Le Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye
article en construction
Château Neuf, détail d'une peinture de Claude Déruet entre 1637-1642, la peinture se trouve au Musée des Beaux Arts d'Orléans à côté de la Cathédrale Sainte-Croix.
Le château neuf était l'un des grands châteaux royaux. Il préfigurait très bien le style actuel du château de Versailles, en plus petit il est vrai . Mais ce n’est pas vraiment l’architecture du château qui était le plus intéressant mais surtout son jardin et ses grottes magnifiques, œuvres unique d'artistes Italien les frères Francini .
Le château fut construit par ailleurs sur la base d'un pavillon en 1557, dit Maison du Théâtre et de la Baignerie, qui doit son architecture initial à Philibert de L'orme ( architecte également des Tuileries ) d'après une requête d'Henri II. Il se peut par ailleurs qu'il existait auparavant un bâtiment sous François Ier, mais aucune trace crédible ne permet aujourd'hui de le confirmer.
Après la mort d'Henri II , Philibert de l'Orme est disgracié par François II en faveur des courants Italiens. Il est remplacé par Francisque de Primadicis, appelé souvent "Le Primatice", "ennemi" direct de Philibert de l'Orme. Pour autant il semble que l'Italien "Le Primatice" ait suivi une certaine continuité de son prédécesseur , travaux réalisés entre 1559 et 1570.
Cependant le château définitif, dit le Château Neuf, a été vraiment instruit sous Henri IV qui agrandira très nettement le château en lui apportant les terrasses et grottes réputées à l'époque. Les architectes sont pour les constructions sous Henri IV, Louis de Métezeau , Androuet de Cerceau et Jean de Fourcy ainsi que Guillaume Marchant pour les travaux de maçonnerie. Terminé vers 1603, Henri IV y viendra régulièrement, plutôt comme un château de 'repos' , voir une résidence secondaire, que vraiment comme une résidence principale. Le jardin à la française s'étalera jusqu'a la seine sur cinq terrasses, le "paysagiste" est alors Etienne Dupérac, qui s'inspire des jardins de la Villa d'Este à Tivoli, et le "Jardinier" Claude Mollet.
Saint Germain en Laye en 1705, on voit nettement le Châteaux Vieux et le Château Neuf.
Les faits historiques dans le château Neuf ne sont pas très nombreux mais tout de même très important. On pourra noter la mort de louis XIII dans le château et la naissance de Louis XIV. Le château prendra une importance particulière de 1603 à 1665 avec la période de Louis XIII, l’enfance et une partie du règne de Louis XIV. Le château fini totalement en 1594 n’existera pleinement en tant que résidence royale qu’une cinquantaine d’année. Une vie éphémère par rapport au château vieux, plus rustique mais tellement plus solide.
Les Grottes, les Terrasses et Galeries
Les Terrasses
La Terrasse de Mercure
Le Mur des Lions, réalisé en 1604. Elle permettait au roi, grâce à ses rampes larges et bien inclinés, de monter à cheval en revenant de Paris.
La Galerie Dorique
La Galerie Toscane
L'intérieur de la galerie Toscane (?) , dessin réalisé par Jean Demosthen Dugourc en 1777.
L'Orangerie
sur la gauche, détail de la clef de voute de l'entrée de l'Orangerie, sur la droite le fond est creusée comme une carrière à même la roche.
Aujourd'hui l'Orangerie sert de débarras de l'école Saint-Erembert juste au dessus, sur la droite continuités des terrasses, on remarquera en haut la construction de Bunker allemand pour surveiller la route passant du Pecq à Saint-Germain-en-Laye.
Actuellement l'Orangerie et les parties attenantes sont des propriétés privées il est totalement interdit d'y entrer sans autorisation.
Grottes et Terrasses de Saint-Germain-en-Laye telles qu'elles pouvaient être sous Henri IV, 3D, réalisation et Copyright de Jacques Paolo.
