Histoire & Visite

 

Château et Donjon de Gavaudun

 

Il est situé dans le département de Lot-et-Garonne, il se visite et les alentours offrent de belles randonnées à faire. Tous les ans sont organisées des médiévales. Il fut édifié au XIIIe siècle, mais il existait déjà des fortifications au XIe siècle, dont il reste quelques rares traces au niveau du donjon. Son principal attrait est son donjon atypique et assez rare, voir unique, très évolué pour l'époque.

 

 

Historique & Histoire 
source : source sur place, documentation diverses,

 

La forme du donjon est assez singulière, puis qu’il est totalement rond du point de vue extérieur, pour permettre une meilleur résistance à l’ennemi, mais polyforme ( quasiment un quadrilatère ) du côté de la haute-cour ; c’est assez ingénieux car cela permet de gagner de la place au niveau de la haute cour et d’utiliser cette partie plus facilement pour y accéder par un système de hourd et d’échelles. On retrouve ce type de construction en Alsace mais aussi plus rarement en Centre Val de Loire comme le Château et donjon de Trèves ( XVe siècle ) qui est un parfait exemple comparatif. Sa tour maîtresse, ou donjon, n’est pas très haute, une vingtaine de mètre, mais si on compte l’éperon rocheux on arrive à 70m de hauteur, il doit plus sa force par la composition intérieure ingénieuse du donjon que par sa hauteur primitive relativement modeste.

XIe siècle, première forteresse

XIIe, la mouvance des « Henriciens », suivant les principes d’Henri de Lausanne, s’y réfugie. Ils vont semer le désordre dans la région, pillant sans vergogne et pillant les récoltes.

1165, Jean d’Assida, évêque de Périgueux, met un terme à leur pillage en assiégeant le Château. Ils vont notamment empêcher les assiégés d’utiliser leur réserve d’eau en polluant d’animaux morts le puits. Le château sera totalement ruiné afin d’éviter sa réutilisation. La légende voudrait qu’il y aurait eu un trésor de leur rapinage, néanmoins c’est très fréquent d’avoir ce type de légende autour des châteaux en général, ça n’exclut évidemment rien et à l’heure actuelle il n’y a pas eu de découverte d’un fabuleux trésor.

Plan Château de Gavaudun

XIIIe siècle, la forteresse est reconstruite par Almustang de Valens (ou Balenx).

L’Aquitaine est principalement sous domination anglaise, Raymond Bernard de Valens donne sa fille en mariage à Jean Ier de Durfort.

1372, Jean Ier de Durfort est du côté de Charles V et prend la bastide anglaise de Monflanquin.

Jean-Bertrand II ( ou Jean II selon les généalogistes ) de Durfort est le dernier seigneur de Gavaudun de la famille, il est aussi seigneur Moissaguel, La Roque-Timbaut (47), Lacour & Goudourville (82), qu'il enleva par surprise à Aymeric de Montréal en 1425. Il vend son château de Laroque-Timbaut.

Attesté en 1409. [i]

S’il est du côté de Charles VII en se battant au côté du Comte de Foix, ce ne fut pas le cas de toute la famille.  Gaillard dit «  le proscrit » de Durfort (1377-1481), qui rend hommage pour Duras en 1452 au roi Charles VII, puis fini par prendre le parti d'Henri VI d'Angleterre qui le fait gouverneur de Calais. Il s'établit en Angleterre où il épouse Anne de La Pole, fille de Guillaume, duc de Suffolk. Lors de la guerre de Cent-Ans il n’était pas rare que dans la même famille des rivalités existaient pour leur allégeance au roi de France ou roi d’Angleterre.

Marié avec Alpaïs DE BEAUVILLE , ils sont sans descendance mâle. Jean-Bertrand II mari sa fille Jeanne de Durfort le 28 mai 1423 avec Arnaud dit Naudonnet de LUSTRAC. Ce dernier est Écuyer, seigneur de Lustrac, la Bastide, Montmarès, Montréal etc... il est nommé sénéchal d'Agenois en 1466.

