Château de la RochePot
Le Château de la Rochepot en Bourgogne au XIIIe siècle mais entièrement restauré par la famille Carnot au XIXe siècle. Le château a été mis en vente pour environ 3 millions d'euro en été 2012, puis revendu en 2015. Comme 75% des châteaux vendus en France ils tombent dans des riches familles étrangères. C'est un des plus beaux du département de la Côte-d'Or.
En 2018, le 5 octobre, la Gendarmerie Nationale fait une perquisition au château dans le cadre d'un vaste réseau criminel international. Le château fut racheté par un Ukrainien déclaré comme mort dans son pays mais bien vivant en France...
Avant cette histoire rocambolesque impliquant un propriétaire présumé ayant simulé sa propre mort dans son pays d'origine, ce château du XIIIe siècle, modifié au XIXe siècle, attirait 30 000 visiteurs par an et contribuait au développement touristique de la commune ainsi que de tout le sud de la Côte-d'Or. Sa présence est toujours signalée par des panneaux le long de l'autoroute A6.
Le château de la Rochepot a été confisqué par la justice en 2022, l'Ukrainien condamné mais libéré en définitive. Voir bas de page pour plus d'explication.
- Adresse : Château de La Rochepot - 21340 La Rochepot
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 07 60 50 25 62
- Email :
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- Site Officiel : http://www.larochepot.com
- Heures d'ouvertures & Visites : Journée du Patrimoine à la Rochepot & Livre sur la Rochepot
- Note : en cas de doute toujours appeler avant, notamment pour les visites guidées.
- Mars – Juin, Sept – Nov: 10:00 – 17:30 Ouvert tous les jours (y compris les jours fériés) sauf le mardi.
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- pour : Juillet, Août: 10:00 – 18:30, pas de jour de fermeture, ouvert 7/7.
Histoire du château
Les premières traces du château actuel remonte au XIIIième siècle, édifié par les seigneurs de la Roche-Nolay. Cependant une présence d’un autre château un peu plus en hauteur pourrait remonter au XIième construit sous Alexandre de Bourgogne à la place d’un fortin Romain. À noter que des traces de l’époque néolithique subsistent dans les alentours.
C’est au XVe siècle que le château va prendre le nom de RochePot.
En 1403 Régnier Pot ,chevalier de la toison d’or et du Berrichon, achète au prince de savoie le château en ruine pour en construire un autre en contrebas.
Puis en 1428 va naître Philippe Pot qui deviendra un célèbre chevalier de la Toison d’or dont son gisant est au Louvre. Plus tard c’est Anne de Montmorency ( Duc et maréchal de France ) qui est le fils de Anne Pot et Guillaume Pot puis le cardinal de Retz qui seront acquéreurs.
La révolution française va cependant faire ces ravages habituels et sera vendu comme bien national en 1799. Le donjon est détruit et le château transformé en carrière de pierre pour les communes avoisinantes. Par chance le château ne sera pas complètement rasé et seul le donjon et l’église vont subir des dégâts presque irréparables. La situation rocheuse et sa difficulté d’accès auront sûrement contribués à sa préservation.
Le domaine est érigé en Comté pour François Blancheton, magistrat originaire de Nolay ( 1741 ).
Philippe Pot, détail du gisant au Château du Louvre
Vendu nationalement après la révolution française, la destruction du château commença en 1808. Alors qu'il était dans une phase de destruction très avancée en 1893, M. Carnot entreprit de sauver les parties du XVème siècle.
Il va rétablir le château selon les gravures médiévales mais il faudra plus de 25 ans de travaux pour le remettre en état. Des travaux long et cher qui ont permis de faire visiter au public les extérieurs seulement en 2003 !
Le village en dessous du château de la Rochepot est également un lieu à visiter, aux vieilles rues médiévales avec des anciennes demeures. De plus de longue promenade pédestre sont à l’ordre du jour qui vous permettra de voir de haut une vue superbe sur les alentours.
À la fin du XIXe siècle, le Colonel Sadi Carnot , président de la république assassiné à Lyon le 24 juin 1894, restaure avec grand soin, sur les plans de l'architecte Charles Suisse, l'ouvrage partiellement détruit à la Révolution.
Situé sur un python rocheux, au-dessus de l’actuelle N6, facilement accessible par la route avec un parking gratuit, le château impressionne par sa hauteur et sa majestueuse corpulences affublées de donjon d’angle assez imposant. Malgré cela il à perdu lors de la révolution française son donjon principal, le château ayant servis, comme beaucoup d’autres, de carrières de pierre pour construire d’autres bâtiments. Ce donjon disparus était d’une hauteur de 30 mètre environ soit une dizaine de plus que ceux qui existent encore. Sa destruction rapide peut s’expliquer également par le fait qu’il était le symbole seigneurial que les révolutionnaires de l’époque s’acharnaient à détruire. Ses toits typiques de Bourgognes, que l’on peut voir notamment aux Hospices de Beaune, donne une touche de couleur non négligeable au château, ils ne sont cependant à priori pas d’origine.
