Château du Châtelier à Paulmy
Le Château du Châtelier est une forteresse du XIIe et XIIIe dont son donjon à bec en est le témoin imposant. Il est entouré de douves peut être creusées en utilisant les pierres comme carrières. C'était une forteresse imposante de la Touraine et difficilement prenable. Il fut fortement endommagé pendant les guerres de religions, ainsi qu'à la révolution, car il a été un bastion du protestantisme dont sa "Grange des Protestants" en garde la trace. Tous les ans, pendant le mois d'août, est organisé les médiévales.
Informations
- Adresse : 12 Le Châtelier, 37350 Paulmy ( sur la D100 entre Paulmy et Neuilly-le-Brignon )
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 06 99 01 62 62
- Email :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
- Site officiel : http://lesamisduchatelier.jimdo.com/
- Heures d'Ouvertures & Visites ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Les bâtiments intérieurs ne sont pas ouvert à la visite, sauf le temple protestant. Néanmoins le château est ouvert et on peut y rentrer, avec discrétion, et entrer dans la haute-cour gratuitement. Le château organise régulièrement des manifestations ( marché médiéval , un programme musical pendant la haute saison, etc ), voir sur le site officiel ou contacter les amis du châtelier par mail/tel. Le château est encore aujourd'hui habité et reste une propriété privée.
Sur un rocher calcaire d’environ 430 mètres de circonférence, l’œil étonné du touriste voit surgir au tournant d’une route boisée, au fond d’une paisible vallée, l'importante masse de l’ancienne forteresse.
C’était autrefois une des places les plus fortes de la Touraine, et une des plus anciennes. Le château entouré de douves alimentées en eaux vives par des canaux, était un des mieux fortifié de la contrée.
Il fut construit au XIIe et XIIIe siècles ( il était dans une zone frontière entre les domaines aquitains des rois d’Angleterre et le royaume de France dont les guerres opposèrent Henri Plantagenet puis Richard Coeur de Lion à Philippe Auguste ). La carrière de pierre fut probablement utilisée en y creusant le fossé.
Ses fortifications consistaient en une double enceinte à mâchicoulis, flanquée de tours, et défendue par un fossé profond oû l’on faisait couler l’eau à volonté au moyen de canaux et dont deux subsistent encore. La première enceinte est tout à fait détruite, la seconde est en ruines. Un pont incliné de deux arches précède l’ancien pont -levis disparu et remblayé vers 1770. Un autre pont-levis à l’usage des piétons à l’ouest (de l’autre coté) existe toujours. On reconnaît que toutes les murailles ont été construites avec la pierre provenant des fossés. Cette pierre est extrêmement tendre et chargée de coquillages.
Le donjon à bec (vers 1180) énorme tour cylindrique de 25 mètres de haut, 9 mètres de diamètre avec des murs de plus de 2 mètres à la base, en défend l’entrée. Il est construit en mortier de sable des Faluns très dur, et l’on trouve même des silex dans sa maçonnerie. Il possédait 5 étages avec un escalier dans l’épaisseur du mur qui part du 2 ème étage. Une fenêtre à meneaux fût rajoutée au XVe et une porte fût percée a u rez de chaussée à une date indéterminée.
Le donjon a perdu sa partie intérieure avant 1750. Il a donc probablement été démantelé pendant les guerres de religion puisque le château était alors protestant (peut -être même par le roi Charles IX en 1571 qui passa à Ligueil pour faire le siège du Châtelier et venger la mort du capitaine de ses gardes tué par le seigneur du lieu ? (Téligny)).
On dit qu’en 1793 les fortifications encore assez intactes à l’époque, ont été en partie démolies par les patriotes de la Haye-Descartes par crainte de l’approche de l’armée Vendéenne. Les ouvriers renoncèrent à la démolition de la tour parce que leurs outils s’émoussaient sur le maçonnerie, sans pouvoir mordre qu’à la superficie.
Au sud-est de la cour, on trouve une énorme pièce rectangulaire, dite la Grange des Protestants . Il y avait sans doute à sa place un bâtiment plus petit datant de l’ancienne forteresse (on voit d’ailleurs sur la face est, des fenêtres qui étaient bouchées vers l’intérieur par l’élargissement t des murs). Puis l’on a agrandi le bâtiment pour y faire probablement un temple , et enfin vers 1660 on y ajoute une porte cochère, un occlus et deux grandes fenêtres.
Une autre thèse date la grande du moyen-âge du fait de l’épaisseur des murs (2 mètres) . Il ne semble pas certain que l’on construisait de tels bâtiments au moyen-âge dans une forteresse militaire. La charpente dépassant largement au-dessus des murs était alors peu protégée des tirs adverses.
Jusqu’en 1590, les réformés de Preuilly et de sa région (Descartes et Ligueil essentiellement) se réuniront au Châtelier (de 1580 à 1590 il appartient au célèbre général Protestant François de la Noue). La Grange des Protestants fût donc probablement un des premiers lieux du sud Touraine où les Protestants ont pu pratiquer leur culte en toute sécurité à l’abri des murs de la forteresse (il se réunissait probablement 300 fidèles). Le culte est transféré à Preuilly en 1590.
