Anne de Montmorency 

C’est Anne de Montmorency qui fit construire le Château d'Ecouen, devenu un Musée de la renaissance, en lieu et place d’un ancien castel médiéval, devenu relativement inutile depuis la fin de la guerre de Cent-Ans. Anne de Montmorency était Connétable de France (chef suprême des armées après le roi). Il était le cousin de François Ier, avec lequel il avait une relation très proche et de confiance. Cependant il fut ensuite désavoué par le roi, puis reprit du service sous Henri II.

Anne de MontmorencyAnne de Montmorency, 

Portrait d'Anne de Montmorency, musée du Louvre



A un moment, il posséda plus de cent châteaux, Ecouen faisant partie de ces multitudes résidences, d’ailleurs non loin de Chantilly.
 
En 1183, la famille des Bouchards de Montmorency s’installa à Ecouen. Ils y trouvèrent un Château médiéval.

Le 15 mars 1493 : naissance d’Anne de Montmorency. Il doit son prénom à Anne de Bretagne sa marraine …

En 1538, Anne de Montmorency fit détruire l’ancien Château et y fit construire l’actuel jusqu’en 1555. Un grand nombre d’artistes de renom d’époque vinrent y apporter leur touche artistique : Jean Bullant, Jean Goujon, Bernard Palissy etc … 

Le château devint vite un endroit très luxueux pour l’époque. Cela montre bien l’importance du personnage, devenu alors récemment connétable. Après la mort d’Anne de Montmorency, le château resta dans la famille jusqu’en 1632 : date à laquelle Henri II de Montmorency fut décapité par Richelieu dans l’Hôtel de Ville de Toulouse. Après quelque temps le château appartint à Charlotte d’Angoulême la sœur du défunt. Par manque de descendance, le château fut légué à la famille des Condé en 1696.

 

 

Biographie de Anne de Montmorency

Anne de Montmorency, né le 15 mars 1493 à Chantilly&catid=72:oise" target="_blank" title="Chantilly">Chantilly et décédé le 12 novembre 1567 à Paris, est une figure marquante de la Renaissance française. Il occupa des postes de haute importance, tels que connétable, duc et pair de France, maréchal, puis grand maître de France, et servit cinq rois au cours de sa vie. Sa proximité avec les rois François Ier et Henri II en fit un conseiller influent et un homme de confiance de la cour royale.

Originaire de Chantilly, Anne de Montmorency était le fils de Guillaume de Montmorency et d'Anne Pot, comtesse de Saint-Pol. Son père, Guillaume de Montmorency, était général des finances et gouverneur de plusieurs châteaux royaux, ce qui plaça la famille Montmorency parmi les plus puissantes du Royaume de France. Anne hérita également du château de la Rochepot, situé dans le sud de la Côte d'Or, par sa mère Anne Pot.

Le lien étroit d'Anne avec la royauté commença dès sa jeunesse, puisqu'il fut élevé au château d'Amboise aux côtés du futur roi de France, François Ier. Cette proximité avec le futur roi influença leur relation tout au long de leur vie, malgré quelques désaccords. Anne de Montmorency fit ses débuts militaires lors de la bataille de Ravenne en 1512.

Lorsque François Ier monta sur le trône en 1515, Anne de Montmorency devint un membre influent de la cour royale. Il se distingua notamment à la bataille de Marignan en 1515, où le roi réaffirma la revendication française sur le duché de Milan. Par la suite, il occupa divers postes importants, tels que capitaine de la Bastille et gouverneur de Novare. En 1526, il devint Grand maître de France, responsable de la surveillance de la maison royale et du service privé du roi.

Sa carrière militaire fut marquée par des victoires et des revers. Il participa à la défense de Mézières contre l'armée impériale allemande en 1521 et fut nommé maréchal de France en reconnaissance de son courage. Il lutta contre l'invasion anglaise en 1523 et rejoignit François Ier dans la campagne pour reprendre Milan en 1524, mais fut capturé à la bataille de Pavie en 1525. Il joua un rôle clé dans les négociations diplomatiques qui suivirent.

En 1530, Anne de Montmorency ramena les fils du roi en France et renforça sa position en devenant gouverneur du Languedoc. Il soutint les efforts du roi pour former une alliance contre Charles Quint et travailla avec le cardinal Thomas Wolsey pour former une alliance entre François Ier et Henri VIII d'Angleterre. En reconnaissance de son honneur et de sa bravoure, il fut fait Chevalier dans l'ordre de la Jarretière par Henri VIII.