Les intérieurs sont assez intéressants, dans certains cas je n’ai pas de photographies car ils l’interdisent, cela probablement pour éviter le pillage. Pourtant même si les intérieurs ne sont pas d’origine, il faut préciser que beaucoup d’éléments appartiennent au 15ième siècle. J’ai pu observer un très beau coffre-fort Italien forgé à la main dans la chambre du capitaine de garde, avec un mécanisme fonctionnant encore.
Des armes, dont de superbes arbalètes du moyen âge, qui à mon avis sont en parfait état de marche. Il faut rappeler que les arbalètes pouvaient pour les meilleures transpercer un homme de part en part avec côte de maille à plus de 100 mètres de distances.
Les cuisines sont plus récentes, du XVIIe typique de bourgogne avec un système inversé de conduite de cheminée. En effet la fumée sortait par le bas via une canalisation adaptée pour ressortir vers une cheminée principale. On y voit également un tourne broche manuel dont il reste un élément. Tout un exemple d’ustensile de cuisines en cuivre mérite un intérêt….et le clou du spectacle étant une cafetière crée par Lavoisier s’inspirant des modèles italiens.
Une chapelle située sur la gauche de l’entrée du château, ne représente plus grand-chose. Même si l’art gothique est omniprésent l’ensemble à été reconstruit sous Carnot. L’intérêt y est minime, seules les fondations et quelques pierres apparentes sont d’origines.. Quelques statues dont une 15ième et une du 17ième viennent agrémenter le tout, sachant que pour le reste il s’agit principalement de copies.
Le puits au centre du château est creusé à même la roche sur 70 mètres et reflète le travail difficile qu'il a fallu faire. L’eau étant essentielle lors d’un siège, ce puit est à lui seul un ouvrage rare par sa condition.
Pour finir si on se promène autour des ‘fossés’ rocheux on pourra remarquer un grand nombre de crevasse et de souterrain, fermés pour la plupart car dangereux.
Origine Légendaire de la devise de la famille "Pot"
"A la Belle, tant elle vault"
En 1396 ( ceci est une histoire véridique ) Sigismond, Roi de Hongrie, se voyant menacé par les troupes musulmanes du Sultan Bajazet, fit appel à l'ensemble des souverains chrétiens.
Une croisade se forma ou figurèrent de nombreux Bourguignons, sous le commandement du Comte de Nevers, devenu plus tard Duc de Bourgogne, sous le nom de Jean-sans-Peur.
C'est d'ailleurs le courage qu'il montra au cours de la bataille qui s'engagea le 28 septembre 1396 à Nicopolis ( Bulgarie actuelle ) qui lui valut le surnom de " sans peur". Les chrétiens y furent écrasés par les musulmans. Parmis les rescapés du massacre figurait le chevalier Régnier Pot, qui devint en 1403 Seigneur de la Roche-Pot ( anciennement la Roche-Nolay ).
Chapelle du château
Ainsi commence la légende :
Le Sultan Bajazet aurait apprécié les mérites de Régnier Pot et lui propose de s'en faire un allié en lui donnant comme épouse sa propre soeur. La condition, courante chez les musulmans, était qu'il se convertisse à l'islam, ce que en bon chrétien Régnier Pot refusa en déclarant qu'il était déjà marié ( dans la religion chrétienne la polygamie est interdite alors que dans l'islam elle est autorisée voir conseillée avec quelques conditions ) et que sa religion lui interdisait le divorce. Il ajouta qu'il préférait mourir que d'abandonner la foi chrétienne. Furibond , le Sultan répliqua par " si c'est ainsi, tu vas avoir à prouver demain ta valeur dans un combat terrible".
Confiant dans sa bravoure, Régnier Pot, après ses prières habituelles du soir, s'endormit paisiblement. Mais au milieu de la nuit, il fut réveillé par une éblouissante lueur, sans d'origine céleste, car au milieu de celle-ci, il crut deviner la silhouette de la Vierge Marie.
La mère du Christ murmura simplement ces deux mots :
"frappe bas" et s'effaca dans la lumière qui bientôt disparu. Le lendemain Bajazet, remettant un cimeterre ( petit couteau ) à Régnier Pot, le fit mettre en présence d'un lion furieux ( très probablement affamé pour le rendre encore plus violent ).
Se remémorant sa vision, le chevalier leva les yeux au ciel et adressa à la Vierge Marie l'hommage qui devint la devise de la famille Pot :
" A la Belle, tant elle vault "
À ce moment le lion l'attaque en rugissant. Régnier Pot frappa bas, coupant les deux pattes de devant de l'animal. Privé de ses moyens, le lion fut facilement achevé par son adversaire. Le Sultan Bajazet qui avait assisté au combat, exprima son admiration et lui rendit la liberté.
video youtube par dronewiew21
2015, un château racheté par un Ukrainien mort ...
