L’église Notre-Dame et Saint-Junien fut édifiée dans un premier temps entre 1024 à 1110. Elle est fortement remaniée au XVe, c'est de cette période que date les blasons sur les clefs de voutes de l'église. L'une des particularité de l'église est son portail nord, du début du XIIe siècle, qui présente un large bandeau historié de 23 claveaux sculptés de personnages et d’animaux formant un bestiaire du Moyen-Âge. Elle bénéficie d'une grande richesse au niveau des chapiteaux et des modillons, allant de Mélusine à divers animaux et variés notamment sur le portail nord. Les vitraux sont du XIXe siècle et proviennent principalement de l’atelier Guérithault de poitiers (entre 1864 et 1893).
Voir aussi
Article détaillé sur Armma - Château de Lusignan
Informations
- Adresse : rue Notre-Dame 86600 Lusignan
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Historique & Histoire
1025, première mention d'une église dans un cartulaire de Nouaillé, Hugues IV de Lusignan fait construite une église face à son Château, il la confie aux moines de l'Abbaye de Nouaillé.
L'église que nous voyons aujourd'hui est du XIIe siècle pour sa grande partie, seule quelques éléments de l'architecture sont de l'époque du Hugues IV : le bras nord du transept et les murs gouttereaux auraient été bâtis dans la première moitié du XIe siècle (petit appareil caractéristique de moellons – ancienne porte à linteau du côté sud, à côté de la tourelle d’escalier). Certains chapitaux peuvent rappeler les sculptures du XIe sicèle à Poitiers dans les église de Saint-Hilaire et Notre-Dame la Grande.
Quelques éléments de polychromie sont encore visibles au fond du croisillon sud ; Lors d'un rapport de restauration de l'église au1er septembre 1850, on y apprend qu’un Christ avait été peint dans la crypte, il est fait mention aussi de vestiges de tombes.
XVe, une autre grande travaux datent de cette époque, probablement à la fin du siècle, après la guerre de Cent-ANs. Deux deux travées orientales de la nef ont conservé leur berceau roman du XIIe siècle, les cinq autres travées ont été reconstruites en fin du XVe.
Les écussons des clefs de voûte permettent de fixer la date entre 1491 et 1510. Il est probable que le porche flamboyant fut ajouté dans le côté Sud de l'église, voir ci-dessus.
Différents types de voûtement sont repérables : un berceau plein cintre dans le bras nord du transept, un berceau brisé dans le bras sud et dans les deux travées orientales de la nef, une coupole sur trompes à la croisée, des voûtes d’arêtes dans la crypte et un voûtement d’ogives quadripartites dans les premières travées de la nef. L’emploi de colonne jumelées à la croisée du transept et dans la nef oblige l’usage de corbeilles doubles.(1)
Des cordons verticaux, décoré de fleurs en boutons ou de boules, ornent l’angle des piliers orientaux de la nef (même système à Jazeneuil).
Les fenêtres sont de styles variés : en plein cintre au nord et dans la nef, à colonnettes partout ailleurs, sauf une fenêtre gothique côté sud.
Les trois vaisseaux de la nef sont portés sensiblement à la même hauteur, l’église est alors dite halle, partie d’élévation caractéristique des constructions poitevines.
A voir dans l’église : de nombreuses dalles funéraires des XVIe-XVIIIe siècles insérées dans le dallage,
Un gisant du XIIIe siècle représentant un chevalier, provenant de l’ancienne commanderie templières de Roche à Cloué, il a subi les outrages du temps.
Un groupe sculpté du XVIe siècle (sur l’autel), un tableau du XVIIe siècle représentant la légende de Saint Roch, une vierge à l’enfant du XVIIe siècle et un retable avec tabernacle du XVIIIe siècle (bras du transept sud). (1)
Extérieur de l’église
D’épais contreforts du XVe siècle sont destinés à limiter la poussée des voûtes. Le porche gothique s’ouvre au sud sur une travée unique par l’intermédiaire d’un portail à deux entrées séparées par un trumeau. L’archivolte est composée de plusieurs voussures en ressaut et est surmontée d’un arc en accolade terminé par un fleuron ; deux pinacles dominent l’ensemble. La décoration de choux frisés est d’une finesse d’exécution gothique. Des bancs latéraux encadrent la base.
Le clocher carré (très restauré au XIXe siècle), installé à la croisée du transept, comporte deux étages d’arcatures, rythmés par des colonnes ; on y accède par la tourelle d’escalier coiffée d’un cône en écailles, motif fréquent en Poitou (Notre-Dame la Grande de Poitiers, Chauvigny, Melle….).(1)
Le beau portail du XIIe de l'église, alliant personnage et animaux réels et mystique.
De gauche à droite : oiseau à bec fort 1 ; éléphant sellé 5 ; personnage à cloche-pied10 ; autre personnage debout muni d’un livre 11 ; masque 12 (clef d’arc) ; scorpion ? 15. Troisième personnage debout tenant un bâton 17 ; cheval sellé 18 ; cochon ou sanglier 19 ; personnage nu accroupi 20 ; dromadaire ? 23.
Cette belle porte romane donnait accès au prieuré qui dépendait de l'Abbaye de Nouaillé-Maupertuis (probablement à l’emplacement de l’actuel presbytère) où, pendant des siècles, des moines Bénédictins ont célébré la prière des heures.Cette belle porte romane donnait accès au prieuré qui dépendait de l'abbaye de Nouaillé-Maupertuis (probablement à l’emplacement de l’actuel presbytère) où, pendant des siècles, des moines Bénédictins ont célébré la prière des heures.L’ensemble est constitué de deux voussures en plein cintre surmontées d’une archivolte ornée de pointes de diamant. La voussure interne repose sur de piédroits et se déroule en quatre tores réguliers.
La voussure externe repose sur des colonnes surmontées de chapiteaux ornés d’entrelacs ou de créatures affrontées (peut-être des oiseaux).Cette dernière voussure développe sur ses vingt-trois claveaux une sorte de bestiaire du Moyen Age évoquant l’image d’un inventaire de « la Création » où règne la diversité des espèces réelles et hybrides, une représentation d'un panorama imaginaire médiéval alliant monde visible et monde fantasmé :
• Personnages : plusieurs hommes dont l’un semble se déplacer à cloche-pied
• Animaux réels : éléphant, dromadaire, oiseau (cygne ? oie ?), agneau, cochon, chien...• Signes du Zodiaque : Poisson, Sagittaire
• Créatures fabuleuses : licorne, dragonDe style roman, ce décor était intégralement peint de manière à marquer l’imaginaire collectif.
Dissimulé dans la construction d’une sacristie au 19ème siècle, le portail fut dégagé et restauré en 1996.Classé au titre des Monuments Historiques le 31 décembre 1862.
( source paragraphe : panneau affichage sur place )
sources :
Panneau affichage sur place, (1) dont une partie réalisée par la Communauté de Communes du Pays Mélusin en 1999.
ARMMA : ARmorial Monumental du Moyen-Âge