En 1536, François Ier envahit le duché de Savoie, ce qui entraîna des représailles de Charles Quint en Provence. Montmorency fut chargé de défendre la région et utilisa la tactique de la terre brûlée pour contraindre l'ennemi à se retirer.

En 1538, il fut nommé connétable de France, la plus haute distinction militaire, ce qui lui conféra le commandement général des armées en l'absence du roi. Cependant, il plaidait en faveur de la paix, ce qui le mettait en conflit avec les politiques bellicistes de la cour.

Son désaccord avec la favorite du roi, Anne de Pisseleu, et sa liaison avec Mademoiselle de Saint-Gilles, une dame de la suite d'Anne de Pisseleu, le conduisirent à une disgrâce temporaire en 1541. Il se retira de la cour, et François Ier abolit tous les gouvernorats, sauf le sien, ce qui montrait son intention de le relever spécifiquement de ses titres.

Montmorency réintégra la vie publique sous le règne d'Henri II en 1547, retrouvant ses charges et le respect de la cour. Cependant, son influence fut partagée avec les Guise, ce qui conduisit à des tensions entre les deux factions. Montmorency réprima une révolte dans le sud-ouest en 1548 et négocia la reddition de Boulogne en 1550, ce qui lui valut d'être créé duc et pair de France.

Il ne put empêcher les tensions avec Charles Quint et Philippe II, qui aboutirent à la prise de Metz, Toul et Verdun par les forces françaises en 1552 lors du « Voyage d'Allemagne ».

Montmorency fut capturé lors de la bataille de Saint-Quentin en 1557, mais contribua à la signature des traités du Cateau-Cambrésis en 1559, mettant fin au conflit entre la France, l'Espagne, les États de Savoie et l'Angleterre.

Sous le règne de François II, Montmorency se retira de la cour, mais revint à la vie publique lors de l'avènement de Charles IX en 1560. Cependant, son attachement au catholicisme le poussa à quitter la cour lorsque des protestants comme Gaspard II de Coligny et Michel de L'Hospital gagnèrent en influence.

Pendant les guerres de religion, Montmorency forma un triumvirat catholique avec François de Guise et Jacques d'Albon de Saint-André pour défendre le catholicisme. Il joua un rôle de premier plan dans les conflits militaires qui éclatèrent pendant cette période, notamment à la bataille de Dreux en 1562, où il fut capturé.

Anne de Montmorency, Armure du XVIe siècle, Heaume

Lors de la Bataille de Dreux du 19 décembre 1562, Anne de Montmorency manque de peu de mourir en prenant un coup de coutelas et se fait capturer. Les troupes du connétable perdent la bataille et s'enfuient. La bourguignotte du connétable garde encore la trace de ce choc ( voir le trou ), à voir au musée de l'armée. On remarquera le monogramme de Anne de Montmorency.

Montmorency se réconcilia avec son neveu protestant, Gaspard II de Coligny, après la signature de la paix d'Amboise en 1563.

Même pendant les guerres de religion, Montmorency sauva plusieurs artistes protestants de l'exécution en obtenant leur grâce auprès du roi.

En 1567, il participa activement aux guerres de religion françaises, combattant contre ses neveux protestants, les frères Châtillon. À l'âge de 74 ans, il mena l'armée royale à la victoire lors de la bataille de Saint-Denis, mais fut mortellement blessé par un coup de pistolet dans le dos par un certain Robert Stuart et décéda deux jours plus tard.

Outre ses exploits militaires, Anne de Montmorency était également un mécène des arts, passionné par la Renaissance. Il fit rénover le château de Chantilly et éleva le majestueux château d'Écouen, où il employa de nombreux artistes, dont Jean Bullant et Jean Goujon. Montmorency soutint des artistes tels que Bernard Palissy et joua un rôle essentiel dans la préservation d'édifices précieux menacés de s'effondrer par manque d'entretien.

 Anne de Montmorency demeure une figure emblématique de la Renaissance française

à la fois un homme politique influent et un mécène des arts. Son héritage perdure à travers les œuvres architecturales qu'il a commandées et les artistes qu'il a soutenus.

 

 

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