Tour Neuve à Hanches
Situé à proximité d’une ancienne route romaine, partiellement en parallèle de la D4, il y a dans un îlot forestier un reste assez étrange de fortification. Entouré de fossés assez profonds et très probablement d’une motte castrale assez diminuée mais visible, il y a un tout un pan de mur avec deux meurtrières, dont l'une semble plus ancienne que l’autre.
CB
Informations
- Adresse : 28 210 Saint-Lucien - voir carte, sur la D4 à la frontière entre l'Eure et Loir et les Yvelines.
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Situé dans un petit îlot forestier, accessible en traversant les champs, aucune indication d'une propriété privée mais ce n'est pas à exclure. Environnement boisé et escarpé.
Historique
Situé à proximité d’une ancienne route romaine, partiellement en parallèle de la D4, il y a dans un ilot forestier un reste assez étrange de fortification. Entouré de fossé assez profond et très probablement d’une motte castrale assez diminuée mais visible, il y a un tout un pan de mur avec deux meurtrières dont une semble plus ancienne que l’autre.
Même si on ne le voit pas très bien sur les photos, il y a dans ce mur, d’une douzaine de mètre de longueur, deux gaines de défenses. Une au premier étage avec un conduit entre deux petites salles ou un couloir voûté en berceau, qui semble en tout cas faire une partie assez importante du mur.
La gaine de défense au sol est plus étrange, puisque l’ouverture de service est assez basse et en théorie donc facilement accessible, et mène à trois endroits distincts en un seul élément ou presque : les latrines, une meurtrière assez évoluée et enfin une tourelle ou une demi-tour d’un diamètre et d’une épaisseur relativement modestes. Cette position basse de l'entrée pourrait attester que nous sommes bien à l’intérieur du bâtiment, mais pourtant les archères sont situées juste au-dessus, donnant d’ailleurs un angle de tir assez fermé.
Même si on ne le voit pas très bien sur les photos, il y a dans ce mur, d’une douzaine de mètre de longueur, deux gaines de défenses. Une au premier étage avec un conduit entre deux petites salles ou un couloir voûté en berceau, qui semble en tout cas faire une partie assez importante du mur.
La gaine de défense au sol est plus étrange, puisque l’ouverture de service est assez basse et en théorie donc facilement accessible, et mène à trois endroits distincts en un seul élément ou presque : les latrines, une meurtrière assez évoluée et enfin une tourelle ou une demi-tour d’un diamètre et d’une épaisseur relativement modestes. Cette position basse de l'entrée pourrait attester que nous sommes bien à l’intérieur du bâtiment, mais pourtant les archères sont situées juste au-dessus, donnant d’ailleurs un angle de tir assez fermé.
La meurtrière du bas, que je date du XIIe voire d'une date antérieure, ou du moins ce qu’il en reste, est assez intéressante de par sa construction. Notons d’abord son renfoncement au-dessus permettant à un archer de tirer. On peut constater aussi, à moins d’être un équilibriste ou contorsionniste hors pair, que l’angle de défense est particulièrement dirigé en un point précis. Il s’agit donc d’une indication assez évocatrice permettant au moins d’affirmer que la meurtrière défendait un point clef sans pour autant qu’on sache de quel élément, mais il s’agit probablement d’une porte, ouverture ou d’un système défensif particulièrement sensible. Il n’est pas impossible que la meurtrière du bas ne soit pas de la même époque que celle du dessus plus ancienne, les pierres ne semblent pas à vue d’œil être taillées de la même façon et être de la même composition. Ce qui expliquerait l’étrangeté du positionnement de la meurtrière.
Il est en tout cas assez rare que les latrines qui permettaient de desservir deux étages donnent directement sur une meurtrière fermée, qui elle-même est desservie par l’entrée du sol. Je ne sais pas si cette entrée menait à la tourelle, voire aux deux étages supérieurs ou directement à la meurtrière, peut-être aux deux. Cette entrée pouvait très probablement servir aussi à nettoyer en partie les latrines en versant de la chaux. En tout cas l’archer qui devait s’y positionner ne pouvait guère y rester longtemps au vu des odeurs et des gaz que les excréments pouvaient engendrer, à moins d’un nettoyage régulier ou d’adjonction de chaux, l’ouverture de service pouvait sûrement faciliter la tâche.
Au vu des restes actuels, il est difficile de se prononcer sur l’architecture et le type de bâtiment, personnellement je pense davantage à une tour carrée défensive, certains documents parlent d’une demeure seigneuriale ou d’une tour donjon construite au XIe par le Roi Robert, dit "Le Pieux". En effet cherchant à protéger l’extrémité de la forêt des Yvelines, il va faire construire des fortifications tels que celles d’Epernon, Montfort et celle de la Tour Neuve , un ensemble construit au début du XIe. Ces défenses, composées souvent de tours carrées, étaient la seconde ligne de défense du domaine royal du côté de la Normandie, tandis que les forteresses de première ligne couvraient le cours de l'Eure. Construites à la même époque elles devaient faire partie d’une stratégie bien établie et dans une certaine cohérence militaire, donnant donc toute son importance à la « tour neuve ».