En 2018, le 5 octobre, la Gendarmerie Nationale fait une perquisition au château dans le cadre d'un vaste réseau criminel international. Le château fut racheté par un Ukrainien déclaré comme mort dans son pays mais bien vivant en France...
procès seulement en 2022...
Le sort du château de La Rochepot, situé dans le sud de la Côte-d'Or, reste incertain. La réponse sera donnée le 8 décembre prochain au tribunal de Nancy. Après neuf jours d'audience, le procès des propriétaires ukrainiens, accusés d'avoir acquis ce magnifique édifice du XIIe siècle pour blanchir de l'argent, vient de se conclure. La décision de justice est en délibéré. Comme vous l'avez entendu sur France Bleu Bourgogne, lors de son réquisitoire, le procureur a demandé la confiscation du château, qui est fermé au public depuis 2018 dans le cadre d'une "saisie provisoire".
"Le château est au cœur de cette affaire", affirme le vice-procureur Vincent Legaut. Lors de son témoignage devant le tribunal, il a exprimé son inquiétude quant à la détérioration de ce patrimoine. Par conséquent, il demande à l'AGRASC, l'agence de l'État chargée de la gestion des biens saisis, d'assurer désormais l'entretien de ce vaste édifice. "Nous ne pouvons pas le laisser vide pendant 5 ou 10 ans", s'alarme le procureur. Ensuite, il demande la confiscation du château et de son hôtel. Si le tribunal suit cette requête, les deux bâtiments seront remis à l'État, qui pourra les mettre en vente. Cette décision peut être prise indépendamment de la condamnation des propriétaires. Si ces derniers sont finalement innocentés, le produit de la vente du château, estimé à 2,6 millions d'euros, leur sera restitué. Toutefois, il convient de noter que si le tribunal de Nancy prononce la confiscation le 8 décembre prochain, les propriétaires ukrainiens ont également la possibilité de faire appel de cette mesure. Dans ce cas, cela prolongerait la période de mise sous séquestre de plusieurs mois, voire de plusieurs années.
Olga Kalina, la compagne du principal prévenu Dmitri Malinovsky, revendique la propriété de cette magnifique demeure. "Les Ukrainiens ne sont pas responsables de la détérioration du bâtiment", souligne Me Jean-Philippe Morel, avocat du gestionnaire touristique du château. "Au contraire, ils ont investi, réalisé des travaux et l'ont ouvert au public. C'est la fermeture imposée par la justice qui a entraîné son mauvais état actuel."
Que deviens le château de la Rochepot ? ( maj mai 2023 )
Le principal prévenu dans l'affaire du financement du château de La Rochepot, un Ukrainien, a été condamné le jeudi 8 décembre 2022 pour blanchiment d'argent. Dmitri Malinovsky écope de quatre ans et demi de prison, dont six mois avec sursis, ainsi que d'une amende de 100 000 euros, selon le verdict rendu par le tribunal correctionnel de Nancy. Il a également été reconnu coupable d'usage de faux papiers d'identité, de travail dissimulé et de détention d'armes.
En outre, une interdiction de se rendre dans les quatre départements de l'ancienne région Bourgogne lui a été imposée. Ayant déjà passé plus de trois ans en détention provisoire et sous écrou extraditionnel, il lui reste 11 mois à purger, mais il a bénéficié d'un aménagement de peine et depuis libéré.
Le tribunal a également prononcé des peines de prison allant de deux ans à quatre mois avec sursis à l'encontre de quatre autres prévenus, dont l'ex-femme et l'ex-maîtresse de Dmitri Malinovsky, toutes deux de nationalité ukrainienne. Elles ont respectivement été condamnées à un an avec sursis et 30 000 euros d'amende, et à deux ans avec sursis. L'ex-maîtresse s'est également vu interdire l'accès au territoire français pendant cinq ans. Le tribunal n'a pas retenu la circonstance aggravante de bande organisée, mais a prononcé la confiscation du château avec exécution provisoire. L'avocate accusée d'avoir créé le montage financier utilisé pour l'achat et la gestion du domaine a été relaxée.
Le château avait été saisi en 2018 et vidé. La demande de constitution de partie civile de la société singapourienne détenue par un ressortissant russe a été rejetée : le tribunal a estimé que le lien entre l'escroquerie alléguée par cette entreprise, prétendument victime de M. Malinovsky en 2015, et l'origine des fonds ayant servi à l'achat du château était "insuffisamment établi". C'est une "douche froide" pour l'avocate de la société, Me Charlotte Plantin, qui parle de "pire décision possible" et a décidé de faire appel. Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme pour le principal prévenu, des peines allant de trois ans à six mois avec sursis pour cinq autres accusés, ainsi que la confiscation du château bourguignon.
sources : capital, francebleu, lejsl.com