1427, à la demande des consuls, il est nommé capitaine de la ville de Lauzerte et châtelain dudit château

1430, Arnaud de Lustrac, connu sous le nom de Naudonnet, se qualifie de seigneur de Gavaudun. Il a été un des capitaines gascons qui ont combattu toute leur vie contre les Anglais..

Après 1434, il était commandait pour le roi de France les villes de Penne-d'Agenais, Lauzerte, Sauveterre, Monflanquin, Castelculier. Il possédait les seigneuries de Lustrac, Terrasson, Montmarey, Tersol, Pierre-Levade, La Bastide de Michemont, Gavaudun ... Naudonnet de Lustrac réside souvent à Gavaudun où il réunit plusieurs sa troupe.

1470, son frère François de Lustrade, a rendu hommage pour la seigneurie de Gavaudun mais en réalité c’est le fils de Naudonnet, Antoine de Lustrac qui est baron de Gavaudun et autres lieux.

Le château est ensuite passé à son fils, Bertrand, mort en 1524 sans postérité, puis à Antoine II de Lustrac, marié à Françoise de Pompadour. Il participa à la bataille de Cérisoles, mais il en revient aveugle.

1544, Il mari sa seule fille Marguerite de Lustrac à Jacques d'Albon de Saint-André, en 1544.

1557, Antoine de Lustrac meurt et laisse tous ses biens à sa fille alors veuve du maréchal de Saint-André depuis 1562.

1568, Marguerite de Lustrac épouse en secondes noces Geoffroy de Caumont au château de Gavaudun. Marguerite a alors résidé dans ses châteaux de l'Agenais, Lustrac, Gavaudun, Caumont et ne revint plus à la cour.

1574, Geoffroy de Caumont est assassiné. Marguerite de Lustrac est alors enceinte de sept mois et donne naissance à sa fille, Anne de Caumont, le 10 juin 1574, très certainement au château de Gavaudun.

Au début des guerres de religion, le village de Gavaudun est devenu protestant. Le château est souvent cité dans les faits d'armes de Geoffroy de Vivans. Henri de Navarre, futur Henri IV, l'avait mis à disposition de Marguerite de Lustrac pour la protéger, en 1580, suite à sa demande de protection. Après la bataille de Coutras, Vivans se remet de ses blessures au château de Gavaudun.

1595, Anne de Caumont se marie avec François d'Orléans, comte de Saint-Pol, frère du duc de Longueville. Marguerite de Lustrac meurt en 1595 au château des Milandes. Dans son testament, elle fait du duc de La Force, neveu de Geoffroy de Caumont, son héritier universel et déshérite sa fille. D'après ce testament, Anne de Caumont est châtelaine de Gavaudun depuis son mariage, en 1595. Son fils unique est tué dans une escarmouche devant Montpellier, le 3 septembre 1622, et son mari, le 7 octobre 1631. Pour payer les dettes de son fils et de son mari, elle avait dû vendre une partie de ses terres. Elle a rendu hommage pour les baronnies de Caumont et de Gavaudun jusqu'à sa mort, le 17 juin 1642. Elle a fait de son neveu, Henri d'Orléans, duc de Longueville, son légataire universel, mais fit à Jean Baptiste d'Auray et à son épouse, Françoise de Souillac, un don à chacun d'eux de 22 000 livres tournois et 6 000 livres tournois à leur fils, Pierre d'Auray. Il semble que ce don de 50 000 livres tournois n'a pas été payé à la famille d'Auray et a été échangé contre la seigneurie de Gavaudun.

 

Famille d'Auray de Brie .[ii]

Devenu seigneur de Gavaudun, Jean Baptiste d'Auray de Brie va essayer d'échanger celle-ci contre la vicomté de Châteauneuf dans le Haut-Limousin appartenant à Jeanne de Pierrebuffières, en 1644. Cet échange ne s'est pas fait pour une raison inconnue. Dans son contrat de mariage signé en 1669, René d'Auray, fils de Jean-Baptiste, est qualifié de marquis de Gavaudun. La terre de Gavaudun est ensuite passée à Jacques-Armand d'Auray, héritier de sa grand-mère, Françoise de Souillac.