Au XVIIème le Châtelier fût de plus l’un des rares châteaux où le culte réformé fût autorisé en Touraine et les pasteurs de Preuilly y vinrent de 1660 à 1669, date à laquelle on leur a interdit l’entrée. On remarque que de grosses poutres en chêne ont été sciées et enlevées probablement pour construire le bâtiment seigneurial du XVIIe. Il n’en reste encore qu’une qui est imposante. Une très belle charpente en forme de carène de navire renversée fait l’admiration des connaisseurs.
Au fond de la cour on trouve ce qui reste du logis seigneurial. Il y eut 4 phases de constructions :
- XIIIe : Il y avait probablement un bâtiment accolé au rempart, mais le seigneur résidait dans le donjon.
- Vers 1470-80 : Construction de tour hexagonale contenant l ‘escalier en vis d’Archimède ainsi que du bâtiment à trois étages de fenêtres à meneaux par Jacques Vernon (1430? -1482?), Chambellan du Roi et fils d’Ecossais.
A cette époque, les nouveaux types de demeures présentent les mêmes caractères formels : les tours d’escalier s’opposent aux volumes allongés des corps de logis. Les façades du corps de logis s’organisent en travées : les fenêtres superposées aboutissent à de grandes lucarnes qui se détachent sur des toits couverts d’ardoises.
L’introduction de formes italianisantes n’apparaît qu’après 1490. Avant la plupart des constructions civiles sont austères, comme au Châtelier, ce qui doit permettre d’assurer la datation du bâtiment central vers 1470.
Son poste de Chambellan richement rémunéré, la somme de 15.000 écus qu’il reçut en 1457, la construction à la fin du XVe d’une aile dans son second château de Montreuil -Bonin en Poitou confirment cette thèse.
L’étage supérieur a été démoli de sorte qu’il ne reste plus que l’amorce des lucarnes.
- XVe : Construction du pavillon carré nord (à droite dans la cour).
- Vers 1670 : Destruction du 2ème étage du bâtiment XV ème et prolongement de ce même bâtiment vers le sud avec à son bout un deuxième pavillon donnant une symétrie au logis (par Benjamin de Pierre -Buffière (né en 1618 au Chatelier -1688), protestant qui mourut ruiné).
À gauche du donjon on trouve le four à pain, et à droite les écuries.
Le parc du château, d’une contenance de soixante hectares environ, était autrefois complètement entouré de murs (murs construits au XVIIe). Il y existait de vastes réservoirs ou étangs dont le fonds était garni de blocs de pierres. On sait qu’il y avait au XVIe 80 habitants au Châtelier.
Grange des Protestants
L’histoire militaire du Châtelier est surtout connue par le siège qu’y subirent les protestants en septembre 1569. Les réformés commandés peut-être par le général La Noue Bras de Fer étaient assiégés par le Vicomte de Paulmy, après qu’ils eurent brûlés son château situé à 2 km. Les catholiques s’emparèrent du Châtelier comme le dit la légende grâce à une vieille dame qui leur indiqua un tas de fagots qui leur permit de franchir les douves. Mais arrivés dans la place, ils n’y trouvèrent plus personne, la garnison protestante s’étant enfuie par les souterrains.
Les habitants du village et de la paroisse de Neuilly étaient tenus de monter la garde dans le château lorsqu’ils en étaient requis, et en temps de guerre, ils avaient le droits de s’y réfugier (lettre de 1473).
L’intérieur du château ne possède rien d’intéressant au niveau artistique à l’exception de quelques cheminées peintes dont une Renaissance. Les pièces y sont larges et lumineuses puisqu’ éclairées par des fenêtres est-ouest. Les plafonds peuvent atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur. Le Châtelier a été essentiellement une forteresse militaire et n’a pas été touché par la Renaissance Italienne.
Le Châtelier a appartenu à Imbert de Précigné ( écuyer) de 1377 à 1427, à la famille Torsay (1427 -1457), puis a une famille d’origine écossaise, les Vernon qui possédaient également un autre château Montreuil-Bonin près de Poitiers (1457-1566).
Il passa ensuite aux protestants avec les Téligny, les de La Noue (1573 -1640), Pierre-Buffière (1640-1688) pour être vendu aux enchères en 1688, le dernier seigneur s’étant ruiné (en a grandissant le bâtiment principal ?).
Il devint alors une demeure quasiment plus habitée, puis une ferme (1792 à 1966) et sombra dans l’abandon et la ruine (pendant cette période, il a notamment appartenu à la famille de Voyer de Paulmy d’Argenson (1750-1842) et aurait du revenir au Marquis de La Fayette s’il n’avait pas été vendu en 1750 (il était possédé par sa grand-mère).
En 1966, M. et Mme Lemaistre puis leur fils à partir de 1981 entamèrent sa restauration pour en arriver à l’état actuel.
Sur la route de Neuilly le Brignon, à 500 mètres du Châtelier on rencontre dans un champ sur la gauche un énorme rocher. C'est le dolmen de la Pierre Chaude .