Château du Châtelier

Château du Châtelier à Paulmy

 

Le Château du Châtelier est une forteresse du XIIe  et XIIIe  dont son donjon à bec en est le témoin imposant. Il est entouré de douves peut être creusées en utilisant les pierres comme carrières. C'était une forteresse imposante de la Touraine et difficilement prenable. Il fut fortement endommagé pendant les guerres de religions, ainsi qu'à la révolution, car il a été un bastion du protestantisme dont sa "Grange des Protestants" en garde la trace. Tous les ans, pendant le mois d'août, est organisé les médiévales. 

 

Historique & Histoire du château
source : texte fourni sur place écrit par l'association les amis du châteler (?)

Sur un rocher calcaire  d’environ 430 mètres de  circonférence, l’œil étonné du touriste  voit surgir au tournant d’une route boisée, au fond d’une paisible vallée, l'importante masse de l’ancienne forteresse.

C’était autrefois une des places les plus fortes de la Touraine, et une des plus anciennes. Le château entouré de douves alimentées en eaux vives par des canaux, était un des mieux fortifié de la contrée.

Il fut construit au XIIe et XIIIe siècles ( il était dans une zone frontière entre les domaines aquitains des rois d’Angleterre et le royaume de France dont les guerres opposèrent Henri Plantagenet puis Richard Coeur de Lion à Philippe Auguste ). La carrière de pierre fut probablement utilisée en y creusant le fossé.


Ses fortifications consistaient en une double enceinte à mâchicoulis, flanquée de tours, et défendue par un fossé profond oû l’on faisait couler l’eau à volonté au moyen de canaux et dont deux subsistent encore. La première enceinte est tout à fait détruite, la seconde est en ruines. Un pont incliné de deux arches précède l’ancien pont -levis disparu et remblayé vers 1770.  Un autre pont-levis à l’usage des piétons à l’ouest (de l’autre coté) existe toujours. On reconnaît que toutes les murailles ont été construites avec la pierre provenant des fossés. Cette pierre est extrêmement tendre et chargée de coquillages.

 

Donjon à Bec du château du Châtelier

Le donjon à bec (vers 1180)  énorme tour cylindrique de 25 mètres de haut, 9 mètres de diamètre avec des murs de plus de 2 mètres à la base, en défend l’entrée. Il est construit en mortier de sable des Faluns très dur, et l’on trouve même des silex dans sa maçonnerie.  Il possédait 5 étages avec un escalier dans l’épaisseur du mur qui part du 2 ème étage. Une fenêtre à meneaux fût rajoutée au XVe et une porte fût percée a u rez de chaussée à une date indéterminée.



Le  donjon  a  perdu  sa partie  intérieure  avant  1750.  Il a  donc  probablement  été démantelé  pendant  les guerres  de religion puisque  le château était alors protestant  (peut -être  même par  le roi Charles IX en 1571  qui passa à Ligueil pour faire le siège du Châtelier et venger la mort du capitaine de ses gardes tué par le seigneur du lieu ? (Téligny)).

On  dit qu’en 1793  les fortifications  encore  assez intactes  à l’époque, ont été en partie démolies par  les patriotes de  la Haye-Descartes  par  crainte  de l’approche de l’armée Vendéenne.  Les  ouvriers  renoncèrent  à la démolition  de  la  tour  parce  que  leurs  outils  s’émoussaient  sur  le  maçonnerie,  sans  pouvoir  mordre  qu’à  la superficie.

Au sud-est de la cour, on trouve une énorme pièce rectangulaire,  dite la Grange des Protestants  . Il y avait sans doute à sa place un bâtiment plus petit datant de l’ancienne forteresse (on voit d’ailleurs sur la face est, des fenêtres qui étaient bouchées vers l’intérieur par l’élargissement t des murs). Puis l’on a agrandi  le bâtiment pour y faire probablement  un temple , et enfin vers 1660  on y ajoute une porte cochère, un occlus et deux grandes fenêtres.
Une autre  thèse date la grande  du moyen-âge du fait de l’épaisseur des murs (2 mètres) . Il ne semble pas certain que l’on construisait  de tels bâtiments au moyen-âge dans une forteresse militaire. La charpente  dépassant largement  au-dessus  des murs était alors peu protégée des tirs adverses. 

Jusqu’en 1590, les réformés de Preuilly et de sa région (Descartes et Ligueil essentiellement) se réuniront  au Châtelier  (de  1580  à  1590  il  appartient   au  célèbre  général  Protestant  François  de  la  Noue).  La    Grange  des Protestants  fût donc probablement  un des premiers lieux du sud Touraine où les Protestants ont pu pratiquer  leur culte en toute sécurité à l’abri des murs de la forteresse (il se réunissait  probablement  300  fidèles). Le culte est transféré à Preuilly en 1590.

Au XVIIème le Châtelier fût de plus l’un des rares châteaux  où le culte réformé fût autorisé en Touraine et les pasteurs de Preuilly y vinrent de 1660  à 1669,  date à laquelle on leur a interdit l’entrée. On remarque  que de grosses poutres  en  chêne  ont  été  sciées et  enlevées  probablement  pour  construire  le bâtiment  seigneurial  du XVIIe. Il n’en  reste encore  qu’une  qui est imposante.  Une très belle charpente  en forme de carène  de navire renversée fait l’admiration des connaisseurs.

