Château de Semblançay

 

  

Le Château de Semblançay, érigé sur un promontoire rocheux de 10 à 15m de haut, était jadis entouré d'un grand étang d'une superficie de 1,7 ha, alimenté par la Petite Choisille. Cette forteresse naturelle, difficile d'accès, fut occupée dès les premiers siècles, avec la première mention d'un seigneur de Semblançay datant de 888.

Foulques Nerra, souverain de l'époque, en prit possession vers l'an mil pour contrôler les abords nord de Tours. La forteresse, construite en bois, était entretenue par l'un de ses fidèles, Hugues d'Alluyes, seigneur de Saint-Christophe. Le donjon en pierre actuel, de forme carrée et mesurant 13m de côté, date de la seconde moitié du XIIe siècle, mais le second étage a depuis disparu. Autour de la forteresse s'étendait une courtine flanquée de tours, qui sont partiellement visibles aujourd'hui.

chateau medieval de semblancay

Au XIVe siècle, le donjon fut renforcé par une double enceinte, avec un pont en bois fortifié reliant le château au village, enjambant l'étang du côté nord-ouest. Au début du XVIe siècle, le propriétaire de la forteresse, Jacques de Beaune, intendant des finances de François 1er, fit réparer les enceintes et le pont, et fit ériger des bâtiments entre le donjon et la deuxième enceinte. Il fit construire un logis seigneurial et une chapelle à l'est de l'étang. La première enceinte pentagonale était flanquée de quatre tours rondes et d'un bastion, et l'accès se faisait par le pont de la courtine nord, la seule qui subsiste aujourd'hui. La seconde enceinte, épousant les formes du rocher, était flanquée de cinq tours, dont seules celles du nord et du sud sont encore debout. Celle de l'ouest fut remplacée par un gros contrefort probablement au début du XVIe siècle. Les logis ne sont plus que des pans de murs. Seul le rez-de-chaussée et le premier étage du donjon carré sont encore visibles.

Après la mort de Jacques de Beaune en 1527, le château fut progressivement abandonné. Depuis le 6 mars 1947, il est inscrit à l'inventaire des monuments historiques.

A proximité du château se trouve le pavillon de la chapelle, datant du XVIe siècle et également inscrit aux monuments historiques. Ce pavillon abrite une chapelle ornée de fresques et de vitraux.

La commune de Semblançay est située dans la vallée de la Choisille, à environ 15 km de Tours. 

 

Historique & Histoire 

 

massif chateau

 

Le château de Semblançay est une forteresse située dans la commune de Semblançay, dans le département d'Indre-et-Loire en France. Bien que l'histoire de ce château remonte à une époque antérieure à Foulque Nerra, son importance a été soulignée par de nombreux historiens et archéologues au fil des ans. Dans cet historique de 1000 mots, nous allons explorer l'histoire fascinante du château de Semblançay, de sa fondation à nos jours.

Le château de Semblançay est situé sur un promontoire rocheux qui domine la vallée de la Masse, un affluent de la Loire. Selon des sources historiques, le château a été fondé par des seigneurs locaux avant les guerres de Foulque Nerra. En 888, un seigneur de Semblançay a aidé Ingelger, ancêtre des comtes d'Anjou, dans ses luttes contre l'évêque d'Auxerre. Plus tard, vers l'an mil, Foulque Nerra s'est emparée de la place, probablement pour contrôler les environs septentrionaux de la ville de Tours. Ce contrôle était renforcé par l'alliance entre Foulque et Hugues d'Alluye, qui tenait le château voisin de Saint-Christophe.

Au cours du Moyen Âge, le château de Semblançay a joué un rôle important dans la défense du territoire et a été le théâtre de nombreuses batailles. Au XIe siècle, les seigneurs de Semblançay ont été impliqués dans des conflits avec les comtes d'Anjou, qui cherchaient à étendre leur influence dans la région. En 1166, le château est tombé aux mains du comte d'Anjou, Geoffroy Plantagenêt, qui l'a donné à son fils, le futur roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion.

Au XIIIe siècle, le château est devenu la propriété de la famille de Thou, une puissante famille aristocratique de la région. Ils ont entrepris des travaux de rénovation et ont agrandi la forteresse, construisant notamment une tour cylindrique de 28 mètres de haut, qui est devenue l'emblème du château de Semblançay. Au fil des siècles, le château a changé de mains plusieurs fois, passant de la famille de Thou à celle de Ronsard, puis à celle de Cazin. Au XVIIe siècle, il a été acquis par la famille du maréchal de La Feuillade, qui a entrepris de nouveaux travaux de rénovation.

