpents de terres, sur lesquels il y a la grange aux dîmes et un colombier, ainsi que 350 arpents en terres et friches, 6 arpents de bois taillis en plusieurs pièces, loué au Sieur Louis-Laurent Barbe, moyennant 1670 Livres pour une estimation de 44903 Livres. Les biens furent vendus par adjudication au district de Nemours le 11 mai 1791.
Sous la Révolution le 5 novembre 1793, 66 contribuables de la commune d'Esmans font don de 351 livres et 10 sols à la convention nationale en assignats et monnaie, produit d'une contribution et offrande patriotique pour les frais de la guerre. La commune d'Esmans garantit ainsi à la Convention nationale l'attachement inviolable qu'elle partage avec les Jacobins de Montereau.
sources : wikipedia, A Dupré Notice Historique sur Esmans, source sur place, Provins et sa région par Michel Veissière qui est la source principale du texte.