Eugène Millet

 

Eugène Millet, Architecte de la restauration du château vieux de Saint Germain en Laye

Eugène Millet, buste réalisé en 1875 par les "Entrepreneurs du Château de Saint-Germain-en-Laye"


Né le 21 mai 1819 , Décès le 24 février 1879 à Cannes

Malgré qu’il soit décédé à Cannes, Eugène Millet est inhumé dans la ville de Saint Germain en Laye dans un cimetière communal. Son tombeau a été dessiné par Viollet le Duc, qui sera par ailleurs sa dernière œuvre et décéda en septembre de la même année. Il est l'oncle d’un autre architecte : Antoine Paul Selmersheim, qui rendra hommage à Eugène Millet en éditant en série limitée  la "monographie de la restauration du Château de Saint Germain en Laye". 

Élève de l'école des Beaux-Arts (promotion 1837), de Henri Labrouste et de Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. Il deviendra un architecte diocésain des 1848  puis architecte du gouvernement, membre de la commission des monuments historiques et inspecteur général des édifices diocésains.

Viollet-le-duc lui rendra un brillant hommage en prenant sa défense dans une note personnel lors d’un différent avec le préfet de l’Aube sur la cathédrale de Troyes, qui prétextait en 1853 son absence des lieux pour suivre les travaux de manière permanente, il cherchait à  le remplacer :

"M. Millet habite Paris.

C'est de tous les architectes diocésains de ma circonscription le plus actif et l'un des plus capables. M. Millet a travaillé avec moi pendant sept ans, je m'abstiendrai donc de faire son éloge. A Troyes où M. Millet a dû faire exécuter les travaux très importants et difficiles, grâce à son activité, aux ressources de son intelligence, il a pu prévenir des accidents qui paraissaient imminents. Presque toujours sur son chantier, il sait communiquer son activité à ses entrepreneurs, ne se fiant à personne soit pour l'exécution de ses ordres, soit pour la régularité des comptes.

Il voit tout par lui-même ; ses comptes, ses attachements passent par ses mains et il connaît toujours exactement sa situation. Il est rare que les prévisions de ses devis soient dépassées ou du moins, il avertit l'administration à temps lorsqu'il prévoit des difficultés nouvelles devant amener des surcroîts de dépenses. Le travail déjà exécuté à la cathédrale de Troyes par M. Millet lui fait le plus grand honneur et il y a lieu de le reconnaître hautement. M. Millet sait, du reste, se faire bien venir (sic) et toutes les autorités avec lesquelles il s'est trouvé en rapport ont rendu justice à son caractère. Il me paraît que l'administration devrait marquer sa satisfaction à M. Millet surtout après les difficultés innombrables qu'on lui a suscitées à Troyes".

Cela est d’autant plus remarquable que Viollet-le-Duc n’est pas réputé pour avoir une modestie démesurée …

1855, il est nommé architecte du château de Saint-Germain en Laye. Il doit notamment faire disparaître les traces des cellules du pénitencier que le ministère de la guerre avait installé entre 1836 et 1855.

1857, les cloisons formant les cellules et les chachots sont démolis et le reste nettoyé.

Chargé de restauter le château, il propose deux solutions afin de le transformer en Musée des Antiquités Nationales :

- Conserver le château avec toutes ses annexes en travaillant principalement sur la consolidation de l'ensemble.

- Supprimer les annexes rajoutés sous Louis XIV et le remettre dans  un état originel sous François Ier.

C'est ce dernier projet, bien plus couteux et plus ambitieux, qui est retenu.

Il travaille en étroite collaboration avec le comte de Nieuwerkerke, ainsi qu'Auguste Reffye, officier d'ordonnance de Napoléon III, et Alexandre Bertrand qui va diriger le nouveau musée.

1862, les travaux débutent par la destruction du Pavillon Ouet et met à jour la tour dite de Charles V. Millet utilise notamment la la lave de Volvic, tirée des Volcans d'Auvergne. Les Pierres sont taillées directement sur place, sur le sol, avant d'être mises en place.

L'intérieur du château est aménagé, les sols sont parquetés en chêne, des cheminées reconstruites à l'emplacement de celles du XVIe siècle, les murs sont peints, parfois en fausse pierres ou fausses briques et y fait représenter des symboles de la royauté. Les vitrines sont dessinées et afin de faire des économies il songe à les faires construires avec les poutres de l'ancien château, mais en définitive les vitrines seront faites en noyer ou chêne avec un drap de couleur garance.

Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1857, il est promu officier le 

En 1875, Millet fut nommé inspecteur général des édifices diocésains en succession d'Henri Labrouste, il fut aussi professeur de construction dans l'école des beaux-arts.

1879, Eugène Millet décède et c'est Joseph-Auguste Laffollye qui lui succède puis Honoré Daumet finalisera la restauration.

 

Liste non exhaustive de ses restaurations :

 

Eglise d'Ebreuil, Allier

Clermont Ferrand ( 1874 )

Eglise de Saint-Benoît-sur-Loire

Eglises de Souvigny, Allier

Eglise Notre-Dame-des Menus à Boulogne, 1860 à 1865

Cathédrale de Moulins ( 1857 )

Cathédrale Reims, 1875 - 1879

Saint Pierre de Montmartre (1872)

Cathédrale Saint-Pierre & Saint Paul de Troyes, Champagne - Ardennes

Saint Hilaire (1851 ), Saône et Loire

Eglise de Paray le Monial, 1856

Saint-Fiacre à Fontenailles

Château de Saint Germain en Laye, de 1859 – 1879, Yvelines

Pavillon de la Muette, Saint Germain en Laye, 1862, Yvelines

Sainte Chapelle, Saint Germain en Laye, fin 1800, Yvelines

Eglise de Souvigny, Allier

Eglise Paroissiale Saint-Etienne à Mareil-Marly, de 1872 à 1879. Yvelines

Eglise Saint Nicolas, Maisons-lafitte, 1868-1879, Yvelines


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