Saint-Germain sur Vienne
Le village, l'église et le Château
Saint-Germain-sur-Vienne est un petit village dans le Chinonais sur les bords de la Vienne. Il est situé sur la route historique entre Saumur et Chinon, quasiment à la frontière de l'Anjou. Il reste aujourd'hui principalement l'église et le Château qui surplombe la Vienne et le village.
Voir aussi
Informations Touristique :
L'église est ouverte mais toujours sous surveillance humaine afin d'éviter les vols et dégradations, je ne connais pas les heures d'ouvertures prévus. Ne pas hésiter à se renseigner ici : Paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc-en-Chinonais
11 rue Urbain Grandier, 37500 Chinon – Tél. 02 47 93 07 97. Le château est une habitation (propriété privée et ne se visite pas).
Historique & Histoire
Eglise de Saint-Germain-sur-Vienne
L'église Saint-Germain est une église catholique paroissiale située dans la commune de Saint-Germain-sur-Vienne, dans le département français d'Indre-et-Loire. Bien que principalement construite au XIIe siècle, elle intègre des éléments d'édifices antérieurs, notamment un mur du Xe siècle et des remplois encore plus anciens. L'église est classée monument historique depuis 1908. Elle est située sur la rive gauche de la Vienne, à environ 2 km au nord-ouest du chef-lieu communal, sur les terrasses les plus basses du coteau. La nef est orientée au nord-ouest et le chœur au sud-est, suivant les courbes de niveau.
Selon l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours, l'évêque Injuriosus, de 529 à 546, fonde une basilique à Saint-Germain-sur-Vienne pour y accueillir des reliques de Germain d'Auxerre. L'église actuelle intègre des éléments en remploi datant du VIIIe ou du IXe siècle, peut-être issus d'une église postérieure à la basilique d'Injuriosus. Le mur nord de la nef est probablement le vestige d'une église construite à la fin du IXe ou au début du Xe siècle, mais l'ensemble de l'édifice est reconstruit au XIIe siècle. Une sacristie est ajoutée au XIXe siècle.
L'église se compose d'une nef de trois travées, longue de 29 mètres, avec une première travée non voûtée abritant le portail de l'église et des éléments carolingiens en remploi sur son mur nord. Les deux travées suivantes sont voûtées dans le style gothique de l'Ouest, avec des clés de voûte décorées. Le chœur, éclairé par deux baies en plein cintre percées dans son chevet plat, est directement accolé à la nef sans transept intermédiaire. Le clocher carré, attenant à la seconde travée de la nef au nord, est percé de baies sur ses quatre faces et surmonté d'une flèche en pierre.
Les blocs en remploi, de part et d'autre de la porte d'entrée, sont ornés de motifs d'entrelacs, de palmes et d'un lion, probablement issus d'une corniche et d'éléments de décoration d'une façade. Le mur nord de la nef est également orné de nombreux graffiti, certains évoquant le monde de la batellerie tandis que d'autres représentent des outils de vignerons. Deux pierres d'attente des morts, constituées d'une dalle d'ardoise reposant sur deux supports en pierre, sont disposées de chaque côté du portail d'entrée pour déposer les cercueils avant les offices. Deux retables, deux tableaux d'autel et deux statues sont également protégés au titre d'objets monuments historiques.
Grégoire de Tours est à l'origine de la première mention de la basilique sancti Germani fondée par l'évêque Injuriosus au cours de la première moitié du 6ème siècle. Cette église a donné naissance à la paroisse Saint-Germain-des-Prés au 12ème siècle et était un fief dépendant du siège archiépiscopal de Tours jusqu'au 18ème siècle. L'église, datant principalement de la première moitié du 13ème siècle, est entourée de bâtiments groupés dans une enceinte, dont le presbytère qui est adossé à sa façade ouest. Des arcs-boutants contemporains ont été ajoutés à ses contreforts d'origine pour renforcer la structure, en raison de la proximité de la falaise qui domine au sud. D'autres constructions ont été ajoutées à l'église au cours du 16ème ou du début du 17ème siècle, notamment une petite sacristie au nord du chœur et une galerie en appentis contre le mur nord. Bien que l'église ait été restaurée à plusieurs reprises, certains éléments anciens ont été préservés, tels qu'un mur de petit appareil décoré de pierres sculptées en taille d'épargne de chaque côté du portail.