Au cours de la Révolution française, le château de Semblançay a été nationalisé et vendu comme bien national. Il a ensuite été acquis par un négociant de Tours, qui a entrepris de démolir une partie de la forteresse pour construire une ferme. La tour cylindrique a été épargnée, mais le reste du château a été laissé à l'abandon.

 

Datation possible du Château actuel

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La datation du donjon de Semblançay a été établie par Gatian de Clérambault avec justesse vers la seconde moitié du XIIe siècle. Cette conclusion est étayée par plusieurs éléments : d'abord, la qualité de la maçonnerie qui utilise un moyen appareil de tuffeau avec des joints assez fins ; ensuite, le choix d'un plan carré, contrairement aux ingénieurs de l'époque précédente qui préféraient le plan barlong (comme pour les châteaux de Montbazon, Sainte-Suzanne et Loches) ; enfin, le caractère résidentiel plus marqué de cet édifice par rapport aux autres châteaux en Touraine. Pour construire le donjon, il a fallu presque entièrement aplanir la motte qui recouvrait auparavant le massif, à l'époque de Foulques Nerra.

 

Edifié par Foulques Nerra ?

Foulques Nerra est devenu, malgré lui, l'édificateur de nombreux châteaux même plusieurs siècles après sa mort. 

La composition du château de Semblançay au temps de Foulque Nerra est inconnue, mais la topographie permet de supposer qu'elle était similaire à celle des fortins fondés par Foulque Nerra et des grandes forteresses de la région. Le massif rocheux sur lequel est bâti le donjon s'avance en une sorte de cap en forte saillie sur l'ancien étang, et c'est à cet endroit qu'aurait été établi le domicilium, logis du maître de la forteresse. Cette hypothèse est renforcée par la forme du massif rocheux, qui a un tracé circulaire, convenant parfaitement à la construction d'une motte.

Au XVIe siècle, Jacques de Beaune a relié les bâtiments d'habitation qu'il avait édifiés au sud du donjon à une tour préexistante qui est plantée sur le cap et qui a peut-être servi à agrandir et à compléter le domicilium encore conservé à cette époque. Cette tour, ouverte à la gorge et dotée d'une cheminée, avait un rôle résidentiel, bien qu'elle ait des dimensions limitées, et devait être complétée par d'autres bâtiments. La tour a été conservée par Jacques de Beaune comme annexe à ses bâtiments, et il est probable qu'elle avait également servi à compléter un ensemble monumental antérieur destiné à l'habitation.

 

Le Donjon carré

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Selon les mesures de Deyres, Le donjon est élevé sur plan rigoureusement carré, ce qui est relativement plus rare qu'une tour simple. Hors œuvre, ses dimensions sont de 13 m X 13 m. Au rez-de-chaussée, les murs ont 2,40 m d'épaisseur, ce qui réduit les dimensions dans œuvre à 8,20 m X 8,20 m. Par l'effet d'une retraite interne de 0,60 m, l'épaisseur murale n'est que de 1,80 m à l'étage.

Le donjon de Semblançay possède des contreforts qui sont plus imposants du côté oriental que sur les autres côtés. Les douze contreforts soutiennent le donjon uniquement au niveau du rez-de-chaussée, où ils s'amortissent en glacis, la plupart étant très détériorés. Les étages du donjon n'étaient pas soutenus par des contreforts, y compris l'actuel premier étage. Les contreforts du côté oriental ont deux ressauts et sont beaucoup plus grands que les autres, leur saillie atteignant 1,02 m et leur épaisseur 2 mètres. En revanche, les autres contreforts médians n'ont qu'une saillie de 0,45 m à l'ouest et 0,35 m sur les faces nord et sud, tandis que leur épaisseur est de 1,60 m à l'ouest et 1,30 m au sud. Les différences de taille des contreforts ne sont pas fortuites car le substrat rocheux qui supporte le donjon est plus élevé à l'ouest qu'à l'est, où les terrassements artificiels ont nivelé les différences de niveaux. Ainsi, les contreforts ont été renforcés du côté oriental pour équilibrer la structure qui est fondée plus bas à cet endroit. Les contreforts du donjon de Semblançay ont donc été utilisés non seulement pour renforcer les murs, mais également pour équilibrer la structure et la fixer sur un fond rocheux inégal. Cela montre que la taille et la puissance des contreforts peuvent varier en fonction du substrat sur lequel est construit le monument. Bien que leur saillie soit souvent trop faible pour un soutien efficace, les contreforts ont été utilisés pour augmenter la puissance du donjon dans de nombreux cas. Cependant, leur puissance peut varier selon les côtés du monument pour s'adapter au substrat.

