Château d'Aiguillon

 

 

Le Château d'Aiguillon est un site historique situé dans le département du Lot-et-Garonne, en France. Il a été somptueusement meublé par le duc d'Aiguillon avant que son contenu ne soit dispersé en 1792. La bibliothèque musicale, qui compte 392 volumes, a été recueillie par les Archives départementales tandis que la collection exceptionnelle de tableaux du XVIIIe siècle a été héritée par le musée d'Aiguillon. Parmi les grandes signatures de l'époque, on peut y trouver des œuvres de Oudry, Grerze, Nattier, De Troy et Charles de La Fosse. Un portrait particulièrement remarquable est celui de Mme Du Barry, une amie du château, réalisé par François-Hubert Drouais. Il est noté que le château fut jamais totalement achevé ce qui explique sa dysémétrie. 

Construit sur une terrasse à l'extrémité nord de la ville, le château d'Aiguillon est une vaste demeure classique qui, bien qu'elle ait traversé de nombreuses vicissitudes, a conservé toute sa majesté. Par son ampleur et sa sobriété, cet édifice est représentatif d'une architecture inspirée des résidences royales, adoptant le style monumental.

Le commanditaire de la construction était Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon.

Le château d'Aiguillon médiéval a également joué un rôle important dans l'histoire de la région pendant la guerre de Cent Ans. La ville était une place forte anglaise et a repoussé les assauts des troupes royales françaises pendant six mois, jusqu'à ce que Bertrand du Guesclin vienne à bout de la résistance lors d'une bataille en 1350. Aujourd'hui, le château d'Aiguillon est un lieu de visite populaire pour les amateurs d'histoire et d'art, avec son importante collection de tableaux et sa bibliothèque musicale.

 chateau aiguillon cp

 

Historique & Histoire 

 

Epoque Médiévale

À l'époque médiévale, l'église Saint-Félix de Roscasa, appartenant à l'Abbaye Saint Sever, semble avoir été l'église paroissiale principale avant d'être transférée à l'intérieur des murs à une date inconnue. Le site a été réoccupé au Xe ou XIe siècle.

Au début du XIVe siècle, deux châteaux voisins sont attestés : celui de Lunac, mentionné dès 1259, et celui du Fossat, en 1271, ayant chacun leur propre bourg et juridiction. En 1280, les co-seigneurs de Lunac ont conclu un contrat de paréage avec le duc d'Aquitaine pour établir une bastide, et la communauté a reçu ses coutumes en 1296.

La ville a été unifiée sous la prédominance des seigneurs de Fossat dans une enceinte de 250 x 160 mètres avant 1346, date de l'échec du siège de la ville par le duc de Normandie. Aiguillon est devenue une place forte importante pendant la guerre de Cent Ans, elle a repoussé les attaques des troupes royales françaises commandées par Jean, duc de Normandie, fils du roi de France Philippe V, lors d'un siège qui a duré six mois.

Seul le renfort de Bertrand du Guesclin a permis de venir à bout de la ville grâce à une terrible bataille en 1350 au cours de laquelle les canons ont été utilisés pour la première fois en France.

bertrand duguesclin

À la fin de la guerre de Cent Ans, Aiguillon était la propriété des seigneurs de Montpezat. L'habitat s'est étendu à l'extérieur de la ville fortifiée avec deux faubourgs : celui du sud, à vocation agricole, appelé Meneau et peuplé de laboureurs et de vignerons, et celui du nord, appelé Lot, tourné vers la rivière et peuplé de bateliers.

 

 Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu (1720-1788), duc d'Aiguillon.

un seigneur ami des arts et des plaisirs, connu pour sa passion pour le théâtre, a consacré son exil forcé à l'achèvement du château qu'il avait commencé à construire. Il a ainsi pu divertir la petite cour qu'il avait rassemblée autour de lui en organisant des représentations théâtrales dans une salle aménagée en hâte au rez-de-chaussée du corps principal du château, bien que les travaux n'aient pas été terminés dans l'aile gauche. La première comédie, intitulée "La Servante maîtresse" de Jacopo Nelli, a été jouée en 1776, avec une distribution mêlant acteurs professionnels et familiers de la maison. Bien que les talents des actrices n'aient pas toujours été au rendez-vous, les spectacles se sont poursuivis à Aiguillon avec des opéras, des concerts, des ballets et des divertissements champêtres.

En 1781, le duc a enfin pu inaugurer son propre théâtre privé, qui a connu un grand succès dans toute la province. La seigneurie d'Aiguillon était autrefois une bastide fondée en 1300 par le roi Philippe IV le Bel, et était auparavant la propriété de la famille du Fossat, qui s'est illustrée par sa fidélité au parti anglais pendant la guerre de Cent Ans. Au XVIIe siècle, elle est passée au duc de Mayenne, Charles-Emmanuel de Lorraine.

Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis, duc d'Aiguillon, était ancien gouverneur de Bretagne et s'est rendu célèbre par ses démêlés avec La Chalotais, procureur général au parlement de Rennes. Plus tard, il est devenu membre du triumvirat avec Terray et Maupeou, qui a dirigé la France dans les dernières années du règne de Louis XV. Cependant, il a déplu à Marie-Antoinette et a été invité à se retirer sur sa terre d'Aiguillon par le roi Louis XVI.

Le duc d'Aiguillon avait des goûts luxueux et avait richement meublé son château, dont le contenu a été complètement dispersé en 1792. La bibliothèque musicale, principalement composée d'opéras et de symphonies, comptant 392 volumes, a été conservée dans les archives départementales du Lot-et-Garonne. Le musée local a hérité de la collection de tableaux, qui est un ensemble exceptionnel d'œuvres du XVIIIe siècle. Toutes les grandes signatures de l'époque, telles que Oudry, Greuze, Nattier, De Troy et Charles de La Fosse, y sont représentées. Parmi cette collection, on remarque particulièrement le portrait de M* Du Barry, une habituée du château, peint par François-Hubert Drouais.

 

La hiérarchie noble

Le titre de duc d'Aiguillon était accompagné de la pairie. Les pairs avaient le droit de voix délibérative au parlement à partir de vingt-cinq ans et siégeaient à droite du premier président. Ils assistaient également au sacre du roi. Sous l'Ancien Régime, on distinguait les ducs et pairs des ducs non-pairs, dont le titre héréditaire était enregistré devant le parlement, ainsi que des ducs à brevet, dont le titre non-enregistré était purement honorifique.

 

 

 

sources : site officiel, edition atlas

 

 

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