Depuis l'intérieur de la nef, à deux mètres du mur nord, on peut apercevoir l'emplacement du portail d'origine qui mesurait 1,80 mètre de large et dont la clef se trouvait à environ 2,80 mètres du sol actuel. L'arc en plein cintre du portail est archaïque et est constitué de claveaux allongés (0,10 m x 0,36 m) avec des joints épais (3 centimètres). Il est surmonté d'une baie murée dont le sommet se situe à environ six mètres du sol. Cette nef a été précédée d'une nef plus petite datant du début du XIe siècle, qui mesurait probablement 5,80 mètres de large sur 10 mètres de profondeur. La nef actuelle mesure 9 mètres sur 11 mètres et est couverte d'un berceau de lambris. Il y a une fenêtre au milieu du mur sud, et ce mur ainsi que la portion du mur occidental qui se raccorde à la façade primitive appartiennent à la reconstruction du XIIIe siècle. Des amorces d'ogives sont présentes au revers du doubleau ouvrant sur le chœur, indiquant que le voûtement de la nef avait été prévu mais jamais exécuté. Des pierres sculptées en taille d'épargne et disposées en bandeaux, appelées "métopes", encadrent le portail.
Clocher
Les éléments de décoration observés sur une portion de mur semblent être des remplois provenant d'un ou plusieurs édifices antérieurs. Cette portion de mur est construite en petit appareil avec l'ajout d'un moyen appareil à joints épais. Il est discutable de considérer le moyen appareil comme une reprise du XIe siècle, tandis que les métopes sont clairement des éléments réutilisés, comprenant des motifs disparates tels que des entrelacs et des palmettes. Ces éléments restent difficiles à dater avec précision, bien que des savants aient avancé des hypothèses allant du VIe au Xe siècle. Le clocher, quant à lui, date clairement de la première moitié du XIIe siècle et est renforcé de contreforts d'angles. Il comporte une tourelle d'escalier en saillie contre le mur du chœur, et est éclairé par des fenêtres à baies géminées ornées de colonnes et de chapiteaux sculptés.
Choeur
Le parti architectural mentionné se retrouve dans trois bâtiments situés dans la région de Baugeois : la chapelle de la Boissière et les chœurs des églises de Cheviré-le-Rouge et de Fougeré. Ce parti est caractérisé par un berceau brisé avec des nervures multiples, où la ligne faîtière s'incurve entre les deux fenêtres et donne à la voûte sa fuite vers le chevet plat. Le chœur de Saint-Germain est composé de quatre "travées", bien que la première et la deuxième soient aveugles en raison de la présence du clocher. Le reste du chœur est éclairé par de vastes baies en plein cintre. Les retraits se font sur des consoles épannelées, qui auraient surmonté des statues si l'œuvre avait été terminée. Seules les clefs sculptées sont visibles et elles sont altérées et de qualité médiocre. Le contraste entre les murs robustes et nus et la voûte est frappant, avec un fin réseau de nervures égales dessinant de légers arcs brisés se recouvrant avec une aérienne fantaisie, encore animée par les plans créés par les pénétrations ouvrant au-dessus des baies. Ce type de voûte se retrouve également dans le chœur de l'abbatiale d'Asnières ainsi que dans les voûtes postérieures aux édifices d'Airvault et de Saint-Jouin de Marnes.
Château de Saint-Germain-sur-Vienne
Le château de Saint-Germain-sur-Vienne sur la gauche et la maison de la Falèche ( à droite ) édifiée sous Louis XV dans un style français propre à cette époque
Le château fut édifié au XIIIe siècle, mais fortement transformé et détruit au XVIIIe et aménagé au XIXe siècle. On remarque à droite l'ancienne l'entrée à pont-levis, aujourd'hui comblée, dans une tour porche.