Cathédrale de Toul

 

Toul est une ville de Lorraine distante de 45km environ de Domremy. C'est ici devant l'actuelle cathédrale ( à l'emplacement de l'actuel Office du Tourisme ) que Jeanne d'Arc a du répondre lors du procès matrimonial qui lui était intenté en 1428. Elle dépendait du diocèse de Toul tenu alors par l'évêque Henri de Ville. Toul possède également un patrimoine assez riche, comme une fortification de Vauban encore en partie visible . J'ai été particulièrement bien accueilli dans la ville en général et principalement à  l'Office du tourisme  et au Musée d'Art et d'Histoire de Toul. 

cathédrale de Toul

 

 
Informations
  • Adresse : Office du Tourisme - 1 Place Charles de Gaulle - BP 70135- 54205 Toul
  • Téléphone :   03 83 64 90 60
  • Heures d'ouvertures & Visites & Hôtels :
  •  
  •  Ouvert toute l'année.
  • Un hôtel ABC ** à Toul, plutôt bien équipé à 40 euros environ la nuit se trouve au centre de la ville à quelques minutes à pied de la cathédrale. Bon accueil et bonne literie et surtout commerces à proximité, idéal pour visiter Toul et Nancy. Wi-Fi disponible pour 4€ les 3 jours (2012).
Historique
sources : Bibliographie Jeanne d'Arc - Office du Tourisme de Toul - Musée de Toul ( Michel Hachet )

 


Histoire de la cathédrale



La cathédrale de Toul est peut-être le neuvième édifice religieux bâti à cet endroit, en effet Toul est christianisée au IVème siècle par Saint-Mansuy. La première pierre est posée par l’évêque de Toul, Eudes de Sorcy en  1221, en 1225 il décide de vendre le village de Bergheim au duc de Lorraine peut-être dans le but de financer la cathédrale. Les travaux  commencent par le cœur de la cathédrale, mais il faudra presque trois siècles pour terminer les travaux en 1496.
La cathédrale a une particularité assez intéressante car elle fait la jonction entre l’art roman principalement de l’empire germanique et l’art gothique en vogue sur le territoire du roi de France dont le début des travaux commencent sous Philippe-Auguste.

 

reliquaires de toul

Reliquaires du XIXe ( en haut ) de Sainte Aprône ( VIe ) - Saint Gérard ( Xe ) - Compagne de Sainte Ursule -  (en bas) il s'agit de Saint Mansuy ( IVe )


 Cette mixité géographique de Toul se retranscrit assez naturellement du point de vue architectural. Étrangement malgré la longue période de construction, l’ensemble garde un aspect harmonieux et typique de Toul, en comparaison d’autres édifices religieux qui dans le même contexte bénéficient souvent d’importantes modifications selon les « modes » et technologies de chaque siècle.

cathedre

Cathèdre dite de Saint-Gérard du XIIIe


Au XIVe siècle une partie de la nef est construite ainsi que le cloître. Lors de la venue de Jeanne d’Arc à Toul, la nef est en train d’être achevée et le portail est exécuté par Jacquemin de Lenoncourt à partir d’un dessin de Tristan de Hattonchâtel.

Les tours de la façade mesurent 65 m de haut, la Nef 98 m de long pour une hauteur de voûte de 32 mètres et le transept 56 m de large. Cependant l'un des joyaux est la chapelle des évêques du XVIe, commandée par l'Evêque Hector d'Ailly, qui n'est pas ouverte à cause des travaux à réaliser qui ne commenceront pas avant 2012. Cette chapelle funéraire servit de lieu de sépulture à un grand nombre d'évêques.



Premier procès de Jeanne d’Arc à Toul

 

 jeanne darc statue

Jeanne d'Arc dans la chapelle des saints,  offerte en 1890 par Mlle Anne Joséphine de Naquard,  copie de celle de Domremy qui elle même est copiée sur celle d'Orléans aujourd'hui disparue....

 

Peu de gens le savent, c’est d’ailleurs un fait relativement oublié aujourd’hui, mais Jeanne s’est retrouvée dans un procès matrimonial à Toul suite à la demande d’un jeune garçon venant probablement de Domremy ou Neufchâteau.

Mais que s’est-il donc passé ? sur le fond on ne sait pas grand-chose, dans le sens qu’on ne connait pas les éventuelles raisons de ces présumées fiançailles et du renoncement de Jeanne. Il faut rappeler cependant qu’à l’époque les fiançailles étaient consenties entre deux personnes à la condition qu’il y ait au moins deux témoins. Il n’y avait pas donc obligation légale d’avoir un prêtre ou curé à disposition. Bien sûr le mariage n’était officiel qu’à partir du moment où un curé, qui a le pouvoir de sacrement, les ait mariés devant Dieu, sinon le mariage ne pouvait être consommé. Le problème également est que le document écliastique relatant le procès a disparu à une date indéterminée, probablement au XIXe.

En tout état de cause le procès se passe très probablement en 1428, Jeanne devait donc avoir environ 16 ans, âge tout à fait valable à l’époque pour se marier.
Le procès a eu lieu à l’officialité de Toul, juste en face de l’actuelle cathédrale, qu’aujourd’hui l’Office du Tourisme et d’autres bâtiments municipaux ont remplacé. L’officialité de Toul rendait donc justice sur tout ce qui concernait le mariage notamment et l'Eglise. 

L’évêque de l’époque est alors Henri de Ville-sur-Illon évêque de Toul , diocèse dont dépendait Jeanne d’Arc. Celui qui va présider le jugement n’est cependant pas l’évêque mais Frédéric de Maldemaire.

