Les procès de Jeanne d'Arc

On connait le procès de condamnation qui la condamne à mort mais saviez-vous qu'elle a en réalité fait l'objet de plusieurs procès ?

Elle ne s’en doutait pas à l’époque mais ce premier procès ne sera que le premier des six procès ecclésiastiques, destin troublant d’une très pieuse et croyante chrétienne :

1.    Procès Matrimonial à Toul ( 1428 ) :  Jeanne est déclarée libre de tout lien. Voir Cathédrale de Toul

Jeanne d'Arc semble engagé dans des fiançailles avec un jeune garçon, peut-être rencontré à Neufchâteau ou Domremy sans certitude. Elle refuse ces fiançailles et conteste devant l'officialité de Toul qui administrait religieusement Domrémy. L'évêque est alors Henri de Ville, mais il est peu probable qu'il est siégé lui-même dans cette affaire qui reste alors qu'une simple affaire matrimoniale. On sait très peu de chose sur cette affaire, le procès ayant disparu, c'est Frederic de Maldemaire qui a jugé l'affaire.

Henri II de Ville-sur-Illon est le soixante-sixième évêque de Toul, de 1409 à 1436. Il était fils de Jean, seigneur de Ville-sur-Illon, et de Marguerite de Villersexel et frère de son prédécesseur Philippe de Ville-sur-Illon.

Evêque Henri de Ville, gisant en la cathédrale de Toul.

A Rouen on tente de la faire parler à ce sujet : " Interroguée qui la meut de faire citer un homme à Toul, en cause de mariage, R. « Je ne le fais pas citer; mais ce fut il qui me fist citer; » et là jura devant le juge dire la vérité ; et enfin qu’elle ne lu iavait point fait de promesse. Item dit que la première fois qu’elle oy (ouit) sa voix, elle vo[u]a sa virginité, tant qu’il plaisait à Dieu,"

Qui est le fiancé de Jeanne d'Arc ?

Il est difficile de connaître le rôle des parents, Jacques d'Arc son père pourrait avoir notamment encouragé Jeanne à se marier, néanmoins cela reste une supposition.
En effet Jacques d'Arc voyait d'un très mauvais oeil ses rêves et autres visions, sa mère aurait dit à Jeanne :  dit qu'elle a ouy dire à sa mère que son père disoit à ses frères : "« Se je cuidoye que la chose advensist que j'ay songié d'elle, je vouldroye que la noyessiés ; et se vous ne le faisiés, je la noieroye moy mesmes. » Et a
bien peu qu'ilz ne perdirent le sens, quant elle fut partie à aler à Vaucouleurs".


L'identité de ce "fiancé" n'est pas connu et il semble aujourd'hui impossible à l'identifier malgré les quelques ouvrages peu sérieux à ce sujet qui donnent leurs versions sans preuves réelles et souvent proche des théories complotistes malfaisantes.

2.    Procès de Poitiers ( fin février/début Mars 1429 jusqu'à fin mars 1429 ) : les juges estiment qu’il n’y a rien de mal en elle.

3.    Procès en hérésie à Rouen (  du 9 janvier 1431 au 24 mai 1431 ) : condamnée à la prison à perpétuité
4.    Suivie du procès  en relapse à Rouen ( du 26 mai 1431 au 30 mai 1431 ) : condamnée à mort

5.    Procès qui casse les procès en hérésie et relapse  en 1456 «  pour  corruption, dol, calomnie, fraude et malice »

6.    Dernier procès, dit de réhabilitation en 1456 , juge que les procès de condamnation sont «  nuls, non avenus, sans valeur ni effet »