Au fond de la cour on trouve ce qui reste du logis seigneurial. Il y eut 4 phases de constructions :

- XIIIe : Il y avait probablement un bâtiment accolé au rempart, mais le seigneur résidait dans le donjon.

- Vers 1470-80 : Construction  de tour hexagonale  contenant  l ‘escalier en vis d’Archimède ainsi que du bâtiment  à  trois  étages de fenêtres  à  meneaux  par  Jacques  Vernon  (1430? -1482?), Chambellan  du  Roi  et fils d’Ecossais.
A  cette  époque,  les  nouveaux  types  de  demeures  présentent  les  mêmes  caractères  formels  :  les  tours d’escalier s’opposent aux volumes allongés des corps de logis. Les façades du corps de logis s’organisent en travées : les fenêtres superposées aboutissent à de grandes lucarnes qui se détachent sur des toits couverts d’ardoises.

L’introduction de formes italianisantes n’apparaît qu’après 1490.  Avant la plupart des constructions  civiles sont austères, comme au Châtelier, ce qui doit permettre d’assurer la datation du bâtiment central vers 1470.
Son  poste  de  Chambellan  richement   rémunéré, la somme  de 15.000   écus qu’il  reçut en  1457,  la construction à la fin du XVe d’une aile dans son second château de Montreuil -Bonin en Poitou confirment cette thèse.

L’étage supérieur a été démoli de sorte qu’il ne reste plus que l’amorce des lucarnes.

- XVe : Construction du pavillon carré nord (à droite dans la cour).

- Vers 1670 : Destruction du 2ème étage du bâtiment XV ème et prolongement  de ce même bâtiment vers le sud avec à son bout un deuxième pavillon donnant une symétrie au logis (par Benjamin de Pierre -Buffière (né en 1618 au Chatelier -1688), protestant qui mourut ruiné).
À gauche du donjon on trouve le four à pain, et à droite les écuries.

Le parc du château, d’une contenance de soixante hectares environ, était autrefois complètement entouré de murs (murs construits au XVIIe). Il y existait de vastes réservoirs ou étangs dont le fonds était garni de blocs de pierres. On sait qu’il y avait au XVIe 80 habitants au Châtelier.

Grange des Protestants

Grange des Protestants


L’histoire  militaire du Châtelier est surtout  connue  par le siège qu’y subirent  les protestants  en septembre 1569.  Les réformés  commandés  peut-être  par  le général  La Noue Bras de Fer  étaient  assiégés par  le Vicomte de Paulmy, après qu’ils eurent brûlés son château situé à 2 km. Les catholiques s’emparèrent du Châtelier comme le dit la légende grâce à une vieille dame qui leur indiqua   un tas de fagots qui leur permit de franchir  les douves. Mais arrivés dans la place, ils n’y trouvèrent plus personne, la garnison protestante s’étant enfuie par les souterrains.

Les  habitants  du  village et de la paroisse  de Neuilly étaient  tenus  de monter  la garde  dans  le château lorsqu’ils en étaient requis, et en temps de guerre, ils avaient le droits de s’y réfugier (lettre de 1473).

L’intérieur du  château   ne possède  rien d’intéressant  au  niveau  artistique   à l’exception  de quelques cheminées peintes dont une Renaissance. Les pièces y sont larges et lumineuses puisqu’ éclairées par des fenêtres est-ouest.  Les  plafonds  peuvent  atteindre  jusqu’à  5  mètres  de  hauteur.  Le  Châtelier  a  été  essentiellement une forteresse militaire et n’a pas été touché par la Renaissance Italienne.
René Louis de Voyer de Paulmy marquis d'Argenson 1694-1757 Le Châtelier a appartenu  à Imbert de Précigné ( écuyer) de 1377  à 1427,  à la famille Torsay (1427 -1457), puis a une famille d’origine écossaise, les Vernon qui possédaient également un autre château Montreuil-Bonin près de Poitiers (1457-1566).

Il passa ensuite aux protestants avec les Téligny, les de La Noue (1573 -1640),  Pierre-Buffière (1640-1688) pour être vendu aux enchères en 1688, le dernier seigneur s’étant ruiné (en a grandissant le bâtiment principal ?).


Il devint  alors  une  demeure  quasiment  plus  habitée,  puis  une  ferme  (1792   à  1966)   et  sombra  dans l’abandon et la ruine (pendant  cette période, il a notamment appartenu  à la famille de Voyer de Paulmy d’Argenson (1750-1842) et aurait du revenir au Marquis de La Fayette s’il n’avait pas été vendu en 1750 (il était possédé par sa grand-mère).

 

En 1966,  M. et Mme Lemaistre puis leur fils à partir  de 1981 entamèrent  sa restauration pour en arriver à l’état actuel.


Sur la route de Neuilly le Brignon, à 500 mètres du Châtelier on rencontre  dans un champ sur la gauche un énorme rocher. C'est le dolmen de la  Pierre Chaude .


 

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