 

henri de ville

 Gisant de Henri de Ville , Evêque de Toul ( 1408 - 1436 ) et de Jeanne d'Arc


Lors du jugement Jeanne a été déclarée libre de tout lien et a donc pu repartir aussi librement qu’elle est venue. Son père Jacques d’Arc l’avait probablement accompagné sans cependant qu'on en soit totalement sûr, la pancarte insistant sur le fait qu'elle est venue seule n'est pas fondée historiquement.

Il est fort probable que Jacques d'Arc est  soupçonné d’avoir lui-même chercher à la marier ( sans preuve, mais c'est possible au vu de la remarque de Jeanne au procès de Rouen, voir ci-dessous ). En tout cas l’affaire fut tout de même assez grave pour en arriver à un procès par ce jeune homme qui se sentait lésé du refus de Jeanne de se marier avec lui.

Cet évènement a toute son importance, car outre le fait qu'on en sache un peu plus sur Jeanne, il est vrai  que  bien souvent on reste circonspect voir très étonné de la résistance et de l’intelligence de Jeanne dans le procès de condamnation que l’évêque de Beauvais Pierre Cauchon a présidé. Il n’est pas impossible qu’elle se soit aussi bien défendu grâce en partie à ce premier procès matrimonial qui lui a apporté sûrement quelques bases juridiques et une première expérience concluante.

Comment connait-on le procès et les intentions de Jeanne et du jeune homme ? dans le procès de condamnation et de réhabilitation.

 

Procès de condamnation, le lundi 12 mars 1431 

Interrogée sur la citation à comparaitre par un homme de Toul , en cause de mariage : Jeanne répond : " je ne l'ai pas fait comparaître , mais c'est lui qui m'a fait comparaître", elle jura devant le juge de dire la vérité, qu'elle ne lui avait point fait de promesse. Elle rajoute que la première fois qu'elle a entendu sa voix , elle voulait garder sa virginité tant qu'il plaisait à dieu".

Dans cette réponse et cette question on remarque primo que les juges de Rouen ont bien enquêté sur cette demande de mariage et ce procès mais surtout qu'elle garde sa vertu pour dieu tant qu'il le souhaite, laissant supposer qu'elle puisse l'abandonner si dieu le lui demande.

Toujours le même jour, une autre question qui amène au mariage :

"Interrogée des songes de son père,  elle répond : "Que quant elle était encore avec ses père et mère, il lui fut dit  plusieurs fois par sa mère, que son père disait qu'il avait songé ( rêver ) que avec les gens d'armes s'en irait la dite Jeanne sa fille; et en avaient grant cure ses père et mère de la bien garder ( surveiller ), et la tenaient en grant subjection ; et elle obeissoit en tout, si non au procès de Toul, au cas de mariage ".

Elle obéissait en tout sauf au procès de Toul, cette phrase démontrerait que les parents de Jeanne n'avaient pas d'objection qu'elle se mari , ils en sont même probablement les instigateurs vu qu'elle a désobéit.

Dans le procès de réhabilitation , au détour d'une question totalement indépendante du sujet, on a une déposition de Gérardin venant d'Epinal, laboureur et ami de Jeanne :

"Au temps où elle avait en tête de quitter le village, Jeannette me dit: « Compère, si vous n'étiez Bourguignon, je vous dirais une chose. » J'ai pensé que c'était une idée de mariage avec un garçon de ses camarades d'enfance." parle t'il  du jeune homme des "fiançailles" de Jeanne ? en tout cas on est à priori dans la période des pensées de Jeanne de partir pour Vaucouleurs.

D’une certaine façon ce procès démontre aussi que Jeanne n’était pas un homme selon la théorie totalement farfelue ( pour ne pas dire autre chose ) d'un écrivain romancier ( soit disant historien....) en mal de reconnaissance médiatique...à moins que l'Eglise de l'époque accepte les mariages gays ce qui est évidemment impossible. Il faudrait également que tous les amis, amies et connaissances  de Jeanne lors de son enfance aient été complètement dupés ou alors ils sont tous des menteurs.....ce qui rend encore plus risible le scénario. Avant son arrivée à Chinon, qui semble avoir surpris ses contemporains, il n'a jamais été question que Jeanne soit un homme.

Cette façon de vouloir détruire l'image de Jeanne est une manière habile de détruire l'histoire de France et des Français en faisant croire que l'Histoire n'est que mensonge et duperie et que dans un certain sens ils n'existent pas.

Michel Hachet, président depuis 1949 au Cercle d'Études Locales du Toulois et conservateur honorifique du musée de Toul, a bien voulu m’en parler lors de cet entretien-interview totalement imprévu, qu’il a eu l’amabilité de m’accorder, il apporte un témoignage assez intéressant et beaucoup d’éléments sur la situation de l’époque de Jeanne. Je l’en remercie.

 

 

Les procès de Jeanne d'Arc


Elle ne s’en doutait pas à l’époque mais ce premier procès ne sera que le premier des six procès ecclésiastiques, destin troublant d’une très pieuse et croyante chrétienne :

1.    Procès Matrimonial à Toul ( 1428 ) :  Jeanne est déclarée libre de tout lien
2.    Procès de Poitiers ( fin février/début Mars 1429 jusqu'à fin mars 1429 ) : les juges estiment qu’il n’y a rien de mal en elle.
3.    Procès en hérésie à Rouen (  du 9 janvier 1431 au 24 mai 1431 ) : condamnée à la prison à perpétuité
4.    Suivie du procès  en relapse à Rouen ( du 26 mai 1431 au 30 mai 1431 ) : condamnée à mort
5.    Procès qui casse les procès en hérésie et relapse  en 1456 «  pour  corruption, dol, calomnie, fraude et malice »
6.    Dernier procès, dit de réhabilitation en 1456 , juge que les procès de condamnation sont «  nuls, non avenus, sans valeur ni effet »

 




 

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