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- Catégorie : Les Eglises de Paris
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Église de Saint-Germain-des-Prés
L'église de Saint-Germain-des-Prés, anciennement l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, est ouverte à la visite, elle est située dans le 6ième arrondissement de Paris. C'est aujourd'hui l'édifice religieux le plus ancien de Paris. L'église est dynamique, très visitée par des touristes et par les fidèles catholiques. Un nombre important de concerts et de rendez-vous culturels y sont proposés, offrant à l'église un rayonnement culturel et cultuel important dans la capitale. Plusieurs personnages historiques y sont inhumés.
Saint-Germain-des-Prés est l’une des plus anciennes églises de Paris, héritière d’une puissante abbaye mérovingienne fondée au VIe siècle et longtemps nécropole des premiers Roi francs. C’est aujourd’hui un lieu emblématique où se Roi mémoire médiévale, vie de quartier et légendes parisiennes.
Brève présentation historique
L’abbaye est fondée vers 543–558 par le Roi mérovingien Childebert Ier, fils de Clovis, pour abriter des reliques prestigieuses rapportées d’Espagne, notamment la tunique de saint Vincent. À l’origine dédiée à Saint-Vincent et à la Sainte-Roi, elle prend le nom de Saint-Germain après l’inhumation de l’évêque Germain de Paris en 576, dont le culte donnera au lieu sa renommée.
Du VIe au VIIIe siècle, l’abbaye sert de nécropole royale pour plusieurs souverains mérovingiens et leurs épouses, avant que ce rôle ne soit transféré à Saint-Denis. Malgré les destructions vikings et les reconstructions successives, l’église conserve un clocher roman du Xe siècle et un chœur gothique primitif, ce qui en fait l’une des plus anciennes grandes églises subsistantes de la capitale.
Une anecdote marquante
Pendant la Révolution française, les moines sont chassés et les bâtiments conventuels sont transformés en fabrique de salpêtre, composant essentiel de la poudre à canon. En 1794, l’allumage imprudent d’une pipe provoque une explosion spectaculaire qui ravage une grande partie de l’abbaye, ne laissant miraculeusement debout que l’église, comme un survivant isolé au milieu des ruines.
Au XIXe siècle, l’édifice, très abîmé, est menacé de démolition avant d’être sauvé par une vaste campagne de restauration soutenue par des défenseurs du patrimoine, ce qui lui permet de rester aujourd’hui le cœur spirituel du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Cette histoire mouvementée, entre dévotion royale, violences révolutionnaires et renouveau romantique, explique en partie le fort pouvoir d’évocation qui se dégage encore de l’église

Informations
- Adresse : Roi Saint-Germain-des-Prés 3, Place Saint-Germain-des-Prés – 75006 Paris
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 01 55 42 81 10
- Email :
- Sites : Site de l'église http://www.eglise-sgp.org - Les Amis de l'Abbaye http://www.amis-abbayesgp.com/ , l'église fête ses 1000 ans en 2014 : http://www.1000ans.org/
- Heures d'ouvertures & Visites : l'église est ouverte tous les jours, Messes.
L'abbaye fut fondée par Childebert Ier et l'évêque de Paris, Saint-Germain et la première église abbatiale fut consacrée à la Sainte-Croix et à Saint Vincent de Saragosse le 23 avril 558. Elle devient une nécropole Royale jusqu'à l'édification de la basilique de Saint-Denis. Saint-Germain y fut inhumé en 576.
Les invasions Normandes en 863 puis Danoise en 885 – 887 endommagent probablement l'abbaye et l'ensemble est restaurée. Mais c'est cependant au Xe siècle que d'importantes reconstructions sont réellement entreprises par l'abbé Morard, dont le clocher-porche actuel en est le témoin. On retrouve encore aujourd'hui de cette époque les quatre premiers niveaux du clocher occidental, la nef et le transept ainsi que des chapiteaux.
Le chœur actuel est édifié plus tardivement au milieu du XIIe siècle dans un style gothique primitif, une des premières églises de ce style, elle est consacrée par le pape Alexandre III le 21 avril 1163.
Au XIIIe siècle de nouveaux bâtiments, principalement de fonctions, sont construits. Pierre de Montreuil, l'édificateur de la Sainte-Chapelle ainsi que celle probablement de celle de Saint-Germain-en-Laye, édifie une chapelle abbatiale dédiée à la Sainte-Vierge ainsi qu'un cloître. Cette dernière est détruite au XIXe siècle.