 

Famille de Belsunce .[ii]

Les d'Auray de Brie étant très endettés, leurs créanciers ont obtenu la vente de la seigneurie de Gavaudun par arrêt du parlement. Le 30 juillet 1686, la terre et seigneurie de Gavaudun est acheté par le marquis Armand Ier de Belsunce pour la somme de 64 000 livres. Certains créanciers ayant protesté de cette vente, elle n'est devenue définitive qu'après un arrêt du parlement, en 1690.

Le marquis de Belsunce a une branche cadette d'une famille originaire de la Basse-Navarre qui s'est établie en Agenais au début du xviie siècle. Jacques de Belsunce, fils cadet de Jean V de Belsunce3, a acheté en 1631 la seigneurie de Born à Maximilien et Philippe de Durfort. Il a été un des principaux chefs protestants en Agenais.Il s'est marié en 1631 avec Jeanne de l'Effe dont il a eu neuf enfants. Plusieurs de ses fils sont morts au combat. Ses filles Charlotte et Louise ont épousé des membres de la famille de Caumont. Leur frère aîné, Armand de Belsunce, a épousé en 1668 Anne de Caumont-Lauzun, fille de Gabriel Nompar de Caumont. Il a participé à l'expédition de Portugal en 1667 pendant la guerre de Dévolution. En 1668, il a reçu du maréchal de La Force la terre et seigneurie de Castelmoron. Après être devenu catholique, il a été nommé sénéchal d'Agenais le 30 mars 1699. Sa résidence étant au château de Born, il n'a probablement jamais résidé au château de Gavaudun. Il est mort au château de Born le 23 juin 1728. Il a eu de son mariage cinq enfants avec Anne de Caumont-Lauzun. L'aîné, Armand II, est mort en 1712, sans postérité. Le second, Henri-François-Xavier est nommé évêque de Marseille en 1709 et est resté célèbre par son dévouement pendant l'épidémie de peste de Marseille, en 1720. Le troisième, Antonin, meurt à Sainte en 1712. L'héritier des seigneuries de Born, Castelmoron et Gavaudun, a été Charles-Gabriel. La cadette est Anne Marie Louise qui a été abbesse de Saintes, puis du Ronceray d'Angers.

Charles-Gabriel de Belsunce est colonel du régiment de Belsunce, a reçu la charge de sénéchal d'Agenais de son père, en 1716, car la charge est devenue héréditaire. Il est mort en 1739. Il a eu de son mariage en 1715 avec Cécile-Geneviève de Fontanieu, fille de Moyse-Augustin de Fontanieu, secrétaire du roi, intendant et contrôleur général des meubles de la Couronne, un fils, Antonin-Armand, grand louvetier de France en 1716. Ce dernier est mort en 1747. Il s'est marié en 1737 avec Charlotte Alexandrine Sablet d'Hendicourt dont il a eu un fils, Louis-Antonin, âgé de 2 mois à sa mort. Louis-Antonin a hérité de tous les biens de la famille de Belsunce. Il est encore qualifié de baron de Gavaudun en 1779. Il a émigré à Londres à la Révolution où il est mort en 1796. Il a dû vendre la terre et seigneurie de Gavaudun à la famille de Fumel peu avant la Révolution dont on sait qu'elle en est propriétaire en l'an II quand les biens de Philibert de Fumel-Monségur, émigré en 1792, sont saisis.

 

1796, il est vendu en qualité de bien national au sieur Pierre Fort, marchand de Gavaudun. Ce dernier le revend en ruine à la commune de Gavaudun. 

1862, la tour a été classée monument historique

1987, le château a été classé par un arrêté du 30 décembre.

 

[i] Généanet : https://gw.geneanet.org/dmichaud?lang=en&pz=solene+mathilde+hoi+yan&nz=michaud&ocz=0&p=jean+bertrand&n=de+durfort

[ii] Page Wikipedia

 

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