Ce type de construction était fréquent à l’époque et sur une période assez longue, une autre tour tel que la tour de Montjoie dans la forêt des Yvelines à Saint-Germain en Laye en est un bon exemple (complétement rasée par le Prince Noir pendant les débuts de la guerre de cent ans).
L’ensemble encore imposant et relativement sophistiqué pour l’époque ( latrine interne ) peut attester en tout cas d’un confort assez évolué. Franck Faupin de l’Association forteresse pense plutôt à une simple fortification en longueur et date la meurtrière supérieure ( peut-être une simple ouverture de jour ) comme une meurtrière « romane ». On a déterminé cette partie comme latrine, car on ne voit pas à quel autre usage ce trou, assez profond de plusieurs mètres et parfaitement travaillé, pouvait servir avec ces deux ouvertures au-dessus donnant accès à une petite salle et une gaine de défense.
L’ensemble semble avoir été détruit volontairement hors combat par un travail de mine, il reste encore des traces de feu violent difficilement visibles cependant sur la photo. Tout indique dans la disposition des destructions qu’il s’agit probablement d’une œuvre volontaire de destruction dans le but d’une non réutilisation. En effet il est assez étrange que la partie restante est dans un état de conservation relativement bon, alors que le reste a été totalement détruit et arasé. Il n’est pas impossible que lors de la construction ou réhabilitation du manoir seigneurial à quelques centaines de mètres, celui-ci ait reçu des pierres de l’édifice, ce qui est fort probable tant les ouvertures ( fenêtres et portes ) semblent être des pièces rapportées ( voir ici ). On peut aisément deviner sous les broussailles de larges monticules de terres donnant l’impression, peut être faussement parfois, d’avoir d’importantes fondations ou restes.
C’est cependant un ensemble défensif qui mériterait de plus amples fouilles, notamment par sa construction, son emplacement qui peut paraître étrange aujourd’hui mais aussi sa probable motte castrale. Comme je le soulignais il y a à quelques centaines de mètres, un ancien manoir seigneurial ayant appartenu, au XVI siècle, à la famille de Champrond, d’où est issu le blason de Hanches, la ferme de la Tour Neuve, propriété au XVIII siècle du duc d’Antin, Louis de Pardaillan de Gondrin . Bâtiment appelé aujourd’hui « Les hauts de Pardaillan » qui sert de salles de réceptions et de salons accueillant séminaires, fêtes de famille et chambres d'hôtes. Il est assez étonnant que la famille en question n’ait pas cherché à récupérer cette tour; la destruction par une guerre de religion très violente dans les alentours est la plus probable. En effet si la tour a été détruite sous ordre du roi, il semblait improbable qu’un seigneur puisse reconstruire par-dessus ou réutiliser le reste de l’ensemble. Mais tout cela n’est que supposition sans preuve mais pour le moins crédible.**
L’ensemble semble avoir été détruit volontairement hors combat par un travail de mine, il reste encore des traces de feu violent difficilement visibles cependant sur la photo. Tout indique dans la disposition des destructions qu’il s’agit probablement d’une œuvre volontaire de destruction dans le but d’une non réutilisation. En effet il est assez étrange que la partie restante est dans un état de conservation relativement bon, alors que le reste a été totalement détruit et arasé. Il n’est pas impossible que lors de la construction ou réhabilitation du manoir seigneurial à quelques centaines de mètres, celui-ci ait reçu des pierres de l’édifice, ce qui est fort probable tant les ouvertures ( fenêtres et portes ) semblent être des pièces rapportées ( voir ici ). On peut aisément deviner sous les broussailles de larges monticules de terres donnant l’impression, peut être faussement parfois, d’avoir d’importantes fondations ou restes.
C’est cependant un ensemble défensif qui mériterait de plus amples fouilles, notamment par sa construction, son emplacement qui peut paraître étrange aujourd’hui mais aussi sa probable motte castrale. Comme je le soulignais il y a à quelques centaines de mètres, un ancien manoir seigneurial ayant appartenu, au XVI siècle, à la famille de Champrond, d’où est issu le blason de Hanches, la ferme de la Tour Neuve, propriété au XVIII siècle du duc d’Antin, Louis de Pardaillan de Gondrin . Bâtiment appelé aujourd’hui « Les hauts de Pardaillan » qui sert de salles de réceptions et de salons accueillant séminaires, fêtes de famille et chambres d'hôtes. Il est assez étonnant que la famille en question n’ait pas cherché à récupérer cette tour; la destruction par une guerre de religion très violente dans les alentours est la plus probable. En effet si la tour a été détruite sous ordre du roi, il semblait improbable qu’un seigneur puisse reconstruire par-dessus ou réutiliser le reste de l’ensemble. Mais tout cela n’est que supposition sans preuve mais pour le moins crédible.**
notes :
* : il peut s'agir d'une simple ouverture de jour même si sa disposition extérieure semble indiquer que c'est une meurtrière de petite taille.
** : sans fouille ou document historique, cela ne peut être qu'une simple conjection historique ne prouvant rien.
Photographies