La chapelle de la Sainte-Vierge vers 1802 lors de sa destruction. On remarquera la ressemblance avec celles de Paris et la Sainte-Chapelle de Saint-Germain-en-Laye première de cette série.

L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés était encore entourée de douves au début du XVIe, en haut à droite on trouve l'église Saint-Sulpice avant sa reconstruction. Plan de Paris entre 1512 et 1532.
1633, l'Abbaye alors sous la responsabilité directe de la papauté adopte la règle de Saint-Maur. Elle entre alors dans une période de rayonnement culturel et cultuel. La congrégation de Saint-Maur fait de Saint-Germain-des-Prés son abbaye-mère. Les mauristes rénovent la science historique en lui imposant plus de rigueur dans la lecture des sources : dom Jean Mabillon, dom Bernard de Montfaucon comptent parmi les plus grands historiens et précurseurs de la recherche historique. Ils y rassemblent à l'abbaye une importante bibliothèque d'imprimés et de divers manuscrits.
30 Juin 1789, les prémices de la révolution française. En effet fin juin une forte tension montait entre la Cour et l'Assemblée, les soldats d'élites de la Garde Française refusèrent de tirer sur la population qui s'exprimait en faveur des députés. Des soldats furent emprisonnée dans l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés pour « indiscipline », mais ils seront libérés par le peuple quelques jours plus tard. C'est cette même Garde Française qui aura un rôle majeur lors de la prise de la Bastille.
En 1790, il est décidé la suppression des Abbayes et celle de Saint-Germain-des-Prés survient le 13 février 1792. Les bâtiments monastiques sont vendus comme Bien national par adjudication à M. Ledoux pour la somme de 8 120 Livres. Les manuscrits de la bibliothèque sont éparpillés mais une grande partie est achetée par un diplomate russe Piotr Doubrovski.
Les tombeaux mérovingiens sont saccagés pour la plupart et la chasse réalisée en 1408 contenant les reliques de Saint-Germain fut fondue.
Une raffinerie de salpêtre est installée dans l'église de 1794 à 1802, l'armée installe une réserve de charbon et une fonderie de canons de fusils.
Le 19 août 1794, douze tonnes de poudres entreposées en l'abbaye explosent et propage le feu dans les bâtiments. L'œuvre de Pierre de Montereau est détruite ainsi que le cabinet des antiquités et la bibliothèque mais les livres sont sauvés.
Malgré que la chapelle de la Vierge fut rendue au culte le 31 mai 1795, elle est détruite en 1802 et c'est l'église qui récupère le culte le 29 avril 1803.
1802, la rue de la Paix, actuellement rue de l'Abbaye, est crée au travers du cloître.
1804, la rue des Petits-augustins devenue aujourd'hui rue Bonaparte est réalisée au travers des jardins de l'Abbaye.
L'église ayant perdue son statut d'Abbaye, elle devient une paroisse.
1821 – 1854, première grande campagne de restauration après la révolution. Victor Baltard ainsi qu'Étienne-Hippolyte Godde sont les architectes de cette importante restauration.
1862, elle est classée monument historique.
1953, les restes de l'abbaye sont inscrits également le 26 octobre.

Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, plan de l'abbaye au XVIIIe. Les éléments qui subsistent encore aujourd'hui : En rouge le palais Abbatial édifié au XVIIe, en bleu l'église de Saint-Germain-des-Prés et en jaune l'infirmerie de l'Abbaye. Photo Google Maps.






