L'élévation réduite de tous les contreforts, égale à celle du rez-de-chaussée du donjon, et leur plus grande puissance du côté où le substrat rocheux se dérobe, constituent deux faits qui permettent de déduire que les contreforts à Semblançay ont eu autant pour fonction d'équilibrer la bâtisse et de bien l'arrimer à un fond rocheux inégal que d'épauler une élévation qui s'est passée de tels renforcements au moins sur deux étages. Cela conduit à se demander si les contreforts avaient généralement pour fonction d'augmenter la puissance des donjons en renforçant leurs murs. Bien que la saillie des contreforts fût souvent trop faible pour un épaulement efficace (à Huriel, Loudun et même à Loches), et bien que dans bien des cas il n'y en avait pas, il est vrai que ces éléments ont eu pour utilité d'augmenter la puissance d'un donjon en renforçant ses murs. Cependant, il est également vrai que la puissance et la répartition des contreforts pouvaient être variables pour un même monument, comme on peut le remarquer à Montbazon, Arques, Chauvigny, par exemple. Cette variation peut être expliquée par une étude attentive du substrat, rocheux ou non, qui porte le monument. En tout cas, à Semblançay, les différences de puissance des contreforts prouvent que leur utilité a surtout consisté à bien équilibrer une bâtisse qui n'était pas fondée sur un sol d'assiette égal, plutôt qu'à épauler une élévation qui se passait de tels renforcements sur au moins deux étages.

Le donjon de Semblançay possède une porte au rez-de-chaussée qui a été percée à une date ultérieure à la construction du monument. Cependant, cela n'affecte pas l'architecture romane de l'œuvre médiévale. À l'époque romane, la porte d'entrée était située au premier étage, du côté sud-est. Cette porte était divisée en deux niveaux, avec une porte intérieure s'ouvrant sur l'étage et une porte extérieure communiquant avec l'extérieur par un escalier large. Le percement de cette porte basse a sérieusement endommagé le contrefort d'angle sud-est, qui est très dégradé à cet endroit. Bien que le montant occidental du percement ne soit pas lié au reste du parement, le montant oriental a disparu avec les parties hautes du contrefort. La porte haute est reliée à la baie en cintre brisé par un couloir voûté en plein cintre. L'appui de la baie a été relevé de trois assises à une date ultérieure, et l'escalier est voûté de manière curieuse avec une suite d'arcs en chevrons en saillie les uns sur les autres. Bien que certaines personnes pensent que cette porte basse et cet escalier ont été ajoutés par Jacques de Beaune au XVIe siècle, il est probable que les trois montants, profilés de la même manière, sont contemporains de la construction du donjon. Les deux portes sont les seules ouvertures du donjon à être profilées de cette manière, tandis que les autres cintres et montants sont à angles vifs. La porte haute est déchargée par un cintre, qui devait être le cintre interne d'une fenêtre selon un projet initial. Il est donc possible que les deux portes et l'escalier aient été ajoutés plus tard, en tant que repentir lors de la construction du donjon.

Malgré tout, il est possible d'accéder au donjon de Semblançay par une entrée soigneusement aménagée, qui remonte à la construction initiale du bâtiment. Cette entrée, ainsi que l'escalier et la porte basse qui l'accompagnent, témoignent du caractère résidentiel de l'ensemble. Cette impression est confirmée lorsqu'on examine le premier étage, qui était initialement très lumineux avec un total de six fenêtres réparties sur les quatre côtés du donjon. Cependant, certaines de ces fenêtres ont été obstruées assez tôt, bien que le nombre relativement élevé de fenêtres pour une hauteur de seulement 7 mètres au-dessus du sol extérieur souligne le caractère aristocratique de l'ensemble, similaire à celui du domicilium de Langeais il y a plus d'un siècle. L'étage dispose également d'une cheminée avec des chapiteaux à feuillages plutôt rares dans un donjon roman, dont le haut a été arasé. Le conduit de fumée de la cheminée implique qu'un deuxième étage, maintenant disparu, avait été construit. La présence d'un arc brisé réservé dans le mur oriental suggère également l'existence d'un ancien niveau supérieur. Cet arc irrégulier avait porté un escalier à rampe droite, qui avait laissé des traces de pierres dans le parement. Ce dernier menait au deuxième étage. Toutefois, il est curieux de noter que l'arc brisé était soutenu, à sa clé, par une grande colonne avec un chapiteau à feuillages foré au trépan. Cette colonne, qui n'était pas destinée à soutenir l'arc, avait probablement été utilisée pour supporter un élément maçonné de l'ancien deuxième étage, peut-être un dallage précédant l'âtre d'une cheminée.

 

 

 

 

 

 

sources :  Wikipedia, site officiel de la mairie de Semblançay, source principale : Bulletin de la Société archéologique de Touraine article de Marcel DEYRES

 

Photographies & Photos


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