On pourra noter quatre grottes importantes, dont il reste une trace écrite ou visuelle :
Grotte de la Demoiselle
Grotte de Persée
Grotte d’Orphée :
Dans le journal d'Héroard, médecin personnel de Louis XIII et pendant un temps de Louis XIV, raconte la jeunesse de Louis XIII :
« Au-dessus, se voit une autre grotte que vous diriez d'un rocher ridé, caverneux et calfeutré de mousse épaisse et délicate, comme s'il eût été tapissé de quelque fin coton. » Vous voyez les bestes, les oiseaux et les arbres s'approcher d'Orphée, touchant les cordes de sa lyre, les bestes allonger les flancs et la teste, et les oiseaux trémousser les aisles et les arbres se mouvoir pour entendre l'harmonie de ce divin chantre. Là, est un Bacchus assis sur un tonneau, tenant une coupe à la main. Là sont les déesses admirables en forme de demy colones et plusieurs autres filles merveilleuses que je laisse pour la curiosité de ceux qui viendront en contenter leurs yeux. »
Grotte de Neptune
Un récit en décrit par André Du Chesne la forme et son contenu :
" On voit de l'austre costé, un bassin de fontaine enrichi de mille petits animaux marins, les uns en cocque (coquilles), les autres en escailles, les autres en peaus tous entortillez par le repli des vagues, et des flotz, courbez et entassez l'un sur l'autre, et semble à voir les trompes escaillez que ce soit un triomphe marin. Sur l'une des faces, entre ces petits animaux s'élèvent deux Tritons, par dessus les autres qui embouchent leurs cocques tortillées et abouties en pointe, marchetées de taches de couleurs et grumeleuses en quelques endroits. Ils ont la queue de poisson large et ouverte par le bas. Au son de ses cocques s'avance un roi assis en majesté sur un char couronné d'une couronne de joncs mollets meslez de grandes et larges feuilles qui se trouvent sur la grève de la mer. Il porte la barbe longue et hérissée de couleur bleue et semble qu'une infinité de ruisseaux distillent de ses moustaches allongées et coordonnées de dessus ses lèvres et de celles de ses cheveux. Il tient de la main dextre une fourche à trois pointes, de l'autre, il guide et conduit ses chevaux marins galopant à tombe ouverte, ayant les pieds déchiquetéz et découpez de mesure, comme les nageoires de poisson. Ils ont la queue entortillée comme serpents.
Les roues de ce char sont faites de rames et d'avirons... De l'autre face sont des maréchaux en leurs habits de forgerons ; la face noire de crasse et de suie lesquels battent le fer sur une enclume, à grand coup de marteau. Si c'étaient des cyclopes, je dirais qu'ils forgeroient des armes à grand Henry, comme ils en ont forgé au vaillant Achille et au preux Enée. Et ce qui est de plus plaisant et qui semble fait pour faire rire, c'est l'eau qui se lance à si gros bouillons contre ceux qui se tiennent aux fenêtres qu'au vrai, qu'en ce moment, ils sont tout mouillés. »
Grotte des Orgues
Grotte des Dragons
Il n’en existe aujourd’hui plus aucune, seules quelques traces subsistent notamment dans une résidence privée et dans certaines parties des rampes ( ? ). Les automates eux sont perdus corps et âmes à moins de retrouver quelques vestiges. La fragilité de ces derniers et le manque d’entretien les condamna à une mort rapide et irréversible.
Les Jardins
Le jardin du château neuf réparties en plusieurs terrasses , dans un style de jardin à la française très typique de l’époque agrémenté de 5 fontaines et de deux ‘maisons’ , celle du jardinier appelée aujourd’hui faussement maison de Sully, rare vestige du jardin et du château.
Les terrasses en bas des grottes étaient assez grandes, surtout les trois premières en partant de la seine :
Le premier, le jardin des' canaux' faisait environ 219 mètres de long et 161 mètres de large.
Le second , 219 mètres de long également pour 97 mètres de largeur.
Le troisième divisé en trois partie était en définitive encore plus long puisque :
Les deux bosquets situés aux extrémités de la longueur faisaient à eux deux 194 mètres de longueur . Le jardin entre les deux bosquets : 161 mètres de longueur pour 77.6 mètres de large, ce qui donnait un total de plus de 350 mètres de long.
Si on prend en considération la grotte de Neptune ( situé aujourd’hui à peut prêt sur l’escalier qui descend vers le Pecq ) comme départ des terrasses les jardins avec son escalier en forme de fer à cheval et les suivants, devaient représenter pas loin 500 mètres de longueur , sachant que la seine était à environ 50 mètres du premier muret entourant le premier jardin. On remarquera sur une des gravures que l’église St Wandrille touchait presque l’un des jardins.
Comme on peut le constater, même si cela n’égale pas le château de versailles dans sa longueur, par sa structure, ses grottes aux automates uniques et son dénivelé, les jardins du château neuf en imposait. Je n’ai pas compté par ailleurs les jardins sur les côtés du château neuf et ceux du grand parterre du château vieux.