Le pont actuel fut reconstruit après 1940, l'ancien pont fut fortement endommagé en 1814 lors de la bataille de Montereau. Sur la petite île se trouvait le Château de Montereau et c'est sur cette partie que le duc de Bourgogne est tué par Tanneguy du Chastel devant le regard "impassible" du dauphin Charles.
Le 10 septembre 1419 le duc de Bourgogne Jean sans Peur est assassiné devant le futur Charles VII, qui reste "impassible", sur le pont de Montereau. Ce meurtre, qui est en fait une vengeance contre la mort de Louis d'Orléans assassiné à Paris en 1407 dont Jean sans Peur se vantait outrageusement, impliquera par la suite le traité de Troyes qui déshérite du trône de France Charles VII.
Voir aussi. Le palais des duc de Bourgogne - la Tour Jean sans Peur à Paris - l'église de Montereau
Informations
- Adresse : Pont de l'Yonne et Pont de Seine, 77130 Montereau Fault Yonne
- Google Maps : Carte du Pont de Montereau
- Téléphone : 01 60 73 44 00
- Email :
- Site Officiel : Office de Tourisme : http://www.cc2f.fr/
- Horaires d'ouvertures & Visites : lieu public ouvert en permanence.
Le meurtre du duc de Bourgogne Jean sans Peur
Les préparatifs
Le 14 août et le 28 août 1419 se déroule les premières rencontres biparties, entre le parti des Armagnacs et Bourguignons, en vue d’organiser la rencontre entre le dauphin Charles, alors qu’il n’a que 16 ans, et le duc de Bourgogne Jean sans Peur. Il est décidé notamment du lieu de rencontre, Pont de Montereau, mais également le nombre de personnes présentent et le désarmement.
C’est Tanguy du Chastel un breton du côté des Armagnacs qui rencontre le duc de Bray du côté Bourguignon le 1er septembre 1419 pour finaliser les dispositions, il va être celui qui porte le coup fatal au duc de Bourgogne.
Il semble que du côté du dauphin Charles des différentes discussions en interne avaient pour but d’éliminer éventuellement Jean sans Peur, avant Juillet 1419, dans un premier temps il fut conclu de ne pas attenter à la vie du duc mais il semble que les partisans du meurtre politique aient pris le dessus sur un Charles bien trop jeune et probablement encore influençable.
Il faut prendre en compte que Louis d’Orléans, frère de Charles VI et père du Comte de Dunois, fut assassiné le 23 novembre 1407 à Paris devant l’hôtel Saint-Pol par ordre du duc Jean sans Peur qui s’en venta outrageusement, ce qui vouera de la part des Armagnacs une haine farouche qui perdura jusqu’à sa mort.
Pont de Montereau en 1660, vu de Surville, on voit nettement le Château au centre. La rencontre entre le dauphin et Jean sans Peur s'est passée au centre à côté de la deuxième porte du pont.
Le 10 septembre 1419
Il existe plusieurs variantes à l’assassinat de Jean sans Peur sur le pont de Montereau, même si il parait difficile d’accorder plus de crédit à un parti plus qu’à un autre, il convient tout de même de penser que les différentes tractations en secret pour éliminer Jean sans Peur laisse peu de doute sur un meurtre prémédité.
Vers 15h les Armagnacs et les Bourguignons arrivent chacun de leur côté, la tension monte, personne n’ayant confiance, en effet le dauphin craint d’être assassiné et Jean sans Peur semble avoir été prévenu qu’un meurtre envers sa personne a été fomenté.
Seule 10 personnes de l’entourage de chaque chef de camp doivent assister à la discussion, cependant l’équipée du duc arrive sans armes, était ce dans les conditions ou simplement gage de bonne volonté du duc ?
Robert le Maçon, seigneur de Trèves dont le Château et donjon de Trèves existe toujours en parti, tente de convaincre le dauphin de ne pas atteindre à la vie du duc, mais il est mis à l’écart.
Deux versions diamétralement opposée des faits, d’un côté les Armagnacs qui estiment qu’un mouvement malheureux de Jean sans Peur sur la paume de son épée, alors agenouillé devant le dauphin, aurait fait penser à une volonté de tuer Charles.
En effet selon Charles, dans une lettre écrite le 15 septembre à Philippe le Bon fils de Jean sans Peur, les discussions entre le duc de Bourgogne et lui-même tournaient au vinaigre, le sentant menacé par les hommes de mains du duc et par le positionnement de la main sur le pommeau de l’épée de ce dernier, Tanneguy III du Chastel porte un coup au duc avec une hache au visage, il blesse mortellement Archambaud de Foix qui tente de protéger le duc. C’est ce dernier qui est accusé par Charles d’avoir voulu attenter à la vie du dauphin…cependant dans le témoignage du 13 septembre qu’il accorde à deux de ses sujets, avant de mourir le 14 septembre des suites de ses blessures, il déclare que c’est Tanguy III du Chastel qui porte le premier le coup fatal. Il faut noter que Tanneguy ( ou Tanguy ) III du Chastel avait pris le château de Monthléry alors sous l'emprise de Jean Sans Peur en 1418, il y a donc déjà une rivalité certaine entre les différents protagonistes.
Les Bourguignons estiment que lorsque Jean sans Peur fut agenouillé Tanneguy du Chastel porta un coup violent au duc, en criant « tuez tuez ! » puis voyant qu’il ne l’avait pas tué il fut aidé par un autre comparse pour le maintenir et lui porter le coup fatal.
La plupart des témoins au côté du duc de Bourgogne semblent accréditer que c’est du Chastel qui fut le premier à porter le coup alors qu’il n’y avait aucune raison apparente, d’autant que les hommes du duc de Bourgogne ne sont pas armés. On a en présence et comme témoins alors Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, Antoine de Vergy, seigneur de Champlitte et de Rigney, qui est par ailleurs blessé lors du meurtre, semblent ne pas avoir tout vu de la situation.
Le corps du Duc faillit être jeté par-dessus le pont si le curé de Eglise de Montereau Fault Yonne, Notre-Dame et Saint-Loup ne fit pas entendre sa voix, Jean sans Peur est d’abord inhumé dans l’actuelle église de Montereau, dans la chapelle Saint-Antoine, puis son corps fut emmené un an plus tard par Philippe-le-Bon - Dijon.
Les répercussions de cette vengeance politique sont grandes, tout d’abord les Bourguignons se jettent dans les bras séculiers Anglais et un an plus tard, au traité de Troyes, Charles VI déshérite de facto du trône de France le futur Charles VII. Charles VII niera toujours toute implication personnelle au meurtre de Jean sans Peur, Tanguy du Chastel est par ailleurs, difficilement, désavoué quelques années plus tard.
Paradoxalement la mort du duc permet par la suite d’ouvrir la voie d’une réconciliation avec Charles VII et l’arrivée de Jeanne d'Arc - Domremy.