Nécropole et Eglise dans le village de Civaux

Situé dans le poitou, le village de Civaux possède une particularité d'avoir en son village l'une des plus grandes et anciennes nécropoles  mérovingienne (entre 500 et 750 après J.-C.), avec encore aujourd'hui plus de 1000 tombes, mais il devait en avoir selon certaines études entre 7000 à 16000 à une certaine période. Cas unique dans le monde, elle possède également en son sein une petite chapelle du XVIe siècle, édifiée sur un ancien édifice gallo-romain.

 necropole merovingienne civaux chapelle

Nécropole mérovingienne avec en son sein une église du XVIe siècle.

La nécropole, aujourd'hui également un cimetière communale, garde un aspect à la fois romantique et mystérieux, actuellement il n'y a pas d'explication évidente sur la raison de son emplacement et de son importance pour l'époque, dans un lieu relativement reculé. Néanmoins nulle doute qu'avant les invasions Franques, Civaux était une cité relativement importante dans la région même si il ne reste quasiment plus rien de cette époque faste et qu'aujourd'hui Civaux reste un petit village rural.

L'église située à quelque pas de la nécropole, du XIIe siècle, possède une très belle architecture avec de beaux chapiteaux, dont un qui représenterait un mariage, ce qui est rarissime dans l'art roman religieux. Si de l'extérieur elle reste assez classique du point de vue architecture, c'est vraiment son intérieur peint qui met en valeur cette très belle église romane, située juste en face du musée archéologique. 

Civaux est connue également pour sa centrale nucléraire mise en route en 1997, une des centrales les plus modernes sur le sol français.

 

 

Historique & Histoire 

 

Nécropole de Civaux

 

"Plusieurs explications ont été proposées sur l'origine de la nécropole de Civaux. Celle du P. Routh a prévalu jusqu'à nos jours et elle est restée à peu près la seule admise par les archéologues. Il avait pour lui d'être un observateur consciencieux et de bonne foi, ayant le premier exploré la nécropole en 1738, avec un personnel relativement considérable, sous les auspices et la protection de Le Nain, gouverneur du Poitou.

Sa thèse était spécieuse et bien fondée, tout au moins en apparence. Pour que l'on pût trouver accumulé un tel nombre de tombes dans une localité aussi modeste que Civaux, un simple village de 600 âmes, ne présentant aucune trace de quelque ancienne importance, il suffisait d'admettre, avec toute vraisemblance, que depuis le commencement du IVe siècle jusqu'à la fin du XIIIe, c'est-à-dire pendant dix siècles entiers, le cimetière de Civaux avait été utilisé sans interruption, se peuplant ainsi de tombes de pierre qui s'y étaient accumulées lentement. En prenant le chiffre normal de 16 décès par an sur 600 personnes, le cimetière de Civaux aurait pu ainsi être peuplé de 16.000 tombes.

Et encore, fallait-il y ajouter d'autres particularités agissant dans le même sens. L'église de Civaux devait être, dans ses commencements très anciens, contemporains des premières tombes, le rendez-vous commun de la sépulture des villages environnants ; la proximité des carrières d'où se tiraient les cercueils, de l'autre côté de la Vienne, facilitait et encourageait ce mode d'inhumation à Civaux, et par son bas prix et par la facilité des transports; il suffisait enfin, dans le même ordre d'idées, de tenir compte de la liberté où l'on a été, pendant plusieurs siècles, de se faire inhumer dans telle terre sainte qu'on jugeait à propos, liberté qui dans les commencements de l'Eglise, favorisait la dévotion de se faire enterrer auprès des martyrs.

Quelques années plus tard, l'abbé Lebœuf, après une visite rapide à Civaux, émettait une opinion différente. Pour lui, la nécropole était, non pas un cimetière, mais un entrepôt commercial de cercueils de pierre, naturellement placé à côté d'un atelier local de tailleurs de pierre dont « le travail le plus considérable était de faire des sarcophages  ».

En 1804, Siauve reprenait plus sérieusement la question, après une étude sur place et des fouilles comparables à celles du P. Routh. Il adoptait les conclusions de ce dernier. D'après lui, et les autres commissaires de la Société d'Emulation de Poitiers délégués pour ces recherches, « les anciens cimetières de Civaux et de Chauvigny devaient être considérés comme des lieux de sépulture qui avaient été affectés à plusieurs paroisses.

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Un archéologue poitevin, Lecointre Dupont, résumait l'état de la question en précisant sommairement les deux causes principales qui justifiaient la présence d'une telle nécropole « dans une localité qui paraît n'avoir jamais eu une grande importance :


1° Civaux n'est séparé que par la Vienne d'importantes carrières de pierre, et il est plus facile d'apporter les corps de loin que de transporter dans l'intérieur des terres ces lourdes caisses.

2° L'usage des sarcophages, général dans les premiers temps du christianisme, n'a cessé totalement qu'au XIVe siècle et Civaux a dû recevoir les bienfaits du christianisme dès sa pénétration en Poitou."

 

texte de Maximin Deloche : L'énigme de Civaux : Lemovices et Pictons, le christianisme en Poitou / Maximin Deloche

 

necropole mervingienne civaux

Certaine tombes et plaques ont été utilisées afin de délimiter la nécropole, on estime qu'elle était quatre fois plus grande au minimum au plus fort de son utilisation.

 

tombe merovingienne

L'importance du nombre de tombe mérovingienne reste un mystère aujourd'hui, même si diverses théories ( voir texte du dessus ) semblent assez plausible.

 

 

 

 

 

 

Eglise de Civaux

 

 

chapiteaux roman mariage

 Un des chapiteaux rarissime dans l'art roman, le mariage et/ou la fidélité. Les couleurs ont été refaites entre 1860 et 1863.

 nef eglise romane poitou

Une très belle nef, assez petite, mais avec de belles proportions, richement décorée avec de très beaux chapiteaux typiques de l'art roman dans la région.

 eglise romane de civaux 86 vienne

Eglise romane de Civaux, ancienne ruine d'un cella d'origine gallo-romaine en avant-plan accolée à l'église.

 

plan sanctuaire gallo romains medievaux civaux

Sanctuaire antique, l'église et le plan des vestiges gallo-romaines. ( panneau affichage sur place )

 

sources : L'énigme de Civaux : Lemovices et Pictons, le christianisme en Poitou / Maximin Deloche

 

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