Manthelan

 

 Eglise de Manthelan

Le clocher de Manthelan est le seul grand élément important de l'ancienne église à avoir été conservé.

Manthelan est un petit village situé dans le centre-est de la Touraine, dans le département d'Indre-et-Loire. Ses habitants sont appelés les Manthelanais ou les Manthelanaises. Tout au long de son histoire, le village a porté différents noms tels que Mantalomagus et Mantalomagensis au VIe siècle selon Grégoire de Tours, Mantelan en 1083 d'après le cartulaire de Noyers, ou encore Mantalant en 1290 selon le pouillé du diocèse de Tours.

La châtellenie de Manthelan relevait du Fau de Reignac. Le village couvre une superficie de 3 958 hectares et son code postal est le 37240. Les altitudes de Manthelan varient entre 79 et 128 mètres et il est traversé par deux cours d'eau : l’Échandon, qui en est la source, et le Quincampoix.

L'église Saints-Gervais-et-Protais-et-Saint-Volusien, qui a été reconstruite en 1868 selon les plans de l'architecte Gustave Guérin, est un monument emblématique de Manthelan. Elle est constituée d'une nef néo-romane encadrée par deux collatéraux et d'une Abside semi-circulaire. Deux absidioles ont été ajoutées par l'architecte lochois Collet. Il ne reste de l'église d'origine du XIIe siècle que le clocher-porche qui a été restauré. Ce dernier est ajouré, sur ses quatre faces au niveau de l'étage du beffroi, par deux baies en plein cintre. Il abrite une cloche datant de 1565. L'église primitive a été fondée vers 495 par Volusien, évêque de Tours, et renferme de nombreux vitraux.

En dehors de l'église, Manthelan possède également quelques châteaux et manoirs. Le Château privé des Usages, datant du XVIIe siècle et remanié au XIXe siècle, est peu visible, situé près de l'étang du Fau (route de Vou). Le manoir privé de La Marche, datant quant à lui du XVIe siècle, a porté différents noms aux XVIe et XVIIe siècles, tels que Hôtel de La Gibertière ou encore La Guiberdière. Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire orienté Est-Ouest, avec une aile en retour d'équerre. La grande salle, pavée de carreaux rouges, possède une cheminée Renaissance soutenue par des pilastres cannelés, ornée de rosaces et chauffant l'espace de la pièce. Entre les deux pignons triangulaires, la charpente en carène de navire inversée est supportée par six poinçons. Sous la demeure s'étend une cave.

Enfin, le Château privé du Breuil, construit aux XVIe et XVIIIe siècles, est un monument particulier de Manthelan. Possédant jadis un pigeonnier

 

 

Historique & Histoire 

 

Il était une fois à Manthelan un seigneur qui avait des fonctions militaires dans la ville royale de Loches. Il devait passer du temps dans son château, maintenant détruit depuis longtemps, mais dont les douves ont été conservées jusqu'à ces dernières années. En tant que propriétaire de quelques terres et métairies, il était vassal des Chartreux du Liget, propriétaires de la seigneurie du Grand Clos. Les Chartreux possédaient en toute propriété des biens équivalant au huitième de la paroisse de Manthelan et percevaient le cens auprès de tenanciers libres dont les biens correspondaient encore au tiers de la superficie de la paroisse. Par conséquent, les religieux chartreux du Liget avaient le contrôle sur la moitié ou presque de Manthelan.

Le seigneur de Manthelan était donc soumis aux Chartreux du Liget en tant que vassal. Il avait cependant un rôle important dans la ville royale de Loches en tant que responsable militaire. Il devait donc passer du temps dans son château à Manthelan, qui n'existe plus aujourd'hui, mais dont les douves étaient encore visibles il y a quelques années.

Le pouvoir des Chartreux sur Manthelan était très important, car ils possédaient une grande partie de la paroisse. Ils percevaient également le cens des tenanciers libres, qui possédaient encore un tiers des terres de la paroisse. Ainsi, les Chartreux du Liget avaient une influence significative sur la vie des habitants de Manthelan.

Malgré cette domination des Chartreux, le seigneur de Manthelan avait tout de même une certaine autorité en tant que responsable militaire dans la ville royale de Loches. Il devait gérer ses terres et ses métairies en tant que vassal des Chartreux, mais il avait une certaine indépendance dans l'exercice de ses fonctions militaires.

Aujourd'hui, le château du seigneur de Manthelan n'existe plus, mais les douves ont été conservées jusqu'à ces dernières années. Le pouvoir des Chartreux du Liget sur la paroisse de Manthelan a également disparu, mais leur influence a laissé une empreinte durable dans l'histoire de la région. La ville royale de Loches est toujours un lieu important de l'histoire de la France et rappelle la période où le seigneur de Manthelan remplissait ses fonctions militaires dans la région. 

Au départ, les terres appartenaient au seigneur du Fau, également connu sous le nom de Reignac. Mais à la suite de la division et du partage des biens de cette famille, les terres passèrent sous la dépendance du seigneur de Manthelan à partir du 22 mai 1559, conformément à un accord conclu entre leurs prédécesseurs et dame Claude du Fau (Arch. Dép. : C 615). En étudiant le renouvellement de leur allégeance envers le seigneur de Manthelan en 1691, nous avons découvert une source unique, un volume de deux cents pages qui décrit avec le plus grand soin les différentes parcelles de terre de la paroisse, du moins dans leur secteur. Comme de nombreuses parcelles appartenant aux seigneurs voisins étaient incluses parmi les leurs, les deux tiers de la paroisse ont ainsi été recensés et on pourrait dire cadastrés.

L'autre source d'informations provient également des Chartreux, qui ont dessiné 20 cartes des terres de Manthelan. Malheureusement, il n'y a pas de correspondance entre ces cartes et le texte de l'allégeance de 1691.

Pour terminer la description des domaines de Manthelan, il faut mentionner l'existence d'un important fief, celui du Breuil, dont le seigneur avait le droit de haute, moyenne et basse justice ainsi que le droit de cuissage. Les seigneuries de la Marche et de la Guiberdière étaient plus petites. Morignan, quant à elle, était le siège d'une prestimonie (du latin praestare : fournir), qui était, par définition, un fonds ou revenu affecté par le fondateur à l'entretien d'un ecclésiastique, sans être érigée en titre de bénéfice. Il y avait donc un chapelain ou prestimoine qui touchait le cens que le seigneur du Breuil devait au chanoine doyen du chapitre de l'église Saint-Martin de Tours, propriétaire ou fondateur du lieu.

En somme, la seigneurie de Manthelan était un territoire complexe, regroupant différentes parcelles de terre appartenant à des seigneurs voisins, ainsi que des fiefs importants tels que celui du Breuil. Les Chartreux ont dessiné des cartes des terres de Manthelan, mais elles ne correspondent pas au texte de l'allégeance de 1691, qui est une source unique pour la description minutieuse de la paroisse. Morignan était également un lieu important, où un chapelain ou prestimoine était chargé de percevoir le cens que le seigneur du Breuil devait au chanoine doyen du chapitre de l'église Saint-Martin de Tours.

 

 

 

 

sources : http://tourainissime.blogspot.com/2009/05/manthelan.html - Etymologie des toponymes ruraux de Manthelan et leur évolution depuis cinq siècles par M. le Docteur Jean MOREAU

 

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